― Wooyoung !! Putain, tu nous as fait peur abruti ! - s'écria Jackson en entrant dans la chambre accompagné de Lisa et de San.

Tous les trois se postèrent à côté du lit sur lequel était assis Wooyoung.

― Toujours à vouloir jouer les héros celui-là ! - continua Lisa.

― Laisse-moi jouer la vedette la prochaine fois - ricana Jackson.

Wooyoung lâcha un sourire attendri aux remarques débiles de ses amis. Ils répondaient toujours par l'humour lorsqu'au fond ils étaient émus. Et il réalisa en regardant les trois personnes autour de lui, qui le fixaient avec affection et soulagement, qu'il n'était plus seul. Que le trou dans son cœur avait été comblé. Il pensa un instant à ses parents et se dit qu'ils auraient été heureux de voir qu'il avait tissé des liens aussi forts avec des personnes aussi géniales.

― Alors, que s'est-il passé avec Aaron ? - demanda maintenant Jackson d'un air sérieux. On a vu aux infos que son manoir était en train de brûler dans un énorme brasier.

― Ouais, je... On s'est affrontés. Je l'ai battu et j'ai mis le feu à son manoir en partant. J'imagine que... - Wooyoung jeta un petit regard précautionneux à San. Qu'il est mort.

Le jeune homme était probablement contre le fait de tuer quelqu'un, même s'il représentait la plus grosse menace sur cette Terre. Mais il ne lâcha pas de grimace et se contenta de regarder Wooyoung d'un air de dire "J'ai confiance en ton jugement."

― Il ne nous embêtera plus... - ajouta le chef de gang comme s'il avait tout de même besoin de se justifier.

― Il a eu ce qu'il méritait - répondit Lisa. Il s'en est pris à la communauté, t'as fait ce qu'il fallait.

― San... Il faudrait que je parle avec Lisa et Jackson un instant s'il te plait.

― Oh... Bien-sûr - répondit le concerné avant de quitter la pièce.

Wooyoung se retrouva seul avec ses deux amis et allait enfin pouvoir leur partager ce qu'il avait appris la veille et qui lui pesait sur le cœur.

― Crazy Bark... C'était Aaron. C'était Aaron qui voulait la recréer pour s'enrichir et étendre sa puissance... - lâcha-t-il d'un ton grave en essayant de canaliser sa colère.

― Nan... Tu plaisantes... - laissa échapper doucement Jackson.

Les deux amis restaient debout en choc, essayant de croire aux mots de Wooyoung.

― Il s'en est pris à San parce qu'il voulait avoir accès à ses recherches... J'ai mis le feu au manoir pour détruire son travail et son laboratoire. Il faudra vérifier qu'il ne reste aucune trace de ses expériences dans d'autres labos ou sur un cloud.

― Mais... ça n'a pas de sens... Aaron détestait Crazy Bark - lâcha Lisa toujours perplexe.

― Si j'ai bien appris une chose hier, c'est qu'il n'était ni un humain, ni un chien. Un monstre, c'est ce qu'il était, sans foi ni loi. Qu'il pourrisse en enfer.

― Donc cette histoire de drogue est résolue... Tout est terminé... Tant mieux. Que vas-tu faire pour San ? - demanda Jackson.

― Je vais tout lui raconter. Je vais lui dire pour Crazy Bark et pour la meute, je sais qu'on peut lui faire confiance. C'est la seule option si j'espère continuer de vivre à ses côtés...

― Ouais, je suis d'accord avec toi - le supporta Lisa.

― Il sait que quelque chose cloche dans toute cette histoire. Il sera content d'avoir les réponses à toutes ses questions - ajouta Jackson.

― Mais j'ai aussi un peu peur de le perdre à nouveau... Il nous verra peut-être comme des monstres...

― Il tient trop à toi pour t'abandonner. Et il ne me semble pas qu'il voit ses fleurs comme des monstres.

Ce que venait de dire Jackson n'avait aucun rapport, pour autant, Wooyoung trouvait un certain sens dans ses mots et ces derniers lui donnèrent étonnamment beaucoup de courage. San était ouvert d'esprit, juste, et il vivait et pensait avec son cœur. Il comprendrait.

― Je lui dirai quand je serai remis sur pieds - annonça le chef de gang en se levant du lit.

― Eh, tu devrais rester alité ! Dis pas "Quand je serai remis sur pieds" si c'est pour te lever la seconde d'après ! - s'inquiéta Jackson en tendant ses bras vers Wooyoung au cas où il n'arriverait pas à marcher seul.

― Je vais pas squatter chez Lisa pendant des jours. Je retourne au QG.

― Tu peux rester autant que tu veux, ça ne me dérange pas, imbécile.

― Non, ça m'embête. Je peux marcher, vous en faites pas - dit le chef de gang en sortant de la chambre et en se rendant dans le salon.

Il se fit accueillir dans une effusion de joie par les membres de son gang puis se fit sermonner par San à propos du fait qu'il se soit levé.

― On peut retourner au QG. Merci à tout le monde pour votre soutien... C'est grâce à vous si tout s'est bien fini.

