~ Doing All Right ~

Demon's Coffee
23 Février 1974
02:30:

Je reprends mon souffle sans vraiment m'être rendue compte que j'avais cessé de respirer, puis passe la main dans ma poche, j'en sors un petit bout de papier et le pose sur la table, entre Margaret et moi.

– Il m'a...

J'étouffe un sanglot et inspire.

– Il m'a donné son numéro. J'aimerais l'appeler pour que l'on parle, tous ensemble et j'aimerais que tu sois là.

– Je serais là, ma Chérie.

Je hoche la tête avant d'ajouter faiblement :

– Bien.

Je me lève et prends le téléphone du bar, accroché au mur. Je compose le numéro et porte, tremblante, le combiné à mon oreille. Quelques sonneries passent et une voix endormie me répond.

– Mmmm... Allô ?

– Allô, Damien ?

– C'est bien moi.

– C'est Emma, Emma Castel. Tu te souviens ?

– Si je me souviens ? Fait-il d'une voix est à présent bien réveillée. Emma, je suis heureux que tu m'appelles, tu as réfléchi ?

– Oui, Damien, j'aimerais te voir si c'est possible. J'aimerais que l'on parle et je voudrais te présenter quelqu'un.

Je jette un coup d'œil à Maggie qui m'adresse un demi-sourire, comme pour m'encourager.

– Aucuns soucis, dis-moi juste quand.

– Dans trois jours ? Je propose. C'est mon jour de repos.

– Parfait, on peut aller boire un café vers onze heures.

– D'accord, rendez-vous au Cherry's. Au revoir.

– Au revoir, Emma.

Je raccroche le téléphone et me tourne vers Maggie.

– Voilà, je dis.

- Voilà, répète-t-elle en chuchotant.

Brian's Home
23 Février 1974
07:30:

J'emporte ma tasse de café vide vers la cuisine et la dépose dans l'évier. Au même moment, quelqu'un frappe à la porte d'entrée. Je me dirige vers cette dernière et regarde par le judas et vois John, Freddie, Paul, John Reid et Jim. (NDA: Jim Beach, hein pas Jim Hutton. Miami quoi.) Je déverrouille la porte puis l'ouvre.

– Les garçons, qu'est-ce que vous faites ic-

– Bonjour Darling, dis-moi que Roger est ici, commence Freddie en entrant dans l'appartement.

– Je, euh, bonjour John, je dis à mon ami qui passe également la porte.

Tout le monde entre dans l'appartement et je ferme la porte.

– D'accord, d'accord... Qu'est-ce qu'il se passe ?

John me regarde et me dit :

– On a... comme perdu Roger.

– Comment ça, perdu ?

– Hier, on était au Cherry's et il est parti avec une femme...

– Jusque là, rien de plus normal... Je réponds en croisant le bras et en levant les yeux au ciel.

– Et depuis ce matin, il ne répond plus. On a cherché chez lui et on est retourné au pub, aucune trace de lui.

– On doit voir le producteur pour la promotion de notre album dans une heure, ajoute Freddie.

– Au pire, on peut y aller sans lui, suggère Paul.

John lui lance un regard à glacer le sang, lui qui est pourtant si pacifique. Brian sort de la salle de bain à ce moment, les cheveux encore mouillés. Il relève la tête et observe tout ce petit monde dans le salon.

– Bonjour, dit John.

– Quelqu'un peut m'expliquer ? Il demande.

Je soupire puis m'assois dans le canapé. Roger, Roger...

Demon's Coffee
23 Février 1974
14:45:

Je suis devant le café, une cigarette à la main. Je suis au téléphone avec Dominique.

– Je te jure, on l'a cherché pendant des heures ! Je dis.

Je l'entends rire à l'autre bout du fil.

– Et il était où ?

– Avec une fille... Un coureur de jupons, je te le dis.

– Peut-être, mais il faut dire qu'il est quand même vachement sexy...

J'explose de rire.

– T'es pas sérieuse là ?

