~ Love Me Like There's No Tomorrow ~
London Hospital
15 Décembre 1975
17:45:
Je suis devant la porte pour la énième fois. Je me balance dangereusement au-dessus du vide, ma robe flottant doucement au rythme de mes balancements, j'hésite à me laisser tomber. De toute façon, je vais mourir alors je veux prendre cette décision, mais je n'y arrive pas, c'est au-dessus de mes forces. Je recule d'un pas, cela fait des semaines que Brian n'est pas venu me voir. Il faut croire qu'il ne tenait pas autant à moi que ce qu'il disait. Il faut dire qu'avoir une petite-amie à moitié morte... Il a dû donner son autorisation pour me débrancher et il est parti. Je suis juste un peu déçue qu'il ne m'est pas dit adieu. Une phrase repasse dans ma tête, "C'est à vous que revient la décision." Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là ? Est-ce que...
– Mag est morte, déclare ma mère.
– Non, ce n'est pas possible ! Elle est aussi dans le coma, j'en suis sûre. Et puis, tu n'es pas réelle, tu n'es que mon imagination.
– Emy, je suis aussi ton inconscient... Je sais ce que tu penses au fond de toi. Au fond de toi, tu n'as pas envie de te réveiller, sinon tu ne serais plus là depuis un moment. Tout comme au fond de toi, tu sens que quelque chose ne va pas avec Margaret...
– Je ne veux pas, s'il te plaît...
Ma mère me prend dans ses bras et je ne résiste pas, je sais qu'elle va m'emmener. Ce serait peut-être la façon la plus douce de quitter ce monde...
London Hospital
27 Décembre 1975
15:00:
Je suis allongée sur le sol, une infirmière est dans la chambre, elle chantonne un air qui m'est familier, mais je ne fais aucun effort pour me rappeler où je l'ai entendu. Brian n'est toujours pas venu et je pense qu'il m'a oublié.
– Nous sommes le vingt-sept décembre Mademoiselle Smith, vos résultats sont constants.
Je n'écoute qu'à moitié, tous les jours, elle vient et me parle. Grâce à ça, je sais que ça fait exactement vingt-trois jours que Brian n'est pas venu. Je pense que c'est juste pour que je ne perde pas la notion du temps, mais pour moi, c'est un interminable compte à rebours. Un compte à rebours où chaque jour me rapproche un peu plus de la mort. Finalement, c'est peut-être mieux que ça soit eux qui décident, je ne serais peut-être jamais assez forte pour le faire moi-même. Si personne n'assiste à ma mort, je ne ferai de mal à personne. Et puis Brian a sûrement prit une décision, sinon, il serait là...
London Hospital
30 Décembre 1975
18:00:
Je fixe le plafond quand soudain, l'envie me reprend. Je me lève et pars regarder le vide. Le blanc vif m'éblouis un instant et je réfléchis à la meilleure façon de franchir la porte. Je finis par décider que le mieux est encore de ne pas le voir. Je me mets alors dos à l'embrasure et croise les bras sur ma poitrine, histoire de ne pas pouvoir me rattraper à la dernière minute. J'inspire à fond, une phrase me revient en tête : "Il est temps d'abandonner, de lâcher prise, parfois ça nous fait plus de mal de s'accrocher que de se laisser partir.". C'est ce que Maggie m'a dit lorsque le café a fermé. Ces mots prennent tout leur sens lorsque me balance doucement d'avant en arrière, les pans de ma robe noir ondulant avec moi.
– 1...
Je bascule doucement en arrière.
– 2...
Je bascule en avant.
– 3.
Je bascule de nouveau en arrière, mais la porte s'ouvre et je m'arrête à un cheveu du vide. La porte ! L'infirmière est déjà venue aujourd'hui, c'est Brian, j'en suis convaincue. Je me précipite au milieu de la pièce et croise les doigts. La personne qui est là s'assoit à côté de moi. Je m'attends à entendre la voix de Brian, mais c'est celle de Mary qui brise le semi-silence de la pièce en prononçant mon prénom. Mary ? Non, mais je rêve ? Quel culot ! Je me dirige alors d'un pas décidé vers la porte, prête à sauter à pieds joints dans le vide s'il le faut. Cependant, je m'arrête à un pas du seuil, tout de même curieuse de savoir ce qu'elle a à me dire.
– Je suis désolée...
Belle entrée en matière ! J'entends un sanglot et j'explose.
– Tu n'as pas le droit de pleurer, sale garce ! Tu t'es tapée mon mec et moi, j'ai été torturée par mon frère et maintenant, je suis dans le coma pétasse ! Et tout ça, c'est de ta faute !
Non, ce n'est pas de sa faute. Et je le sais, mais il faut bien un coupable, non ?
– Je suis désolée, je n'aurais jamais dû faire ça.
Sans blague ?
– J'ai été bête. Tu sais, j'étais si faible après ma rupture avec Freddie et Brian a toujours été là pour moi.
Comment ça ?
