Chapitre 4
Une heure plus tôt.
Arrivée près du navire, Calypso nageait autour de la gigantesque embarcation, emportée par sa curiosité et voyant, pour la toute première fois, autre chose que les moyens de transports des profondeurs marines.
Son sourire laissant apparaître ses gencives roses, illuminait son visage à la vue de cet immense bateau. Elle nagea tout autour, s'immergeant à l'occasion pour rester discrète, puis s'arrêta, battant de sa grande nageoire pour rester sur place.
À la barre, elle pouvait apercevoir une silhouette brune, coiffée d'un étrange chapeau. Elle ne distinguait pas son visage correctement, mais elle pouvait ressentir toute la tristesse qui émanait de ce premier humain qu'elle pouvait contempler.
— Fascinant... murmura-t-elle. Hippy, tu as vu ? Hippy ?
Calypso pivota sur elle-même à la recherche de son compagnon qui semblait s'être évaporé.
— Dégonflé ! ronchonna-t-elle avant de se reconcentrer sur le navire.
La jeune sirène restait émerveillée par le spectacle qui se jouait devant elle. Elle savait ce qu'étaient les humains, son père et son oncle lui avaient déjà expliqué leur mode de vie et ce qui les différenciait d'eux. Pourtant, Jimin ne lui avait encore jamais autorisé à en voir un. Elle n'était pas non plus au courant de ce que lui réservait son avenir en tant que sirène et ce que les légendes attendaient d'elle. Il comptait lui en parler le plus tard possible, à sa majorité.
Elle savait également que son père pouvait effectuer une transformation partielle de sa nageoire et obtenir des jambes humaines. Bien que recouvertes d'écailles bleues, il avait la possibilité de profiter de l'air de la terre pendant un temps avant de devoir retourner à l'océan.
Calypso s'approcha le plus près possible du navire et du petit canot accroché au plus bas, ce qui lui permettait de grimper à bord de ce dernier. Une fois son corps et sa grande nageoire glissés à l'intérieur, elle respira un bon coup et se concentra.
— Ok, si papa le fait, je peux le faire aussi ! clame-t-elle pour elle-même. Concentre-toi Caly.
La jeune sirène ferma les yeux, et implora une quelconque force intérieure pour permettre à sa nageoire de se transformer en deux jambes couvertes d'écailles qui lui permettraient de grimper à bord du navire. Ses petits poings serrés, elle retint sa respiration et se concentra avant de sentir une brise lui traverser les cheveux.
Quand elle rouvrit les yeux, ces derniers s'écarquillèrent à la vue de sa longue queue qui avait laissé sa place à une paire de jambes longues et fines, mais surtout, aussi pâle que la peau des humains qu'elle avait pu apercevoir sur le navire.
— Waouh ! Nom d'une baleine à bosses ! Je... j'ai des jambes ! Je peux me mettre deb– aaaah.
Un bruit sourd se fit entendre quand les fesses de Calypso rencontrèrent le bois du petit canot après que cette dernière ait perdu l'équilibre. La brunette frotta son fessier dénudé qu'elle découvrit en même temps que ses jambes et jeta un œil curieux à son entre-jambe.
Jimin lui avait déjà parlé des attributs dont les humains étaient dotés et qu'ils cachaient pour préserver leur intimité au même niveau que la poitrine des femmes sirènes.
— Oh, non, je n'avais pas pensé à ça !
La jeune sirène se mit à paniquer en ramenant ses jambes contre son torse, avant que son regard ne se pose sur un semblant de tissu roulé en boule au fond du canot. Elle rampa à quatre pattes jusqu'à sa trouvaille et la prit dans ses mains avant de souffler de contentement.
— Ok, ça devrait faire l'affaire !
Par chance, un des matelots s'était débarrassé d'un morceau de voile déchiré, mais qui avait atterri dans le canot. Calypso se débrouilla pour faire un nœud autour de sa taille et se retrouva avec une jupe de fortune, mais qui lui permettait d'être couverte.
Agile comme un singe, la fillette qui avait tout d'une humaine, grimpa jusqu'à la proue du bateau sur laquelle elle sauta tout en se baissant pour ne pas se faire voir. C'était sans compter sur l'œil aguerri de l'ancien mousse du navire.
