Sur la plage, au bord de l'eau, la silhouette du Capitaine était allongée sur le dos, heurté par les vaguelettes qui vinrent s'échouer contre lui. Le soleil était encore timide et la lune ne semblait pas encore vouloir lui laisser sa place.

Les yeux de Yoongi étaient fermés et ce dernier dormait à poings fermés, non dérangé par le bruit des mouettes et de l'agitation de la mer.

Au loin, des voix se firent entendre. Plusieurs personnes ratissaient l'île à la recherche de leur Capitaine absent autour de leur camp de fortune.

Jungkook fut le premier à arriver auprès de Yoongi qui était toujours inconscient. La mine paniquée, le plus jeune se jeta à genoux près de son corps et posa ses mains sur ses deux épaules.

— Capitaine ! Hey Capitaine, réveillez-vous ! s'écria le maître d'arme.

Ce dernier hésita à administrer quelques gifles à son supérieur pour lui faire reprendre conscience, mais il n'eut pas besoin de le faire, après avoir remarqué des mouvements de paupières.

— Capitaine, vous m'entendez ? insista-t-il. Tout le monde vous cherche.

Ses yeux s'ouvrirent avec difficulté, et sa vue fut rendue floue. Yoongi apporta ses mains pleines de sables à son visage et frotta ce dernier en marmonnant. Quand la figure du jeune pirate lui parut plus nette face à lui, il se redressa brusquement.

— Merde... Jimin !

À l'entente de ce prénom, Jungkook soupira et ferma les yeux un instant, puis il se reconcentra sur le brun qui semblait soudainement désorienté. Si les pupilles de Yoongi avaient retrouvé leur noir intense, une marque pourpre étrange, restait sur l'une d'entre elle, comme un souvenir de son expérience passée avec cette créature.

— On va vous ramener sur le bateau. Capitaine ?

Assis sur le sable, les mains dans l'eau et le regard perdu sur l'horizon, Yoongi était figé, comme anesthésié. Il n'entendait plus ce qu'il se passait autour de lui, il était telle une coquille vide à qui le bonheur avait été enlevé.

Le maître d'arme qui observait son supérieur, reconnaissait bien cet état léthargique dans lequel le capitaine était plongé, et quand il aperçut la trace violette dans ses prunelles noires, le doute n'était plus permis. À son tour, il fixa l'horizon et commença à gratter le sable de ses pieds. Il se mit à chercher Taehyung du regard, au loin, et se sentit reconnaissant. Grâce au jeune mousse, sa vie avait repris du sens et ce dernier avait rempli la partie de son cœur qui était resté longtemps vide.

Jungkook soupira une seconde fois et vint s'asseoir aux côtés du capitaine, comme un soutien dont il savait qu'il aurait besoin.

— Vous aussi, elle vous a eu..., murmura Jungkook, un air de pitié sur le visage.

— De quoi ? répondit le brun dans le vague.

— Eh bien, vous savez... la sir–

— Je ne vois pas de quoi tu parles, cingla le Capitaine en se levant. Retourne au bateau, et affute ma lame avant le départ.

Le maître d'arme prit sur lui et observa Yoongi s'éloigner vers le rivage où il fut accueilli par les membres qui le cherchaient.

Lui aussi avait vécu cette phase de déni. Lui aussi n'avait pas su résister à l'appel de Jimin ce soir-là, mais il n'avait jamais rien dit à personne. Il était le mieux à même de comprendre la tempête intérieure qui faisait rage dans la tête de son capitaine.

Jetant une poignée de sable dans la mer, Jungkook se releva et rejoignit le bateau sur lequel tous étaient déjà prêts à repartir sur les flots.

— Yoongi ! lança Hoseok qui vint à la rencontre de son meilleur ami. Tu as eu une soudaine envie de bain de minuit ? Tu es trempé et tu sens la vase, s'amusa-t-il.

— Prends la barre, répondit uniquement le capitaine en l'observant de ses yeux froids.

— Ton œil, qu'est-ce qu'il a ? interrogea son second soudainement.

Sans réponse, Yoongi traversa le pont et alla s'enfermer dans sa cabine. Le second resta perplexe, les mains sur les hanches. Quand il tomba sur Jungkook, ce dernier lui envoya un regard désolé avant de faire non de la tête.

