Chapitre 37 : Présence confuse

Salut à vous ! Écrire ces petites introductions m'avait manqué xD

J'espère que vous allez bien :)

Si vous vous souvenez bien, aujourd'hui, c'est enfin le chapitre du procès ! Voici donc un résumé rapide des chapitres précédents, si vous n'avez pas envie de les relire maintenant :

Noah et Milo ont passé une journée à Disneyland, où ils ont croisé leur professeur de mathématiques et littérature (Liam Nëja), sa compagne policière (Sarah) et son compagnon avocat (Raphaël). Ils ont décidé de leur demander de l'aide afin d'attaquer Ylan Wildstone en justice (le demi-frère de la sœur de Milo) ainsi que ses complices. Après quelques procédures pénibles pour Noah, qui a fini par retrouver tous ses souvenirs, le jour du procès est arrivé.

Bonne lecture ! Et, comme d'habitude, n'hésitez pas à beaucoup commenter et n'oubliez pas de voter xD

Et encore une fois... je suis TELLEMENT désolée du temps que j'ai mis à reprendre l'écriture de ce livre ! Ce chapitre me semblait très dur à écrire et ça m'a découragé un long moment. En plus, j'étais tout le temps occupée par le lycée... bref, me revoilà.

☆☆☆

La sonnerie stridente du réveil de Milo me fit ouvrir les yeux en sursaut, le cœur battant bien trop vite sous le coup de la surprise.

— Putain, dis-je en me redressant vivement. Je te jure que si tu gardes cette alarme un jour de plus, je te virerai de notre maison.

Il rigola, pas le moins du monde dérangé par son insupportable réveil, et me serra dans ses bras. Le plus frustrant fut que cela me calma instantanément. J'étais incapable de lui faire convenablement la tête.

Cependant, mon bien-être fut rapidement chassé par de l'anxiété quand je me souvins de pourquoi nous devions nous lever si tôt.

— Je n'ai clairement pas envie d'y aller.

— Moi non plus, mais... dis-toi que selon Raphaël, le procès est gagné d'avance, alors, cela ne devrait pas être trop long !

Je soufflai longuement en me passant une main sur le visage. J'allais devoir témoigner une nouvelle fois et répondre à d'horribles questions concernant une horrible soirée et une horrible agression, alors que je n'étais même pas certain de pouvoir garder mon sang-froid en voyant Ylan aux côtés de ses complices. Ils seraient en face de moi et baisser les yeux me décrédibiliserait, alors je n'aurais pas le choix et devrais parler en supportant leur présence arrogante et trop confiante – en un mot, menaçante.

— Ça va aller, mon pafa, me souffla-t-il en me serrant un peu plus contre lui.

***

— Les journalistes n'ont donc aucune foutue notion de "confidentialité" ?! s'exclama-t-il lorsqu'on descendit de sa voiture.

Plusieurs reporters se précipitèrent vers nous, je me contentai de les ignorer en baissant la tête. On se dirigea rapidement vers les grandes portes du tribunal.

— Monsieur Noah Wildstone ! cria quelqu'un. Est-il vrai que vous n'êtes qu'un Humain Contrôlable ?

— Est-il vrai que vous n'êtes qu'un connard ? répliqua Milo en me prenant la main.

L'homme s'arrêta net, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés suite à ma réponse. Je ne pus empêcher un bref sourire amusé d'étirer mes lèvres.

Il n'avait qu'à pas rendre sa phrase péjorative en me désignant.

Ses collègues se turent également, calmés, et l'une d'elle se permit de rire. Je soupirai et, sans lâcher la main de mon petit-ami, commençai à monter les marches blanches nous séparant de l'entrée. Lorsqu'on fut enfin à l'intérieur, je ne pus m'empêcher d'écarquiller les yeux devant l'architecture de ce lieu. Il m'évoquait quelque peu d'anciens bâtiments romains que j'avais découverts dans des romans, avec ses immenses colonnes blanches soutenant un plafond d'une taille extravagante.

— Bonjour, nous salua Sarah, qui nous attendait visiblement là. Milo, il va falloir que tu viennes avec moi, les témoins doivent patienter dans une salle différente.

Même si je m'en doutais déjà, cette nouvelle me déplut. Fortement.