— J'ai cru voir une petite silhouette sur le navire ! Je reviens ! sonna la voix d'un de ces humains qu'elle avait aperçus au loin.
— Oh non, murmura-t-elle avant de se cacher derrière un gros baril dont l'odeur d'alcool lui chatouillait les narines.
Le pirate se rapprocha doucement du tonneau, faisant accélérer le petit cœur de la sirène qui, d'une vitesse impressionnante, se délogea de sa place et partit se cacher derrière la cabine située à côté.
— Qui est là ? demanda la voix lourde du matelot. Mince, je suis persuadé d'avoir vu quelqu'un, je ne suis pas fou, ou il faut que j'arrête le rhum, grommela-t-il pour lui-même.
À mesure que l'homme avançait, la sirène tournait autour de la petite cabine. Par chance, tout l'équipage était assez occupé pour ne pas se préoccuper du manège qui se jouait sur la proue. Calypso changea de direction et se retrouva dans un coin du bateau, caché par d'autre tonneau, mais pas assez pour ne pas être vu si le pirate s'approchait.
La tension était forte et la fillette entendait les bruits de bottes claquer sur le bois, signe qu'il se rapprochait. Elle se voyait déjà aux mains des humains, sans revoir sa famille qui serait probablement triste. Elle hésita un instant à se servir de ses pouvoirs, mais n'avait aucune certitude quant à leur réussite sur l'espèce humaine.
Alors quand de ses grands yeux violets, elle aperçut le haut des cheveux du matelot, elle ferma les paupières et attendit la sentence.
— Tae ! Qu'est-ce que tu fais ? intervint la voix d'un autre homme.
Le dit Tae stoppa son avancée et pivota vers la deuxième personne à ses côtés, délaissant sa précédente recherche.
— Je crois que le rhum me monte à la tête, je pensais avoir vu quelqu'un d'inconnu sur le bateau, fit le châtain.
— Il n'y a que nous ici, ricana le maître d'arme. Viens, je ne sais pas ce qu'il arrive au Capitaine, mais il est étrangement de bonne humeur.
Les deux hommes s'éloignèrent du coin où la jeune sirène était prostrée et cette dernière sentit les battements de son cœur ralentir. Il s'en était fallu de peu avant qu'elle ne se fasse prendre et Poséidon seul savait quel sort ces humains lui auraient réservé.
— J'ai eu chaud, souffla-t-elle en retournant se cacher derrière la petite cabine.
Calypso s'apprêtait à mettre un terme à son escapade et à faire le grand saut dans l'océan avant que son regard ne s'accroche à la silhouette menue, mais charismatique d'un homme portant un tricorne.
Quand ses prunelles analysèrent le visage de l'homme aux cheveux aussi noir que les siens, une sensation de bien-être sembla l'envahir. Elle scruta méticuleusement de sa vue perçante, les détails de son faciès avant d'y trouver plusieurs similarités avec le sien. L'homme qu'elle reconnut comme le capitaine du navire à cause de son chapeau, semblait en tout point lui ressembler. Ce détail la troublait autant qu'il l'apaisait sans savoir réellement pourquoi. Toute envie d'ailleurs et de sentiment de manque disparurent au profit d'une sensation de béatitude.
Calypso se sentait entière pour la première fois de sa vie, sans réussir à en trouver la cause.
Elle repoussa son départ du bateau à quelques minutes, n'arrivant pas à décrocher ses yeux couleur améthyste de cet humain qu'elle voyait pour la première fois.
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De l'autre côté du pont, l'équipage semblait ravi. Yoongi était revenu auprès de ses matelots, un sourire aux lèvres qui n'avait plus fleuri depuis des années. Hoseok, grimaça, aussi heureux que suspicieux.
— Je ne pensais ne plus jamais te voir sourire ainsi, indiqua le second en posant sa main sur l'épaule de son meilleur ami.
— J'allais m'endormir et j'ai ressenti un gain d'énergie. Je ne comprends pas d'où me vient cette bonne humeur, mais elle me fait du bien.
— Regarde-moi, demanda Hoseok en faisant pivoter le capitaine face à lui. La tâche au fond de ta pupille, elle a disparu.
— Eh bien, peut-être est-ce le signe d'un renouveau ? Je ne sais pas, ricana-t-il.
Les deux hommes se mirent à rire comme au bon vieux temps, et l'ambiance légère semblait avoir contaminé le bateau.