Personne ne devait chercher à comprendre les états d'âme du capitaine, même pas son meilleur ami. Le maître d'arme savait qu'il emporterait son secret dans sa tombe, mais il resterait auprès de lui si un jour, il avait besoin d'en parler.

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Trois ans plus tard.

Dans les profondeurs de l'océan, la colère et l'agitation régnaient en maître. Le monde marin était en effervescence, à la fois terrifié et sur le qui vive.

De son côté, Jimin tournevirait dans tous les coins de son château de coraux, où sa nervosité, mais aussi son angoisse se répercutaient sur tous les membres de la ville sous-marine, sur laquelle il régnait.

Une silhouette à la chevelure aussi bleue qu'un saphir, fit virevolter sa nageoire jusqu'à lui, prudemment, afin de lui apporter les quelques nouvelles de la journée.

— Jimin, les habitants de Néreithys sont-

— Je m'en contre fou de ce que veulent les Néreiths ! Bordel ! s'écria la sirène, assise sur son trône.

Seokjin soupira. Il devait être le seul du royaume à ne pas s'offusquer ou trembler devant les accès de colère de son petit frère. Celles-ci étaient courantes, mais cela ne l'empêchait pas d'être à ses côtés.

— Pardon, Seokjin, tu es ma famille et je te hurle dessus, mais ma fille me rend folle à disparaître comme elle le fait !

— Calypso reviendra, elle le fait toujours. Ma nièce est juste un peu trop curieuse, je me demande de qui elle tient, s'amusa le jeune triton.

La tirade de son frère eut le mérite d'arracher un rictus à la sirène. Seokjin, était de deux ans, l'aîné de Jimin. Bien que plus jeune, les parents des deux garçons avaient confié les pleins droits pour diriger Néreithys à Jimin. En grandissant, la sirène aux cheveux roses avait vite démontré un potentiel de leader et était devenue rapidement la plus puissante que les mers aient connue, éludant Seokjin qui n'avait fait que regarder son frère prendre cette place qu'il aurait aimé avoir.

— Cette enfant aura ma peau.

— C'est la tienne hein ! pouffa le bleuté.

— Elle sait qu'elle a interdiction d'aller à la surface, mais j'ai de plus en plus de mal à la gérer. Elle me parle constamment de son envie d'ailleurs, qu'elle sent une force l'attirer je ne sais où...

— Caly est puissante, je ne me ferais pas de soucis pour elle. Ses pouvoirs la protègeront de n'importe quel danger. Quand j'y repense, cette enfant est une exception de ce monde marin. Tu as enfanté une pierre précieuse Jimin, je t'envie, ajouta Seokjin en soupirant.

— Bien sûr qu'elle m'est précieuse, mais tu sais aussi bien que moi que ce qu'il s'est passé n'est pas normal.

— Tu es une sirène Jimin.

— Exactement, et les créatures comme nous s'accouplent entre elles, il ne peut pas en être autrement.

— Pourtant tu es l'exception qui confirme la règle Jim, insista Seokjin.

— Arrête, je ne veux plus en parler.

Le brun soupira avant de lever la tête vers le haut, caressant la surface de ses yeux, l'air pensif.

— Moi aussi, j'aimerais rencontrer un hum–

— STOP ! cingla Jimin, les poings soudainement serrés.

— Jimin...

— Non Seokjin. Tu es une sirène, et tu sais ce que les créatures comme toi et moi sommes censés faire. C'est notre destin, et on ne peut pas y déroger. Nous ne devons pas nous éparpiller, souffla la sirène, mélancolique. Sors d'ici maintenant s'il te plait, j'ai besoin de réfléchir.

— Très bien, soupira le garçon. Si tu me cherches, je serai dans le royaume.

Seokjin disparut en un coup de nageoire, laissant la grande pièce du trône vide, seulement occupée par le dirigeant de Néreithys. Le garçon était le seul à connaître le secret de Calypso. Ce secret qui en faisait une sirène très puissante, bien plus que l'était son père. Cette dernière était vue comme un miracle, un cadeau envoyé par les plus grandes forces magiques de ce monde, mais il en était pourtant tout autre.

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— Allez Hippy, nage plus vite !

Non loin des portes de la cité de Néreithys, Calypso virevoltait entre les courants d'eau chaude. Son compagnon d'aventures, un hippocampe aux couleurs vives et au ventre bedonnant, la suivait difficilement.

