Chapitre 2 ( Partie II)

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Alicia Keys - Superwoman

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Vous le saurez un peu plus loin ;)

***

Je grogne quand j'entends mon téléphone sonner encore et encore. Je l'attrape comme je peux, c'est-à-dire pas très bien puisqu'il tombe par terre. Zut ! Je tâtonne le sol, mais la sonnerie s'est arrêtée. Je cesse mes recherches et mets mon oreiller sur ma tête. C'est une vraie fiesta là-haut. Putain ! Qui a allumé la lumière ? J'ai l'impression qu'un groupe de rock joue son dernier concert dans ma boîte crânienne. Mon téléphone se remet à sonner. Ma main sur le sol est toujours en quête de ce stupide appareil. Enfin, je le trouve en dessous du lit. Au moment où je l'attrape, je bascule par-dessus le lit, ma tête se cogne contre la table de chevet et je me retrouve étalé sur le sol.

Putain !

Je pense sérieusement à l'éventualité de me prendre une assurance en cas de chute. À force, je vais finir par me casser quelque chose. Je me frotte le front et grimace de douleur. Je suis prête à parier que je vais avoir une belle bosse. Je lance un regard au coupable qui se remet à sonner puis fronce les sourcils quand je vois que c'est Laurence qui m'appelle.

— Oui, dis-je en décrochant.

— Éva ! Enfin j'arrive à t'avoir. Où es-tu ?

— Comment ça, où je suis ? Je suis chez moi.

— Chez toi ? demande-t-elle d'une voix où perce l'incrédulité. Chez toi ! Éva, il est dix heures trente et tu n'es toujours pas au boulot.

— Quoi ? crié-je en me mettant debout d'un coup.

La tête me tourne un peu et un orchestre joue de la samba à l'étage supérieur. Je recule mon téléphone pour voir l'heure affichée. Putain ! Mais, j'ai mis mon réveil pourtant !

— Le nouveau directeur a demandé après toi. J'ai dû inventer une excuse bidon, alors dépêche-toi de ramener tes fesses ici.

— Je suis là dans trente minutes.

Je n'y serais jamais en trente minutes ! Je raccroche et cours dans la salle de bain. Une douche en cinq minutes chrono. Je me brosse les dents. Pas le temps de me coiffer, je me fais une queue de cheval haute. Je fouille dans mon dressing et attrape un jean et une chemise blanche. Je cours jusqu'au couloir menant à l'entrée, enfile rapidement mes talons noirs. Je me regarde dans le miroir pour vérifier que je n'ai rien oublié. Punaise, je ne ressemble à rien ! Je commence à avoir une bosse sur le front. Bogdanov inversée ! Ha, c'est horrible. Je mets mes lunettes de soleil, ferme la porte et dévale les escaliers. Pas le temps non plus, pour l'ascenseur. Il ne me reste plus qu'un quart d'heure pour arriver au boulot. Dans ma tête, je me chante Superwoman d'Alicia Keys.

J'arrive en dix minutes. En respectant le Code de la route, bien sûr. Enfin, en partie... une grosse partie ! Nos bureaux se situent au troisième étage et sont sur deux étages. On publie essentiellement de la fantaisie et de la romance. Il se trouve que mon box est celui le plus proche du bureau du directeur. La seule fois où je suis en retard – et bien comme il faut – pourquoi a-t-il fallu que ça tombe aujourd'hui ? Le jour où le nouveau directeur débarque. J'inspire un grand coup et prie Shiva pour que tout se passe bien. J'expire longuement et pousse la porte de l'immeuble. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur et baisse la tête en attendant. La lumière est beaucoup trop forte et ma tête est sur le point d'exploser. Et, elle fait le poids d'une enclume.

Une paire de chaussures cirées entre dans mon champ de vision. Je ne prends pas la peine de relever le regard et grommelle un bonjour. Aujourd'hui, ce sera le service minimum garanti ! Il me laisse passer en premier, j'appuie sur le bouton menant à mon étage et m'adosse contre le fond de la cabine. On commence notre ascension, mes yeux en font de même et s'arrêtent sur un élément distrayant. Ses fesses ! Mon dieu, ce mec a un cul magnifique, moulé dans son pantalon de costume, il me donne envie de le palper.

Doux Jésus !

Une vraie nympho. Je secoue la tête et continue de lever les yeux. Son dos est large et musclé. Dommage, je ne peux pas voir son visage. Tout ce que je vois, c'est l'arrière de son crâne et ses cheveux plaqués en arrière. Je jette un coup d'œil au bouton de l'ascenseur pour informer Laurence qu'un beau cul se promène en liberté. Apparemment, elle va en être avertie puisqu'il descend au même étage que moi. Probablement, un partenaire. Mes yeux retombent sur son postérieur.

