~ Stone Cold Crazy ~

Home
29 Mai 1977
06:00:

Je suis à l'étage, assise sur la banquette près de la fenêtre, le regard perdu dans le vide. Une couverture fine sur mes épaules et une tasse de café à la main, je contemple le jour se lever en cette fin mai sur notre jardin. Je n'ai presque pas dormi de la nuit, et je dois dire que je n'ai rien fait pour lutter contre mon insomnie. J'ai peur, mais c'est normal quand on va se marier dans quelques heures à peine, non ? Je soupire lorsqu'une voix m'interpelle :

– Toi non plus tu ne dors pas ?

Je me retourne et découvre ma petite nièce, encore dans son pyjama, cependant, un air bien réveillé sur le visage.

– Non, je réponds simplement.

Elle se hisse sur la banquette et s'assoit en face de moi. Melody est maintenant rendue à douze ans, et je dois dire qu'elle est magnifique. Je ne parle pas du fait qu'elle me ressemble toujours (enfin, plus tant que ça maintenant que j'ai teint mes cheveux) mais elle a un truc à elle. Un truc qui est le parfait équilibre entre la beauté et la douceur. Elle est aussi très mature pour son âge, elle comprend beaucoup de choses et est vraiment intelligente. C'est un petit rayon de soleil dans ma vie. Je la détaille alors que son regard se perd dans la verdure qui s'étend au-delà de la vitre. Son visage se fait soucieux et elle murmure :

– J'ai peur...

Je me rapproche d'elle après avoir posé ma tasse au sol.

– Peur de quoi ? Je demande doucement.

Son regard passe sur moi, un voile de tristesse barrant ses beaux yeux.

– Peur que ce ne soit plus comme avant, murmure-t-elle encore.

Je la regarde, pas sûre de bien comprendre.

– Tu veux dire que ce ne sera plus pareil quand je serai mariée ?

Elle se mord la lèvre inférieure et finit par lâcher :

– Oui...

Je la serre dans mes bras en caressant doucement ses cheveux. Je m'écarte un peu pour venir plonger mon regard dans le sien.

– Rien ne changera jamais, je déclare.

Une larme roule sur sa joue et je devine qu'elle ne me dit pas tout.

– Melody, tu sais que je peux tout entendre ? Dis-moi ce qui ne va pas.

Elle se mord de nouveau la lèvre et je vois dans ses yeux le conflit intérieur qu'elle mène. Elle finit par capituler et me dire :

– Maman a un mésothéliome.

Je la fixe un instant, par sûre de comprendre, mais je crois que j'ai plus peur de comprendre qu'autre chose, finalement. Kathleen est atteinte d'un cancer des poumons. Je vois le menton de Melody trembler et la prends dans mes bras, pour ma part, je me pince les lèvres, tentant de ne pas pleurer. Nous restons un moment comme ça jusqu'à ce que j'arrive juste à chuchoter quelques mots :

– Tout ira bien, je te le promets ...

Nous nous lâchons et je la regarde.

– Allez, tout va bien se passer, je commence en essuyant ses joues, pas de larmes le jour de mon mariage, d'accord ?

Elle hoche doucement la tête et la porte d'une des chambres s'ouvre sur Veronica.

– Tout va bien ici ? Demande-t-elle d'une voix douce.

– On ne peut mieux, ment Melody en me souriant doucement.

Nous descendons et commençons à petit-déjeuner avant d'être rejointes par Kathleen et Dominique. Nous sommes alors au complet, les garçons étant chez Freddie, et nous ne tardons pas à parler de tout et de rien, partageant un moment de joie intense. Vient ensuite le moment de se préparer et je dois dire que je n'ai jamais autant ri de ma vie.

– Arrête de bouger, grommelle Dominique qui essaie -sans succès- de planter une pince dans ma coiffure.

S'ensuit Veronica qui me gronde parce que je pleure de rire, ce qui détruit totalement le maquillage qu'elle s'acharne à faire depuis une demie heure. J'enfile ensuite ma robe, la magnifique étoffe blanche s'étend autour de moi et je tourne sur moi-même.

