~ I'm Going Slightly Mad ~

Ce n'est pas bien de fumer Miss.

Tu veux parler ? Et, de base c'est MA cigarette, je dis en lui fonçant dessus pour la récupérer.

Il m'évite et, dans un geste habile, me plaque contre le mur. Ses lèvres se rapprochent des miennes et...

Bip, Bip, Bip...

– Putain !

J'enfouis ma tête dans l'oreiller en pestant. Paradoxe s'étire et viens me donner des coups de tête sur l'épaule. Je relève la tête et...

– Merde, merde, merde !

Emma's Home
13 Septembre 1971
08:30:

– Tu ne pouvais pas me réveiller toi, pour une fois ?

– Miaooooou.

Je saute littéralement sous la douche et me lave en cinq minutes chrono. Je sors en vitesse, cours jusqu'à ma chambre et...

Bam.

– Putain !

Je me tiens la tête en grommelant. Paradoxe se colle à moi, je le caresse et soupire.

– Je sens que cette journée ne va pas être de tout repos, mon gros.

Demon's Coffee
14 Septembre 1971
02:00:

Le bar est vide, je monte les chaises sur les tables et passe un coup de balai au sol. Ce matin, je suis arrivée en retard et pour me faire pardonner auprès de Margaret, j'ai proposé de rester et de m'occuper de la fermeture, elle n'a pas mis longtemps avant d'accepter. La journée s'est plutôt bien déroulée dans son ensemble si nous faisons abstraction des clients difficiles. Mais j'ai l'habitude et ce n'est sûrement pas ça qui vas me faire perdre ma bonne humeur. Le bruit de la clochette à l'entrée du restaurant me sort de mes pensées et, sans lever la tête de ma tâche, je dis :

– Désolée, mais nous sommes fermés.

– Même pour moi Miss Smith ?

Je relève brusquement la tête lorsque j'entends ce surnom.

– Mister May ! Que me vaut l'honneur de votre présence ?

– Oh ça ? Je passais dans le coin et je me suis dit que j'allais passer te dire bonjour, ou plutôt bonne nuit vu l'heure.

Je le regarde sceptique.

– Oui bon, je suis venu pour te voir, dit-il avec un sourire timide.

– Intéressant, je commente avant d'ajouter après un petit moment de silence. Tu veux boire quelque chose ?

– Eh bien, je pensais plus t'inviter quelque part. Enfin, si tu veux bien.

Je me dirige vers les vestiaires, pose mes affaires dans mon casier et attrape mon sac. Je reviens dans la salle. Brian m'attend les mains dans les poches.

– Où va-t-on ? Je demande.

Il sourit.

– Comme tu veux, j'ai toute la nuit devant moi.

– Ça tombe bien moi aussi.

In Central London
14 Septembre 1971
02:30:

Nous avons trouvé un bar en plein centre ville de Londres. Brian me tient la porte.

– Après vous, Miss.

Je souris et le dépasse pour pénétrer dans le bar. La musique résonne alors que nous nous dirigeons vers le comptoir où nous commandons deux bières. Nous nous installons à table avec nos boissons et commençons à discuter de tout et de rien.

– Comment t'es tu retrouvée à être serveuse à Londres ? Me demande soudainement le brun.

– Eh bien, j'étudiais le graphisme à Paris et comme j'ai toujours voulu vivre en Angleterre, j'ai été mutée ici.

Ce n'est pas tout à fait vrai, mais il n'est pas obligé de le savoir...

– Maggie m'a proposé un petit boulot de serveuse pour payer mon loyer, je continue, et j'étudie depuis chez moi pour rendre des projets.

– C'est génial ! Tu connais Margaret depuis longtemps ?

– C'est... Elle est comme ma mère à l'époque où elle vivait en France elle... elle m'a éduqué lorsque... enfin, elle m'a beaucoup aidée, je finis en bafouillant.

– Je vois.

Il approche sa main de mon visage et essuie une larme qui perlait sur ma joue. Depuis combien de temps est-elle là ?

La soirée, ou plutôt la nuit, passe et je me sens de plus en plus à l'aise avec cet homme.

In Central London
14 Septembre 1971
04:00:

Je jette un coup d'œil à ma montre pour m'apercevoir que je devrais rentrer chez moi. Je me lève et vacille très légèrement, je ne supporte pas très bien l'alcool et ce même si je ne bois pas beaucoup, mais, sur le moment, j'ai mal à la tête. Le plus important : je suis toujours lucide, assez pour déclarer :

– Bon, je pense que je devrais y aller, je te remercie pour l'invitation.

– Mais de rien, heureux que tu aies accepté, je pense que moi aussi, je devrais renter.

J'attrape mon sac et me fraie un chemin parmi la foule jusqu'à atteindre la porte, Brian sur mes talons. Alors que nous sortons, j'en profite pour m'allumer une cigarette, mais cette dernière disparaît aussitôt.

– Bah alors Miss, on n'a pas retenu la leçon ?

