Chapitre XIII♡

5 ans en arrière...

Des gens de mon âge. Plus grands, avançant en groupe. Tandis que moi, je suis seule. Dans un environnement que je ne connais pas, envahie de stress, dans une ville que je ne connais pas. Il n'y a qu'une personne que je connaisse ici, qui est près de moi, devant le portail. C'est ma mère, que je connais mais dont je ne ressens plus la présence. C'est comme si le fait qu'elle soit là, ne changeait rien car je me sens toujours aussi seule.

— Tu y vas ma puce ? Dit-elle en m'adressant un regarde, il faut que j'aille au boulot.

Je hoche de la tête.

Je l'ai laissé m'embrasser la joue, comme n'importe quelle mère ferait à son enfant, puis je m'en vais sans un mot de ma part à lui prononcer.
Je ne me remets pas de mon déménagement, mais ça été tout de même un soulagement quand maman me l'a annoncée. Car je hais, cette ville où j'ai passé mon enfance. Cette ville m'a arrachée mon père. C'est simple comme description. Simple, efficace.

— Hey ! T'es nouvelle ? Me demande quelqu'un en arrivant à ma table.

— Ouais, pourquoi ? Je demande.

— Je m'appelle Anaïs, Se présente-t-elle en me tendant la main.

— Et alors ?

Je ne lui serre pas la main, je ne lui ai pas souris non plus. J'ai simplement répondu par un froid glacial car je ne suis pas particulièrement d'humeur à sociabiliser. Elle esquisse une grimace en me regardant de haut avant de rire.

— Bah t'es nouvelle, commence-t-elle, tu ne vas pas rester seule non plus ?

— Et pourquoi pas ?

Elle me regarde surprise.

— Je le suis toujours, pourquoi ça changerait ?

— Il y a une première fois à tous, tu peux rester avec moi et mes potes si tu veux ! Me propose-t-elle en pointant du doigt ces potes qui sont à quelques mètres de nous.

— J'y penserai, j'affirme.

— Super ! S'exclame-t-elle. Bon, je te laisse à plus ! Dit-elle en partant vers ces potes.

— Je prends le temps de les regarder d'ailleurs. Ils ne m'inspirent pas tellement confiance, mais pourquoi pas. Peut-être que je ne serai plus seule, que ces gens sont la clé d'un possible avenir heureux ! Je ne devrais pas trop espérer. Mais c'est plus fort que moi. En réalité, sa proposition m'a fait l'effet d'un sentiment d'espoir.
J'ai pensé à toutes les éventualités, les avantages que ça aurait d'avoir des gens pour amis. Je pourrais parler de mes passions, de ce que j'aime, faire des sorties. Ce serait incroyable !

— Hey, me chuchote la voisine de devant.

— Oui ?

— Tu vas traîner avec eux ? Demande-t-elle.

— Je pense.

— Tu ne devrais pas, affirme-t-elle.

— Pourquoi ?

— Je les connais depuis le collège, ce n'est pas des gens bien. Tu devrais te méfier.

— Peut-être que tu te trompes sur eux, tu ne les connais peut-être pas vraiment.

— Oh que si je les connais et à toi de voir si tu me crois ou non, dit-elle avant de se retourner.

Je n'ai pas envie d'y croire.

On est venue me voir. Me voir moi. Pour être leur amie ! C'est qu'ils veulent vraiment de moi, que je les intéresse. Je ne peux pas croire une inconnue qui dit les connaître.

Ils m'ont l'air gentils...

L'heure de manger. Toute la cantine est bondée, trop de monde. C'est étouffant. Comment des gens peuvent manger ici, on étouffe, on s'écrase les uns sur les autres, on ne s'entend plus. C'est invivable.
— Hey ! La nouvelle ! M'interpelle une voix familière.

Je regarde et vois la fille qui est venue me parler tout à l'heure. Elle est assise à une table avec ses amis et me fait signe, il reste une place. Et elle m'invite, moi ? À manger avec eux ?