Alors que le soleil avait fait place à la lune, au fond de l'océan, l'ambiance y était beaucoup plus sombre.
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— Oh non, papa va me tuer, geignit Calypso en nageant toujours plus vite vers les profondeurs.
Non loin de l'entrée de Néreithys, la jeune sirène aperçut son ami l'hippocampe qui secouait ses nageoires pour l'interpeller. Quand son ami fut à sa hauteur, il se posta devant elle, faisant les gros yeux.
— Hippy, je t'en supplie, dis-moi que les poissons lanternes ne sont pas encore réveillés.
Dans le royaume, le réveil des poissons lanternes indiquait le début de la nuit et la jeune sirène savait que sortir de Néreithys la nuit lui était formellement interdit.
Sans avoir besoin de dire un mot, le petit animal lui offrit sa mine la plus désolée, lui indiquant le contraire de ce qu'elle aurait espéré.
— Zut ! bougonna-t-elle en reprenant sa course folle.
À l'entrée du royaume, Dioros, le chef des armées, afficha un froncement de sourcils suivi d'une mine compatissante à la jeune sirène qui le salua d'un hochement de tête.
Alors qu'elle s'approchait du château, elle nagea jusqu'à la salle du trône où seul le silence s'en échappait. Soulagée de se dire qu'elle allait pouvoir se glisser dans sa chambre sans se faire prendre, elle traversa la vaste pièce avant qu'une voix familière, et drôlement calme ne résonne dans un écho.
— Calypso.
La concernée ralentit, consciente que toute fuite serait inutile. Elle ferma les yeux, prit une grande inspiration puis pivota sur elle-même.
Dans la pénombre, Jimin se tenait debout à côté de son trône, sa grande nageoire virevoltant de gauche à droite en signe d'agacement.
— Approche.
La voix de la sirène était si basse et pourtant si forte à la fois. Son père n'avait jamais levé la main sur elle, ni était violent d'une quelconque façon. Le simple poids de ses mots savamment choisis suffisait à être respecté et craint.
Calypso réduisit la distance qui la séparait de son père, non sans appréhension. Le calme de l'homme aux cheveux roses était beaucoup trop inquiétant.
Face à lui, la jeune sirène intrépide avait perdu de sa superbe et baissait la tête.
— Papa, je–
— Tais-toi, exigea-t-il.
Jimin s'approcha encore de sa fille qui ne le regardait pas et tournoya autour d'elle, lentement.
— J'ai regardé la lumière du soleil disparaître, assombrir Néreithys, et je ne t'ai pas vu passer l'entrée du royaume. J'ai fait mobiliser la garde pour te chercher aux quatre coins de l'océan. Où étais-tu Calypso ?
— Je sui–
— Non, en fait, ne me dis rien, je peux le sentir sur toi, lança Jimin. Tu étais à la surface n'est-ce pas ? Pire, tu as rencontré des humains.
— Je suis désolé papa, j'aurais dû rentrer à l'heure, persuada la jeune sirène.
— J'ai déjà entendu ça de nombreuses fois, tu continues de me désobéir !
— Je ne risquais rien, je te l'assure. Ils ne m'ont pas vu, tout s'est bien passé.
— Tout s'est bien passé cette fois-ci ! intervint le père, d'une voix plus poussée. Tu as eu de la chance !
— Ces pirates avaient l'air g...
Calypso s'arrêta dans sa tirade, pourtant persuadé d'en avoir trop dit.
— Tu es montée sur un bateau de pirates ? demanda Jimin, même s'il connaissait la réponse.
— Je... enfin... j'ai des pouvoirs comme toi. Je sais me défendre en cas de danger.
— La différence entre toi et moi, c'est que j'ai conscience du danger, tu n'es qu'une enfant Caly !
Dans la pièce, la tension était à son comble. Jamais Jimin ne s'était disputé ainsi avec sa fille et cela le mettait dans tous ses états. Calypso, elle, avait baissé la tête à nouveau.
— Est-ce que je peux retourner dans ma chambre ? demanda-t-elle d'une petite voix.
— Attends, je crois que tu dois des excuses à quelqu'un. Seokjin entre, s'il te plait.
Le frère de Jimin pénétra dans la grande salle, derrière laquelle il attendait discrètement.
