-Regarde-moi ça, ils jouent comme des merdes !

-Helen, c'est l'échauffement, le match n'a pas commencé, lui fit remarquer Thaïs.

-Oui, eh bien c'est dès l'échauffement qu'il faut jouer correctement ! elle bougonna avant de se rasseoir sur son siège à côté de son amie et colocataire.

-Ne t'énerve pas maintenant, garde tes forces pour plus tard, genre, quand le match aura commencé, elle déclara, plongeant sa main dans son pop-corn.

-Comment tu peux être si calme alors que tes meilleurs amis sont sur le point de jouer le match de leur vie !

-C'est un match entre pensionnat, Helen, pas la Ligue des Champions. Et puis, je sais qu'on est plus fort que le pensionnat de Madrid.

-Imagine si Neymar marque un but et te le dédicace ! s'exclama soudainement Helen en se mettant de nouveau debout, des étoiles dans les yeux.

-Je modifie : on est ni à la Ligue des Champions, ni dans une fanfiction Wattpad. Maintenant, reste assise. Ils ne vont pas tarder à entrer sur le terrain.

Helen soupira avant d'écouter Thaïs et de s'asseoir. Cette dernière savait très bien qu'Helen était généralement stressée lors des matchs comme ça-surtout contre le pensionnat de Madrid, qu'elle détestait presque autant de Gérard-, mais jamais à ce point. Elle savait que c'était à cause de Tomas qu'elle était aussi mal, cependant, elle était pratiquement sûre qu'elle ne lui avait toujours pas parlé de ses craintes.

Elle espérait vraiment qu'elle le ferait le plus vite possible, parce qu'elle n'aimait pas voir sa meilleure amie comme ça.

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-ET UN, ET DEUX, ET TROIS ZE-RO ! hurla Helen en quittant les gradins, un grand sourire aux lèvres.

Thaïs rigola à côté d'elle, elle aussi soulagée. Elle avait réussi à garder son calme pendant les quarante-cinq minutes avant de rejoindre Helen dans sa frénésie. Inutilement, puisque ils avaient battus le pensionnat de Madrid a plate couture-avec un doublé de Lionel et un but de Luis.

C'est donc très heureuses que les filles quittèrent les gradins. Il était à peine dix-huit heures, ce qui leur laissait une soirée plus que longue pour fêter cette victoire.

-Je vais attendre Marc ici, déclara Thaïs en s'arrêtant en bas des gradins.

-Pas de problème. Par contre, je dois y aller, j'ai rendez-vous avec Tomas dans une heure, répondit Helen.

Thaïs lui sourit.

-T'inquiète. Passe-lui le bonjour de ma part. Et essayez de passer une bonne soirée, mmh ?

-Qui sait si elle ne va pas se finir en rupture, souffla Helen avant de disparaître.

Thaïs leva les yeux au ciel avant de regarder autour d'elle : il ne restait plus grand monde, mais comme toujours, Marc mettait environ cinq ans à sortir du vestiaire.

-Je suis là ! s'exclama-t-il justement en sortant du tunnel, portant toujours sa tenue du match. On va célébrer notre victoire avec les gars, tu veux venir ?

-Pas vraiment, répondit honnêtement Thais.

-T'es sûre ? Ça sera cool, vraiment, tu ne seras pas la seule qui n'est pas de l'équipe ! supplia Marc. En plus, je ne reste pas longtemps, j'ai rendez-vous ce soir avec Dani.

-Très bien, accepta Thaïs, même si elle n'avait toujours pas envie de venir. Elle savait que sa présence faisait plaisir à son meilleur ami. Jusqu'à maintenant, elle avait toujours fuis la célébration avec le reste de l'équipe et retrouvait Marc après pour passer la soirée avec lui, mais ce n'était pas possible ce soir.

-Merci, T., il sourit. Je vais me doucher et me changer, tu m'attends ici, hein ?

-Dépêche-toi, Ter Stegen.

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-Tu veux boire quoi, Thaïs ? demanda Marc une fois qu'ils étaient tous réuni sur la terrasse de la cafétéria.

-Euh, un Ice Tea, elle releva la tête, quittant enfin ses pensées pour se concentrer sur la réalité. Rafinha et Neymar étaient debout, en train de prendre les commandes de tous les gens présents autour de la table. Vous avez besoin d'aide ? elle leur demanda.

Elle avait déjà l'impression de s'incruster totalement à la célébration étant donné qu'elle n'avait rien gagné du tout, autant qu'elle se rende utile. Elle n'était pas venue pour rien, elle était venue pour aider à apporter les boissons.

C'était minable, mais c'était mieux que rien.