— Salut, je dis gênée.
— Sois pas timide, vient manger avec nous ! S'exclame-t-elle. Eliot ! Laisse-lui un peu de place.
— Ouais..., soupire-t-il.
— Bon, bah je te présente Jackson, moi c'est Anaïs comme tu le sais et elle s'est Ambre...
— Bah, vous ne m'avez pas laissé de place ? Soupire quelqu'un derrière moi.
— Et lui c'est Maël, reprend Anaïs en présentant le gars derrière moi.
— C'est qui elle ? Demande ce dernier.
— Une nouvelle, elle s'appelle... c'est quoi ton prénom déjà ?
— Eileen.
— Voilà c'est ça, Eileen ! Je l'ai invité à notre table déso Mama, pouffe-t-elle.
— M'appelle pas comme ça ! S'énerve-t-il, tant pis je vais manger avec les meufs là-bas Salut bande de kassos !
— Quel charo celui-là, soupire Jackson.
— Tu te mets à parler toi ? Rigole Anaïs.
— T'as quoi à rigoler ? En dirait un singe, Lâche-t-il.
— T'es pas gentil, boude-t-elle, méchant !
— Tu vas t'y faire t'en fais pas, me dit Ambre en me souriant. C'est toujours comme ça ici.
— Ah... je vois... Dis-je légèrement gêné.

J'ai traîné avec eux après ça. Je n'avais pas envie d'être seule. Et pour une fois, on voulait bien de moi ici. Je parlais rarement avec eux, je n'osais pas. Au fond de moi, je savais qu'ils étaient intimidants mais je faisais mine de rien paraître car c'était... mes amis ?
Ils taquinaient souvent les autres collégiens, pour eux c'était normal. Et moi, j'avalais ces scènes en me mentant à moi-même comme quoi leurs gestes seraient justifiés... qu'ils avaient le droit de frapper, humilier d'autres élèves.
J'ai revu quelques fois cette fille qui m'avait avertie en début d'année. Je ne me souvenais pas de son nom, seulement de son visage. Un visage angélique, bienveillant comme une peluche. Elle avait un style particulier, le style lolita. C'est peut-être pour ça que je me suis sentie à l'aise avec elle avec son aura bienveillante. Contrairement avec les amis avec qui je traînais depuis la rentrée. Ce Maël m'intriguait, il était beau malgré l'un de ses plus gros défauts. Son côté narcissique. Il me taquinait souvent et me lâchait des regards dans les couloirs, certaines filles me regardaient d'un mauvais œil mais Anaïs était là pour me défendre. D'ailleurs, je dirais que c'est la folle du groupe. Elle est toujours là à rire ouvertement et en permanence.

J'entrais dans la classe à ce moment-là. C'est là que j'ai senti la main de quelqu'un me prendre par le poignet. Ça me faisait mal jusqu'à ce que je me retourne et voit qui c'est. C'était Maël. Mon cœur a bondi dans ma poitrine. C'était plus fort que moi, je crois.

—Viens, je dois te parler, me lâche-t-il avec son regard sérieux.

Je l'ai suivi. Sans broncher. J'aurais dû refuser. Si j'avais su l'humiliation qui m'attendait, jamais je ne serais venue. Je serais parti en courant.
On s'est arrêtés dans un couloir isolé dont personne avait accès. Sauf lui étrangement.

— J'ai un truc à te dire, commence-t-il.

— Je t'écoute.

— Depuis pas longtemps je me suis rendu compte d'un truc c'est que depuis le début de l'année, je suis amoureux de toi.

À cet instant, mon cœur a explosé. Je n'aurais pas dû car aussitôt, je me suis prise une douche froide. Premier degré, de l'eau venait couler sur moi. Mouillée de la tête aux pieds, l'eau gelée qui me fait frissonner, la surprise me bloque immédiatement. J'étais perdue, je ne comprenais pas ce qu'il se passait jusqu'à ce que j'entende des rires et que des flashs m'aveuglent. Je levais les yeux. Maël était carrément en train de se foutre de moi. C'est là que j'ai compris. Ils ont fait semblant avec moi dès le début.

— C'est dans la boîte ! S'exclame Anaïs.

— Tu croyais vraiment que je t'aimais ? Pouffe Maël.

— Trop conne elle, rigole Ambre.

— Nan mais franchement ! Les gars vous auriez dû me donner une meuf plus bonne que ça ! Râle Maël.