– Tu ressembles à une princesse, souffle Melody dont les yeux brillent.

Je la remercie et lui retourne le compliment. En tant que demoiselle d'honneur, elle porte une magnifique robe entre le beige et le rose pâle qui lui arrive aux genoux. Kathleen et Dominique, mes témoins, portent également des robes de cette couleur, mais courtes devant et plus longues derrière. Je me baisse pour laisser l'honneur à ma nièce d'accrocher une couronne de lys dans mes cheveux. Je lui souris et en dépose une composée de roses sur sa tête où ses cheveux tombent en une cascade de boucles sur ses épaules. Nous parlons encore en attendant l'arrivée de John qui est censé venir nous chercher, Veronica a un sourire en coin et je devine que ces deux-là me réservent une surprise. Mes doutes se confirment lorsqu'un bruit suspect attire notre attention à toutes. Melody, à la fenêtre, crie :

– Des chevaux !

Quoi ? Je me dirige vers la porte et l'ouvre.

– Votre carrosse est arrivé, milady, dit John.

Je n'en crois pas mes yeux, une calèche, tirée par deux superbes chevaux blancs est devant chez moi.

– Surprise, dit Veronica qui vient d'arriver derrière moi.

Je me retourne et la prends dans mes bras, ils viennent sûrement de la ferme de chez ses parents.

– C'est super, merci !

John m'offre sa main et m'escorte jusqu'à la calèche, je prends place à l'intérieur, rapidement rejointe par toute ma petite compagnie, Dominique ferme la maison et embarque avec nous. Je vis un rêve éveillé, passant dans les rues au pas des sabots des chevaux qui claquent sur la chaussée. Les passants se retournent sur nous, certains nous sifflent, nous applaudissent ou nous crient des "félicitations" enthousiastes.

Lorsque nous arrivons à l'église, les gens sont déjà à l'intérieur, comme je m'y attendais, seul Roger attend dehors. Il m'aide à descendre et dépose un baiser sur ma joue. Je souris.

– Tu es magnifique.

– Oh, t'as fini de la draguer ? Demande Dominique à côté de moi.

Pour toutes réponses, il plaque ses lèvres sur les siennes. Je leur souris et nous nous apprêtons à commencer la cérémonie. Melody passe la première, un petit panier remplis de pétales de rose blancs et roses accroché au bras. Elle les déverse le long de l'allée en sautillant et tournant sur elle-même. Tout le monde semble attendri et je dois avouer que moi aussi. Puis, John et Kathleen s'avancent sur le même air que celui sur lequel Melody a traversé la salle. Freddie et Dominique les suivent et mon cœur s'affole, j'ai peur. Je regarde Roger qui me lance un regard inquiet.

– Ça va ? Chuchote-t-il. Tu es toute pâle.

J'ai envie de crier d'arrêter ce mariage, un doute immense m'envahit, j'arrive à le contenir jusqu'à ce que la musique s'arrête. Là, je panique, accrochée au bras de Roger. Il m'offre un clin d'œil avant de me prendre par les épaules.

– Écoute moi princesse, je n'ai jamais vu quelqu'un t'aimer comme Brian t'aime, et inversement. Tout va bien se passer, respire.

Je suis ses conseils et inspire à fond, il chuchote quelque chose et me regarde avec un sourire espiègle scotché au visage. La marche nuptiale commence, mais pas celle que l'on connaît. Je me tourne vers Roger.

– Vous n'avez pas fait ça ? Je demande un sourire aux lèvres.

Je me détends un peu, mais mon cœur bat toujours à mille à l'heure dans ma cage thoracique comme s'il voulait s'en échapper.

– Si, répond-il, et on a eu un mal de chien à convaincre le prêtre !