– Il y a quelques années, je sortais avec Brian. C'était bien avant que vous sortiez ensemble, avant même que Freddie ne devienne le chanteur du groupe. Brian et moi étions vraiment très amoureux et... et pourquoi je dis ça ? Je suis juste ici pour m'excuser, ce soir-là, j'ai perdu le contrôle et je m'en veux.
– Tu peux ! Je hurle.
Arrête d'être condescendante ! Elle s'excuse.
– Merde, Emma. S'il te plaît, pardonne moi.
– Te pardonner quoi ? Je suis morte.
– Emma ! Me réprimande ma mère dans mon dos.
– Non, je m'en fiche, je veux juste que tu te réveilles. Je veux que tu pardonnes Brian et que tu vives, pour lui. En fait, je ne sais même pas pourquoi je suis là. Je suis sûrement la dernière personne que tu aimerais entendre. Si tu m'entends.
– Oui, je t'entends, et je ne suis pas prête de te pardonner... Mais, disons que je ne peux pas t'en vouloir non plus.
– Je devrais partir.
– Non, ne pars pas, Mary ! J'ai besoin de toi, s'il te plaît. Pourquoi personne ne vient me voir ? Mary ! Restes.
Mais elle ne m'entend pas et moi, je l'entends se lever. Un bruit retentit et elle pousse un juron.
– Oh ! Je suis désolé, Mademoiselle.
– Non, c'est moi Docteur.
– Je suis désolé, vous avez besoin d'encore un peu de temps pour dire adieu à votre amie ?
Oh non, c'est l'heure.
– Dire adieu ?
– Euh, oui, vous savez...
– Brian n'a jamais donné son autorisation !
Quoi ?
– Vous profitez de la situation, je n'ai jamais vu ça ! S'exclame Mary.
– Mademoiselle, je sais que cela peut être difficile, mais vous devez nous lais-
– Non ! Ne l'approchez pas !
Le bruit de la porte qui s'ouvre de nouveau me fait peur. Est-ce que le médecin a appelé des gens pour la sortir ? Tout est confus dans ma tête, encore plus lorsque Mary s'exclame :
– Freddie !
– Mary, que fais-tu là ? Tu n'en n'as pas déjà fait assez ? Cri Roger.
– Mais je-
– Sors de là !
– Laisse la parler, Roger, dit la voix de Veronica, paraissant fluette par rapport aux autres.
– Ils veulent la débrancher ! Hurle Mary.
La porte s'ouvre de nouveau et ma prédiction se réalise.
– Mesdames et Messieurs, veuillez sortir.
– Il en est hors de question ! Crie Freddie.
– Vous ne pouvez pas, dit plus calmement Veronica, la personne en charge de la décision n'est pas en état de choisir.
N'est pas en état de choisir ? Qu'est-il arrivé à Brian ? Un brouhaha confus s'élève alors et il résonne dans ma tête. Même Mary se bat et la voix de ma mère transperce le bruit.
– Tu as des amis en or.
– Je sais, je réponds, une larme perlant au coin de mon œil.
– Tu tiens à lui ? Me demande mon père.
Je hoche la tête en pinçant mes lèvres, retenant fébrilement des larmes plus grosses encore.
– Alors, quitte nous si tu tiens à lui...
– Tu sauras faire face...
La vision de mes parents s'estompe petit à petit et je hurle à pleins poumons, je vais vivre ! Violemment, j'ouvre les yeux et plonge immédiatement dans un état de panique. Un tube entre dans ma bouche et se déverse le long de mon œsophage, la sensation est horrible. Ajouté à cela, chaque partie de mon corps est douloureuse. Il semblerait que j'aie également troqué ma robe noire pour une tenue typique des hôpitaux. Je regarde l'entrée de la chambre où médecins et membres du groupe se crient dessus. Personne ne remarque donc que je suis réveillée ? J'use de toute la force dont je dispose pour lever mon bras. Il retombe immédiatement et je pleure. Je regarde autour de moi et analyse chaque objet, je trouve du potentiel dans un verre posé sur une petite table à ma droite, juste assez proche pour que je puisse l'atteindre. Je lève de nouveau mon bras, usant de nouveau d'une force extrême. Mes doigts frôlent le verre et je les bouge. Plus que quelques centimètres. Ils atteignent enfin l'objet et je le pousse de la table, il s'écrase au sol dans un bruit et tous les yeux se tournent, enfin, vers moi. Ce sont des visages stupéfaits qui m'accueillent et la seconde d'après tout le monde est rassemblé autour du lit. Les médecins demandent à mes amis, de quitter la pièce, me font passer une série de tests et me posent quelques questions auxquelles je réponds en clignant des yeux. Après m'avoir enlevé le tube de la gorge, ils autorisent le groupe à revenir, ne leur laissant tout de même qu'une demi-heure. Je suis faible, mais de voir mes amis me fait tout de même sourire. Je ne peux pas parler, mes cordes vocales sont engourdies, comme tout le reste de mon corps d'ailleurs. Veronica et Roger m'ont aidé à me redresser et Freddie a appuyé sur la télécommande qui m'envoie de la morphine via une perfusion. John m'a appris que Brian avait dû être opéré d'urgence à cause d'une rechute de son ulcère à l'estomac dû au stress. Je m'en veux un peu, mais la morphine qui coule dans mes veines chasse mes mauvaises pensées. Apparemment, mon brun dort et je me sens rassurée. La force qui me reste est dédiée à communiquer avec mes amis. Mary traduisant mes gestes au fur et à mesure que mes mains bougent faiblement.