— À tout à l'heure, me dit-il avec un mince sourire rassurant. Enfin, à ce soir.

Il ne semblait pas plus ravi que moi, mais il suivit la policière à contrecœur. Lui lâcher la main me parut douloureux.

Pour ne pas rester immobile, bien que totalement désorienté, j'observai les autres personnes présentes. Quelques agents d'entretien passaient de temps à autre, des journalistes – fort heureusement discrets – se concertaient en chuchotant, et des civils, sûrement les jurés, rejoignaient une salle.

— Noah ! m'appela alors Raphaël, me faisant sursauter. Je te cherchais.

— Ah.

Il ne me répondit pas immédiatement, surpris par mon manque d'envie de parler.

— J'essaierai de ne pas trop te poser de questions vagues, mais méfie-toi, Natasha n'en fera pas autant. Elle reste une avocate très talentueuse avant d'être une alliée.

Je hochai la tête pour montrer que j'avais compris.

— Allez, ça va être l'heure. On y va.

Je pris une longue inspiration et le suivis, le regard rivé vers le sol. Je n'avais pas du tout envie d'être ici et ne plus pouvoir tenir la main de Milo ne m'aidait clairement pas. 

Tout devenait trop concret.

Je détestais ça.

On entra par la haute porte qu'avait, quelques minutes auparavant, emprunté le jury. Il y avait déjà beaucoup de monde, et un certain brouhaha se faisait entendre, me rendant aussitôt nerveux.

J'avais perdu l'habitude de faire face à des foules sans pouvoir compter sur mon petit-ami, et c'était terrifiant.

***


Je ne me souviens pas exactement du procès.

En réalité, chaque seconde qui passait semblait se flouter dans mon esprit tant j'étais effrayé. J'étais perdu mais en même temps, ce curieux état de confusion m'isolait mentalement de la scène que je vivais – je me sentais loin des événements, des personnes présentes et des discrets chuchotements. J'étais ici sans être là, j'étais présent et absent au même moment.

Je crois qu'au fond, être aussi distrait me faisait du bien.

J'entendis vaguement les premiers accusés donner leur version des faits, le cœur battant à mille à l'heure, et ce fut à mon tour.

Je dûs me lever, m'asseoir à l'endroit où se trouvaient quelques secondes auparavant mes agresseurs et prendre la parole. Cette dernière obligation fut la plus dure : ma voix tremblait, je bégayais et ne parlais pas fort, si bien que je dûs me répéter plusieurs fois. J'avais du mal à m'exprimer. C'était mille fois pires que tous les oraux que j'avais passé au lycée, car je savais que chacun de mes mots avait le dangereux pouvoir de me décrédibiliser... une nouvelle fois.

Je voulais revoir Milo, et je voulais revoir Anaëlle.

Quand l'avocate me noya soudainement sous un flot insoutenable de questions, toutes sous-entendant plus ou moins que j'étais responsable de ce qui était arrivé cette nuit là, je fondis en larmes. Raphaël objecta aussitôt en affirmant qu'elle ne pouvait pas poser autant de questions subjectives sans même me laisser le temps de répondre et demanda une pause de dix minutes qui nous fut accordée.

Je n'eus pas le droit de voir Milo pendant ce court répit, ce qui accentua ma détresse et ne m'aida pas à me calmer.  Il me fallut me contenter de l'étreinte maladroite de Raphaël et d'une boisson trop chaude en provenance d'un distributeur trop bruyant avant de retourner faire face à l'avocate du diable – ou plutôt, des diables.

Puis, après un interminable moment, je fus autorisé à retourner m'asseoir aux côtés de l'avocat.

Je cessai d'écouter à partir de ce moment là, au bord d'une nouvelle crise de panique. Je tremblais, ma vue était trouble, je peinais à respirer correctement. Je me contentais de fixer le fin bureau en bois devant moi. Je le fixais sans le voir.

Je repérai vaguement à quel moment Milo prit la parole, mais je n'eus pas la force de relever la tête. J'avais trop peur de croiser le regard de quelqu'un d'autre que lui, alors je l'imaginai de toutes mes forces.

Cependant, distinguer sa voix m'apaisa légèrement. Je n'entendais pas vraiment ce qu'il disait mais savoir qu'il était là valait toutes les étreintes qu'on aurait pu essayer de me faire.