Les membres du gang remercièrent Lisa et quittèrent l'appartement petit à petit. Wooyoung avait une drôle de sensation de vide, il ne réalisait pas vraiment que leur mission avait pris fin. Qu'à présent, Aaron ne serait plus là pour le forcer à faire quoi que ce soit.

San et lui furent les derniers à sortir de la pièce, refermant la porte de l'appartement derrière eux et restant un instant sur le palier. Le brun attrapa doucement le poignet du chef de gang, un air un peu... triste au visage ?

― Donc tu retournes dans cet immeuble désaffecté dont tu m'as parlé...? - demanda-t-il inquiet.

― Ouais.

― T'es sûr que... c'est bon pour toi ? Pour récupérer de tes blessures ? De rester dans un endroit avec beaucoup de monde, probablement peu hygiénique, bruyant. Enfin, c'est comme ça que j'imagine cet endroit, coupe-moi si je me trompe.

― C'est vrai que c'est pas l'endroit idéal - ricana Wooyoung. Mais là-bas, les gars pourront veiller sur moi.

― Et si tu... Enfin... Qu'est-ce que tu dirais de venir chez moi le temps que tes blessures cicatrisent ? - demanda San en baissant les yeux, légèrement embarrassé. Je pourrai prendre soin de toi et tu pourras te reposer autant que tu veux.

Un large sourire apparut sur le visage de Wooyoung. Il avait vraiment trouvé quelqu'un qui avait le don de faire battre son cœur plus vite que la normale.

― T'es sûr...? J'ai pas vraiment envie d'être un boulet.

― Tu seras pas un boulet - rigola San. Allez, ça me ferait plaisir. Au moins je pourrai être sûr que tu vas bien...

― D'accord... - accepta Wooyoung en souriant.

Au fond, il était plus qu'heureux de pouvoir passer du temps avec San. Chez lui, comme il le faisait avant en était Wooh. Cette fois, il serait juste Wooyoung et il avait rêvé de ce moment pendant longtemps. Il avait l'impression d'être sur un petit nuage en remarquant que San n'était plus énervé contre lui. Qu'il tenait toujours à lui et s'inquiétait pour son bien-être.

Et il priait pour que le garçon ne le quitte plus jamais.

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Les deux jeunes hommes arrivèrent chez San et le cœur de Wooyoung s'emballa alors que l'odeur de son chalet vint généreusement titiller ses narines. Elle lui rappelait les moments si doux qu'il avait passés ici. Elle lui rappelait... son humain.

― Tu peux installer tes affaires dans ma chambre, je vais te laisser mon lit - dit San en s'avançant dans le salon.

― Non, je vais dormir sur le canapé ! Je vais quand même pas te voler ton lit.

― Tu me saoules - lâcha le brun agacé.

― Ah...

― T'es couvert de blessures et t'as besoin de traiter ton corps avec soin alors tu dors dans mon lit, t'as pas le choix. C'est pas comme si j'étais super fragile et incapable de dormir sur un canapé.

― Ok, ça va, j'ai compris - ricana Wooyoung amusé par le soudain air autoritaire du jeune homme.

Celui-ci lui répondit par un sourire niais. Puis il jeta un coup d'œil à la cuisine et resta figé quelques instants. Un toast était posé sur une assiette, attendant sagement s'être mangé depuis deux jours.

― Ça va...? - demanda alors le chef de gang en remarquant le changement d'humeur du brun.

San soupira et marcha lentement jusqu'au canapé pour s'y affaler.

― Quand même... c'était... putain de traumatisant... - marmonna-t-il en se remémorant ces derniers jours.

Wooyoung s'installa à côté de lui.

― Ouais... Ça a dû être vraiment terrifiant pour toi... Je te promet tu ne te retrouveras plus jamais mêlé à ce genre d'histoire.

San restait sans bouger, fixant le sol avec de grands yeux.

― Que dirais-tu de... d'une journée pépère devant la télé ? - continua Wooyoung. Pour oublier tout ça. Je peux même nous commander à manger, je connais un super restau thaïlandais ! T'aimes la nourriture thaï ?

Les yeux de San s'adoucirent et il les leva vers le chef de gang avec un grand sourire satisfait.

― Ouais ! - répondit-il enthousiaste.

San était fascinant. La façon dont il arrivait à toujours rester positif et souriant. C'est ce qui plaisait le plus à Wooyoung.

Ce dernier sortit son téléphone, demanda à San ce qui lui ferait plaisir puis passa un coup de fil à Mark Tuan pour lui passer commande. En attendant la livraison, San attrapa la télécommande pour choisir quoi regarder.

― Tu veux regarder quelque chose en particulier ?

― Mmm... Pourquoi pas Chicago Fire ?

Le brun lâcha un sourire.

― Ça me va !

Il se connecta à la plateforme de replay et lança l'épisode auquel il s'était arrêté. C'était le dernier qu'il avait regardé avec Wooh... Ça voulait dire qu'il n'avait pas voulu continuer la série sans son chien ? Cette pensée fit un pincement au cœur du chef de gang. À quel point San avait-il été affecté par la disparition de Wooh ? Wooyoung se détestait de lui avoir fait subir ça.