— Comment ça ? Bégayais-je.

— Qu'elle est conne, souffle Jackson.

— T'as pas compris ? Se moque Maël en s'approchant de moi, t'étais qu'un pari ! On rigolait avec toi, t'es notre pantin maintenant !

Après ce jour, j'ai été humiliée, frappée, moquée, je faisais leurs devoirs tandis que dans mon dos ils se foutaient de ma gueule. Plusieurs fois Maël ma touchée, Anaïs c'est foutu de moi en me filmant puis en invitant les autres lycéens à s'y mettre, Ambre me frappait avec eux en se moquant de moi.
Avec les vidéos, ils m'ont menacée de ne rien dire sinon ils les publieraient.
Je n'ai rien dit. Je suis restée silencieuse, vide.
J'ignorais de plus en plus ma mère qui semblait découragée, elle pensait que c'était par rapport à mon père que j'étais comme ça. Car il est mort. Dans un accident de voiture.
Plusieurs fois, cette fille du début d'année, a essayé de me parler mais je n'y arrivais pas, je l'ai ignorée. Je n'aurais pas dû, et je l'ai regretté juste après...

J'arrive à l'école, après avoir pris le bus. J'ai la boule au ventre qui me pèse. La gorge qui se serre aussi. Une chose a changé. Il y a des pompiers et des flics stationnés devant le collège. J'approche, en espérant que ce soit Anaïs ou Maël qui ait eu un accident. J'aurais été comblée, libérée. Cependant, la réalité était toute autre. Ce que je voyais sous mes yeux, me bloque immédiatement, m'effraie.
Le corps gelé, dépourvu de vie de cette fille en robe lolita. Le corps ensanglanté, le cou abîmé. Les yeux ouverts, vide.
Un cadavre sous mes yeux entouré de pompiers.
Aucun son ne veut sortir de mes lèvres. Seulement des larmes silencieuses qui se mettent à couler et une colère qui fulmine en moi comme un volcan prêt à exploser.
Dans la classe, les policiers sont venus. Ils voulaient nous interroger à propos de la défunte, Line, c'était son prénom. Line. Ce prénom reste figé dans ma tête comme un tatouage. On ne s'en sépare pas. On ne peut pas l'enlever. La mort de quelqu'un nous affecte à vie.
Les flics viennent nous interroger un à un. J'ai la tête baissée, trop intimidée pour la lever et puis il y a quelque chose qui attire mon regard. Le mouvement des pieds d'Anaïs, Jackson et Ambre qui tape rapidement le sol. Maël reste de marbre comme si ce genre de situation était une habitude. Ils savent quelque chose.

C'est eux, qui l'ont assassiné...

Je n'ai pas osé élever la voix face à eux malgré la haine et la colère qui bouillonnaient en moi alors j'ai continué à me laisser faire. Me laisser me faire frapper et humilié. À chaque blessure ou bleu, je faisais en sorte de les masquer avec du fond de teint. Et ça marchait. Car ma mère n'a rien remarqué.
J'étais à la cantine, assise avec eux malgré moi. Quand d'un coup, Jackson se lève pour monter sur la table.

— Oyé tout le monde ! S'exclame-t-il, je tiens à féliciter Eileen !

Je ne regarde pas, tremblante peur, je sens que je vais avoir le droit à une énième humiliation.

— Ça fait déjà quatre mois qu'elle est parmi nous, Reprit-il, alors pour fêter le quatrième mois ! Bataille de nourriture !!! Tous sur Eileen ! Crit-il.

Son plateau s'écrase sur moi, la nourriture dégoulinant sur moi. Soudain des grincements de chaises me percutent mentalement. Je lève le regard. Tous les gens ici sont comme moi, ils ont peur et pourtant c'est sur moi qu'ils vont jeter leur nourriture.
Je me lève aussitôt pour partir en courant de la cantine, percutant quelques tables au passage.

— C'est parti ! Hurle Anaïs en rigolant.