Le procès s'éternisait. J'étais épuisé, tant mentalement que physiquement, et terrifié. J'avais peur de perdre et de devoir en subir les conséquences plus tard.

Je finis par fermer les yeux, tremblant, la tête baissée. J'avais envie de disparaître.

Mon avocat essaya, à plusieurs reprises, de m'aider à me calmer en me chuchotant quelques mots réconfortants ou en passant sa main dans mon dos. Cela n'eut aucun effet.

Je ne pouvais m'empêcher de repenser à cette nuit, à tout ce qui s'était passé. Maintenant, tout le monde savait – j'avais témoigné et répondu à des questions bien trop précises tout en ayant conscience de la présence de quelques journalistes dans le fond de la salle.

Tout le monde savait.

Je me demandai alors si c'était ce qu'Anaëlle aurait voulu. J'avais peut-être très mal agi en allant aussi loin. Aurait-elle souhaité que je rétablisse la vérité et essaie d'obtenir justice face à ses meurtriers, ou aurait-elle préféré que je me taise pour ne pas salir son image ?

De la culpabilité se mêla à ma peur et il me fut plus difficile de respirer.

J'étais très probablement en train de faire du grand n'importe quoi.

Je n'aurais pas dû me lancer dans tout cela.

***

Je fus brutalement ramené à la réalité quand Raphaël me chuchota de me lever en même temps que lui. J'obéis précipitamment, tremblant et totalement perdu. Que se passait-il ?

J'aurais au moins pu faire l'effort de suivre ce qui se disait. J'étais ridicule.

Craintivement, je lançai un bref regard à ce qui nous entourait. Toutes les personnes présentes étaient debout et semblaient attendre quelque chose en regardant le juge.

Oh.

Quel con. Le verdict.

Les battements de mon cœur s'accélèrèrent. Mon regard dériva un bref instant sur les fenêtres, et je constatai avec surprise qu'il faisait déjà presque nuit.

Depuis combien de temps sommes-nous ici ?

Je voulais voir Milo.

— Suite à la délibération du jury, l'ensemble des accusés est déclaré coupable. Vous...

La suite de ses paroles fut noyée par la brutale vague de sentiments qui m'assaillit et je faillis perdre l'équilibre, un bruyant sifflement retentissant dans les oreilles.

Choc,

joie,


doute,


euphorie,

soulagement,


fascination,


joie, une nouvelle fois.

Je n'aurais su décrire précisement la vague d'émotions qui me submergea, mais cieux, elle était colorée.

Quelqu'un m'étreignit soudainement : Raphaël. Je sursautai. Il fut rejoint par Milo, et je ne compris même pas comment il avait pu traverser la salle en si peu de temps.

Un sourire m'échappa à travers mes larmes.

Depuis quand pleurais-je ?

"Coupables". Ce simple mot était si... puissant.

☆☆☆

Re-bonjour ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

Personnellement, il me laisse assez dubitative. Ici, Noah se coupe complètement du monde extérieur lors du procès, ce qui est un peu original pour décrire une scène. Je n'arrive pas vraiment à savoir si cette manière de présenter ce moment est satisfaisante ou s'il aurait fallu plus de descriptions "réelles"... faites-le moi savoir !
En tout cas, je suis contente d'avoir enfin écrit et posté ce chapitre, car c'est à cause de lui que j'avais pris une si longue pause. Il me semblait impossible à écrire correctement, comme je n'ai pas énormément de connaissances sur le milieu judiciaire, et ça m'avait complètement découragée :( je n'arrivais pas à me représenter ce qu'il se passait, alors j'ai décidé de me débrouiller en transmettant ma confusion à Noah, en quelque sorte.
L

e syndrome de la page blanche, c'est drôle cinq minutes, mais pas un an, quand même 💀

J'espère que cette reprise vous a quand même plu ! Et... ce livre approche de sa fin !

À bientôt pour un nouveau chapitre, et mille merci si vous lisez cela, car je me doute que beaucoup de lecteurs ont simplement laissé cette histoire se perdre dans un coin de leur bibliothèque :/

J'espère ne pas avoir perdu trop de membres de la team HNC 😭

Ashley

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