– Laquelle ? Que tu es un voleur de cigarette ?

– Possible... Répond-il avec un sourire craquant.

Je marche le long du trottoir en vacillant légèrement. Soudain, une sensation de fraîcheur m'envahit et l'effet de l'alcool se dissipe immédiatement. Des mains m'enveloppent et me ramènent vers la lumière.

– Emma, ça va ? Me demande la voix de Brian totalement paniquée.

– Oui, oui, je réponds en toussotant, putain de fontaine à la con.

Il m'enveloppe de sa veste et je remarque que je tremble.

– Merci...

Nous nous regardons dans les yeux et nos visages se rapprochent. Ses yeux descendent sur mes lèvres et...

– Eh Brian !

Je me retourne pour observer un homme, ayant à peu près le même âge que nous avec les cheveux bruns. Nous nous rendons compte de notre proximité et nous séparons vivement. Je détourne le regard, les joues roisies.

– Salut Tim, répond Brian visiblement aussi gêné.

Je n'écoute pas vraiment la suite, toujours tremblante. L'homme part et  Brian me regarde un peu plus gêné encore.

– Je... je suis désolé, je... je... je dois y aller.

Il me tends sa main, je l'attrape et en un mouvement rapide, il me colle à lui et me tient fermement entre ses bras, mes jambes tremblent de froid, mais sa présence m'apaise et une seconde plus tard, je sens un feu brûler au creux de ma poitrine.

– À plus tard Miss Smith.

Il pose ses lèvres sur ma tempe.

– Au revoir Mister May. Je réponds alors qu'il s'éloigne déjà.

Il disparaît à un coin de rue et je sens le froid et l'humidité de mes vêtements revenir en une fraction de seconde. Cependant, sa veste, posée sur mes épaules, ramène un peu de chaleur dans mon petit corps.

– Bon, je ferais mieux de rentrer chez moi si je ne veux pas finir en esquimau.

Emma's Home
14 Septembre 1971
14:00:

J'ouvre un œil et la lumière qui filtre à travers les rideaux de ma chambre me brûle la rétine. Ma paupière se referme immédiatement. J'ai mal à la tête, mais c'est supportable. Je commence à penser que je vais passer cette journée chez moi, mais c'est sans compter sur mon téléphone qui émet une sonnerie dans un coin de mon salon.

– Allô ? Ma voix rauque me surprend moi-même.

Darling ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette.

– Freddie je... attends Freddie ?

– Lui-même !

– Comment tu as eu mon numéro ?

– J'ai mes sources Honey. Bon, nous ne sommes pas là pour parler de ça. Queen donne un concert ce soir au Cherry's, ça te dis ?

– Eh bien, je n'avais pas prévu de sortir ce soir, mais bon... on vas dire que je peux faire une exception pour toi.

– Génial Darling ! On passe te chercher à vingt-et-une heures trente chez-toi.

– Mais Freddie attend, comment tu sais où j'hab-

Il a raccroché. Je me mets à rire bêtement, assise en tailleur sur mon canapé. Ma vie ne sera plus la même désormais.

Emma's Home
14 Septembre 1971
20:30:

Je suis devant mon placard depuis dix bonnes minutes, serviette nouée autour de la poitrine, cheveux gouttant dans mon dos. Je finis par attraper un pantalon rouge avec un chemisier sans manches noir. J'enfile mes Doc et me dirige vers la salle de bain. Je décide de me maquiller simplement en mettant juste en avant ma bouche que je colore d'un rouge éclatant. Je me regarde une dernière fois dans le miroir pour être sûre que tout soit parfait puis soupire.

– Toi, t'es amoureuse ma vielle.

Eh oui... il faut bien se l'admettre. Le bruit de la sonnette me fait revenir à moi. Je me dirige vers la porte d'entrée en attrapant au passage mon sac à main et la veste de Brian que je mets. En ouvrant la porte, je tombe sur Roger, accoudé au cadran de ma porte.

– Bonsoir Emma. Ton chauffeur est arrivé, dit-il en exerçant une petite courbette.

– Bonsoir Roger. Merci, je réponds en rigolant légèrement.

Nous descendons jusqu'au rez-de-chaussée où j'aperçois un van bleu. Nous entrons dans l'habitacle et je m'installe sur le siège passager.

Pendant le trajet, nous parlons et rigolons ensemble, Roger me parle de toutes ses conquêtes et moi, je l'écoute en pouffant de rire.

Nous arrivons et il me laisse dans la salle avant de se diriger vers les coulisses. Je joue des coudes pour m'approcher au plus près de la scène. Alors que j'atteins enfin le saint Graal (oui bon ok, je sais, j'exagère peut-être un peu, mais je vous jure que j'ai eu du mal à y accéder) les lumières s'éteignent. Le rythme de la batterie de Roger donne la cadence suivi de la basse de John qui entonne un thème régulier quand les accords de guitare attirent mon attention, je tourne la tête vers Brian que je surprends en train de me regarder. Je lui retourne son regard en souriant pendant cinq bonnes minutes, si bien que je ne me rends pas compte que la voix de Freddie résonne dans la pièce, je regarde le chanteur, admirative. Sa voix est... je n'ai pas les mots. Ce n'est pas la première fois que je l'entends chanter, mais... whaou, c'est magnifique.