Tous les élèves sortent en trombe de la cantine, me poursuivant avec leur plateau de nourriture, me les balançant à la figure. Je dérape mais me relève aussitôt pour continuer à courir. J'essaie de les semer mais je n'y arrive pas. Ils me lancent des projectiles, certains plats sont chauds, me brûlant la peau. De la nourriture arrive à mes yeux, je vois flou. Je continue de courir mais j'ai rapidement un point de côté, je décide de me faufiler dans une salle de classe en vitesse et m'accroupi en bas de la porte. Mon cœur tambourine mais pas dans le sens le plus agréable. J'ai mal au ventre, je suis paniquée. C'est inhumain. J'ai fait quoi pour mériter ça ? Je m'effondre en larmes. C'est plus fort que moi, je craque. J'entends les pas de course des autres, je resserre mes jambes sur mes poitrines. Ils se sont éloignés, je ne les entends plus. Soudain j'entends la poignée de la deuxième porte s'ouvrir, mon cœur cesse de battre le temps de quelques secondes.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

C'est un professeur. Je me sens immédiatement soulagé.
Je suis assise devant le bureau de la vie scolaire, accompagné de la prof qui m'a trouvée. J'ai tout dit. Tout balancé. Tous ce que j'ai vécu en seulement quatre mois. Seulement, l'homme en face de moi semble sceptique.

— Alors vous dites que vous êtes victime de harcèlement ?

— Oui, je bégaie.

— Et que ce sont Anaïs, Jackson, Ambre et Maël qui sont vos... bourreaux ?

— Oui c'est ça...

— Vous savez que ces accusations sont très graves ? Souffle-t-il.

Comment ça ?... Je suis perdue... ll ne comprend pas ce que je dis ?

— Réfléchissez bien avant d'accuser vos camarades Mademoiselle Eileen, d'autant plus que vous êtes nouvelle ici et c'est normal de ce faire taquiner par d'autres élèves. C'est comme ça que l'on sociabilise, en rigolant avec autrui !

Il... ne me croit pas.

— Vous ne me croyez pas ? Je bredouille.

— C'est une question compliquée, vous n'avez pas de preuve concrète sur ce que vous avancez. Vous avez seulement la parole et ça, ça ne vaut rien. En plus, vos camarades que vous osez accuser viennent de grandes familles qui aident le collège à prospérer donc je doute que ces enfants soient aussi méchants que vous le dites, au vu la bonté qu'ont leurs parents de nous aider, rigole-t-il.
— Mais...
— Pas de mais, m'interrompt-il, vous irez en heure de colle pour réfléchir à vos accusations sans fondement !

J'ai envie de craquer. Personne ne me croit, personne ne me voit, personne ne reconnaît ma douleur comme légitime car pour eux ce n'est rien. J'ai envie de mourir. Mais si je meurs, ils gagneraient... Je ne peux pas me faire ça...

C'est injuste.

J'ai passé une heure à réfléchir. À me demander si cet enfer allait continuer. Ils avaient tué quelqu'un, j'en étais persuadée. Les gestes, leurs manières. Tout y est. Mais, ils ne vont pas me lâcher d'une semelle. Ça ne fait que quatre mois que je subie et pourtant, j'ai l'impression que ça fait plus longtemps que ça.
Ça me pourrissait de l'intérieur et je ne pouvais rien y faire car ce qui m'attendait était sûrement la mort.

— Mademoiselle, vous êtes libres ça a sonné, dit le surveillant.

À peine sortie, que mon téléphone se met à vibrer. Mes mains tremblent, je n'ose pas regarder. Je regarde autour de moi, personne ne voit à quel point je suis paniquée de l'intérieur. Personne ne remarque que mon cœur déraille à cause de cette peur qui m'envahit. La peur du futur, de ce qui pourrait m'arriver. Rien que de lire ce message me donne envie de mourir. Je suis obligée de rester muette, silencieuse. Sinon il m'arrivera quoi ? La mort sûrement. C'est sûr...

Je me suis posée dans un coin isolé, la jambe tremblante, le pied qui tambourine sur le sol. C'est Mike. Il me demande de venir à la piscine. Mais pourquoi ? Voyant que je ne réponds pas, il envoie un deuxième message.

— Bouge ton cul ou les photos fuiteront.