– Merci, d'avoir veillé sur moi, traduit Mary.
Les visages de mes amis affichent des sourires et John déclare :
– Les amis resteront amis.
Je bouge mes mains en souriant.
– Jusqu'à la fin, traduit de nouveau Mary.
– Faisons en sorte que la tienne n'arrive pas plus tôt que prévu, Honey, dit Freddie avant d'accompagner sa phrase d'un petit rire.
Nous rions tous et une infirmière vient les chercher avant de me conseiller de me reposer.
London Hospital
31 Décembre 1975
07:30:
Lorsque j'ouvre les yeux -bon sang que cette sensation m'avait manqué- je tombe nez à nez avec le regard hazel de mon brun. Je me redresse en gémissant de douleur.
– Doucement, chuchote-t-il.
Je ne sens plus la partie basse de mon corps, mais je m'accroche à Brian de toutes mes forces. Lui me tient comme si j'étais une chose fragile qu'il avait peur de casser. Mes larmes coulent et je sanglote, chaque secousse déclenchant des douleurs dans mon corps. Nous nous regardons dans les yeux pendant quelques secondes avant de s'embrasser à pleine bouche. Nos fronts se posent ensuite l'un contre l'autre et nos respirations ne font plus qu'une.
– Je t'aime, je dis d'une voix rauque qui ne m'appartient pas.
– Je t'aime aussi. Je veux t'aimer comme s'il n'y avait pas de lendemain.
Love me like there's no tomorrow :
Aime-moi Comme S'il N'y Avait Pas De Lendemain :
You had to kill the conversation
Tu devais arrêter la conversation
You always had the upper hand
Tu as toujours eu le dessus
Got caught in love and stepped in sinking sand
Pris par l'amour et entré dans le sable mouvant
You had to go and ruin all our plans
Tu devais y aller et ruiner tous nos projets
Packed your bags and you're leaving home
Tu as fait tes valises et tu quittes la maison
Got a one-way ticket and you're all set to go
Avec un aller simple et tu es prête à partir
But we have one more day together, so
Mais nous avons encore un jour ensemble, alors
Love me like there's no tomorrow
Aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
Hold me in your arms, tell me you mean it
Tiens moi dans tes bras, dis moi que tu es sincère
This is our last goodbye and very soon it will be over
C'est notre dernier au revoir et très bientôt ce sera terminé
But today just love me like there's no tomorrow
Mais aujourd'hui aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
I guess we drift alone in separate ways
Je suppose que nous dérivons seuls dans des directions différentes
I don't have all that far to go
Je n'ai pas beaucoup de chemin à faire
God knows I learnt to play the lonely man
Dieu sait que j'ai appris à jouer l'homme solitaire
I've never felt so low in all my life
Je ne me suis jamais senti aussi déprimé de toute ma vie
We were born to be just losers
Nous sommes nés pour n'être que des perdants
So I guess there's a limit on how far we go
Alors, je suppose qu il y a une limite jusqu’où on peut aller
But we only have one more day together so
Mais nous n'avons splus qu' un jour ensemble alors
Love me like there's no tomorrow
Aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
Hold me in your arms, tell me you mean it
Tiens moi dans tes bras, dis moi que tu es sincère
This is our last goodbye and very soon it will be over
C'est notre dernier au revoir et très bientôt ce sera terminé
But today just love me like there's no tomorrow
Mais aujourd'hui aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
Tomorrow god knows just where I'll be
Demain Dieu sait où je serai
Tomorrow who knows just what's in store for me
Demain qui sait ce qu'il m'arrivera
Anything can happen but we only have one more day together, yeah
N'importe quoi peut arriver mais nous n'avons plus qu'un jour ensemble
Just one more day forever, so
Plus qu'un jour pour toujours, alors
Love me like there's no tomorrow
Aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
Hold me in your arms, tell me you mean it
Tiens moi dans tes bras, dis moi que tu es sincère
This is our last goodbye and very soon it will be over
C'est notre dernier au revoir et très bientôt ce sera terminé
But today just love me like there's no tomorrow
Mais aujourd'hui aime-moi comme s'il n'y avait pas de lendemain
Alors, alors, alors. Salut vous ! Comment ça va ? Moi, super. Alors, votre happy ending ! Bon, vous vous doutez que ce n'est pas la fin mais Emma s'est réveillée ! Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? C'est un de mes préférés, comme la chanson d'ailleurs, et c'est un de ceux que j'avais déjà prévu au moment où j'ai commencé à écrire. N'oubliez pas de voter et de me donner votre avis en commentaires ! Je vous aime, bisous sur le nez 🌟
- Love, J. ❤️
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