La fillette, à la longue nageoire turquoise, était déjà d'une grande envergure pour son âge. Âgé de trois ans, Calypso, dont les cheveux noirs comme les abysses lui chatouillaient les reins, semblait en paraître six. Telle était la seconde préoccupation de son père. La fillette grandissait et mûrissait deux fois plus vite que la normale, faisant, une nouvelle fois de la sirène, une unité rare de ce monde.

Intelligente et pleine de ressources, la jeune brune savait déjà utiliser les pouvoirs qu'elle s'était découverts très tôt.

— Tu vas te faire dévorer par un requin à cette vitesse-là, ricana-t-elle. Et arrête de bouder, je t'entends d'ici.

Le petit animal gigota ses petites nageoires dorsales au maximum et atteignit enfin son amie. Il n'eut pas le temps de reposer ses muscles endoloris qu'elle l'attrapa fermement dans sa main qu'elle colla contre elle et se cacha derrière un rocher.

— Mince, Oncle Seokjin ! chuchota-t-elle. Pourquoi n'est-il pas avec papa ?

La sirène, à l'allure charismatique, discutait avec des camarades de son espèce, non loin du passage que Calypso souhaitait emprunter.

La sirène se mit à réfléchir à toute allure avant qu'un couinement audible ne la sorte de sa transe.

— Hippy ! s'exclama-t-elle en relâchant le pauvre animal. Pardon, je t'avais oublié. Est-ce que ça va ?

L'hippocampe secoua son petit corps tout rond et lui dédia son regard le plus contrarié à son amie. Cette dernière lui offrit une mine désolée et lui caressa le ventre de son index.

Calypso en oublia de surveiller le passage qu'elle comptait emprunter et sentit une main se poser sur son épaule.

— Caly, te voilà, lança Seokjin.

— Oh, salut tonton, fit la fillette, surprise.

— Tu sais que ton père va finir par se faire des cheveux blancs à te courir après et Poséidon sait que nous ne sommes pas génétiquement faits pour en avoir, plaisanta le brun. Tu rentres avec moi.

Calypso grimaça discrètement en direction de son ami Hippy. Ce dernier hocha les nageoires comme pour hausser des épaules et partit se cacher dans ses cheveux. Ce n'était pas dans les plans de la sirène de rentrer à la maison. Elle avait plutôt envie de concrétiser son envie qui la chatouillait depuis des jours entiers.

Elle réfléchit rapidement dans sa tête dont les idées fusaient à chaque seconde et soupira.

— Pardon mon oncle... murmura-t-elle.

À ces mots, Hippy hoqueta dans sa chevelure, conscient de ce qu'elle comptait faire. Calypso posa sa main sur le bras du frère de son père et prononça ce mot.

— ýpnos.

La sirène sentit le corps de Seokjin s'affaiblir, avant que ce dernier ne se retrouve endormi sur le rocher derrière lequel elle tentait de se cacher. Elle savait que ce qu'elle venait de faire était d'une gravité extrême et que son père ne laisserait pas passer ça aussi facilement.

Cependant, son instinct l'avait incitée à le faire, à repousser tout obstacle qui l'empêcherait d'atteindre ses objectifs.

Calypso et son ami l'hippocampe jetèrent un coup d'œil autour d'eux, et quand ils furent assurés que personne ne les observait, ils filèrent à toute allure, loin du royaume de Néreithys, en direction de la surface.

Comme toujours, Hippy nageait difficilement derrière son amie, mais tentait de se laisser emporter par le courant qu'elle créait avec sa grande nageoire.

— Je vois les rayons du soleil, s'exclama-t-elle en levant un doigt au-dessus d'elle. Nous sommes bientôt à la surface Hippy ! Fais vite !

La jeune sirène se retourna et put apercevoir son petit compagnon qui trainait difficilement sa bedaine avec un air suspect.

— Ne me regarde pas comme ça Hip, tu es libre de ne pas me suivre, tu sais.

L'animal la jaugea de ses petits yeux globuleux, semblant communiquer avec elle.

— Oui, papa va être en colère, mais quand ne l'est-il pas ? gloussa-t-elle. Allez, viens t'amuser.

L'hippocampe souffla fort de sa bouche, provoquant une multitude de petites bulles face à lui qui firent rire son amie. Cette dernière tendit sa main, invitant l'animal à se faufiler entre ses doigts, et donna ses derniers coups de nageoire qui les firent arriver à l'air libre.

