Chapitre III♡
— Cours Eileen ! Cours !!! Crie un lutin.
Merde. Il faut que je me dépêche, je dois courir. Je dois le rattraper à tout prix ! Je ne veux pas le perdre. Je refuse ! Sa perte serait trop pénible à supporter.
Merci mes amis. Merci de m'avoir libéré de Bloondie Bloom. Grâce à vous, je peux enfin le retrouver. Je le sais, cette fois, je peux le faire.
Une racine me fait trébucher. Mon visage est sale, ma robe aussi et le talon de ma chaussure est bousillée. Pas le choix. J'arrache le bas de ma robe d'un coup sec, j'enlève mes chaussures et je retourne à ma course. Mes pieds me font mal. Les épines s'enfoncent sous mes pieds, l'impression que les cailloux forment des cratères sous mon pied. Cette douleur, physique, je ne la connais que trop bien. Bloondie Bloom, quand j'étais captive elle m'a fait toute sorte d'horreur. Eau froide, avec des glaçons, des morceaux de charbons encore chauds sur ma peau, un lit sec et fin sur des milliers de cailloux, les pieds nus sur un carrelage gelé et épineux. Mais heureusement, il était là. Mon compagnon de souffrance, mon ami, mon amour, celui qui a su apaiser mes souffrances. Et j'ai su faire de même avec les siennes. Je ne peux pas l'abandonner et me reposer sur mes lauriers. Je dois le faire, je dois entrer dans la demeure de Bloondie Bloom pour le sauver.
J'entre dans la demeure. C'est calme, trop calme. Beaucoup trop calme.
— Eileen !? hurle sa voix qui hante mon esprit.
— C'est toi ? Je crie à mon tour vers lui. C'est bizarre, pourquoi je te vois flou ?
— Hein ?
Il n'a pas le temps d'exprimer plus de chose qu'une immense tornade jaillit grâce au sot de Bloondie Bloom.
— NAAAAAAAAAAAAAN !!!
— Eileen ! EILEEN !!!! Crie une voix féminine.
Je me réveille en sursaut, le cœur qui bat à mille à l'heure, des gouttes de sueur sur le corps. Et juste sous mes yeux, devant moi. Joy, inquiète.
— Merde tu m'as fait peur, tu le sais ça ? Râle-t-elle.
Ce n'était qu'un rêve ?
— Désolée, un rêve étrange.
— Un cauchemar plutôt ? Demande-t-elle.
— Oui mais un peu farfelue, J'avoue.
— Aussitôt, elle me prend dans ses bras.
— Ça va aller ma grande, Jojo est là.
— Merci, dis-je en la serrant en retour.
En arrivant dans ma classe ce matin, je sens un regard. Son regard. C'est vrai qu'il devait me chercher ce matin. Comme chaque matin. Je ne suis toujours pas habituée. J'imagine que ça a dû être gênant pour lui, de croiser ma mère à la maison pour qu'au final elle lui dise que je n'étais pas là. Pour repartir bredouille.
— Hey, pourquoi t'étais pas chez toi ? Et que s'est passé hier ? M'harcèle Evan de questions en sortant des cours.
— J'étais chez une amie et pour la deuxième question, je ne peux pas y répondre, Dis-je hésitante sur la fin.
— Bon okay, mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu ?
— Je n'ai pas ton numéro, lui dis-je
— Ah oui. C'est vrai.
Il prend mon portable qui était jusqu'ici dans ma poche arrière. J'essaie, malgré moi et ma petite taille, de le récupérer mais en vain. Il n'arrête pas de mettre ses bras en hauteur pour pas que j'atteigne mon précieux bien. Vexée, j'abandonne et boude dans mon coin.
Soudain, sa main est tendue sous mon nez avec mon téléphone. Il me le rend.
Crapule.
— Crétin, je lâche.
— J'ai enregistré mon numéro, dit-il sans prendre en compte mon insulte.
La sonnerie se mit à sonner, déjà l'heure de retourner en cours. Je commence à marcher sans attendre Evan, quand soudain sa main attrape la mienne. Puis il me dit :
— On y va ? "Chaton", dit-il en me caressant tendrement la main.
Les filles à côté sont aux anges, tandis que les garçons restent impassibles. Ses filles doivent être du genre à rêver du grand amour. Je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire d'autant plus qu'il n'est pas sincère...