Il s'approcha du trône et se posta aux côtés de sa nièce qui n'osait pas le regarder.
Le père de la fillette, bien qu'il était resté calme, semblait à bout de patience face au geste inacceptable de cette dernière envers son oncle.
— Je t'écoute.
— Jimin, ce n'est pas grave, je ne lui en veux p–
— Elle va s'excuser ! Et elle va le faire maintenant ! s'exprima la sirène aux cheveux roses d'un ton plus fort.
Calypso déglutit et se tourna vers Seokjin qui la regardait.
— P-pardonne-moi mon oncle.
— Pourquoi as-tu besoin qu'il te pardonne, explique-toi ! intervint Jimin.
— Pardonne-moi d'avoir utilisé mes pouvoirs sur toi, alors que cela m'est interdit.
Le grand brun offrit son sourire le plus sincère à sa nièce, avant de croiser le regard noir de son frère, puis s'éclipsa pour leur laisser de l'intimité.
— Dorénavant, et jusqu'à nouvel ordre, je t'interdis d'utiliser tes pouvoirs.
— Quoi ? Non ! Je-
— Aussi, tu as interdiction de franchir les portes du royaume ! conclut Jimin, le regard dur.
— Je me sens attiré par ce qui se passe en haut, pourquoi tu n'écoutes pas ce que je ressens ?
— Parce que tu es sous mon autorité et que tu es complètement inconsciente !
Jimin criait désormais. Cela le surprenait autant que cela le peinait. Il n'aimait pas élever la voix sur sa fille adorée, sa seule progéniture qu'il aimait plus que sa propre vie. Élever un enfant n'était pas facile, mais élever seul, une créature unique en son genre comme elle, l'était encore moins.
— C'est pas juste, tu ne peux pas m'en empêcher ! s'égosilla la jeune sirène, sentant les larmes la submerger.
— Je suis ton père, bien sûr que je le peux ! Revois ton comportement et je reverrai ta punition.
Calypso sentit la colère la gagner, mais aussi un mélange de tristesse et de manque. Alors qu'elle sentait sa respiration s'accélérer, tout se mit à vibrer dans la grande salle. Jimin comprit rapidement que ce phénomène était encore une nouvelle facette des pouvoirs inconnus de sa fille.
Déchiré par la situation entre eux, il posa son regard fixe dans ses yeux pourpres et fronça les sourcils de confusion. Il apporta sa main sur sa joue et sonda ses prunelles.
— La tache noire dans ton œil, commença-t-il. Elle a disparu ! Comment c'est p–
— Laisse-moi tranquille, fit-elle en se reculant du toucher de son père.
— Calypso...
— JE TE DÉTESTE ! lança-t-elle avant que le grand miroir de la grande salle n'explose en même temps que ces mots.
Sans faire fi du fracas audible, la fillette nagea à toute allure jusqu'à la sortie de la grande salle, puis se stoppa pour pivoter vers son père.
— Je retournerai là-bas ! Pourquoi tu m'empêches de les approcher ? cracha-t-elle. Je l'ai vu, cet humain. Ces cheveux noirs, ses yeux semblables aux miens, pourquoi me ressemble-t-il autant ? Pourquoi je ne m'étais jamais sentie aussi bien quand j'étais sur ce navire ?
Les mots de Calypso vinrent frapper son père comme un boulet de canon. Sa fille n'avait pas eu besoin de prononcer le prénom de cet humain pour savoir de qui elle parlait. Son cœur se mit à battre plus fort dans sa poitrine alors que sa tête lui tourna un instant.
Jimin s'assit sur son trône, le regard dans le vague, sans vraiment repenser aux mots blessants de sa fille qui avait déserté la salle en sanglotant.
Yoongi était dans les eaux tièdes de l'île aux créatures et sa fille l'avait vu. Se doutait-elle de quelque chose ? Pourquoi est-ce que son cœur ne ralentissait pas à l'idée que le Capitaine du MinRoyal soit non loin de lui ?
Il savait qu'il ne devait pas le revoir, que ce n'était pas ce que son destin lui réservait, pourtant la curiosité fut plus forte.
Il sortit de la salle en nageant rapidement puis se dirigea vers les quartiers résidentiels de son frère.
Ce dernier était assis dans sa pièce de vie, comme s'il attendait la venue de son cadet.