Le visage hors de l'eau, Calypso prit le temps de prendre une grande inspiration. La sirène n'en était pas à son coup d'essai, elle était déjà venue tester ce que cela faisait de respirer l'air frais de la terre, une nuit où elle avait quitté le château. Cette fois-là, le calme plat de l'océan l'avait ennuyée et elle était revenue bredouille en se promettant de retenter l'expérience.

— Reste juste sous la surface Hippy, tu ne peux pas respirer hors de l'eau toi, indiqua-t-elle à son compagnon de toujours.

Ce dernier n'eut pas le temps de lui faire comprendre qu'elle n'aurait jamais dû venir ici, que la fillette était déjà en train de nager vers ce qui semblait attiser sa curiosité. Les petits yeux de l'animal avaient doublé de volume quand ce dernier se rendit compte que son amie se rapprochait dangereusement d'un navire de pirate à l'imposant drapeau gris.

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Quelques heures plus tôt.

Voguant toujours plus sur les mers bleues et profondes du globe, l'équipage du MinRoyal offrait un concert de chants pirates au seul public qui semblait les écouter. Les différentes mouettes et goélands qui volaient autour du bateau, attendaient l'heure de la ripaille pour venir prendre leur repas aux côtés de ces hommes qui leur laissaient bien volontiers les carcasses de poissons ou de couennes de viande séchée.

Chacun s'égosillait à chanter les refrains célèbres du monde de la piraterie, entraînant rires et moqueries quand certains d'entre eux décidèrent d'esquisser quelques pas de danse maladroits sur le pont.

Ooh la vie d'un pirate

À bord d'une frégate

C'est la plus belle des vies

On s'dilate la rate

Quand on est pirate

Oui, on rit dans la piraterie !

Ooh, on rit dans la piraterie !

— Heureusement que tu es meilleur cuisinier que danseur, s'égosilla Namjoon en observant les pas claudicants de Hanja.

— Moi, je n'ai pas peur de m'amuser ! répliqua ce dernier. Continue de te moquer et je verserai de la poudre à canon par inadvertance dans ton bol de soupe !

L'harmonica s'harmonisait avec les bruits de mains frappant sur les tonneaux vides en guise de tambour, puis en rythme avec les claquements des bottes des danseurs motivés.

Quand une silhouette imposante vint soumettre l'ombre de son tricorne sur le pont, un éclaircissement de voix se fit entendre avant qu'elle ne parle.

— Sortez les provisions, j'ai faim, lança soudainement le capitaine en venant casser l'ambiance.

Son regard se porta directement sur les deux joueurs d'instruments, qui cessèrent leurs activités dans l'immédiat, mettant fin à cette atmosphère joyeuse et chantante.

— Oh, allez Yoongi, intervint Hoseok. Laisse-nous au moins ça, viens t'amuser.

Seul le meilleur ami du capitaine se risquait à contrer les ordres de son supérieur. Au pire, il savait qu'il ne risquait qu'une remontrance, au contraire des autres qui jouaient leur vie s'il venait à le faire.

Yoongi observa Hoseok, le regard vide. Ce même regard qui paraissait creux de toute joie de vivre depuis trois ans. Depuis sa rencontre avec cette créature qui avait disparu avec une partie de son cœur, le capitaine avait perdu son entrain et sa bonne humeur générale. Cependant, son équipage lui restait fidèle depuis le premier jour, malgré les changements notables chez le propriétaire du bateau.

Seul Jungkook connaissait la réelle raison de ce changement brutal, ayant lui-même déjà subi ces derniers.

Hanja, le cuisinier du navire, décida de laisser quelques jours de répit aux dernières poules restant sur le navire, et se contenta de sortir les provisions qu'il subsistait afin de contenter l'estomac de son capitaine.

Chacun se servit, appréciant la viande de bœuf séchée, ainsi que le pain rassis dont personne ne faisait de manière. Le morceau le plus tendre était toujours destiné à Yoongi qui, depuis ces trois dernières années, ne laissait sa part à personne.

— Tiens, fit Jungkook en tendant un canif au jeune pirate qui tentait de découper la viande récalcitrante. Je l'ai aiguisé pour toi.

— Merci, répondit Taehyung. Tu es trop bon avec moi, tu sais.

— C'est toi qui es trop pur pour moi, Tae.