T'as vraiment besoin de tirer un coup, ma vieille !

Ho oui ! Et le plus tôt sera le mieux ! Un ding annonce la fin du voyage visuel. Mon cerveau enregistre l'image de son cul en mouvement et je sors de l'ascenseur. La première chose que j'aperçois en dépassant la porte ouverte du service, c'est le regard horrifié de Laurence. Je fronce les sourcils et articule silencieusement : quoi ? Ses yeux font des allers-retours entre l'homme et moi. Enfin, elle avance et s'adresse à l'inconnu.

— Monsieur Baker, dit-elle en appuyant sur son nom. J'ai mis tous les documents que vous m'avez demandé sur votre bureau.

Il opine et demande :

— Est-ce que Mademoiselle Collins est enfin arrivée ?

Laurence me jette un regard, je grimace et lisse le tissu de ma chemise. Merde ! Beau cul est le nouveau directeur. Au moins, si je ne suis pas virée j'aurai l'occasion d'admirer la vue.

Belle mentalité ! Bravo, s'insurge ma conscience.

Ho, ça va ! Si l'on n'a plus le droit de regarder. Ce n'est pas comme si j'allais le harceler au travail. Laurence se racle la gorge.

— Elle est derrière vous, Monsieur.

Je me tiens aussi droite qu'un soldat au garde-à-vous. Il se retourne et des yeux bleus translucides me jaugent. Bordel ! Ma bouche reste ouverte, mes yeux sortent de leurs orbites ! Beau cul est, non seulement mon nouveau directeur, mais aussi le Looser Anonyme d'hier soir. Non, mais c'est une blague ! Le destin ne peut pas être une ordure à ce point, si ?

La veille, j'ai insulté mon patron. Je prie toutes les divinités pour qu'il ne me reconnaisse pas. Une lueur de reconnaissance passe dans son regard avant qu'il ne redevienne froid. Je vais arrêter de prier, je crois. Je vais plutôt me tourner vers un bon pot de glace post licenciement.

— Monsieur Baker, je suis vraiment désolée pour mon retard, je...

— Comment va votre chat ? me demande-t-il en me coupant la parole.

— Mon chat ? répliqué-je un pli au milieu du front.

Laurence, derrière le dos de Baker, fait de grands signes. Elle lève ses deux mains et fait semblant d'effectuer un plongeon.

— Oui, Madame Martin m'a dit qu'il a sauté par votre fenêtre, m'explique Baker en se tournant vers Laurence qui cesse immédiatement ses gesticulations et fait mine de se passer les mains dans ses cheveux.

— Ha, il va bien. Juste une patte cassée, il est chez le véto, je réponds.

Je prends bien soin d'afficher un air triste. Il plisse les yeux et se rapproche de moi.

— Dans mon bureau, dans cinq minutes, Mademoiselle Collins.

Il s'en va à grandes foulées et malgré tout, mes yeux ne peuvent s'empêcher de descendre. Il se retourne juste avant de fermer la porte et intercepte mon regard. Ho, merde !

— Désolée, c'est la seule excuse qui m'est venue à l'esprit, me dit Laurence d'un air penaud.

— Mais, je n'ai plus de chat, m'exclamé-je.

Depuis la mort de mon chat Rajah, je n'ose pas en prendre un autre. Je dépose mon sac sur mon bureau et m'appuie contre. Mes yeux fouillent la pièce. Étant dans un espace ouvert, je suis contente que Laurence soit la seule témoin de mon humiliation.

— À peine, ai-je eu une promotion que je vais me faire virer ! ça devrait être dans un Guinness book !

— Tu ne vas pas te faire virer pour un retard, s'écrie Laurence.

— Hum. C'est le mec que j'ai envoyé balader hier.

Les yeux de Laurence s'agrandissent d'effroi.

— Tu veux dire que tu as mis un râteau à ça !

Incrédule, elle secoue la tête. Je hausse les épaules.

— Je ferais mieux d'y aller. Prépare-moi des mouchoirs.

C'est d'un pas lent que j'avance jusqu'à son bureau. Je frappe trois coups et attends.

— Entrez !

Appuyé contre son bureau, les chevilles et bras croisés, il fait un mouvement du menton pour me dire de fermer la porte.

— Bien. Mademoiselle Collins, je crois que l'on a quelque chose à régler...

***


Poisse quand tu nous tiens ! Je crois qu'Eva n'a vraiment, mais vraiment pas de chance ! 

Connard de destin hein :D

Et méchante auteur qui s'arrête au meilleur moment mouahaha !

A demain pour le dernier chapitre de la semaine  ❤❤

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