Chapitre XIV♡
Tout le long de mon monologue, il m'a écoutée. Il a été attentif. Un long silence suit... puis il dit :
— Il s'est passé quoi après ?
— J'en ai parlé à ma mère qui a eu du mal à tout avaler, on est allées porter plainte et ma mère à payer le meilleur avocat.
— T'as gagné ?
— Oui, on a gagné le procès mais je crois que...
— Tu crois quoi ?
— Qu'ils sont revenus, j'avoue.
— Je vais les buter, lâche-t-il.
— Non fait pas ça ! Je bredouille, tu vas avoir des problèmes après !
— Ils t'ont harcelée et tu me dis qu'ils reviennent ! Ils ne vont pas s'en tirer, rage-t-il discrètement.
— Ça va aller, je souffle en calmant mes mains.
— Je suis là, dit-il, et Ambre t'as harcelée aussi ?
— Oui, mais elle n'était pas comme eux. Elle n'était pas dans l'action. Il lui arrivait de dire des choses méchantes ou de me frapper mais pas plus.
— Je reste méfiant, mais tu as dit que les autres étaient revenus ?
— Oui c'est ça, je confirme.
— Alors, c'est peut-être elle qui leur a dit où tu es !
— Peut-être, oui... Mais au fond de moi, je n'espère pas.
Une sonnerie de téléphone, le son de Sheng que j'ai mis en sonnerie.
— C'est maman.
— On va manger c'est ça ? Demande-t-il, J'ai une dalle d'enfer !
— C'est quoi cette expression ? Je pouffe de rire sous ses yeux marrons.
— Bah quoi ? Je n'ai pas le droit d'utiliser des expressions bizarres moi aussi ? Me Demande-t-il en rigolant.
— Comment ça j'utilise des expressions bizarres ? Je m'exclame en le tapant légèrement le bras, quelle sottise tu me dis là !
— Tu vois ! Tu recommences ! Il se met à rigoler.
— Mais... Je soupire, bon viens on va manger !
On rentre dans la chambre de maman et Stephen qui nous accueille chaleureusement mais il n'y a pas la présence d'Austin. Stephen semble inquiet ou plutôt en colère mais ne laisse rien paraître devant nous. Ma mère, quant à elle, reste elle-même. Elle rigole avec Evan. Lui aussi rigole. Je n'ai pas fait attention avant je crois mais, il est beau quand il sourit. Il pourrait presque me faire craquer... Je ne devrais pas dire ça, calme toi Eileen. Il ne t'aime pas, même en tant qu'amie tu ne comptes pas pour lui.
Souviens-toi, tu n'es rien...
La soirée se passe calmement, par moment je sentais la présence de sa main s'approcher de la mienne tendrement. Je crois qu'il hésitait à me la prendre.
Tout le monde quitte la table, Stephen est parti faire la vaisselle. Je me lève de table, en baillant tout en m'étirant.
— Je suis fatiguée, je vais me coucher, dis-je à tout le monde.
— Je vais rester un peu ici, lâche Evan.
— Ah hum d'accord.
— Bonne nuit ma puce, à demain, dit maman en m'embrassant le front.
Je quitte la chambre, sans Evan, me couchant aussitôt une fois dans mon lit.
— Dite Madame, demande Evan.
— Oui ? Qu'est-ce qu'il y a ?
— Eileen m'a raconté son harcèlement, ils ont eu quoi ces bouffons ? Lâche-t-il, pardon, ces gens, se corrige-t-il.
— Tu peux les insulter, je les insulte tous les jours très fort, avoue-t-elle. Ils n'ont eu qu'une amende et trois ans de prison mais grâce à leurs parents leurs peines a été réduite de quelques mois.
— Eileen m'a dit qu'elle les avait revus.
— Comment ? Ces satanés gamins n'ont pas fini de pourrir la vie de ma fille ?! Pardon j'ai élevé la voix.
