Emma's Home
26 Décembre 1971
09:30:

- Bri !

Mon brun entre dans la chambre et lorsque ses yeux se posent sur ma valise, il éclate de rire.

- Quoi ? Je demande en le fusillant du regard.

- Tu pars combien de temps, au juste ?

- Haha, c'est drôle ? Aide moi plutôt à fermer ce monstre.

Il s'approche du lit sur lequel est posée ma valise débordante de vêtements.

- Aller, monte là-dessus.

Je m'exécute et il ferme la fermeture avec une facilité déconcertante.

- Voilà, c'est bouclé. Viens prendre ton petit-déjeuner, on va être en retard, me lance-t-il en sortant de la chambre avec ma valise.

Je sors à sa suite, sidérée, et nous passons à table.

Ding, Dong...

Je vais ouvrir la porte.

- Chalut Rog ! Je dis à mon ami, un morceau de gaufre à la bouche.

- "Chalut" Emma.

Il m'offre une accolade et je m'efface pour le laisser entrer.

- Tu veux quelque chose ? Je demande en me reposant sur la chaise alors que le blond salue Brian.

- Non merci, je viens de manger.

Je hausse les épaules.

- Tu ne sais pas ce que tu manques. Bri a fait des gaufres, elles sont... délicieuses !

- Bah alors, on est cuisinier le Nerd ?

Le guitariste esquisse un sourire ironique et répond :

- Bah alors, on a de la répartie le dentiste ?

Avant de reporter sa tasse à ses lèvres.

- Bon, on y va ? Demande Roger en regardant sa montre.

J'enfourne le reste de ma gaufre dans ma bouche et me dirige vers le téléphone.

- J'appelle Margaret et on est bon.

Bip, Bip, Bip, Bip...

- Allô ? La voix de Maggie est couverte par le bruit de fond de la salle du café.

- Maggie ? C'est Emma.

- Ma Chérie, vous n'êtes pas déjà à l'aéroport ?

- Non mais on ne va pas tarder à y aller. Je voulais juste revoir avec toi les derniers détails.

- Emma... Tu me laisses tes chats ! Pas tes enfants.

- Pfff, same thing.

Je l'entends rire à l'autre bout du fil.

- Bref, je t'ai laissé les clés dans mon casier. Si tu pouvais passer le matin pour leur donner de la pâté et le soir pour leur donner des croquettes. Ah ! Et vérifier qu'ils ont encore de l'eau. Après, je pense que tu peux faire leur caisse tous les deux jours, ça ira...

- D'autres instructions ?

- Non, je crois que c'est bon, s'ils ont l'air malheureux, je t'ai laissé le numéro de Freddie, il est complètement gaga d'eux, il saura comment les occuper.

- Si tu continues, tu vas manquer ton vol ! Je vais gérer allez, file.

- Merci Maggie...

Je finis de parler puis raccroche. Je me retourne et trouve les garçons en train de me regarder.

- Je vais chercher ma veste et j'arrive.

Je file dans la chambre et récupère ma veste en jean sur le lit puis passe par la salle de bain et m'observe dans le miroir. Je porte un tee-shirt des Beatles blanc avec un jean large bleu et mes Docs. J'enfile ma veste en m'avançant dans la pièce à vivre. Je pose la main sur ma valise et souris.

- C'est bon ! Je m'exclame.

- T'es sûre ? Tu as dit au revoir à ton traversin ? Me demande Brian.

Je lève les yeux au ciel en bougeant légèrement ma tête de droite à gauche.

- Bon, aller, on va être en retard, je déclare en pressant les garçons dans l'entrée.

Roger soupire en riant.

- C'est parti princesse !

London Airport
26 Décembre 1971
11:00:

Roger nous dépose à l'aéroport puis nous le remercions et il repart dans son nouveau van. Nous entrons, enregistrons nos valises et passons la sécurité. Ensuite, vient l'heure de l'embarquement, Brian et moi montons dans l'avion et nous asseyons à nos places. Mon brun prend ma main dans la sienne et sourit, je pose ma tête sur son épaule et soupire d'aise.

L'avion commence à bouger puis, prend de l'allure et les roues se décollent du sol.

- On se retrouve dans une heure, je chuchote.

Brian pose sa main sur mon avant-bras et effectue des petits cercles réguliers. Je ferme les yeux et bascule dans ce gouffre noir qu'est le sommeil.

- Emma...