En arrivant en classe, on retrouve la classe agitée comme à son habitude. C'est chiant mais au moins on ne me regarde pas, donc ça m'arrange.
La professeure, en tapant des mains, dit :
— Bien, ça suffit. Allez-vous asseoir mais avant ça changement de place et c'est moi qui décide !
— Et merde, Souffle un gars.
— Mais madame, commence l'une des filles.
— Il n'y a pas de "mais", allez-vous asseoir à votre nouvelle place.
— Ce n'est pas bon pour nous, on a encore plus de distance qu'avant, dis-je à Evan.
— Nan, au contraire c'est parfait, dit-il.
— Comment ça ? Je demande perdue.
— Tu verras.
Il m'embrasse sur le front avant de partir à sa nouvelle place. Je commence à être habituée au bout de quelques baisers à l'improviste. Heureusement que ce n'est pas sur la bouche, j'aurais fait un malaise. Adieu mon cher radiateur, me voilà désormais sur la rangée du milieu. Au moins, on m'a laissé au fond. Evan, lui, est devant. Pas de bol.
Durant le cours, je tente désespérément de ne pas m'endormir sur ma table. Mais mes paupières ne cessent de vouloir se fermer c'est horrible.
— Psst. Chuchote mon voisin.
— Oui ?
— C'est pour toi, dit-il en me tendant un bout de papier.
— —Euh...merci..., de remerciai-je perplexe.
— C'est d'Evan, annonce-t-il.
— Ah OK, merci.
Qu'est-ce qu'il m'a envoyé ? C'était ça son idée ?
[Hey Chaton~
Tu ne t'ennuies pas trop sans moi ?
Evan, L'amour de ta vie]
— C'est niais. Si niais que je ne peux m'empêcher de glousser sur place.
— Euh tu vas bien ? Me demande mon voisin.
— Ouais ouais, ça va. Tiens donne-lui ça, lui répondis-je en arrêtant de rire.
[Hey, bad boy.
Je m'ennuie affreusement mais
je ne pense pas que tu puisses y remédier.
Eileen.]
[Tu me vexes, chaton.
Après le cours on va à la cafétéria ?
Evan]
[J'imagine que je n'ai pas le choix.
Eileen]
[On a toujours le choix.
Mais je sais que tu m'aimes
Trop pour me laisser seul
Sur une table.
Evan, un homme qui t'aime]
[Bien-sûr poussin, je ne vais
pas te laisser seule.
Je t'aime trop pour ça.
Eileen]
[Magnifique surnom
Venant de ta part....
Mais s'il te plaît, ne l'utilise plus.
Ps : C'est horrible
Evan]
[Tu n'aimes pas ?
J'aime bien moi, Poussin.
Eileen]
Nous sommes interrompus par la sonnerie. Je prends mes affaires et l'attends dans le couloir. Il arrive vers moi et m'embrasse le front tout en me prenant la main.
— Le surnom est moche et niais, lâche-t-il.
— T'aimes pas ?
— Non.
— Vraiment pas ? J'insiste. Pourtant ça sonne moins cliché que Bad boy puis entre nous tu n'en ai pas un...
— Vraiment pas.
— D'accord...Poussin.
— Tu me cherches ? Lance-t-il.
— Possible, J'admets en fuyant son regard.
Il me regarde, droit dans les yeux. Je le sens pas. Un silence plane et entre temps des étudiants se sont mis à nous observer. Soudain, il rompt le silence :
— Chaton ?
— Oui ? Je demande hésitante.
— Cours.
Ayant du mal à comprendre, je ne bouge pas. Seulement, il commence à marcher vers moi à grande enjambées. Ni une, ni deux, je cours aussi loin que possible dans l'université. Il court super vite ! Et moi je ne suis pas une grande sportive. Je suis déjà essoufflée. Je crie dans les couloirs, bouscule des étudiants. Je monte des escaliers, les descends puis les remonte puis je redescends. Mais il est toujours là ! Il n'est jamais essoufflé ou quoi ? Juste pour un surnom niais et adorable je me retrouve coursée. Je me mets à courir dehors, je commence à perdre mes forces. Je suis essoufflée, ma course ralentie. Je regarde en arrière, je ne le vois pas. Je l'ai semé ? Je l'ai perdu ? J'ai réussi ? J'ai gagné ?!