— Ce n'est rien, j'ai réagi pareil quand elle me l'a dit.
— Je dois t'avouer que je suis assez surprise qu'elle t'en a parlé. Il lui en a fallu du temps pour qu'elle s'ouvre à moi, depuis la mort de son père, elle s'est braquée sur la même quitte à rester seule et s'éloigner de moi. Tu ne dois pas être n'importe qui pour elle...
— Comment ça ? S'étonne Evan.
— S'il te plaît Evan, protège-la et ne la trahi jamais s'il te plaît, supplie-t-elle.
— Je vous le promets Madame, dit-il en serrant sa main. Je la protégerai.
— Merci, pleure-t-elle sereinement.
Avec Evan, pour notre dernière journée avant de repartir chez nous pour la rentrée, j'ai décidé d'aller à la bibliothèque. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu, ça me manque tellement. Je le regarde, il a l'air moins ravi que moi. Plus concentré à être dans ses pensées.
— Ça va ? Je demande.
— Ouais ouais ça va, Répond-il, t'as été embêté par eux après la troisième ?
— Non, j'ai arrêté la troisième et j'ai fait ma rentrée au lycée loin du gang d'Anaïs. Je suis allée au même lycée que Joy et c'est elle qui m'a aidé à aller mieux, j'avoue faiblement.
— Allez souris, t'es moches quand t'es triste, me lâche-t-il en me tapotant la tête.
— Hé ! Je lui fais un croche patte, il ne tombe pas mais foudroie du regard. Quoi ? Tu m'as cherché !
— Je vais t'apprendre les bonnes manières, annonce-t-il en commençant à me poursuite.
On rentre dans la bibliothèque, fixés par les lecteurs car on pénètre le bâtiment essoufflé. Je le regarde alors qu'il se marre pour je ne sais quelle raison.
— Pourquoi tu rigoles ? Je demande intriguée.
— Ça fait un bail que je n'avais pas couru aussi vite, souffle-t-il tout en rigolant.
— Et c'est une mauvaise chose ?
— Pas du tout, au contraire, répond-il en se relevant.
— Je m'ennuie, soupire-t-il, tu lis quoi ? Demande-t-il en voyant que je ne lui réponds pas.
— The Boy Next room de Emma Green.
— Et... c'est bien ?
— Ouais trop, mais si tu t'ennuies t'étais pas obligée de venir.
— Mouais c'est vrai mais flemme. Je suis venue, j'allais trop te manquer ! Me taquine-t-il.
— Quoi ? Je glousse après avoir fermé le livre, bon tu veux faire quoi alors ?
— Je ne sais pas.
— Mais... Tu m'épuises... Je soupire après m'être avachie sur la table.
— Lis-moi ton livre au pire, propose-t-il en frôlant ma main.
— Non, je bredouille en rougissant.
— Tu frissonnes, dit-il en me caressant la main. Et tu rougis.
— Moi ? Pas du tout.
— Menteuse.
— Oui.
— T'as dit oui ? S'étonne-t-il.
— Oui pourquoi ? Je rigole face à son visage surpris.
—Ls gosses sont si honnêtes..., souffle-t-il.
— Que tu es dramatique mon pauvre, je le taquine en imitant ses gestes.
— Tu te moques de moi ? S'exclame-t-il choqué avant de se positionner au-dessus de moi, ne joue pas avec le feu Chaton...
Une grosse boule logée dans ma poitrine souhaite s'échapper. Depuis l'instant même où son regard s'est posé sur moi. Ses beaux yeux, marrons, profonds, envoûtants, hypnotiques. Des frissons parcourent ma peau et ma voix s'est évaporée. Je n'arrive plus à placer un seul mot à cause de cette putain de proximité. Je bégaie, il l'entend. Je rougis, de tout et n'importe quoi. De gêne, de malaise et à cause de nos organes vitaux qui résonne dans nos cages thoraciques.