— Jimin, commença Seokjin. Est-ce que ça va ? J'ai entendu du bruit.
— Oui, le miroir de la grande salle a éclaté.
— Ta colère est-elle si grande ? s'inquiéta le grand brun.
— C'est Caly...
— Pardon ? Ma nièce a fait ça ?
— Ses pouvoirs ne cessent de grandir, je suis sûr qu'elle ne s'en est même pas rendue compte, souffla Jimin.
— C'est très intéressant, murmura Seokjin pour lui-même.
— Je n'aime pas me disputer avec elle, j'irais la voir quand les esprits se seront calmés. Je reviens, je... j'ai quelque chose à faire.
La sirène aux cheveux bleus soupira. Il avait des doutes quant à ce que son frère comptait faire.
— Laisse-moi deviner, tu vas te rendre à la surface ?
— Hm, répondit Jimin sans vraiment confirmer.
— Pourquoi, mon frère ? Tu vas te faire du mal.
— Ce n'est pas sûr que ce soit lui, je... j'ai besoin d'aller vérifier.
— Est-ce que tu lui as dit, à Caly ?
— De quoi tu parles ?
— Que le pirate Min Yoongi était son père ?
La grande sirène soupira fortement et baissa la tête. Entendre ses mots lui faisait autant de bien que de mal. Le visage de ce pirate si particulier ne l'avait jamais quitté. Cette sensation ressentie pendant son union avec cet homme avait été unique. Mais aujourd'hui, l'aboutissant de cet envoûtement était enfermé dans sa chambre et pleurait à chaudes larmes.
Sans répondre à son frère, Jimin quitta les appartements de ce dernier et agita sa nageoire rapidement pour regagner la surface. Dioros au loin, fronçait les sourcils.
Son ami n'était plus remonté vers la terre depuis trois ans maintenant. Depuis qu'il avait Calypso, le rosé n'avait plus fait ce qu'on attendait de lui. Aucun homme n'était plus jamais retombé sous son charme, car il n'avait plus cherché à ce que ce soit le cas.
Le cœur battant, Jimin atteignit la surface et se mit à nager discrètement à la recherche du navire qu'il espérait revoir au fond de lui. Quand son regard se posa sur le grand bâtiment flottant près des terres, il observa de loin les hommes s'affairer à amarrer pour descendre sur l'île.
Il avait l'impression de se revoir il y a trois ans, caché sous la surface de l'eau. En train de patienter pour que la nuit recouvre son ciel d'un voile noir afin d'exercer son dessein sur le capitaine du MinRoyal. Cependant, il ne s'était pas douté un seul instant que ce pirate changerait son avenir et qu'il serait là aujourd'hui, à tenter de se persuader qu'il ne venait pas pour revoir son visage, mais pour s'assurer que ces pirates étaient loin de Calypso.
Alors quand, au loin, il aperçut cet humain aux traits semblables à ceux de sa fille, Jimin sentit malgré lui des frissons le parcourir. Discrètement, il s'approcha un peu plus pour distinguer toujours plus ses yeux pour lesquels il l'avait choisi, lui et pas un autre ce soir-là.
Et pour la première fois depuis ces trois années passées, il se sentit entier.
La sirène ne pouvait plus lutter contre les signaux que lui envoyait son cœur, et la réaction qu'avait eu la jeune sirène face à ce père qu'elle ne connaissait pas, tendait à révéler ce secret qui pesait sur lui et sa fille.
Ne pouvant décrocher ce regard de l'homme qu'il s'était pourtant promis de ne plus revoir, Jimin voyait toute sa volonté s'évader avec le courant de l'océan.
Il savait que désormais, il allait chercher à revoir Yoongi, qu'il n'arrivait plus à repousser cette envie qui le consumait en silence depuis toutes ces années.
La nuit empêchait quiconque de distinguer une silhouette à plus de deux cents mètres, pourtant, accaparé par le doux visage de son capitaine, Jimin n'avait pas remarqué la paire d'yeux qui l'observait et le dévisageait d'une manière bien trop sombre pour être louable.
🧜🏻♀️🐬
J'adore le personnage de Calypso, elle a peur de rien ^^
Bon en même temps, c'est la fille de Jimin hein.
Dans le chapitre suivant on retrouve nos pirates sur leur bateau.
Bisous les morues 🏴☠️
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