-Raconte-nous tout, on veut tous les détails, lança Gérard en voyant Marc s'installer à sa place habituelle en philo. Même Jordi, qui profitait toujours du retard du prof pour finir sa nuit, était complètement éveillé et prêt à entendre le récit du blond.

-Il n'y a rien à raconter, répondit ce dernier en secouant la tête.

-Accouche ! s'exclama Gérard en levant les yeux au ciel.

-On est allé dîner près de la plage dans ce resto italien, et...

-Qu'est-ce que vous avez mangé ? demanda Thaïs, qui essayait de contenir son impatience depuis le début.

-Vraiment une question de fille, ça, Fernandez, commenta Jordi.

-Carrément, acquiesça Gérard.

-C'est très important ! se défendit Thaïs.

-J'ai mangé des pâtes carbo et elle des lasagnes.

-Très bien, valida Thaïs. Et ensuite ?

-On est allé marcher sur la plage.

-Et ensuite ? insista Jordi.

-Ben on a marché, et puis je l'ai raccompagné chez elle.

-Merde, vous vous êtes embrassés oui ou non ? soupira Gérard, excédé.

-Vous avez parié là-dessus, comprit Marc avec les yeux plissés. Je vous déteste.

-Ça, c'est un mensonge. Maintenant, arrête ce suspens et dis-nous tout, lui demanda Thaïs en souriant.

-On s'est embrassé.

-Putain, Marc, t'abuse ! râla Jordi tandis que Gérard et Thaïs applaudissaient.

-Donc t'avais parié que l'on n'allait pas s'embrasser.

-Vu comment vous agissez quand vous vous parlez, j'ai cru qu'il vous faudrait environ deux semaines avant que ça arrive.

-Tais-toi Alba, tu as perdu, lança Thaïs. Qui a embrassé qui ?

-Il faut être deux pour s'embrasser, T., se moqua Marc, et elle leva les yeux ciel. C'est bon, c'est bon. Je l'ai embrassé.

-Je le SAVAIS ! Quand j'ai parié sur toi, ils m'ont dit que je misais trop d'espoir sur toi, mais je savais que tu le ferais ! Je ne suis pas seulement contente parce que ces deux-là me doivent dix euros chacun, sourit Thaïs en montrant les visages dégoûtés de Gérard et Jordi, je suis contente parce que tu sors enfin avec ta crush. Tu lui as demandé de sortir avec toi, hein ?

-Je l'ai fait, sourit Marc, et Thaïs se leva pour le prendre dans ses bras.

⚽

-Hey, on peut se voir ce soir ? demanda Neymar en s'installant à côté de Thais en maths renforcé.

-Bien sûr, tout va bien ? elle s'inquiéta en voyant son air grave.

-Ouais, il assura en faisant un petit sourire. Il faut juste...qu'on parle.

-Très bien. Je viendrais à la fin de l'entraînement.

-Merci, répondit Neymar en hochant la tête.

Thaïs fronça les sourcils en le voyant aussi peu joyeux. C'était la première fois qu'elle le voyait comme ça, et elle ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi il était dans cet état. Cependant, elle ne lui posa pas la question et suivit le cours comme elle avait l'habitude de le faire.

Elle y pensa toute la journée, et elle fut soulagée en arrivant devant le stade à la fin de l'entraînement, parce qu'elle allait enfin savoir ce qui n'allait pas. À quel moment est-ce que son humeur était-elle devenue dépendante de celle de Neymar, déjà ?

-Salut extraterrestre, lança Gérard, comme je ne veux pas me faire insulter aujourd'hui et que je te dois déjà dix euros, je vais devoir te poser la question : tu viens voir Marc ou Neymar ?

-Neymar, répondit-elle le plus casuellement possible, et Gérard haussa les épaules.

-Je m'en doutais bien. Laisse-moi aller le chercher dans le vestiaire.

-Merci, elle lui répondit, mais il était déjà entré. Elle soupira et sortit son téléphone pour regarder de nouveau le montage du jour. La seule fois elle avait adressé la parole à Neymar, il avait été froid et distant, mais ce n'était clairement pas visible sur le montage.

Cette personne avait vraiment du temps à perdre. Parce qu'elle avait dû passer des heures sur ce montage.

Elle n'eut pas le temps d'y penser plus qu'une main attrapa la sienne pour la tirer sur le terrain, où personne ne pourrait les écouter parler. Elle frissonna avant de s'insulter mentalement. Vraiment, Thaïs ? On en est là ?

-Ça va ? Tu as froid ? Je peux te pass—

-Tout va bien, elle l'arrêta pour mettre fin à cette discussion qui l'avait pas lieu d'être. Qu'est-ce qui se passe, alors ? elle demanda. Tu sais, on aurait pu se retrouver à la laverie, comme ça je t'aurais encore mis ta raclée, elle sourit.

-Tu parles, tu aurais fuis avant que ton linge soit propre à cause de moi, marmonna Neymar.

-Comment ? demanda Thaïs en fronçant les sourcils, n'ayant pu comprendre que le mot « propre », ce qui ne lui donnait pas beaucoup d'indication sur le sens de sa phrase.