— Tu peux t'éloigner un peu ? Je bégaie, tu es trop près...
— Ouais..., bredouille-t-il avant de s'éloigner de moi.
On ne s'est plus dit un mot.
Je pensais qu'il n'y aurait eu que moi, qui serait aussi gêné. Mais les tâches roses sur ces joues me prouvent le contraire. Et cette idée me provoque des palpitations au cœur. Je n'arrive même pas à me calmer. Cette scène. Ce gros plan sur son visage si près du mien, ses yeux qui me dévoraient les rétines. Cette approche avait de quoi nous causer la crise cardiaque. En bien. J'espère.
En marchant pour aller jusqu'à l'hôtel, on passe devant la plage. Je m'arrête pour admirer la lueur du soleil qui s'endort sur la mer calme. Lui aussi s'arrête, me voyant plus derrière lui. Je sens son regard sur moi, m'observer attentivement. Durant plusieurs secondes. Je sens ses yeux sur moi, mon souffle se coupe. Je tente de ne pas croiser les siens, confronter son regard qui me colle au visage, qui est attentif à mon regard destiné au paysage qui défile sous mes yeux. Je n'avais jamais ressenti une telle tension. C'est perturbateur, mon rythme cardiaque s'affole. Ces secondes pourtant si minuscules paraissent durer une éternité. Comme si le temps s'est arrêté. Il détourne son regard de moi, suivant la ligne de mon regard pour se poser enfin sur le ciel.
Sa voix me réveille soudainement :
— On va se baigner ?
J'hoche la tête avant de marcher vers les vagues qui s'échouent sur le sable humide, de ses traces.
Soudain, quelque chose sonne bizarre dans ma tête.
— Je n'ai pas de maillot de bain ! Je m'exclame après m'en être rendue compte.
Evan se dirige vers moi, visiblement il avait prévu le coup. Car il est en maillot de bain.
— Tu ne savais pas que la règle quand on est de la plage c'est de toujours avoir un maillot sur soi ? Dit-il en souriant.
— Non, je ne savais pas non. Je prévois toujours d'habitude...
— T'es en sous-vêtements en dessous ?
— C'est quoi cette question ? Je crie surprise, la tête rouge.
— Moi j'y vais, rejoins-moi quand tu seras prête.
Gênée, je m'assois sur la plage, le regardant. Je ne vais pas le rejoindre en sous-vêtements ? C'est trop gênant ! Il y en a qui le font mais... je les comprends pas.
Je regarde Evan, qui nage dans l'eau. Défiant les mini vagues. Il nage un peu plus loin, puis revient. Soudain je le vois grimper sur le rocher. Il est haut en plus, j'aurais déjà le vertige. Jamais je ne fais ça. Je le vois monter tout en haut, arrivant au sommet du rocher. Puis il saute dans l'eau...
Incroyable...
Sans hésitation, sans peur, sans rien. Il a sauté. Je serai restée au bord, paralysé, si c'était moi. J'ai déjà connu ça après tout. Cette chute. Mais ce n'était pas de ma volonté. On m'y avait contrainte. Cette vision, ce souvenir me fait frissonner. Mais pas dans le bon sens. Un frisson de peur. La sensation de revivre ce cauchemar. Pourtant, ce n'est pas moi qui ai sauté de ce rocher.
C'est lui.
D'ailleurs, je lui ai fait part d'une grande partie de mon histoire. Mais pas lui.
C'est quoi ton histoire ?
