3. Crazy transformation
Les deux jours suivant, Okuyasu avait fait le mort, prétextant une fièvre « hardos et ultra contagieuse » auprès de ses amis. Il avait en vérité profité de sa solitude pour geeker comme un porc dans sa chambre. Se réfugier dans un monde virtuel, avec pleins de monstres à dégommer, lui permettait de se défouler et de ne penser à rien qui aurait pu le contrarier. Après trois jours sans s'être lavé et ne s'être nourrit qu'exclusivement de snacks et de cochonneries, il résolut de se prendre en main !
Il fila dans la salle de bain pour se laver et s'habiller dans l'espoir de retrouver une allure à peu prêt présentable. Alors qu'il tirait ses cheveux en arrière à l'aide d'un peigne fin, il observa son reflet dans le miroir. De grandes cernes violettes dansaient sous ses petit yeux injectés de sang, sa peau basanée était aussi sèche que le désert du Sahara et un énorme bouton avait élu domicile sur le haut de sa pommette gauche.
« Cte gueule ma parole ! Tu m'étonnes que personne ne s'intéresse à moi ! »
Dépité par l'image que lui renvoyait la glace, il quitta la salle de bain et alla inspecter le contenus de son porte feuille. Et là miracle ! Il retrouva un peu de joie en constatant qu'en restant chez lui, il n'avait toujours pas dépensé ses 10 000 yens. En extirpant le précieux billet, un prospectus s'échappa d'entre les plis de cuir pour s'échouer sur le sol.
« Travolla : Envie de changer de peau ? De vous recentrer sur votre véritable moi ? Venez chez nous ! ... Qu'est ce que c'est que ce truc ? »
Il se souvint finalement qu'un salon de massages et de soins pour hommes et femmes venait d'ouvrir à Morioh. La rumeur disait que le gérant faisait des merveilles, et qu'il n'était autre que le cousin de Cinderella, l'ancienne esthéticienne qui avait malheureusement été assassiné par Yoshikage Kira.
En relisant le slogan, Okuyasu se dit que c'était exactement ce dont il avait besoin et qu'aller y faire un tour lui ferait probablement le plus grand bien. Il n'avait en tout cas rien à y perdre.
***
Quand il franchit la porte du salon, Okuyasu fut aussitôt accueilli par un homme d'une trentaine d'années, habillé d'un short en jean et d'un petit tee-shirt rose qui laissait découvrir son nombril encadré de solides abdos.
Le gérant se présenta aimablement à lui et comme il n'y avait pas foule, il lui proposa un rendez-vous à la minute.
- Inutile de choisir une formule. Je sais exactement ce qu'il vous faut ! Huhuhu.
- Vous allez vous rendre dans cette petite pièce sur votre gauche et vous déshabillez... Entièrement.
Sur les derniers mots, l'homme lui avait lancé un regard appréciateur, de haut en bas.
« Je rêve où il est en train de me faire de l'œil ? »
- Vous... Vous êtes sûr, je garde même pas mon calbut ?
- Certain ! Et j'insiste bien sur le fait que vous devais vous allongez sur la table de massage aussi nu qu'un bébé. Huhuhu.
« Non mais là c'est pas possible. Il est clairement en train de me faire des avances le gus' !»
Et en cheminant vers la pièce qu'il venait de lui indiquer, Okuyasu se demanda s'il devait se sentir flatté ou bien s'inquiéter de ce qui allait suivre.
***
La petite cabine était imprégnée d'une agréable odeur de patchouli, la douce lumière orangé offrait une atmosphère chaleureuse et tamisée, et en bruit de fond passait un CD mimant le flux et le reflux apaisant des vagues.
Allongé sur le ventre, complètement à poil sur la table de massage, Okuyasu essayait de se détendre. Mais avoir le cul à l'air ne l'aidait pas à se sentir en confiance. Ne devrait-il pas avoir au moins une serviette autour de la taille comme le voulait l'usage et les convenances ? Il espérait que le gérant n'allait pas en profiter pour essayer de lui faire les fesses pendant la séance de massage ! Puis, l'espace d'un instant, il se vit considérer sérieusement l'option. Après tout ne voulait-il pas à tout prix recevoir un peu d'attention et perdre sa foutue virginité ?