Un silence me répond et ris encore légèrement puis demande :

– Sinon, tu viens quand en Angleterre ?

– Dans quelques semaines, promis.

– Je t'attends.

Sur ce, je la salue et retourne travailler.

Demon's Coffee
24 Février 1974
02:30:

J'entends la porte d'entrée s'ouvrir au loin alors je sors des vestiaires avec mon sac pour tomber sur Brian.

– Bonsoir Miss Smith.

Je m'approche de lui et l'embrasse.

– Bonsoir Mister May.

– Alors, ta journée ? Me demande-t-il.

– Clients, commandes, sourires. La routine et toi ?

– À peu près pareil, musique, promos, Mary et Freddie qui se disputent. La routine quoi, dit-il en haussant les épaules.

Je soupire, ces derniers temps, ils passent leur temps à se disputer pour un oui ou pour un non.

– On y va ? Me demande Brian.

Je hoche la tête et glisse ma main dans la sienne puis nous sortons du café avant que ne je ferme la porte à clé.

Tandis que nous marchons en direction de chez moi, je soupire d'aise, un moment loin de tous mes problèmes.

Cherry's
26 Février 1974
11:00:

Maggie et moi sommes devant le pub, nous attendons Damien. Je porte ma cigarette à la bouche et recrache la fumée d'un air absent. Margaret, elle, regarde autour d'elle l'air inquiet.

– Bonjour.

Je sursaute et me retourne pour tomber nez à nez avec un homme brun, légèrement plus grand que moi.

– Dam... Damien.

– Lui-même.

Il m'adresse un sourire et je suis un instant hypnotisée par son regard perçant. Ses yeux gris sont les mêmes que ceux de ma mère, mais j'y lis une profonde douleur lorsqu'il me regarde. Je reprends mes esprits et secoue la tête.

– Je te présente Margaret.

Maggie fait un petit signe de la main.

– Enchanté, on entre ?

Je hoche la tête. Damien ouvre la porte et s'efface pour nous laisser entrer dans le pub.

Le serveur nous apporte nos boissons puis s'en va. Je porte mon chocolat chaud à mes lèvres et décide de briser le silence qui dure depuis maintenant un moment :

– Eh bien.

Maggie semble être tirée de ses pensées et Damien vient planter son regard dans le mien.

– Damien, je te présente Margaret, c'est... c'est elle qui m'a en quelque sorte élevée.

Il paraît surpris.

– Tes... je veux dire, nos parents ne l'on pas fait ?

Je regarde Maggie puis réfléchis.

– Damien... Mes... enfin, nos parents sont... décédés, je lance enfin.

– Oh, je suis désolé, je... je ne savais pas.

– Ce n'est pas grave. Nous avons eu un accident de voiture, il y a des années et je... je suis la seule, qui a... survécu ? Je survis tous les jours depuis leur mort, Margaret était ma seule famille et puis... et puis tu es apparu.

Je souris tristement. Une lueur nouvelle s'allume dans le regard de Damien, mais je ne parviens pas à la déchiffrer.

– Je comprends, dit-il. Donc, il semble réfléchir et déclare doucement, nous n'avons plus de parents.

Cette horrible vérité me fait l'effet d'un coup dans le ventre et je grimace.

– C'est... c'est ça.

Il semble digérer la nouvelle puis, je prends une grande inspiration et Maggie regarde Damien, les yeux embués de larmes.

– Je... Tu es si grand. Comment vas-tu ? Où as-tu grandi ? Raconte-moi, explique moi je... je veux tout savoir, dit elle une larme roulant sur sa joue.

Damien détourne étrangement le regard puis semble revenir à lui, il inspire puis plante de nouveau son regard dans le mien. Un frisson me parcourt l'échine et je me sens soudain mal à l'aise.