J'aurais dû lui demander ça. Sur sa vie, il n'est pas bavard. Il aurait une sœur d'après Austin. Qu'il n'a pas su protéger. Tu m'intrigues de plus en plus mais je ne peux pas entrer dans ta tête pour connaître ton récit, je peux seulement en imaginer le scénario sans avoir la certitude que c'est vrai. Cette incertitude me rend curieuse. Et je sais que la curiosité est un village défaut car en me liant à toi, j'en ai fait les frais avec Kessy. Cette fille, cette blonde. Ces conversations que j'ai entendu par hasard lorsque j'arrivais au mauvais moment. Quand je t'ai surpris en train de te disputer avec elle. Quand je t'ai surpris avec elle dans ta chambre. Mais qui es-tu Evan ? Qu'est-ce qui te lie à cette fille au point de me demander un deal avec toi. Je devrais partir. Te lâcher. Car je ne sais rien de toi. Car je ne connais pas l'enjeu de ce deal. J'ai l'intuition que ce n'est pas pour rendre jalouse Kessy. Vous semblez ne pas vous aimez. Pas du tout même. Alors je devrais partir, là maintenant, et te laisser avec tes problèmes. Mais je crois que cette idée m'angoisse. Je n'ai pas envie de partir, de te quitter. Je crois que mon cœur s'est trop attaché à toi. En peu de temps.
Je regarde dans l'eau, ça fait plusieurs secondes depuis son saut que je ne l'ai pas vu remonter à la surface. Je commence à avoir peur. Il s'est noyé. Je me lève brusquement, essayant de le voir à ma petite hauteur. Mais rien. La mer est calme. Il a disparu. Des perles salées commencent à apparaître dans le creux de mes yeux. Je panique. Je regarde aux alentours. La plage est déserte, tout comme la mer. Je suis seule. Et je ne sais pas où est Evan. Je ne sais pas où il est. Il a sauté et... il n'est pas là. Il a sauté. Il a sauté. Puis c'est tout. Il n'est pas remonté. C'est peut-être moi qui me fais une frayeur. Peut-être que je n'ai rien remarqué, qu'il va bien. Je ne veux pas croire qu'il se soit noyé. Je crie ton nom. Mais aucun son ne me répond. Une énorme boule se loge au creux de mon ventre, me pressant l'estomac.
Je n'ai pas le choix. Je dois aller dans l'eau. Mais je n'ai jamais nagé sans Evan à mes côtés. Tant pis, j'y vais.
Je cours dans l'eau jusqu'à m'enfoncer, que la mer arrive à ma gorge. Je prends une grande inspiration, ferme les yeux, puis m'enfonce dans l'eau bleu.
J'ouvre les yeux. Je vois flou. Le sel de l'eau, me brûle les rétines. Je finis par retrouver la vue. Je bouge les bras, les jambes, je nage dans la profondeur de l'eau en essayant de le retrouver. Mais c'est comme si je suis dans un vide immense, perdu dans l'eau. Pourtant, je parie que si je remonte, je verrai la plage. Tout est flou. Je nage comme je peux, l'espoir me quittant petit à petit jusqu'à m'étrangler à cause de la panique. Je regarde partout, tourne en rond jusqu'à m'en donner le tournis. Aucune trace de lui. Quand soudain, je sens quelque chose venant d'en dessous de moi me tirer par le bras pour m'enfoncer dans l'eau. Je n'ai pas le temps de voir ce que c'est que des lèvres se posent immédiatement sur moi. J'ouvre les yeux après avoir senti... une main se poser dans le creux de mon dos. Evan ?
Alors que je m'écarte de lui, sa main se pose sur ma nuque et nous rapproche une nouvelle fois. Il approfondie le baiser, me faisant ouvrir la bouche. On s'embrasse, jusqu'à perdre notre oxygène. On remonte à la surface, essoufflés, la bouche entrouverte, nos regards posés l'un sur l'autre. La seule chose que l'on entend c'est le vent, la mer et nos respirations qui s'entremêlent.
— Pourquoi ? Je lui demande essoufflée.
— J'en avais envie.
— Ne joue pas avec mon cœur, Evan, je rigole nerveusement la tête baissée.
— Je ne veux pas jouer avec toi, avoue-t-il subitement.