-Peu importe, il assura, on est bien ici aussi. Il faut que je te dise un truc.

-Je sais, c'est pour ça qu'on est là, elle haussa un sourcil, un sourire moqueur aux lèvres. C'est pas à propos des montages, hein ?

Il secoua la tête avant de soupirer.

-Est-ce que c'est la seule chose dont on peut parler toi et moi ? Ces montages ?

-Non, bien sûr que non, elle fronça les sourcils, se sentant coupable de l'énerver. On peut parler de n'importe quoi, dis-moi ce qui ne va pas ?

Neymar prit une grande inspiration avant de se rendre compte que ce n'était pas possible. Qu'il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas la briser et la perdre parce qu'il était stupide. Alors au lieu de tout lui révéler, il fit ce qu'il avait envie de faire depuis...un bon moment.

Il se pencha et embrassa Thaïs.

Et même si cette perspective aurait dû être flippante aussi, étant donné qu'il n'avait même pas essayé de savoir comment elle allait réagir, ce qui aurait pu lui être fatal, il le fit sans réfléchir et à sa grande surprise, elle l'embrassa en retour.

⚽

Quand Marc ouvrit la porte de la chambre qu'il partageait avec Luis, la première chose que fit Thaïs fut se jeter dans ses bras.

-Moi aussi je suis content de te voir, se moqua Marc avant de refermer la porte, Thaïs toujours dans bras.

-Je sais pas ce que j'ai fait, elle marmonna, sa tête contre son torse, et il haussa un sourcil.

-Comment ça, tu ne sais pas ce que tu as fait ?

-J'ai fait un truc et je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise chose, elle reprit, et Marc ne répondit rien pendant un instant, avant de lui lancer :

-Sauf si tu as couché avec un mec sans te protéger, je pense que ça peut s'arranger.

Thaïs quitta les bras de Marc pour le regarder, un air interrogateur accroché au visage.

-Et si j'ai tué quelqu'un, explique-moi comment ça peut s'arranger ?

-Je viendrais t'aider à enterrer le corps, tout ira bien, il haussa les épaules comme si c'était une conversation normal.

-Merci, Marc, elle ne put s'empêcher de sourire. Je n'ai tué personne. Et je n'ai couché avec personne, elle ajouta en voyant le visage affolé de son meilleur ami.

-Alors je ne vois pas le problème.

-Neymar m'a embrassé, elle lâcha tout à coup avant de prendre son visage entre ses mains.

-Désolée de te dire ça Thaïs, mais je ne suis pas vraiment surpris. Je suis surpris qu'il ne l'ait pas fait plus tôt, en fait.

-Quoi ? elle lâcha, retirant ses mains de son visage. Ce n'est pas ce que tu es supposé dire ! Tu es supposé me dire que tu vas aller lui casser la gueule parce qu'il a osé poser ses lèvres sur les miennes !

-Bien sûr, sourit Marc. C'est ce que j'aurais fait si tu ne l'avais pas embrassé en retour, ça.

-Oh mon Dieu, elle souffla avant de remettre son visage dans ses mains.

-Arrête d'être gênée, ça se voit que vous vous plaisez à vingt kilomètres, je suis pas surpris, Gérard et Jordi ne seront pas surpris, pers—

-Tu ne dis rien à Gérard et Jordi ! elle s'exclama. Je vais entendre parler de ça pendant des siècles, elle gémit.

-Qu'est-ce qui s'est passé après que vous vous soyez embrassés ?

Thaïs fit la moue.

-Il m'a dit qu'il voulait faire ça depuis très longtemps. J'ai dit que j'étais contente qu'il l'ait fait, elle expliqua comme un automate, essayant de ne pas trop penser à ce qu'elle racontait. Mon téléphone a sonné car évidemment, c'est le moment que mon père a choisi pour m'appeler. Il m'a dit de répondre et qu'il devait retourner au vestiaire et qu'on se verrait demain.

-Tu as répondu à ton père ?

-Bien sûr que non, elle rétorqua, soulagée qu'il n'ait fait aucune remarque sur la réplique qu'elle avait sortie dans ce moment de faiblesse.

-Je vais te faire la morale à propos de ça après, mais ne pense pas que je ne vais rien dire sur le fait que tu lui as clairement dit que tu étais contente qu'il t'ait embrassé. J'arrive pas à croire que tu sois tombée amoureuse comme ça et que tu dises des trucs aussi niais.

-Si tu savais à quel point je te hais, Ter Stegen.

-L'hôpital qui se fout de la charité. Moi, j'ai pas parié sur ton dos, au moins.

-J'ai gagné vingt euros, on ira manger au McDonald's avec toi et moi.

-Ouais. Ça c'est si tu ne préfères pas inviter Neymar, il répondit avant d'éclater de rire. Mon Dieu, ça va être tellement cool de pouvoir t'énerver à chaque fois que tu dis un truc. On regarde un film ? il proposa.

-Au moins, j'aurais la paix pendant presque deux heures, elle soupira avant de s'installer sur le lit de son meilleur ami.

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Ahahaha quel con ce Neymar