Il avait hâte de tout lui dire. De lui montrer que Wooh allait bien et qu'il ne lui était rien arrivé. Hâte de n'avoir plus aucun secret pour le jeune homme, même si ça avait aussi un côté terrifiant et qu'il redoutait ce moment plus que tout au monde...

― Plaide ? - demanda San en attrapant ce derniers d'une main et en le montrant à Wooyoung, le tirant de ses pensées.

― Oui.

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Quatre jours passèrent et San trouvait très agréable le fait de vivre avec Wooyoung. Il n'avait pas été très tactile ni entreprenant avec lui, il voulait remettre ses idées au clair avant de s'investir à nouveau dans une potentielle relation avec Wooyoung, et ce dernier semblait comprendre et respecter ça car il n'avait tenté aucun rapprochement. Il attendait sûrement que San revienne de lui-même vers lui quand il serait prêt à le faire, s'il le serait un jour.

Pour autant, le jeune homme était toujours attiré par le chef de gang. Il avait envie de le serrer dans ses bras toute la journée, de l'embrasser, de dormir contre lui. Mais il ne le pouvait pas. Il avait d'abord besoin de faire fuir les peurs qui avaient pris possession de son cœur. Et pour l'instant, il était content de pouvoir simplement prendre soin de Wooyoung et passer du temps avec lui.

― San ? - appela le chef de gang depuis la chambre du jeune homme.

― Oui ? - lui répondit ce dernier depuis le salon.

― Pommade.

Il était 23h et les deux jeunes hommes s'apprêtaient à aller se coucher. San rejoignit Wooyoung dans la chambre et s'assit en tailleur derrière lui sur le lit. Deux fois par jour, il aidait l'homme aux cheveux noirs à appliquer sa crème cicatrisante sur les blessures dans son dos. Une fois le matin, et une fois le soir. Il profitait de ces instants pour reluquer son dos musclé. Bordel, ces blessures le rendaient presque encore plus... sexy.

Le garçon vida une pointe de crème sur ses doigts et massa doucement les cicatrices parsemant la peau satinée de Wooyoung. San ne comprenait toujours pas pourquoi il avait de telles blessures mais n'avait pas osé reposer la question.

― Elles commencent à cicatriser - lâcha le brun avec enthousiasme.

― Ouais - sourit Wooyoung.

― Elles te font toujours mal ?

― Plus vraiment, à moins que j'appuie fortement dessus. Mais certains bleus sont encore assez douloureux.

― Je vois... C'est bon, fini !

― Merci - répondit Wooyoung en se retournant pour récupérer le tube de pommade. Et... merci encore de m'avoir invité à venir ici. J'apprécie vraiment.

― Je t'en prie, mais en échange tu me devras un de ces fameux bagels dont tu m'as parlé hier ! - répondit San pour plaisanter, faisant lâcher un ricanement à Wooyoung.

― Je t'en offrirai même deux.

Les deux jeunes hommes se regardèrent un instant en souriant.

― Tu sais... si t'en as marre du canapé, ça ne me dérangerait pas que tu dormes ici avec moi, il y a largement la place pour deux...

San fit semblant d'hésiter un instant. Le chef de gang était tellement timide que c'en était adorable.

― Ok, mais que si t'enfiles un t-shirt - railla le brun pour cacher le fait que ça lui faisait vraiment plaisir de dormir aux côtés de Wooyoung.

Ce dernier lâcha un rire et enfila le t-shirt qui lui servait de pyjama. Ils s'allongèrent dans le lit et éteignirent la lumière. Le matelas était relativement large et ils avaient laissé une vingtaine de centimètres entre eux.

― Bonne nuit, San.

― Bonne nuit, Wooyoung.

San restait sur le dos sans bouger, légèrement intimidé par la situation. De toute évidence, c'était aussi le cas de l'homme à côté de lui. C'était la première fois qu'ils dormaient ensemble, mais ce n'était pas non plus exactement comme s'ils dormaient... ensemble. C'était un entre-deux un peu bizarre, ils étaient tous des attirés l'un par l'autre, et ils le savaient, mais ils veillaient pourtant à garder cette distance troublante qui créait entre eux une tension étrange.

Et San décida d'y mettre fin en attrapant la main de Wooyoung et en entrelaçant leurs doigts pour lui signifier qu'il désirait replonger avec lui. Aucun des deux hommes ne bougea ni ne lâcha un mot. Wooyoung resserra légèrement la main et San se délecta de la douceur et de la chaleur qu'elle propageait. Ils se détendirent lentement et s'endormirent pour la plus douce des nuits.

San décida qu'il devrait avoir une discussion avec le chef de gang demain, pour lui dire ce qu'il ressentait et ce qu'il attendait de leur relation. Mais en attendant, bercé par Morphée, il rêvait d'une journée avec lui sur le bord du Lac Michigan, à rigoler et à manger des bagels.

𝐂𝐎𝐍𝐂𝐋𝐔𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐔 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟗 :
San aime manger Thaï.