Alors que j'allais m'arrêter pour crier victoire, je me retrouve soudainement allongée sur la pelouse. J'ouvre les yeux, encore un peu sous le choc.
Evan est juste au-dessus de moi, quelle brute.
— Je t'ai eu, dit-il essoufflé.
Je ne sais pas si c'est à cause de la course ou parce qu'il se trouve juste au-dessus de moi, proche de moi, que mon cœur bat à mille à l'heure.
Nous sommes tous les deux essoufflés. Plus aucuns sons, rien, tout est devenu sourd. On entend seulement notre respiration. On ne regarde rien autour de nous, même pas les quelques étudiants qui nous fixent drôlement. Nan, on se regarde seulement, fixement, on ne se lâche pas du regard. Ses yeux sont si beaux, si profonds...
Alors que je cligne des yeux, je sens un poids lourd se poser sur moi. Evan s'est allongé sur moi, sa tête dans le creux de mon cou, sa bouche près de mon oreille. Il est...sur moi !!?
Il se met à me chuchoter :
— Elle nous regarde, restons comme ça. Et je suis K.O... Bien joué...chaton.
Mes joues ont dû devenir plus rouges que lorsque j'ai couru. Je fais quoi maintenant ? Il est sur moi, je ne peux pas me lever. J'ai une force de mouche et lui pèse une tonne, je ne peux même pas me dégager pour souffler. Mon cœur se met à faire des siennes, c'est très dérangeant.
Une demi-heure plus tard, Evan commence à dire :
— Bon, on va à la cafétéria ?
— Ouais ouais..., je réponds toujours un peu étourdie.
Il me tend sa main. Je la prends et il m'aide à me relever quand d'un coup il pouffe de rire.
— T'as de l'herbe dans le dos, dit-il en rigolant.
— Ah merde ! Je m'écrie en essayant de les enlever. Et rigole pas ! Je me plains.
— Attends, je vais t'aider.
Il me retourne par mes épaules et frotte sur mes vêtements pour enlever l'herbe.
Alors qu'il avait fini, je me retourne face à lui quand soudain sa main se dirige vers mes cheveux.
— T'avais une feuille, dit-il en la jetant par terre.
Sans me laisser le temps de répondre, il attrape ma poignée et m'emmène d'un coup avec lui. Direction, la cafétéria.
L'odeur du café envahi la salle. J'aime l'odeur. Mais ce n'est pas pour autant que j'aime en boire. L'odeur, ça passe encore. Mais le goût est infect. J'ai du mal à comprendre ceux qui en boivent, c'est amer. Mais je saisis qu'on ait besoin de ça pour gagner des forces pour quelques heures. Mais bon, ça ne me dégoûte rien que d'imaginer le goût amer de ce truc. Alors le voir, lui, siroter tranquillement son petit café, avec deux sucres, ça m'écœure.
— Comment tu fais pour boire ça ? Je l'interroge écœurée en soulignant le "ça" de cette chose immonde. Exceptée l'odeur.
— T'aime pas le café ? Me demande-t-il surpris.
— Bah...non. C'est dégueulasse. Je fais une mine dégoûtée.
— Si tu le dis, répond-il en regardant sa tasse. Moi, j'aime bien.
Il se remet à boire quelques gorgées.
— Bon... Tu comptes faire quoi, pour cette fille ?
— Kessy Jones ? Me demande-t-il
— C'est son nom ? Lui demandai-je.
— Oui, tu ne savais pas ?
— Non, tu ne me l'avais pas dit.
— Ah, déso, j'ai pas fait gaffe. J'ai pensé à ce qu'on s'affiche en soirée. On a commencé fort en le faisant à la fac, ça montre à tous qu'on est ensemble.
— Pourquoi le faire en boîte changerait quelque chose ?
— Parce qu'elle y va souvent et on y allait tous les deux. C'est même là qu'on s'est abordés pour la première fois.
— Je vois. Tu veux la provoquer dans votre lieu de rencontre ?
— Ouais et te présenter si jamais elle vient à nous.
— Je n'aime pas les soirées, les sorties en boîte. Puis, elle va me détester.