La musique qui se joue à été clairement interprétée par Queen, c'est la même mélodie, mais en plus... rock ? J'éclate de rire et nous commençons à avancer, tous les yeux sont tournés vers nous et je regarde la foule. Les parents de Brian, quelques amis, Liz et Kevin, j'aperçois tout ceux que j'aime, même s'ils sont peu nombreux. Mes yeux tombent alors sur Brian et le temps s'arrête, mes doutes s'envolent, j'aime cet homme et je n'en doute pas un seul quart de seconde. Nos yeux sont accrochés alors que nous nous rapprochons irrésistiblement. Alors que la musique se termine -et que nous arrivons à l'autel- je dépose un baiser sur la joue de Roger et ce dernier donne ma main à Brian.

– Prends soin d'elle, dit-il simplement, mais fermement.

Mon brun hoche la tête et nous montons les quelques marches ensembles. Alors que le prêtre commence à parler, mon regard se perd dans la salle, une place au premier rang est vide, celle que devraient occuper mes parents, Maggie. Je ferme brièvement les yeux et lorsque je les rouvre, je les vois, ils sont là assis, ils nous regardent attentivement, tous les trois. Ils me sourient. Je reviens à moi pour entendre le prêtre dire :

– Voulez-vous prendre Brian Harold May pour époux, et ce, jusqu'à ce que la mort vous sépare ?

Mon cœur rate un battement à cette pensée, la mort. Cependant, je ne cille pas et plante mon regard dans celui de mon copain.

– Oui, je le veux.

Le prêtre lui retourne la question et je savoure ces mots :

– Oui, je le veux.

– Je vous déclare alors, unis par les liens du mariage. Vous pouvez embrasser la mariée.

Nos lèvres se rencontrent et tout le monde se lève, applaudit ou siffle. Je souris contre la bouche de mon copain, que dis-je ? Mon mari. Ce mot. C'est complètement fou !

Stone Cold Crazy :
Complètement Fou :

Sleeping very soundly on a Saturday morning I was dreaming
Dormant très profondément pendant un Samedi matin j'étais en train de rêver
I was Al Capone
J'étais Al Capone
There's a rumour going round, gotta clear outa town
Il y a une rumeur aux alentours, qui va mettre le paquet en ville
I'm smelling like a dry fish bone
Je sens comme une arrête de poisson d'ordinaire
Away once more
Encore une fois
Never, never, never get it any more
Jamais, jamais, jamais je n'en voudrais encore plus
Gotta get away from this stone cold floor
Je vais m'arracher de cet étage complétement fou
Crazy
Fou
Stone cold crazy, you know
Complètement fou, tu sais
Rainy afternoon I gotta blow a typhoon and I'm playing on
Après-midi de pluie je vais souffler un ouragan et y jouer dedans
My slide trombone
Mon trombone glissant
Anymore, anymore, cannot take it anymore
Plus rien, plus rien ne peut y arriver
Gotta get away from this stone cold floor
Je vais m'arracher de cet étage complétement fou
Crazy
Fou
Stone cold crazy, you know
Complètement fou, tu sais
Walking down the street, shooting people that I meet with
Marchant au bas de la rue, tuant avec un coup de feu les gens que je rencontre
My rubber tommy water gun
Mon pistolet à eau en caoutchouc de tommy
Here come the deputy, he's gonna come and getta me
Ici arriva le député, il arriva vers moi et me pris
I gotta get me get up and run
Je dus alors monter et partir en courant
They got the sirens loose
Ils avaient leurs sirènes branlantes
I ran outa juice
J'ai épuisé mon jus
They're gonna put me in a cell, if I can't go to heaven
Ils m'ont mi dans une cellule, sinon je ne pourrais pas aller au paradis
Will they let me go to hell
Me laisseraient-ils aller en enfer
Crazy
Fou
Stone cold crazy, you know
Complètement fou, tu sais

Hello ! Comment allez-vous ? Alors, ce chapitre ? Vous l'attendiez, isn't it ? J'espère que j'ai été à la hauteur de vos espérances 🙈 J'attends vos retours en commentaire, n'hésitez pas, j'adore vous lire ! Sur ce, je vous dis à la prochaine (qui arrive bientôt 😉) et vous fais pleins de bisous sur le nez 🌟

- Love, J. ❤️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top