~ Good Company ~
Somwhere in England
19 Avril 1975
09:45:
– Merci de m'avoir invitée à venir avec toi !
– Oh, mais de rien Veronica, ça aurait été égoïste de savoir où étaient les garçons et de ne pas te le dire. Qui ne l'aurait pas fait ? Je demande.
– Mary, elle me répond dans le plus grand des calmes.
– Oui, j'admets, mais je pense qu'elle s'en fiche un peu d'où est Freddie en ce moment...
Elle grimace.
– On arrive dans dix m'nutes, indique le chauffeur dans un patois marqué par un fort accent.
– Merci, je lui réponds.
Il me fait un signe de tête et je regarde Veronica qui, elle, regarde par la fenêtre.
– C'est beau, je n'ai jamais été à la campagne.
– C'est vrai ? Moi, j'habitais dans une petite ville campagnarde en France.
– Ça devait être génial, pour être honnête, mes parents n'avaient pas beaucoup d'argent et je n'ai que très peu quitté ma ville. Je suis partie quand j'ai fait mes études de psychiatrie. Ils étaient si fiers de moi.
Je vois la passion dans ses yeux lorsqu'elle en parle. Elle regarde de nouveau par la fenêtre et semble avoir un éclair lorsqu'elle tourne la tête vers moi.
– Au fait, merci pour cette nuit.
– De rien, c'est normal. Et puis, tu es enceinte de quatre mois quand même, je n'allais pas te faire marcher.
– C'est gentil.
Veronica a passé la nuit chez moi, je lui ai prêté la chambre d'amis, car nous devions partir tôt ce matin. Et oui, la ferme est à deux bonnes heures de route quand même !
– Et v'la mem'zelle.
Je regarde au-dehors et observe un endroit désert, à l'exception d'une bâtisse peinte en rouge et d'une grange en arrière-plan. Nous sortons de la voiture et je constate que, malgré le soleil du mois avril, la température et assez basse. Je resserre ma veste en jean autour de mon corps et regrette légèrement de m'être si peu vêtu. Je porte un pantalon patte d'ef en tissu bleu rayé ainsi qu'un tee-shirt blanc et une veste en jean assortie à mon pantalon. Je remercie le chauffeur du taxi et le paie. La voiture s'en va alors que Veronica et moi nous regardons. Nous nous approchons et, arrivées à hauteur de la porte d'entrée, je sonne. Jim apparaît et me prend dans ses bras.
– Emma, tu es là, bienvenue. Et Veronica, ajoute-t-il avec un sourire à l'intention de cette dernière, comment vas-tu depuis la dernière fois ?
– Ça va et toi Miami ?
– Non, mais personne ne l'appelle par son prénom ? Je demande sur un ton exaspéré.
Ils rient et je souris. Jim nous indique que les garçons sont dans ce qui s'apparentait à une grange, mais qui est en fait un studio. Il nous dit aussi qu'ils enregistrent, mais qu'une pause ne leur ferait pas de mal. Il nous conduit ensuite dans un couloir et nous montre un porte, ouverte, d'où s'échappe, effectivement, une légère musique. Il me fait un clin d'œil et nous laisse. Je marche alors vers la porte et m'appuie dans l'encadrement, pile en face de John qui est allongé sur le canapé.
– Tient salut Emma... Attends, Emma !?
– Elle-même, je dis avec une petite révérence.
Il sourit et se lève, ce qui attire l'attention de Roger et Brian qui se tournent vers moi. John me prend dans ses bras et je chuchote à son oreille :
– Et je ne suis pas venue seule.
Il me lâche immédiatement et cours presque dans le couloir où apparaît Veronica, souriante.
– Veronica ! Si tu savais à quel point tu m'as manqué !
Ces deux-là s'embrassent et je détourne le regard pour en croiser un autre, beaucoup plus proche de moi. Brian se tient juste devant moi avec un sourire en coin. Je croise mes mains derrière sa nuque et l'attire à moi pour venir déposer mes lèvres sur les siennes.
– Tu m'as manqué, Miss Smith.
– Tu ne me sèmera pas aussi facilement, Mister May.
– Salut princesse ! Je suis là aussi, tu sais le blond qui joue de la batterie. Tu te souviens ?
Je secoue la tête de droite à gauche et rigole avant de sauter dans ses bras.