— Je serai là t'inquiète, elle ne te touchera pas.
— C'est quoi le but de tout ça ? Je demande hésitante.
— Elle m'a...Elle... Puis merde je peux pas le dire ! S'énerve-t-il soudainement.
Je le sens pas. Il pourrait retourner avec elle pendant que j'ai le dos tourné. En plus cette fille ne me semble pas commode. Je l'ai déjà vu cette Kessy.
— Ce soir. Ça te va ? Demande-t-il.
— Pour ?
— Aller en boîte. Je viendrais te prendre.
— Hmm OK. Je réponds peu rassurée.
Alerte urgence Jojo. Je n'ai pas de tenue de soirée. J'ai aucune robe, rien. Ma mère non plus. D'autant plus que je n'ai pas envie de trop dévoiler mes formes. Je ne fais pas confiance aux boîtes de nuit pour ça.
— Allô ? Joy ?
— Eileen ?
— J'ai une urgence.
— Quelle urgence ?
— Il m'a demandé de l'accompagner à une soirée en boîte mais je n'ai pas de fringues !
— Du calme ! Jojo à tout ! Viens chez moi avant d'aller là-bas et j'te relooke comme une diva ! Annonce-t-elle fièrement.
Quelques heures avant la soirée, j'ai évidemment prévenu Evan que je ne suis pas chez moi. Heureusement, j'ai son numéro cette fois-ci. Ça fait déjà cinq minutes que j'attends sur le lit de ma pote. Pendant ce temps, elle cherche plusieurs tenues dans son dressing. Elle a l'habitude d'aller en soirée depuis le lycée. Mais je n'ai jamais voulu y aller et elle n'a jamais réussi à me faire céder. Du coup, c'est le moment qu'elle a longtemps attendu, avec tant d'impatience. M'habiller avec des robes qui dévoilent presque mes fesses et me maquiller. Autrement dit, me torturer avec toutes sorte d'instruments aux noms bizarres.
— Voilà ! J'ai trouvé !!! Crit-elle en arrivant avec les bras encombrés.
— Ne me dit pas que je vais devoir essayer tout ça ?!
— Si si ! Sourit-elle excitée.
— C'est cruel !
— Mais non... Tu vas voir tu vas kiffer !
C'est parti pour les essayages. Au bout de trois robes, je transpire déjà. On ne dirait pas mais, c'est du sport de s'habiller, se déshabiller puis se rhabiller. Je suis passée par toutes les couleurs : rose, vert, bleu clair et foncé, marron, orange, jaune, rouge ! Il y a même des robes à paillettes ! Si j'avais voulu être un lampadaire comme Edward Cullen je me serais fait mordre le cou... Mais bon, j'ai une préférence pour Jacob.
— Hihihi c'est celle-là ! Dit-elle surexcitée. Tu es magnifique !!!
Respire. Je m'approche du miroir. Je sens déjà le tissu qui me colle à la peau, la robe qui s'arrête mi-cuisse, et la traîné qui me suis derrière. Les yeux fermés, je les ouvre. Je n'aime pas voir mon reflet, ça me déstabilise, me rabaisse, me met mal à l'aise. Mais là, je suis magnifique. Pour une fois, je ne me moque pas de moi-même. Pour une fois, je ne me trouve pas si moche que ça. Pour une fois, mes cuisses sont bien. Pour une fois, mes gros bras ne me complexent pas trop.
— Alors ? Tu te trouves comment ? Me demande Joy impatiente.
— Belle, Dis-je après une courte hésitation.
— Tiens, ça sonne, je vais aller voir, dit-elle, Ps : t'es magnifique, Reprend Joy avant de partir à l'entrée.
Je ne prête même pas attention à ce qui m'entoure. Je me regarde, comme si c'est la première fois que je me voyais. Comme un petit enfant. Devant moi, il s'agit d'une autre personne. Complètement différente. Pas de style classique ou de hauts imprimés.
— EILEEN !!! Crie Joy.
— J'ARRIVE !