Mon rythme cardiaque s'affole. Tout devient brusquement sourd, seulement cette phrase qui se répète en boucle dans mon cœur, pénètre mon âme. Ses yeux qui me dévorent du regard, un regard que je n'avais jamais eu sur moi avant. Jamais. Un regard qu'on obtient seulement quand on éprouve bien plus que de l'attachement pour quelqu'un. Quelque chose de sincère que l'on gagne seulement dans les contes de fée.
— Embrasse-moi, j'ordonne d'un coup après un long silence effroyable pour mon organe vital.
— Quoi ? Lâche-t-il surpris.
— C'est le deal, non ? Je commence à dire. Je te rends un service, tu me rends un service. Jusqu'à maintenant je ne savais pas ce que je pouvais te demander, j'ai dit oui à ta proposition sans réfléchir comme une imbécile et je crois que... que je suis trop attachée à toi pour te lâcher... Alors, embrasse-moi.
— Tu sais quoi ? Dit-il en nageant vers moi jusqu'à qu'on soit plus qu'à quelque millimètre de l'autre. Pas besoin de deal pour ça.
Il pose ses lèvres immédiatement sur les miennes, comme si sa vie en dépendait. Mon cœur, qui c'était arrêté, se remet à battre de plus belle grâce à cet échange. Il pose sa main sur ma nuque, me rapproche de lui tout en m'embrassant. J'entrouvre mes lèvres, laissant sa langue rejoindre la mienne pour une danse endiablée. C'était comme si cette union, était une évidence. Je place mes bras autour de son cou, me collant à lui. Il prend mes cuisses et me soulève, je me retrouve à sa hauteur. Mes jambes autour de ses hanches. Je caresse ses cheveux d'une main tout en maintenant le baiser. Un sentiment agréable me traverse. Je crois que c'était évident, dès que j'ai posé mon regard sur lui, il m'a plu. J'étais en craque sur lui dès le départ...
Sa main se pose soudainement sur mes fesses. Je m'écarte aussitôt, son regard insistant sur mes lèvres.
— Désolée, je chuchote en posant ma tête sur son front.
Je me mords la lèvre.
— Je ne suis pas... prête... J'avoue après avoir hésité à lâcher cette phrase.
— Je peux attendre, lance-t-il. Pour toi je suis prêt à me retenir...
— Je lève le regard vers ses yeux, croisant les siens. Des paillettes dans ses beaux yeux marron, aussi profond que l'océan et aussi brillants que les étoiles qui commencent à planer au-dessus de nos têtes.
Je crois que tu me fais de l'effet, chaton, commence-t-il. Pas dans le sens sexuel. Tu fais effet sur mon cœur.
Mon cœur se met à hurler, prêt à bondir de ma poitrine. Soudain des larmes commencent à dévaler mes joues, inquiétant l'homme qui m'a embrassée avec passion. Il essuie mes larmes et me dit :
— Hey, ça ne va pas ? Qu'est-ce qu'il y a ?
— J'ai eu peur quand je te voyais plus, je crois que c'est la pression qui redescend, j'avoue en fondant en larmes.
— Ça va aller, je suis là, me rassure-t-il en caressant mes cheveux.
— Ne me quitte plus jamais s'il te plaît, je suis trop attachée à toi pour te voir partir..., je le supplie en logeant ma tête dans son cou.
— Je ne compte pas partir, lâche-t-il en m'embrassant le cou.
Mon cœur se calme, mes pensées aussi. Laissant place à un soulagement. Je me sens si bien dans ses bras... Je ne veux pas qu'il parte. Parce que je l'aime.
Les battements de cœur sont imprévisibles, on ne sait pas quand est-ce qu'il va sonner et quand est-ce qu'il va chanter pour une personne.
Pour ma part, je ne sais pas trop à quel moment mon cœur s'est rendu compte qu'il aimait le tien. Mais mon amour naissant est comme une évidence. Dès l'instant où ma peur de te perdre est apparue... Je crois que je t'aime plus qu'hier.
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