– J'ai passé mon enfance à l'orphelinat, ce n'était pas toujours rose, avoue-t-il On avait des horaires à respecter et je n'avais pas beaucoup d'amis. Je partageais ma chambre avec trois autres garçons et on se disputait souvent. La plupart du temps, je finissais par partir, j'allais prendre l'air, mais lorsque je revenais, mon matelas était hors de mon lit et mon armoire était sans dessus dessous. La nourriture était immonde et nous devions être couchés tôt, car les surveillants voulaient se débarrasser de nous le plus vite possible. Mon seul espoir était d'être, un jour, adopté par une famille. Quand j'ai eu onze ans, j'ai trouvé une famille, mais pas ce à quoi je m'attendais. J'avais des frères et sœurs, mais ils ne m'aimaient pas, et mes parents adoptifs me battaient à la moindre bêtise ou au moindre faux-pas. J'ai appris à rentrer dans le moule, mais dès ma majorité, je suis parti. J'ai étudié dans une des meilleures FAC françaises, j'ai appris l'art et le dessin.

Je souris, au fond, nous ne sommes pas si différents.

– J'étais obsédé par l'idée de retrouver ma vraie famille, de leur demander pourquoi ils m'ont abandonnés et savoir d'où je venais. J'ai trouvé ton nom, Emma, et j'ai appris que tu vivais en Angleterre. J'ai directement su que je devais te voir et te poser toutes ces questions qui me brûlent les lèvres. Mais, quand j'ai vu la façon dont tu m'as regardé, j'ai su que tu ne savais rien de mon existence. J'ai eu mal, mais je sais maintenant pourquoi tu ne m'as pas cru ce jour-là. J'en ai longuement voulu à mes parents de m'avoir abandonné, mais aujourd'hui, quand je te vois, je sais que je ne suis pas le seul à avoir eu une enfance difficile. J'ai... j'ai une sœur, et ça c'est merveilleux. Tu es ma famille Emma, ma seule famille.

Je retiens mes larmes, je réalise enfin. J'ai un... un frère, une famille. Maggie me regarde, elle sait ce que je pense et je ne pourrais jamais assez la remercier pour ce qu'elle a fait toutes ces années, elle aussi est ma famille.

– J'aimerais vraiment te dire à quel point ta mère était triste, dit Margaret à Damien. Je n'ai pas envie que tu lui en veuilles.

Il lui sourit, mais je sens tout de même de la douleur dans ses yeux gris. Une larme sur la joue de Maggie et je prends sa main dans la mienne. Elle me regarde et je souris.

Nous parlons pendant un certain temps qui, ponctué par de nombreuses larmes, anecdotes et de nombreux sourires, prend fin environ deux heures et demi après. Nous sortons du pub, le cœur plus léger. Tout va bien.

Doing All Right :
Aller bien :

Yesterday my life was in ruin
Hier ma vie était en ruine
Now today I know what I'm doing
Maintenant aujourd'hui je sais ce que je fais
Got a feeling I should be doing all right
J'ai le sentiment que je devrais aller bien
Doing all right
Aller bien
Where will I be this time tomorrow ?
Où serai-je à cette heure demain ?
Jumped in joy or sinking in sorrow
Sauter de joie ou me noyer dans mon chagrin
Anyway I should be doing all right
De toute façon je devrais aller bien
Doing all right
Aller bien
Should be waiting for the sun
Je devrais attendre le soleil
Looking round to find the words to say
Aller à la recherche des mots à dire
Should be waiting for the skies to clear
Je devrais attendre que les cieux s'éclaircissent
There ain't time in all the world
Il n'y a pas suffisamment de temps dans le monde
Should be waiting for the sun
Je devrais attendre le soleil
And anyway I've got to hide away
Et de toute façon je dois me cacher
Yesterday my life was in ruin
Hier ma vie était en ruine
Now today God knows what I'm doing
Maintenant aujourd'hui Dieu seul sait ce que je fais
Anyway I should be doing all right
De toute façon je devrais aller bien
Doing all right
Aller bien
Doing all right
Aller bien

Hello, Hello les gens ! Comment allez-vous ? Personnellement, ça va super ! Je suis de retour et débordante d'inspiration. Alors, je vous fait pleins de bisous sur le nez 🌟

- Love, J. ❤️

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