Ce n'est vraiment pas pratique ces chaussures. Je dévale les escaliers en m'accrochant à la rampe, la tête vers le bas. Je n'aimerais pas faire une galipette dans les escaliers au risque de me péter le dos. Mais ma cheville décide de faire de sienne et part sur le côté, je perds l'équilibre et tombe. J'essaie de m'accrocher à la rampe mais même mes mains ont choisi de lâcher prise. J'ai peur, ça va faire mal. J'aurais dû demander à Jojo des chaussures sans talons. Quand je vois le sol qui s'approche de plus en plus, je ferme les yeux. C'est étrange, ça ne fait pas si mal que ça. C'est même, doux. Je pensais que le sol serait froid. Je décide d'ouvrir les yeux et je découvre Evan. Je suis avachie sur lui. Cette fois les place s'inverse. Pourquoi il a fallu que ça arrive.
— C'est quand tu veux pour te relever, Lâche-t-il avec un sourire.
— Merde, euh désolée, dis-je en me relevant, terriblement gênée.
— Première fois avec des talons ? Demande-t-il.
— Ouais... Désolée de t'avoir écrabouillé avec mon poids.
— T'inquiètes, ce n'est rien.
— Je pensais que tu viendrais plus tard.
— Il est déjà vingt-deux heures.
— Ah oui ? Le temps est passé vite... Bon j'y vais Joy à plus ! Dis-je à mon amie.
En sortant, j'ai cru entendre la voix d'Evan dire :
— Ça te va bien.
Je rougie alors que je ne suis même pas sûre de l'avoir entendu. Ça me semble trop irréel. C'est vrai quoi, pourquoi il dirait ça ?
On entend la musique d'ici. C'est sûr c'est là que se trouve la boîte de nuit. En descendant de la voiture je rejoins Evan.
Celui-ci me propose son bras, que j'accepte. Puis on entre, ça pue le fennec ici. Ils sont tous en chaleur et il y a des jeux de lumière partout, ça fait mal aux yeux. Je ne comprends toujours pas les gens qui vont là-dedans.
— Hey ! Crit quelqu'un dans notre direction.
— Mike !!! Se réjouit Evan. Ça fait un bail, comment vas-tu ?
Et voilà qu'on est au bar maintenant. Ils se connaissent, aucun doute. Il se mettent à parler de leur vie maintenant. Ce Mike n'a pas l'air d'avoir notre âge, il doit avoir vingt-quatre ans, je pense.
— Mais dis-moi Evan, qu'est-ce que tu fais ici après des mois d'absence ? Demande Mike.
— Hm, ouais pour l'instant je n'ai pas trop envie d'en parle. Peut-être plus tard.
— Kessy c'est ça ? Je l'ai vu plusieurs fois mais sans toi, je ne te cache pas que ça m'a mis la puce à l'oreille. Annonce-t-il. Sinon c'est qui cette meuf avec toi ? Demande-t-il en me pointant du menton.
Aussitôt, le bras d'Evan est enroulé autour de ma taille. Je suis subitement collée à lui. Il fait chaud d'un coup.
— C'est ma petite amie, Eileen.
— Jolie prénom. Enchanté Eileen, moi c'est Mike ! Dit-il en me tendant sa main.
— Enchantée, Mike, Lui Répondis-je en lui serrant la main.
Soudain il me tire à lui et me dit :
— Fait gaffe. Me lance-t-il avec un regard assassin. Tu fais du mal à mon pote, je t'arrache tes beaux yeux, je te coupe la langue et je te tords le poigné...
— Oula, du calme Mike. S'interpose Evan.
— Désolé mon pote.
Je suis choqué. Il fait peur ce type. J'ai encore froid dans le dos. Je m'interroge de plus en plus sur ses fréquentations. Ma vie d'avant me manque, pourquoi ai-je dit oui déjà ?
— Hey ? Eileen ça va ? Me demande Evan.
— Oui oui... Ça va... Je crois.
— T'inquiètes Mike est carré, il ne va pas te faire de mal. Il est juste... protecteur.
— Hm hm....
Je n'arrive plus à placer un mot.
— Bon aller, on te laisse, dit-il à son ami. On va danser un peu.
— Okay, amuses-toi bien ! Dit-il tout en souriant.
Et moi alors ? Ce gars n'a pas l'air de m'aimer. Je ne suis pas venue ici pour souffrir, je veux rentrer chez moi ! Heureusement Evan l'a compris et m'a emmené loin. Mais on est en plein dans un troupeau de gens. Ça pue l'alcool et la sueur et les gens se collent à tout le monde.
soudain je me retrouve à crier, affolant Evan qui se retourne immédiatement vers moi suivi de quelque regard.