Après deux heures de show intense, les quatre garçons quittent la scène. Brian me fait signe de le rejoindre derrière en coulisses. Je me dirige vers l'endroit que le guitariste m'a rapidement indiqué alors que je percute une jeune fille blonde.

– Oh, excusez-moi, je cherchais les coulisses, dis-je.

– Ah bon, je ne t'ai jamais vu avec le groupe.

– Eh bien, je m'appelle Emma Smith je suis juste une amie du gro-

– Emma ! Ma chérie, mais bien sûr que je sais qui tu es, Brian n'arrête pas de parler de toi ces derniers temps. Je suis Mary Austin, dit-elle en me tendant sa main.

Je la serre en rougissant.

– Suis moi.

J'obéis et nous arrivons devant une loge, Mary ouvre doucement la porte et la scène qui s'offre à moi est hilarante. Roger court dans la pièce les bras en l'air en hurlant, Freddie est assis à côté de John en lui tapotant la tête de son index.

– John, John, Jo-

– Bon Fred si c'est la guerre que tu veux, tu vas l'avoir !

Il attrape un coussin et le lance sur Freddie qui l'évite de justesse, l'objet traverse alors la pièce et viens s'écraser sur la jolie figure de Brian qui lève ses yeux de son livre d'astrophysique et se dirige vers les garçons d'un air agacé. Il arrive à leur hauteur et renvoie le coussin dans la tête de John. Ils éclatent de rire et Roger saute sur le dos de Brian. Mary porte ses doigts à sa bouche et siffle. Les quatre guignols se rendent enfin compte de notre présence et tournent la tête vers nous. Freddie prend alors la parole.

– Oh les filles, vous êtes là ?

– Hum, oui, depuis un petit moment même, répond Mary.

J'éclate de rire face à leur tête d'innocents. Je crois que je vais devenir légèrement folle avec eux.

I'm Going Slightly Mad :
Je Deviens Légèrement Fou :

When the outside temperature rises
Quand la température extérieure augmente
And the meaning is oh so clear
Et le sens est oh si clair
One thousand and one yellow daffodils
Mille et une jonquilles jaunes
Begin to dance in front of you - oh dear
Commencent à danser en face de toi - oh chérie
Are they trying to tell you something
Sont-ils en train d'essayer de te dire quelque chose ?
You're missing that one final screw
Tu manques cette dernière vis
You're simply not in the pink my dear
Tu ne te portes simplement pas à merveille ma chère
To be honest you haven't got a clue
Pour être honnête tu n'en as pas la moindre idées
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
It finally happened - happened
C'est finalement arrivé- arrivé
It finally happened - oooh oh
C'est finalement arrivé- oooh oh
It finally happened...
C'est finalement arrivé...
I'm slightly mad
Je suis légèrement fou
Oh dear
Oh chérie
I'm one card short of a full deck
Je suis une carte en trop dans un jeu plein
I'm not quite the shilling
Je ne suis pas complet, quelque chose manque
One wave short of a shipwreck
Une vague qui a causé un naufrage
I'm not my usual top billing
Habituellement je suis digne d'être en haut de l'affiche
I'm coming down with a fever
Je commence à souffrir à cause de la fièvre
I'm really out to sea
Je suis hors de la mer
This kettle is boiling over
Cette bouilloire est en train de déborder
I think I'm a banana tree
Je pense être un bananier
Oh dear
Oh chérie
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
It finally happened - happened
C'est finalement arrivé- arrivé
It finally happened - uh huh
C'est finalement arrivé- uh huh
It finally happened...
C'est finalement arrivé...
I'm slightly mad
Je suis légèrement fou
Oh dear
Oh chérie
Oooh oooh ah ah
Oooh oooh ah ah
Oooh oooh ah ah
Oooh oooh ah ah
I'm knitting with only one needle
Je suis en train de tricoter avec une seule aiguille
Unravelling fast it's true
Détricotant vite c'est vrai
I'm driving only three wheels these days
Ces jours-ci je ne conduis qu'avec trois roues
But my dear how about you ?
Mais et toi ma chère ?
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
I'm going slightly mad
Je deviens légèrement fou
It finally happened
C'est finalement arrivé
It finally happened - oh yes
C'est finalement arrivé- oh oui
It finally happened
C'est finalement arrivé
I'm slightly mad
Je suis légèrement fou
Just very slightly mad
Juste un tout petit peu fou
And there you have it
Et voilà.

Salut tout le monde ! Un chapitre (vraiment) long, mais que j'ai adoré écrire et j'espère qu'il vous plaira autant. Je vous aime, bisous sur le nez 🌟

- Love, J. ❤️

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