Qui plus est, derrière son look efféminé et ses airs maniérés, Ozzy Travolla ne manquait pas de charme. Il était bien battis et possédait un visage très viril, tout en angle et encadré de longs cheveux d'un blond étincelant. Bien sûr il n'était pas aussi grand et musclé que Josuke, sa mâchoire n'était pas aussi noble ni aussi carrée que la sienne et rien ne valait ses longs cheveux noirs montés en pompadour hyper stylée... Mais voilà, son meilleur ami se classait dans la catégorie « intouchable », « strictement interdit ». Alors à quoi bon songer à lui dans un moment pareil !
Okuyasu secouait la tête pour en chasser son Bro' quand la silhouette de Travolla se profila en ombre chinoise sur le mur. Instinctivement, le jeune homme se raidit et se mit à serrer les fesses.
- Vous êtes bien installé ?
- O- oui...
- Très bien, alors laissez moi m'enduire les mains d'une huile parfumée au Dahlia et je suis à vous. Huhuhu.
« Peut importe ce qui sort de sa bouche, ça a toujours l'air hyper tendancieux putain ! »
Quand Travolla posa soudain ses mains chaudes et huileuses sur ses grandes épaules, Okuyasu sursauta à en ébranler la table de massage. Avec infiniment plus de force qu'il ne l'aurait soupçonné en posséder, Travolla appuya sur son dos et le cloua avec autorité sur la table.
- Mon Dieu que vous êtes tendu et agité intérieurement. Nous allons tâcher d'arranger ça, ne vous inquiétez pas.
Son ton doux et prévenant contrastait avec son geste vigoureux, mais cette fois, pas de « Huhuhu ». Et Okuyasu remarqua que sa voix s'était d'un coup faite bien plus grave et plus basse. Profondément gêné et confus, il déglutit bruyamment et se décida finalement à laisser l'homme disposer de son corps comme il l'entendait.
Contre toutes attentes, les gestes de Travolla se révélèrent particulièrement efficaces et professionnels. Sous la pression de ses paumes et de ses doigts, le moindre de ses muscles, chaque fibres nerveuses, se détendaient comme de la guimauve. En un rien de temps, Okuyasu avait été transporté sur un véritable nuage de bien être. Il n'avait jamais ressentit une telle sensation de calme et d'apaisement de toute sa vie. Ses yeux s'étaient fermés comme pour faire la sieste et un filet de bave s'échappait négligemment de ses lèvres. On aurait pu croire qu'il dormait, mais non.
Travolla profitait de la séance de massage pour taper la bavette. Okuyasu ne faisait même plus attention à ce qu'ils étaient en train de se dire et il répondait machinalement aux questions du gérant. Sans réfléchir. Sans même avoir conscience qu'il lui demandait des trucs hyper intimes sur sa vie, ses relations et sa manière de se percevoir.
Ce n'est que lorsqu'Okuyasu s'entendit prononcer : « Des fois j'aimerais être une fille ultra sexy... Juste quelques jours... Pouvoir me faire draguer...Perdre ma virginité et essayer de trouver quelqu'un qui me fasse oublier Josuke... » qu'il comprit que la conversation avait clairement dérapé !
A peine eut-il le temps d'essayer de rectifier ou de préciser ses paroles extrêmement louches, qu'une aveuglante lueur ensoleillée, orange et pourpre, s'abattit sur son corps. Comme enveloppé dans un voile de chaleur intense, porté miraculeusement dans les airs, il vit le moindre de ses membres se métamorphoser sous ses yeux. Ses pecs saillants avait laissé place à une lourde et voluptueuse paire de seins. Sa taille et ses muscles s'étaient affinés et entre ses jambes, sa virilité avait disparue pour que s'épanouisse, tel un lys dans la vallée, une fleur délicate et virginale.
- Mais que ? Qu'est-ce que vous m'avez fait ?