-Bien sûr, Thaïs, sourit Rafinha, qui était le seul à l'avoir entendu, et elle lui sourit en retour avant de se lever pour les suivre. Neymar était occupé à noter les dernières commandes sur son téléphone, et il les rejoignit rapidement. Thaïs vient nous aider, lui lança Rafinha, et Neymar quitta son téléphone des yeux, surpris.

-Hey, il lui sourit, sourire que lui rendit Thaïs.

Ils se dirigèrent tous les trois vers les fontaines, se répartissant les tâches avant de les ramener au fur et à mesure.

-Vous faites ça souvent ? demanda Thaïs à Rafinha et Neymar. Je veux dire, le service.

-Ouais, mais on tourne, répondit Rafinha avant de se diriger vers la table.

Elle hocha la tête avant de remplir le deuxième gobelet qu'elle avait dans la main de Sprite.

-Tu vas à la laverie après ? l'interrogea Neymar.

-Ouais, elle haussa les épaules.

-Très bien, il sourit avant de s'éloigner des fontaines à son tour.

Quelques allés-retours plus tard, tout le monde était servi, et ils trinquèrent-enfin-à la victoire. L'équipe de foot du pensionnat de Madrid n'était jamais une équipe facile à battre, et Thaïs savait que quand ça arrivait, ils en parlaient pendant des semaines tellement ils étaient fiers.

Et elle aussi elle était fière.

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-Neymar, lança Lionel, et le principal intéressé quitta son téléphone des yeux.

-Ouais ? Tout va bien ? Tu as réussi à parler à la personne qui fait les montages ?

Lionel soupira avant de faire un signe de tête vers un coin de la terrasse d'où ils pourraient parler sans risquer d'être entendu. Neymar se leva et suivit son ami, qui une fois dans le coin, pris son temps pour commencer à parler.

-Alors ? demanda impatiemment Neymar.

-Je sais qui c'est, répondit Lionel avec lassitude.

-C'est vrai ?! Qui ?

-Arrête ton cinéma deux minutes, Neymar. Comment tu peux faire ça, sérieusement ? Comment tu peux me dire qu'elle te plaît, et dans son dos, faire des montages de vous qui la blesse ? Tu vois pas qu'elle est blessée par tout ça ? Elle te l'a pas dit, peut-être ?

-C'est pas moi, répondit Neymar, et Lionel secoua la tête.

-Je sais très bien que c'est toi, pas la peine d'essayer de me convaincre du contraire. T'as vraiment besoin de te remettre en question. Comment tu crois qu'elle va réagir en l'apprenant ?

-Ne lui dis pas, supplia Neymar en joignant ses deux mains. S'il-te-plaît.

-Je ne vais rien lui dire, mais elle va finir par l'apprendre d'une façon ou d'une autre, et tu ne pourras pas agir en victime en assurant que « tu n'as rien fait » et que « tu ne voulais pas la blesser ».

-Je ne veux pas la blesser, coupa Neymar.

-Et bien c'est ce que tu fais. Tous les jours un peu plus. Et de l'autre côté, elle est en train de s'attacher à toi. Alors remets-toi sérieusement en question, déclara Lionel avant de tourner les talons.

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-Thaïs.

-Mmh ? demanda celle-ci, quittant son livre des yeux pour regarder son meilleur ami.

-Et si je ne lui plais pas ?

Elle haussa un sourcil.

-Pourquoi elle aurait accepté de sortir avec toi si tu ne lui plaisais pas ?

-Peut-être qu'elle pensait que je lui plaisais mais elle va se rendre compte ce soir que non.

-Pourquoi tu réfléchis autant ? Tu lui plais autant qu'elle te plaît, Marc. Et tu devrais y aller, parce que tu vas être en retard. Où est-ce que tu dois la retrouver ?

-Dans le hall. J'y vais, il déclara avant de prendre une grande inspiration. Si ça se passe mal, tu voudras bien te marier avec moi ?

-La question ne se pose pas, file et n'oublie pas de lui demander d'être ta copine, le pressa Thaïs, le poussant presque en dehors de la chambre. Luis a les clés, où je dois rester ici pour l'attendre ?

-Il a les clés. Merci, T., passe une bonne soirée.

-Toi aussi ! elle s'exclama en prenant la direction de sa chambre. Helen était avec Tomas, la pièce était donc complètement vide-et étonnamment, plutôt rangée.

Elle entra rapidement dans la salle de bain pour prendre le panier rempli de linge qui l'attendait depuis plusieurs jours maintenant avant de prendre la direction de la laverie. Neymar était déjà, concentré à lire le dos du paquet de lessive.

