4. Crazy Girl
- Josuke qu'est-ce que tu fais, on va être en retard ? L'appela Koichi qui marchait dans la rue, trois bon mètre devant, accompagné de Kishibe Rohan.
- Gommen. J'envoie encore un dernier sms à Oku' et j'arrive.
Les trois dernier jours, il n'avait cessé de l'appeler et de lui envoyer des messages pour prendre de ses nouvelles, mais il n'avait jamais obtenu de réponse. Il espérait qu'Oku s'était remis de sa fièvre, même s'il ne soupçonnait que toute cette histoire ne soit qu'un prétexte pour rester seul un moment. Par égard et pour ne pas l'étouffer, il l'avait laissé prendre ses distances, espérant que ça lui laisserait à lui aussi l'occasion de faire le point. C'était bien pour ça qu'il n'avait pas encore osé aller frapper à sa porte pour le soigner avec Crazy Diamond. Mais là, Josuke commençait à sérieusement s'inquiéter. L'absence et le silence de son Bro' le rendait fou. Il lui manquait plus que jamais et il espérait qu'il n'était ni en danger, ni en train de broyer du noir dans son coin.
- Faut que t'arrêtes de toujours lui coller aux basques Josuke ! On dirait une vraie mère poule à toujours le couver. Tu passes ton temps à t'inquiéter pour lui en ce moment. Lâche un peu du leste, lui avait balancé Rohan quand Jo' les avait rejoint.
- Ta gueule ! Le jour où j'aurais besoin des conseils d'un vieux taré de mangaka je te sonnerais.
- NANI ?! Un vieux mangaka ?! Dois-je te rappeler à combien d'exemplaires se vend Pink Dark Boy ?
- Aucune idée, mais je sais que t'as tellement peu d'inspiration que t'as été obligé de plagier la vie de Koichi !
- Enfoiré ! Répète un peu pour voir ! Hurla Rohan, proprement hors de lui et à deux doigts de flanquer un pain à Josuke qui le provoquait en lui tirant la langue.
Ces deux là n'étaient vraiment pas sortables. Du moins pas quand ils étaient réunis au même endroit. Heureusement, le brave petit Koichi décida de s'interposer entre ses deux amis pour éviter que les choses ne finissent par dégénérer.
- Je vous signale qu'on va être en retard. Le rendez-vous de Rohan est à 18h ! On a pas traversé tout le quartier le plus mal famé de Morioh pour finir par se battre entre nous, nan !?
- Tu as raison Koichi ! A cause de cet imbécile j'ai faillis oublier à quel point il était important pour moi de découvrir la sensation de se faire tatouer... Je me demande ce que ça fait de se faire percer la peau par une aiguille et de découvrir tous les jours une marque sur mon corps que je n'avais pas à la naissance...
- Le voila qui se barre à nouveau dans ses délires...
- Tu ne comprend rien à l'amour de l'art mon pauvre Josuke...
- Blablabla le mangaka. Tout ce que j'espère, c'est qu'ils vont te le foirer ton tatouage !
- Hé les gars, je crois qu'on est arrivé ! les interrompit une énième fois la voix de Koichi alors qu'il pointait la devanture de la boutique.
Et c'est en observant l'enseigne du salon de tatouages que Josuke la vit. Cette divine créature, adossée à une lourde moto dans une pause qu'on pouvait clairement qualifié de suggestive et de paradoxalement maladroite !
D'ordinaire, son regard ne se portait jamais sur les inconnues, aussi magnifiques soient-elles. Mais cette fille avait quelque chose de différent. Quelque chose qui l'attirait irrépressiblement et qui faisait qu'il ne parvenait pas à détacher son regard de sa personne si singulière et si parfaite.
- Allez-y, je vous rejoint, fit-il à l'attention de ses amis.