Rockfield Farm
19 Avril 1975
20:30:
Nous sommes tous réunis à table et j'ai raconté aux garçons ma rencontre avec Melody, la ressemblance frappante, son discours sur le groupe et, tout particulièrement, Roger ainsi que le fait que je lui ai donné mes places.
– Vous ne m'en voulez pas ?
– Bien sûr que non, ce serait bas pour des "supers stars", dit Freddie en rigolant.
– Elle était belle ? Demande Roger.
– Rog', elle a neuf ans ! S'exclame Brian.
– Non mais je sais, je parlais de sa mère...
Je lève les yeux au ciel, incorrigible celui-là ! Je coule un regard vers John et Veronica de l'autre côté de la table qui roucoulent ensemble. Oui, roucouler, c'est le bon terme. Ils ne se sont pas lâchés depuis ce matin.
– Tiens Emma, commence Roger.
Je tourne de nouveau la tête vers lui.
– Oui ?
– Tant que tu es là... Me dit le blond.
– Ah non Roger, on te l'a déjà dit ! On ne veut pas de cette chanson, le coupe Brian.
– Je sais, je sais : pas la cafetière. Mais on est au dîner, je te signale, alors laisse moi au moins lui demander son avis.
Brian et Freddie soupirent et Roger continue :
– Donne-moi ton avis, sincère sur cette chanson.
Il se racle la gorge puis commence à chanter à capella.
The machine of a dream
Such a clean machine
(La machine d'un rêve
Une machine si propre)
Je l'écoute et lorsqu'il finit, tous les yeux sont braqués sur moi (hormis ceux de John et Veronica, bien entendu). Je hausse les épaules :
– Elle n'est pas si mal.
Roger saute de joie et les autres contestent.
– Oh, je te rappelle que tu as dédié une chanson aux "filles aux grosses fesses" Mister May, Fat Bottomed Girls, tu te souviens ? Laissez-le faire une chanson pour sa caisse.
– Mais Emma, I'm in love with my car, je suis amoureux de la voiture, dit le brun.
– C'est une métaphore Brian ! S'écrit Roger.
– Je vais t'en donner une de métaphore, dit le brun en chargeant sa cuillère de purée.
– Non, je lui dis en le regardant dans les yeux.
Un silence passe où le temps semble s'arrêter, Brian me regarde dans les yeux avant de catapulter la purée. Et la guerre commence. Je sais que ce n'est pas bien de jouer avec la nourriture, mais c'était si drôle et puis, à ma décharge, ce n'est pas moi qui ai lancé les hostilités ! L'avalanche de nourriture qui volait a interrompu le petit couple, qui n'a pas tardé à se joindre à nous. Nous avons fini la soirée par une douche générale.
Rockfield Farm
19 Avril 1975
23:45:
Je suis allongée à plat ventre sur le lit de Brian, un livre à la main lorsque ce dernier entre dans la pièce en frottant sa tête avec une serviette. Il s'arrête près de moi et je le regarde.
– Tu ressembles à un caniche comme ça, je déclare calmement avant de me remettre à lire.
Il lève les yeux au ciel en posant sa serviette sur sa nuque. Je glisse mon marque-page dans mon livre, que je dépose sur le lit avant de me lever.
– Un caniche très mignon, j'ajoute en l'embrassant.
Nous continuons de nous embrasser de plus en plus passionnément lorsque nous atterrissons sur le lit qui émet un grincement atroce.
– Ce lit est le summum de l'inconfort, je soupire.
Sans me répondre, il me vole un dernier baiser et se relève avant de repartir en direction de la salle de bain. Arrivé là-bas, il tousse, je me relève et le regarde par le biais du miroir qui se tient face à lui. En août dernier, Brian s'est fait opérer d'un ulcère de l'estomac après avoir souffert d'une hépatite virale. Il n'en montre rien, mais la maladie le ronge de l'intérieur. Il remarque dans le miroir que je l'observe et me dit :
– Je vais bien, je te jure.
Je lui offre un léger sourire et me remets à lire.
Rockfield Farm
20 Avril1975
09:30:
J'ouvre un œil pour tomber sur Brian en train de me regarder. J'ouvre alors les yeux et le regarde à mon tour, un rayon de lumière filtre à travers les rideaux et se projette sur le visage de mon brun, faisant briller ses magnifiques yeux hazels.