Pas le choix. J'y vais. Comme une imbécile.
Je change un truc avant sur mon téléphone, le numéro d'urgence à contacter si jamais j'ai un problème.
En entrant à la piscine, je suis accueillie par eux. Le visage souriant. Leur sourire me provoque des cauchemars chaque nuit, une tête de clown à en effrayer les enfants. Chaque nuit, je ne dors plus à cause de leurs visages qui me hantent.

— T'en a mis du temps, soupire Mina.

— C'est clair, nous fait plus attendre la prochaine fois, souffle Maël en me léchant le cou.

Ça me dégoûte.

— Oh elle pleure, intervient Anaïs avec son rire hypocrite.

— T'aime pas ? Demande Maël.

— Je crois que t'es naze mec, se moque Jackson.

— Oh ta gueule ! Rage Maël. Toi, Dit-il en se tournant vers moi, je vais vraiment finir par te baiser si tu ne te laisses pas faire.

— Oh là ! Calme-toi ! Intervient Ambre.
— Ça commençais à devenir amusant, pouffe soudainement Anaïs, déçue de l'intervention d'Ambre.
— Ouais trop, mais on ne l'a pas fait venir ici pour ça, répond Ambre. Maël pousse-toi !

Ambre Flemming s'approche de moi, le sourire aux lèvres, un regard assassin. Elle s'approche de mon oreille et...

— Alors comme ça...t'es allée voir la visco ? Me chuchote-t-elle.

— Pas du tout, je bégaie.

— Menteuse ! Oh voyons ne pleure pas... on est amie pas vrai ?

— Oui... Je bredouille sans réfléchir.

— Alors pourquoi as-tu accusé tes propres amis ?

— Je...

— Allez parle ! Interrompt Jackson en hurlant. Casse les couilles là !

— V....vous avez tué Line..., je lâche.

— T'as dit quoi la ? Commence à s'énerver Maël.
— Vous l'avez tuée, ça ne se voit rien qu'à vos têtes et vos gestes...

— Ouais on l'a tué, avoue Jackson sans pression. Et alors ? Elle nous faisait chiez à nous demander d'arrêter de te soûler alors on l'a tué.

— Vous allez me tuer vous aussi ?

— Sûrement, affirme Anaïs.

— Une petite noyade ? Propose Ambre.

— Ouais carrément ! S'exclame Jackson.

— Maël ? Tu m'aides pour l'emmener sur la planche ? Demande Jackson.

Les deux garçons me prennent le bras, j'essaie de me débattre mais ils me frappent le ventre ce qui me stoppe net. Je suis sûre une planche à plusieurs mètres de l'eau. Ils vont me jeter de là ?

— Arrêtez ! Je supplie en hurlant.

— Qu'est-ce qu'elle peut gueuler celle-là, soupire Anaïs.

— Lâchez-moi ! J4hurle.

— La ferme ! Crit Maël en me giflant.

— Ambre ! Crit Anaïs le sourire aux lèvres, à toi l'honneur !

Celle-ci s'avance devant moi, je recule mais je sens la limite de la planche... je suis coincée. Les autres rigolent tandis que les mains d'Ambre me poussent, me faisant tomber en arrière. Dans le vide. Jusqu'à m'enfoncer dans l'eau de la piscine.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

.

— Hey ! T'es réveillée ? S'exclame quelqu'un en me secouant.

— J'ouvre les yeux difficilement, aveuglée par la lumière.

— Je suis où ?

— À l'hôpital, on m'a appelée.

— Joy ? Je m'exclame avant de m'étouffer.

— Oula ! Doucement ! Dit-elle en tapant mon dos.

— T'es venue ?

— Bien sûr, t'es ma meilleure amie pourquoi je ne viendrais pas ? Tu m'as fait peur tu sais !

— J'ai eu tellement peur ! Je fonds en larme sous ses yeux.

— Ça va aller je suis là maintenant, me rassure-t-elle en me caressant le dos, tu vas devoir porter plainte et en parler à ta mère...

— Non, je bafouille. Je n'y arriverai pas.

— Je serai avec toi, ne t'en fais pas, affirme-t-elle en me prenant dans ses bras tout en continuant ses caresses.

Trois ans de solitude suivi de quatre mois de cauchemar.
Suffisant pour dire... que j'ai été harcelée. Brisée. Traumatisée.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top