Chapitre 8 : Feu

Arrivé sur le toit Peter peut déjà ressentir la chaleur insoutenable sous ses pieds et pourtant le costume amélioré de monsieur Stark a une fonctionnalité optimale et un système de protection contre le feu. Il envoie une toile sur le rebord et saute, il se balance dans le vide et très vite il arrive face à la fenêtre du quatrième qui explose sous sa force. Il atterrit  dans une roulade impressionnante directement dans le couloir qui dessert les quatre appartements du dernier étage. Les flammes ont dévasté les escaliers et lèchent les poutres du plafond et les murs. Toute la structure de l'immeuble craque violemment et c'est assez effrayant à vrai dire. La fumée rend la vision presque impossible, heureusement que Spider-Man peut compter sur son masque et l'aide à la vision ainsi que le filtrage d'air. 

Il se dirige selon les dires de Karen vers la dernière porte à droite, il y a quatre personnes, deux enfants et deux adultes qui se sont actuellement barricadés dans la salle de bain. Le jeune héros défonce la porte d'entrée et l'appel d'air fait exploser les flammes meurtrières sur le corps de Peter, le souffle le propulse contre le mur, le costume prend malheureusement un sacré choc et lui aussi, mais le jeune homme n'abandonnera pas. Sonné il se relève et titube une seconde sur ses pieds, il est faible, il se dit que c'est de sa faute et que le manque de nourriture et de sommeil n'arrange rien. L'incendie fait rage, c'est un enfer, les flammes dévorent tous sur leur passage, les meubles, le vieux parquet, les rideaux et les portes, il faut faire vite. Peter se dirige vers la salle de bain en parcourant le couloir.

Le costume ne le protège plus de la chaleur et l'air n'est plus filtré, la fumée le fait tousser sous le masque mais il ne peut pas l'enlever, personne ne doit le voir. Arrivé devant la porte, il se retourne et s'aperçoit que le feu se repend déjà dans l'appartement, il va devoir faire sortir tout le monde au plus vite par la fenêtre de la salle de bain. Il crie pour se faire entendre.

-"RECULEZ-VOUS ET PROTÉGEZ-VOUS LE VISAGE, JE VAIS DÉFONCER LA PORTE." Il entend du mouvement de l'autre côté et n'attend pas plus, il se lance et d'un coup d'épaule défonce la porte, les quatre personnes présentes sursautent mais très vite ils le reconnaissent et alors la mère crie.

-"Je vous en supplie Spider-Man sauvez mes enfants." Il peut voir l'angoisse et la frayeur sur les visages des parents. Les deux enfants, peut-être âgés de six et sept ans sont en larmes. Cette vision rebooste le jeune héros. Mais très vite, il déchante, car même avec la meilleure volonté du monde il lui sera difficile de faire sortir tout le monde par la fenêtre s'il n'y en a pas. Putain, ils sont pris au piège, aucun moyen de sortir.  Peter ne se laisse pas abattre et doit trouver une solution au plus vite, alors sans réfléchir plus il attrape les deux enfants et les serre contre lui, il faut les sauver. Il sort de la pièce et repère la fenêtre la plus proche, il court et saute, évitant le feu et une poutre qui tombe. 

La sortie n'est qu'à deux pas, il peut y arriver. Il casse la vitre avec son pied, regarde en bas et voit les pompiers qui lui font signe, il pose les deux gamins qui toussent et pleurent, leur visage couvert de suie noire, il ne cesse jamais de leur parler et de rassurer les deux jeunes enfants,  très vite le jeune héros colle une toile sur la petite fille et la pousse vers le vide, il tient l'extrémité dans ses mains et fait descendre l'enfant jusqu'en bas où un secouriste réceptionne la petite puis il fait de même avec le garçon, tout se déroule comme le premier coup à ceci près qu'il sent la fumée s'incruster dans ses poumons et ses bronches et que la chaleur devient insupportable même pour lui. Lorsque le petit est sauvé, le jeune homme fait demi-tour et court vite pour sauver les parents, il doit et il faut qu'il aide et sauve cette famille, il sait la douleur qu'est de perdre un proche, un parent.

Le feu  est partout, mur, plafond, sol, meuble, la chaleur, la fumée, le bruit et la peur. C'est terrifiant même pour lui. Pourquoi faut-il toujours qu'il se retrouve dans de telles situations? Il entend Karen le prévenir pour sa vie, mais ne comprend pas tout, il commence sérieusement à souffrir. Il attrape la main de la mère et la soulève, il la porte sur son dos et aide le père à se relever, il pousse l'adulte et fait son maximum, il doit les faire descendre tous les deux en même temps sinon il sera trop tard.