– Tu penses à quoi ? Je demande.
– Je pense que je veux me réveiller, tous les matins avec toi entre mes bras, et ça pour le restant de ma vie.
Je souris et me hisse pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres.
Brian me tire par la main pour m'emmener vers un endroit que je ne connais pas. Je n'aurais jamais pu penser que l'on pouvait se perdre dans cette ferme, elle a l'air si petite vue de l'extérieur. Nous arrivons enfin dans une salle immense avec une mezzanine où trônent un piano, un flipper, un comptoir de bar et un billard.
– Whoua, cette pièce est géniale !
– Tu n'as rien vu.
Il ouvre petit à petit les rideaux qui laissent place à des baies vitrées toutes aussi immenses. J'ai des étoiles plein les yeux et Brian semble le remarquer.
– Content que ça te plaise.
Je tourne sur moi-même pour contempler ce qui m'entoure, c'est tout simplement incroyable.
– Une petite chanson ?
Je hoche la tête, à court de mots. Nous nous asseyons tous les deux sur le petit tabouret du piano et il commence à jouer. Je reconnais cette mélodie.
Hey Jude, don't make it bad...
Les notes s'envolent et je pose ma tête sur l'épaule de mon copain, je suis bercée par le mouvement de ses mains, qui bougent pour atteindre les différentes touches du clavier. On peut dire que je suis en bonne compagnie...
Good Company :
Bonne Compagnie :
Take good care of what you've got
Prends bien soin de ce que tu possèdes
My father said to me
Me disait mon père
As he puffed his pipe and baby B
Alors qu'il tirait une bouffée de sa pipe et Baby B
He dandled on his knee
Qu'il faisait sauter sur ses genoux
Don't fool with fools who'll turn away
Ne joue pas avec les fous qui se détourneront
Keep all good company oohoo oohoo
Ne garde que bonne compagnie oohoo oohoo
Take care of those you call your own and keep good company
Prends soin de ceux que tu appelles les tiens et garde bonne compagnie
Soon I grew and happy too
Bientôt, je grandis et fus heureux aussi
My very good friends and me
Mes très bons amis et moi
We'd play all day with Sally J
Nous jouions la journée entière avec Sally J
The girl from number four
La fille du numéro quatre
And very soon I begged her
Et très bientôt je l'ai suppliée
Won't you keep me company ?
Ne me tiendras-tu pas bonne compagnie ?
Oohoo oohoo oohoo oohoo
Oohoo oohoo oohoo oohoo
Come marry me for evermore
Épouse-moi pour l'éternité
We'll be good company
Nous serons de bonne compagnie
Now marriage is an institution sure
Maintenant, le mariage est une institution sûre
My wife and I our needs and nothing more
Ma femme et moi nos besoins et rien de plus
All my friends by a year by and by disappeared
Tous mes amis année après année et année disparurent
But we're safe enough behind our door
Mais nous sommes assez en sécurité derrière notre porte
I flourished in my humble trade my reputation grew
J'ai fait fructifier mon humble commerce, ma réputation a grandi
The work devoured my waking hours but when my time
Le travail a dévoré mes heures d'éveil mais quand mon temps
Was through
Fut écoulé
Reward of all my efforts
La récompense de tous mes efforts
My own Limited Company
Ma propre société
I hardly noticed Sally as we parted company
J'ai à peine remarqué Sally alors que nous nous séparions
All through the years in the end it appears
Au fil des ans à la fin, il semble
There was never really anyone but me
Qu'il n'y avait jamais réellement eu personne d'autre que moi
Now I'm old I puff my pipe but no one's there to see
Maintenant je suis vieux, je tire un coup de ma pipe mais personne n'est là pour le voir
I ponder on the lesson of my life's insanity
J'ai retenu la leçon de la démence de la vie
Take care of those you call your own
Prends soin de ceux que tu appelles les tiens
And keep good company
Et garde bonne compagnie
Hello ! Comment ça va, vous ? Moi, super. J'adore écrire des chapitres mignons et pleins de tendresse comme ça, et j'espère que vous aimez les lire ! Dites-moi, quel est votre membre du groupe préféré ? On se retrouve bientôt pour la suite de l'histoire, bisous sur le nez 🌟
- Love, J. ❤️
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