J'ouvre brusquement les paupières et regarde autour de moi. Je suis dans une sorte de champs. Puis un autre bruit m'interpelle. Je cours, j'entends leurs voix, elles m'appellent, mais mes jambes sont engourdies. Après plusieurs minutes d'efforts, j'arrive sur le côté d'une route et là, je la vois, cette voiture que je connais si bien, mais alors qu'elle avance au ralenti, des phares venant de l'opposé m'éblouissent. J'aimerais leur crier de faire attention, mais ma gorge est sèche et aucun son n'en sort. Puis... la collision me fait revenir à moi, comme si mon âme revenait brusquement dans mon corps mais... mais c'est trop tard. Je m'approche lentement, mais soudain une voix sort de la voiture qui vient d'exploser :

- Tu vois Emma, c'est de ta faute, ils ont eu cet accident par ta faute, c'est trop tard, ils ne te le pardonneront jamais.

Deux phares m'éblouissent de nouveau, mais cette fois la voiture se dirige droit sur moi, elle avance à toute vitesse et... Plus d'air, je suffoque...

- Emma, Emma ça va, je suis là...

Brian me prend dans ses bras, je respire bruyamment, peu à peu ma respiration se fait de plus en plus lente. Je regarde autour de moi, personne ne me prête attention et c'est tant mieux. Brian me fixe.

- Ça va ? Me demande-t-il.

- Juste un cauchemar, ne t'inquiète pas. Il s'est passé quoi ?

- Tu viens juste de te réveiller en sursautant.

- C'est tout ? Je n'ai pas crié ou autre chose ? Je lui demande en continuant de scruter les alentours.

- Non, non. Tu es sûre que ça va ? Demande-t-il la mine de plus en plus grave.

- Oui, maintenant oui...

Il passe de nouveau son bras autour de mes épaules.

Quelques minutes plus tard, un petit tintement nous avertit de l'atterrissage imminent et les hôtesses nous invitent à mettre nos ceintures. Je boucle la mienne et jette un œil par le hublot juste à ma gauche. Ça, c'est ma France... Les roues touchent le sol dans un bruit monstre et tous les passagers sont secoués.

- Pour un atterrissage en douceur, on repassera, je grommelle.

Brian rit et l'avion s'immobilise.

Paris Airport
26 Décembre 1971
13:00:

Après avoir récupéré nos bagages nous nous dirigeons vers la sortie de l'aéroport. Une fois dehors, j'inspire l'air à fond et souris. Je regarde la neige et tous les gens qui marchent dans la rue, ça, c'est l'hiver à Paris !

- Prêt à plonger dans les seventies à la française ? Je demande.

Brian me sourit. Nous appelons un taxi et une fois les valises chargées, nous prenons la route pour la maison où j'ai passé mon enfance.

Le taxi nous dépose devant l'immense maison. Nous sortons nos valises du coffre et payons la course. Je sors mon trousseau de clé et ouvre la grille en métal. Puis, nous passons la porte d'entrée et j'inspire à fond pour me donner du courage. Est-ce qu'un jour, je pourrais entrer normalement ? C'est un putain de combat intérieur...

Fight From The Inside :
Combat Depuis L'intérieur :

Hey you boy, think that you know what you're doing
Hey toi mec, penses-tu que tu sais ce que tu es en train de faire
You think you're gonna set things to rights
Tu crois que ce que tu feras est correct
You're just another picture on a teenage wall
Tu es juste qu'une image d'un mur d'adolescent
You're just another sucker ready for a fall
Tu n'es qu 'un idiot prêt pour une baffe
You gotta
Tu dois
Fight from the inside
Te battre depuis l'intérieur
Attack from the rear
Attaque en retraite
Fight from the inside
Combat depuis l'intérieur
You can't win with your hands tied
Tu ne peux pas te battre avec les mains nouées
Fight from the inside
Combat depuis l'intérieur
Fight from the inside
Combat depuis l'intérieur
Right down the line
En bas à droite de la ligne
Hey you boy think that you know what you're doing
Hey toi mec, penses-tu que tu sais ce que tu es en train de faire
You think that out in the streets is all free
Tu penses que dehors dans la rue tout est libre
You're just another money-spinner tool
Tu n'es qu'un autre outil de mine d'or
You're just another fool
Tu n'es qu'un autre con
You gotta
Tu dois
Fight from the inside
Te battre depuis l'intérieur
Attack from the rear
Attaque en retraite
Fight from the inside
Te battre depuis l'intérieur
You can't win with your hands tied
Tu ne peux pas te battre avec les mains nouées
Fight from the inside
Attaque depuis derrière
Fight from the inside
Attaque depuis derrière
Right down the line
En bas à droite de la ligne

Hello hello ! Comment ça va ? Voilà un court chapitre, mais qui a quand même son importance 😉 Sinon je "dédicace" ce chapitre à tous les ami(e)s que je me suis faite sur Wattpad. J'en parlais y n'y a pas longtemps et même si certains trouvent que ce n'est pas de l'amitié, moi je trouve ça magnifique de s'entendre si bien avec une personne en se basant sur sa façon d'être et non son physique car au final, je ne vous ai jamais vu mais je vous aimes ! Gros bisous sur le nez à tout le monde 🌟

- Love, J. ❤️