Une fois seul, Josuke prit le temps de l'observer de loin, totalement captivé. Il voyait qu'elle essayait de prendre différentes poses pour attirer l'attention, mais sa gestuelle si indécise confirmait que ce n'était pas pour autant une grande séductrice. Le spectacle était à la fois enchanteur et comique. Cette femme était pleine d'étonnants contrastes. Mince et plantureuse, fine et musclée, féminine et garçonne, belle et peu avenante, aguicheuse mais timide. Tout cela à la fois. En deux mots, elle était unique et profondément sublime.
Le grand brun hésita un instant avant de se décider à aller l'aborder. Ce furent les secondes de trop. Un gros bras affublé d'un lourd blouson de moto venait déjà de l'accoster.
« Merde ! J'aurais du foncer direct ! » S'admonesta Josuke.
Il était dégoutté qu'un autre que lui puisse avoir la chance de lui mettre le grappin dessus. Pourtant, aux vues de la mine patibulaire du motard, il ne parvint pas à quitter la scène des yeux.
La singulière créature ne semblait pas véritablement favorables aux avances de son prétendant et il remarqua qu'elle essayait de l'éconduire gentiment. Aussitôt, il se remit à espérer. Dès que le gros lourdaud serait parti, il aurait le champs libre ! Seulement voilà, le type patibulaire ne semblait pas décidé à essuyer un refus et Josuke pouvait voir la mine de la jeune femme se fermer et se crisper au fil de la conversation.
Ni une ni deux, Josuke serra les poings et se mit à marcher dans leur direction d'un pas menaçant et déterminé. Il pouvait voir que la jeune femme commençait à gueuler sur le type. De là où il était, il pouvait même entendre sa voix rauque et éraillée s'échauffer. Plus il s'approchait, plus il trouvait que cette fille avait un véritable air de voyou... un air de... Non impossible ! Troublé, il ferma les yeux et secoua la tête pour chasser l'image d'Okuyasu qui s'imposait encore une fois dans son esprit sans y avoir été invitée.
C'est durant ce très court laps de temps que le motard avait signé son arrêt de mort.
Quand Josuke rouvrit les yeux, il remarqua que l'immonde enfoiré avait agrippé la queue de cheval de la jeune femme et qu'il essayait de l'entraîner de force avec lui. Sans réfléchir, le regard voilé de haine, il s'était précipité vers eux, le poing déjà armé de l'aura de Crazy Diamond, prêt à frapper !
Et là, alors qu'il arrivait à leur hauteur, devant ses yeux ébahis, la belle créature l'avait devancé en assommant son assaillant d'une beigne magistrale, en plein dans la mâchoire. Le pauvre homme tomba lourdement sur le bitume. C'était une victoire par K-O pour la belle demoiselle.
Visiblement elle savait se battre, et ce petit détail ne manqua pas de la rendre au yeux de Josuke, encore plus exceptionnelle. En arrivant près d'elle, il se retint même d'applaudir et se contenta de lui lancer amicalement :
- Tout vas bien ? Joli crochet au passage !
La belle boxeuse avait alors tourné la tête vers lui, puis ses petit yeux fixement ancrés dans les siens s'étaient agrandis comme des soucoupes.
- Jos'ke ? Fit-elle d'une petite voix étranglée avant de précipitamment couvrir ses jolies lèvres, comme à la suite d'une immense gaffe.
Au moment où ses yeux avaient pénétré les siens. Au moment où elle avait déclamé son prénom avec cette prononciation si caractéristique. Il l'avait reconnue. Sans même l'ombre d'une hésitation.
- Okuyasu !
Ses yeux bleus nuit s'étaient étrécis quand les pièzes du puzzle s'étaient rassemblées. Milles questions se bousculaient dans sa tête. Mais une chose était sûre : c'était bel et bien son meilleur ami qui se tenait devant lui, complètement paniqué !
- Non, navré mais vous faites erreur ! Avait-il osé lui répondre avant de prendre ses jambes à son cou.
« Si tu crois que je vais te laisser t'échapper comme ça, tu es bien naïf mon petit Okuyasu ! »
Et aussitôt, il s'était lancé à sa poursuite.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top