— Les femmes te courent après quand on accoste quelque part, pourquoi t'intéresses-tu à un mousse comme moi ?

— Tu es devenu pirates au même titre que moi l'année dernière, tu te rappelles ?

— Je continue à nettoyer le pont et gratter les coquillages, qu'est-ce qui a changé ? geignit-il en soupirant.

— Personne d'autre ne le fait mieux que toi, taquina Jungkook en caressant sa joue de ses doigts calleux.

Le maître d'arme, attiré par le visage poupon de son vis-à-vis, approcha le sien et frôla ses lèvres aux siennes avant qu'une voix forte ne vienne troubler leur moment à deux.

— On approche de l'île aux créatures !

Taehyung se redressa sans prendre la peine d'embrasser Jungkook, et se dirigea vers la balustrade, toujours soucieux d'apercevoir ou non une créature mythique qu'il avait toujours rêvé de rencontrer.

Le brun soupira et suivit le châtain du regard, qui écumait l'horizon à la recherche d'une sirène que le maître d'arme espérait qu'il ne trouverait jamais.

À la barre, Hoseok souriait devant l'entrain de son plus jeune matelot puis porta son attention vers son meilleur ami dont le sourire était une nouvelle fois absent.

— Yoon, est-ce qu'un jour, tu me parleras de ce qui fait que tu n'es plus le même ?

— Je n'ai pas changé, lança le capitaine d'un ton neutre, le regard au loin.

— Ce n'est pas ce que j'ai remarqué. Mon meilleur ami me manque.

Sans réaction aucune, le capitaine soupira. Le second ricana et tenta une plaisanterie pour détendre son ami.

— Tu veux qu'on accoste pour te laisser la chance de rencontrer la sirène dont tout le monde parle ? Tu n'auras qu'à l'attirer en jouant de l'harmonica, pouffa-t-il sans connaître les conséquences de ces mots.

— Balivernes, cingla-t-il en quittant le pont.

Yoongi traversa le navire à grandes enjambées et alla s'enfermer dans sa cabine en claquant la porte. Son accès de colère ne surprit plus vraiment les membres de l'équipage, habitués aux sauts d'humeur de leur capitaine depuis trois ans maintenant.

Le second soupira, avant que Jungkook ne viennent se poster à ses côtés.

— J'ai l'impression de perdre notre capitaine, geignit Hoseok en baissant la tête.

— Je sais... répondit seulement le maître d'armes.

Le plus jeune aurait aimé pouvoir confier les états d'âme de son supérieur à son meilleur ami, mais il s'était promis d'embarquer ce secret dans sa tombe. Il se contenta d'observer Taehyung, toujours penché sur la balustrade, fouillant de son regard pointilleux, les profondeurs de l'océan avant de soupirer et de revenir vers lui.

— Tu n'as pas trouvé ce que tu cherchais, taquina le maître d'armes.

— Je commence à me dire que les sirènes n'existent pas, geignit le châtain.

— Ce n'est pas faute de te l'avoir dit, mentit le brun. Elles ne sont que des chimères qu–, Tae ? Où tu vas ?

L'ancien mousse s'était éloigné, se dirigeant vers la proue du bateau.

— J'ai cru voir une petite silhouette sur le navire ! Je reviens ! s'égosilla Taehyung en trottinant vers son but.

— Une quoi ?

— J'aimerais avoir la fougue de sa jeunesse, je comprends pourquoi tu t'es attaché à lui, ricana Hoseok en maintenant fermement la barre.

— Il est beaucoup trop inconscient, je me dois de veiller sur lui.

— As-tu peur qu'il rencontre une créature qui lui volerait son cœur ?

Le maître d'arme ricana en se frottant la nuque, visiblement agacé par cette conversation.

— Ce ne sont que des légendes et tu le sais aussi bien que moi.

— Crois-tu ? conta le second du capitaine, un sourire en coin.

Jungkook ne répondit rien, et se contenta de serrer les dents. Il salua Hoseok de la tête et faussa compagnie à l'homme qui ne s'en offusqua pas pour aller à la recherche du garçon qui occupait son cœur.

🧜🏻‍♀️🪸

Celui qui a la ref du chant pirate, je lui offre un café !

Jimin a une belle petite fille ;) qui est-elle ?

On en apprendra plus dans le prochain chapitre. 

Bisous mes morues