Il recommence la même procédure que pour les enfants mais poussent les deux adultes en même temps, le poids fait crier de douleur le jeune héros, ses mains fortement accrochées à sa toile il lutte de toutes ses forces pour résister, chaque muscle de son corps est tendu, Karen crie dans ses oreilles, il souffre, respirer est un supplice mais il ne lâche pas, il doit être fort, il doit sauver ces gens. 

Le noir, le noir partout autour de lui, la voix de Karen étouffée à ses oreilles, il ne se rappelle de rien si ce n'est les deux adultes qui touchent enfin le sol et les pompiers et ambulanciers qui se précipitent sur eux et là, plus rien, la douleur, le feu, la chaleur et l'impossibilité de respirer convenablement, il est allongé à même le sol brûlant, une poutre enflammée en travers de son corps, sa force s'en est allée, son envie de lutter aussi, et s'il restait là, à attendre de mourir, mourir en héros, en sauvant une famille. Mourir pour ne plus rien ressentir. Cette poutre sera l'objet de sa fin, le feu l'enveloppera jusqu'à son dernier souffle, il peut mourir à présent, pourquoi lutter encore? Finalement, ce n'est pas si douloureux, il est presque inconscient, il ne sent rien. Il lui suffirait d'attendre simplement. Le feu se déchaîne tout autour de lui.

-"..Ter...!" Entend-il. Il sent une main sur son épaule qui le secoue violemment. Est-ce ainsi que la mort l'appelle? "Peter?" Entend-il encore, et avec un effort incroyable, il essaie d'ouvrir les yeux, et ce simple geste envoie une décharge de douleur dans tout son corps, un gémissement s'échappe de ses lèvres sèches, il ouvre finalement les yeux. Il doit être mort car la vision qui s'offre à lui est inhumaine, un ange...oui c'est ça. Le feu envoie une lumière presque dorée, et cette créature devant lui est angélique, de longs cheveux blancs et de grands yeux améthyste, brillants.  "Peter, je t'en supplie, fais un effort!" Et là, il ne rêve pas, elle est là, la fille qu'il a sauvée il y a quelques semaines de la noyade dans cette caisse. Elle essaie de le réveiller au milieu de cet enfer et de cette fournaise insoutenable. 

-"Qu'est-ce..." Commence-t-il dans un souffle qui se termine en une toux irritante, ses poumons se contractant avec souffrance dans sa cage thoracique. Les larmes brouillant sa vue, et la suie souillant ses voies respiratoires.

-"Vite, il faut sortir de là!" La jeune fille pousse la poutre comme si elle ne pesait pas plus de quelques grammes seulement. Elle attrape Peter par le bras et tire, l'homme n'a pas d'autre choix, il se relève mais ses jambes ne le tiennent plus, il s'effondre à genoux et la jeune fille suit son mouvement, une fois côte à côte, à genoux au sol brûlant tous les deux, la créature passe le bras du jeune héros autour de son cou et agrippe le haut du corps de Peter de son deuxième bras, elle se relève et entraîne le héros avec elle, il suit ses pas comme il peut mais à bout de forces et bien amoché par l'effondrement de cette poutre sur sa tête, il n'est pas certain de ses gestes, c'est elle qui mène la danse.

Dans une obscurité quasi permanente le jeune homme a compris que la fille se dirige vers le fond du couloir. Arrivé tous deux devant le reste d'une fenêtre la jeune femme n'hésite pas plus, elle monte sur le rebord, Peter toujours accroché à son côté, elle le regarde et lui parle, mais il ne l'entend et ne la comprend pas, il est bien trop épuisé, sa tête tourne et il est obligé de se soutenir à l'épaule de la créature aux yeux violets. 

-"Peter?" Dit-elle en secouant le héros dans ses bras. "Il faut que tu tires une toile et on va se laisser glisser jusqu'en bas." Le jeune homme ne répond pas, trop sonné il est au bord de l'inconscience. "Allez! Peter s'il te plaît, ne m'abandonne pas, j'ai besoin que tu sois fort." Commence-t-elle pour le faire réagir. "Plus que tu ne l'as jamais été, même si ce n'est que pour moi." Cette dernière phrase ramène légèrement Peter vers la conscience. Il se reprend une seconde et tend son bras, dans un effort qui le fait crier, son bras meurtri, son costume brûlé par endroits, il appuie sur la paume de sa main et une toile s'envole jusqu'à l'immeuble d'en face, dans un réflexe, la jeune fille aux couleurs lunaires retient l'extrémité et dans un geste protecteur passe dans le dos du héros, elle est bien plus petite que lui mais ce n'est rien, au moins elle le soutient. Puis ils s'élancent tous les deux, la chute est un peu rude la jeune femme a bien essayé de se rattraper au mur en face mais c'est le mur qui les a retenu, et elle les laisse glisser jusqu'au sol où elle et lui s'effondre sur le bitume du trottoir sale. Sauvés du feu tous les deux, ils doivent maintenant retourner jusqu'à la tour. 

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