— Quoi ? Me demande Evan.
— J'ai senti un truc toucher mes fesses !
On... On m'a touché les fesses. Une main baladeuse. J'arrive plus à bouger, paralysée. Mes larmes commencent à couler. Aussitôt Evan, se met à chercher du regard l'homme qui m'a mis la main à la fesse.
Soudain, il crie :
— Hey mec ! Interpelle Evan.
— Quoi ? C'est bon, elle va pas mourir. Je lui ai juste mis la main au panier, se justifie l'homme en rigolant.
— Alors, c'est toi ? Demande Evan d'un air menaçant.
— Ouaip, un problème ? Hic ! Elle est trop bonne avec cette robe, rigole-t-il.
Voilà pourquoi je déteste les soirées. Il n'y a pratiquement que des porcs ! Je me sens sale... c'est dégueulasse, ça me dégoûte. Je veux vomir. Un ivrogne a posé la main sur moi.
Je fixe Evan. Je suis choquée. Il a une rage dans ses yeux que je n'ai jamais vu. J'en ai des frissons dans le dos. Il est énervé mais, pourquoi ? Je... C'est moi qui devrais l'être... Mais, je n'y arrive pas. Ça me dégoûte.
Ses mains se sont refermées. Je l'ai déjà vu froid mais pas en colère comme ça. Il a de la rage dans ses yeux, même ses veines ressortent. Soudain, il pose ses yeux sur moi. Ça n'a duré que quelques secondes. L'instant d'après, voilà qu'il est avachi sur l'homme en train d'enchaîner les coups de poing. Tout devient sourd, je vois flou, je ne vois plus rien c'est comme si ma vue tombait en panne. J'ai chaud, mon cœur bat à vive allure. Je n'arrive plus à respirer, j'étouffe. Au secours, j'ai besoin d'air. Evan...
C'est bizarre, je n'ai pas bougé la tête pourtant, je vois le plafond. Mon corps ? Il bascule ? Merde...Evan s'il te plaît...
— Hey, réveille-toi !!
— Hein ?
J'ouvre les yeux, c'est encore flou mais ça devient vite plus net. Me voilà nez à nez avec...
— Mike ?
— Ça va ? Demande-t-il inquiet.
— Que s'est-il passé ?
— Tu t'es évanoui.
— Quoi ? Comment ? Et je suis où ?
— T'es dans une chambre de la boîte. Les gens ont dû dégager à cause de la bagarre, c'était ouf mais je sens que je vais le payer cher par mon boss.
— Et Evan ? Il est où ?
— Au commissariat.
— Hein ? Pourquoi ? Je m'exclame en m'asseyant sur le lit.
— Hey hey, calme-toi.
— Il va bien ? Pourquoi il est là-bas ?
— Il va bien. Il a frappé le mec qui t'a touché le cul. C'était terrible, il était incontrôlable. On aura dit qu'il n'était plus lui-même, c'est les flics qui ont dû l'arrêter. Les gens ont eu peur de son comportement. Après, il y a certains rigolos qui se croyaient à un combat de catch. Je te jure il s'est jeté sur ce gars d'un coup, je suis prêt à parier que le type fait encore dans son froc à l'hosto.
— I.. Il a envoyé un gars à l'hôpital... Pourquoi ?
— Je n'en sais rien. Je ne l'ai jamais vu se battre avec tant de rage surtout pour ça. T'imagines pas le nombre de fois où des mecs ont mis la main au cul de son ex.
— Kessy ?
— Ouais et pour elle, rien, même pas de leçon de morale à ses gars. Mais avec toi, je ne sais pas, il a été pris d'une rage impossible à calmer. C'est ouf !
— Je ne comprends pas, on se connaît à peine.
— Vous n'êtes pas un couple ? Demande-t-il choqué.
— Si... mais un faux. On a fait un deal, je devais l'aider à se venger de cette fille. J'avoue finalement.
— C'est bizarre alors. T'es peut-être pas rien pour lui.
— Hein ? Nan...Je ne crois pas..., je murmure perturbée.
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