I don't care if it hurts


La troisième fois que je suis tombé amoureux d'elle (Lou était le genre de fille pour qui on tombe plusieurs fois, la première on érafle sol, la seconde vos genoux s'écrasent contre le goudron et la troisième on est six pieds sous terre), c'était au musée. Elle était plantée devant un tableau, dans un autre monde, et une larme a roulé sur sa joue. Elle est devenue la seule œuvre d'art que je regardais.

Elle pleurait souvent, Lou. Elle était dotée d'une sensibilité absurde et touchante. Elle pleurait devant les tableaux, devant les films, devant les mots. Je me souviens même que parfois, elle se réveillait avec des larmes au coin des yeux.

La nuit, elle pleurait pour les gens comme moi. Les gens qui ne saisissent pas le sens des mots, qui ne voient pas la beauté dans les tableaux et pour qui les notes de musiques ne sont que des notes. Les aveugles, les sourds, ceux qui ne savent pas comprendre ni voir. Ceux qui ne ressentent pas correctement.

Mais elle, elle me faisait ressentir. Putain oui, je ressentais, enfin je crois. C'est juste que lorsqu'elle me regardait, je savais que j'étais là, je me rappelais que j'étais vivant. On ne m'a jamais vraiment appris à ressentir, parce que ça demande du temps, et beaucoup de douceur aussi. Ca demande un pays stable, je pense. Mais je crois que c'était ça, ressentir.

Lou, c'était de petites larmes claires et pures qui roulaient le long de mon âme déshydratée.

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