-Bouh, elle lança avec son volume de voix normale, ce qui fit sursauter Neymar comme si elle avait hurlé. Elle éclata de rire.

-Heureusement que ce truc était fermé, j'en aurais mis partout ! il se plaignit, et elle leva les yeux au ciel.

-Tu aurais ramassé ton bazar et sans mon aide.

Il s'apprêta à répliquer avant de hausser les épaules, laissant tomber.

-Lionel n'a pas réussi à tirer les vers du nez de l'envoyeur des montages. Mais il a promis d'essayer tous les jours jusqu'à mettre enfin un nom sur ce @. Et il est plutôt convaincant quand il s'y met, alors je suis sûre que ce n'est qu'une question de jours maintenant. Ok, ça fait un moment que je répète ça, mais quand même.

-T'inquiète, elle sourit, ce qui n'empêcha pas Neymar de voir la douleur derrière son sourire.

-Thaïs, il l'appela, et elle fronça les sourcils.

-Oui ?

-Je suis désolé.

-Arrête, elle haussa les épaules, c'est pas de ta faute.

Si tu savais, il pensa. Si tu savais à quel point c'est ma faute.

-Enfin bref, on ne va pas s'apitoyer sur notre sort, ce n'est pas comme si on recevait des menaces de mort ou quoi, elle déclara. Je n'ai pas encore eu l'occasion de te le dire, mais félicitations pour la victoire.

-Merci, il lui sourit.

-Prêt ? elle lui demanda en se plaçant devant sa machine, et il fit de même avant qu'elle lance le top départ et qu'ils commencent tous les deux à remplir leur machine respective le plus rapidement possible. Voyant qu'elle était en train de perdre, Thaïs attrapa un de ses jeans et décida de le lancer sur le visage de Neymar, lui barrant complètement la vue.

-Tricheuse ! il s'exclama en enlevant le jean de devant ses yeux, mais Thaïs était déjà debout en train de verser la lessive.

-FINI ! elle s'exclama en tapant des mains, et Neymar ne put s'empêcher de sourire. Ils avaient autant l'esprit de compétition l'un que l'autre. Et peut-être que la voir aussi joyeuse d'avoir gagné valait le coup pour lui de perdre.

Et c'est là qu'il se rendit vraiment compte de la connerie qu'il faisait à jouer sur deux tableaux.

Et il savait qu'il finirait par le regretter.

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Quand la porte de la chambre que Thais partageait avec Helen s'ouvrit, la brune ne prit même pas la peine de déposer son marque-pages dans son livre, se levant d'un bon pour voir son amie. Et son visage se décomposa quand elle vit les traces de mascara sur les joues de celle-ci.

-Oh mon Dieu Helen, je suis désolée.

-Ça va, elle haussa les épaules. Je m'y attendais, de toute façon.

-Ça ne veut pas dire que c'est moins douloureux.

Helen haussa de nouveau les épaules.

-Le pire n'est même pas le fait qu'il m'ait quitté. C'est pour qui il m'a quitté.

-Qui ça ? Elle est dans le pensionnat ? Tu l'as connais ?

-C'est un jour de l'équipe de foot du pensionnat de Madrid, Thaïs.

-Quoi ?! elle s'exclama, les yeux grands ouverts. Qui ?

-Je n'en sais rien, je ne connais le nom que de trois d'entre eux, et ce n'est aucun des trois. Et je m'en fiche. Je ne comprends juste pas. Je veux dire, je me suis faite larguée, ce n'est probablement pas la dernière fois que ça m'arrive dans ma vie. Mais...pour un mec. Ça me fout une claque.

-À moi aussi, et ce n'était même pas mon copain.

Helen soupira avant de s'asseoir sur son lit.

-Tout ce que je t'ai dit la dernière fois est toujours vrai, lui rappela Thaïs en s'asseyant face à elle sur son propre lit. Je suis sûre que tu vas trouver quelqu'un de bien mieux que lui, même si pour le moment, tu penses que ce n'est pas possible. Je me sens un peu coupable, c'est moi qui t'ais convaincu de lui laisser sa chance.

-Arrête, Thaïs, c'est tout sauf ta faute. Il s'est rendu compte qu'il préférait les garçons, tu n'y es clairement pour rien. C'est un mal pour un bien, je t'assure.

-On va passer la journée de demain toutes les deux à regarder des films nuls et à manger des trucs pas sains, ok ?! Comme ça lundi, tu seras d'attaque pour le croiser dans les couloirs, avec un sourire aux lèvres.

Helen sourit avant de hocher la tête.

Elle n'aurait pas pu rêver d'une meilleure colocataire que Thaïs.