- Oh, j'ai peut être oublié de vous préciser que la symbolique de la fleur de Dahlia était « la renaissance » Huhuhu. En d'autres mots, grâce à mon stand « Dahlia Renaissance » je vous ai offert la transformation dont vous rêviez. Vous allez pouvoir jouir de ce corps de rêve et vous découvrir pleinement. Cependant laissez-moi vous parler de quelques conditions. Vous aurez trois jours pour profiter et vous familiariser avec cette apparence. A tout instant vous pouvez revenir me voir pour que je redonne à votre corps sa forme initiale, mais si au terme du troisième jour, vous n'êtes pas revenus me voir avant minuit, vous resterais éternellement femme. Si vous choisissez de redevenir un homme, sachez également que toutes les personnes qui vous auront croisé en tant que femme oublieront chacun des instants que vous aurez passé en leur compagnie.
Devant l'air ébahi et médusé d'Okuyasu qui ne cessait de se toucher pour découvrir sa peau si douce et ses seins si moelleux, Travolla se mit à sourire d'un air satisfait.
- Vous avez tout compris ou vous souhaitez que je répète les informations ? Demanda t-il finalement pour l'arracher à la contemplation béate de son tout nouveau corps.
- Non, j'ai bien tout compris. Juste une question, est-ce qu'on pourra me reconnaître malgré ma transformation ?
- Et bien, vous avez bien sûr conservé vos caractéristiques physiques majeures, mais en général, le charme est si puissant qu'il empêche que les gens qui vous connaissent puissent faire le rapprochement. Cependant, en de très rares occasions, cela peut arriver... Je doute que cela se produise mais dans ce cas, vous n'aurez qu'à nier ou prétendre que vous êtes de la famille de votre alter ego.
Aussitôt les précisions apportés, Okuyasu avait bondit sur ses pieds, trop impatient d'aller essayer ce nouveau corps féminin qui était le sien.
- Attendez ! Ne partez pas aussi hâtivement. Laissez moi vous coiffez, vous maquillez un peu et vous vêtir de quelques vêtement plus adaptés à votre silhouette. Huhuhu
Il avait alors laissé Travolla parfaire sa métamorphose. Puis une fois son œuvre achevée, le manieur avait posé sa main sur ses yeux fraîchement rehaussés de mascara et l'avait guidé devant un grand miroir sur pieds. Quand il avait ôté sa paume, Okuyasu n'en revenait pas. Il avait fait de lui une bombe atomique !
Ses longs cheveux noirs et gris cendré faisait l'objet d'une queue de cheval haute dont le dessus rappelait vaguement sa petite pompadour. Son visage de caractère s'était affiné en un ovale délicat et sous le voile d'un léger fond de teint, les grandes cicatrices qui barraient ses joues avaient presque disparues. Ses petits yeux semblaient plus doux et plus grands grâce au maquillage qui lui conférait un véritable regard de biche. Enfin, son corps tout en courbe avait conservé de sa force et de sa vigueur initiale, mais ses muscles fins ne faisaient que sublimer sa silhouette plantureuse. Le jean slim qu'avait choisit le manieur lui faisait un cul d'enfer et le petit chemisier blanc, rentré dans le pantalon soulignait à merveille sa taille fine et son opulente poitrine.
- Maintenant vole petit papillon. Vole vers ton destin. Lui avait soufflé Travolla sur le pas de la porte tout en épongeant d'un mouchoir de satin, une petit larme au coin de l'œil.
Okuyasu était rentré chez lui le pas léger et le cœur gonflé d'espoir. Aussi excité qu'un gosse, il avait passé la première moitié de la soirée à découvrir toutes les subtilités de son nouveau corps, de l'étape « pipi » à l'étape « masturbation ». La seconde moitié, il l'avait passé à rêvasser et à échafauder des plans pour dénicher le mec parfait qui allait enfin faire de lui un homme... ou une femme ? Il ne savait plus et à vrai dire il s'en fichait ! L'espace d'un instant, il se prit à imaginer que ce mec pourrait être Josuke... Il avait bien envie de voir comment il pourrait réagir en le voyant ainsi... Puis il s'était repris ! Si jamais il parvenait à le reconnaître il le prendrait définitivement pour un putain de pervers et s'il ne le reconnaissait pas, cela revenait à le floué. Et il avait bien trop de respect pour son meilleur ami pour abuser de lui d'une quelconque façon. Aussi avait-il finalement résolu que sous aucun prétexte il ne devait croiser son Bro' durant les trois prochains jours. Il avait même ingénieusement convenue d'un « terrain de chasse » où il n'aurait normalement aucune chance de tomber sur lui.
Du moins en théorie ;)
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