Adieu Hovertown 1-2
— Tenez bon, mademoiselle.
L'homme la soulève de terre et la porte dans ses bras. D'instinct, elle agrippe ses mains à sa tunique bleue. Son regard, perdu, divague sur la cour de ferme, puis se fixe sur un chariot garé non loin du puits. Le temps de reprendre ses esprits, Jenny réalise que les corps de ses parents ont été déplacés. Le mal de crâne reste intense et la fait grincer des dents, puis elle tousse quelques fois.
— Ils...?
— Chuuut, votre famille est dans le chariot ma pauvre, je les ai recouverts d'une couverture chacun, pour un minimum de décence. Paix à leurs âmes.
Le visage de la jeune Parson se décompose face à cette dure réalité. La probabilité que tout ceci ne soit qu'un cauchemar disparaît dans une futile seconde utopique. Le face-à-face brutal avec cette existence cruelle, prouve à nouveau que la vie peut vite basculer dans ce monde.
— Pourquoi ils ont fait ça ?
Sur le coup, sa voix rauque fige l'Afro-Américain. Vu les circonstances, il préfère ne pas répondre de but en blanc et se contente de la déposer au sol. Elle tient, mais chancelle, puis effleure de sa main gauche le point d'impact de la crosse, ce qui ravive la violente douleur et la lance par à-coups.
— Humm...
Le tableau de désolation qui se donne en spectacle à leurs yeux prend une ampleur bien amère. La chaleur qui en émane devient abominable.
— Encore aujourd'hui, je ne comprends toujours pas ce qui anime la cruauté humaine. Je ne cherche plus d'ailleurs.
Dans le même laps de temps, le zig verse de l'eau de sa gourde et en imbibe un foulard sorti d'une poche de sa veste militaire. Il lui donne le bout de tissu qu'elle met en boule, puis le pose sur sa peau. Le contact avec l'humidité lui donne l'impression fugace de la soulager. Tandis qu'elle passe sa langue sur sa bouche, elle s'interrompt net vis-à-vis du mal engendré sur sa lèvre inférieure, très sensible. Le souvenir de la gifle de son père ainsi ravivé, lui provoque un haut-le-cœur. Entre-temps, l'homme déverrouille la rehausse arrière de la carriole, celle-ci pivote sur ses charnières et tombe dans un bruit lourd, ce qui ne manque pas de la faire sursauter. Devant elle, la réalité la percute de toute son évidence, en la présence des pieds de ses parents qui dépassent en dehors des couvertures. Accablée de tristesse, elle met une main sur sa bouche tremblante, puis titube.
— Eh ! Restez avec moi.
Le quidam l'empêche de tomber, tandis que son vomi finit au sol. L'homme, presque aussi grand qu'elle, dont le front perle de sueur, s'empare du cache-col humidifié et essuie avec délicatesse la bouche de l'orpheline. Trop mal en point pour réagir, elle le laisse faire. Gêné par son geste, de circonstance, mais il doit admettre un peu déplacé, il balance le carré dans le chariot, comme pour se débarrasser d'un fardeau.
— Allez, montez. Amochée comme vous êtes, il est impératif de voir un médecin dans les plus brefs délais. Je vous emmène à Hovertown, de toute manière, c'est là que je me rends. Je me présente, Ngoma.
— Jenny... Jenny Parson. Merci de votre aide, monsieur.
— C'est normal, croyez-moi, j'aurais aimé que ce soit en d'autres circonstances. Tenez, votre chapeau.
Elle saisit le couvre-chef et l'époussette contre sa robe, tandis que son regard s'égare en direction des flammes qui crépitent et consument les bâtisses. L'instant d'après, Jenny grimpe avec difficulté dans le chariot et s'assied sur un arrêtoir qui s'étend sur l'intégralité de la longueur de droite, à côté du cadavre de son père. Les épaisses couvertures créent une sorte de havre de paix éphémère, mais appréciable. Elle remarque le tissu humide à côté d'elle et l'applique à nouveau sur sa tête.
Ngoma s'installe sur le banc et décale son long rifle, afin d'intervenir en cas de danger, puis il agrippe les rênes et siffle. L'attelage quitte ce lieu maudit, puis s'engage dans l'allée des chênes d'Amérique. À cet instant précis, Jenny ne les perçoit plus avec leur prestance habituelle, mais associe leur couleur ocre à celle du sang déversé un peu plus tôt. Les larmes coulent de plus belle le long de son visage. Elle renifle à plusieurs reprises et scrute la cour de ferme qui s'éloigne, embuée dans sa peine et son désarroi. Elle cligne des paupières, puis prend son courage à deux mains et décale la couverture sur son père. Un choc se produit lorsqu'elle découvre son visage maculé de sang et sa respiration se bloque. Elle réussit tout de même à reprendre des bribes d'air par intermittence, puis déglutit et pose avec délicatesse le tissu sur le visage de son géniteur. Ngoma lui a fermé les paupières, ce qui donne une sensation étrange de paix. Elle tente alors d'essuyer les souillures, sans toutefois parvenir à un résultat digne de ce nom, alors que la raideur cadavérique et le froid de la mort la percutent de plein fouet.
À ce moment précis, elle réalise qu'il possède toujours la lettre de son frère. Cela reste, de surcroît maintenant, un point d'accroche pour la jeune femme, dont une main fouille déjà dans une poche extérieure du veston. Elle s'immobilise un instant au toucher du papier, puis attrape à la hâte l'enveloppe. Cette dernière a déjà été ouverte, ce qui atteste d'une récente lecture par son père.
— Excusez-moi, monsieur Ngoma, l'interpelle-t-elle d'une petite voix.
— Oui ?
S'ensuit le dépliage de la feuille. Dessus, le cachet de l'armée du Fort Phil Kearny. Son rythme cardiaque s'accélère dans l'appréhension d'en connaître le contenu. La tête ronde de l'Afro-américain se tourne un peu vers elle, sans toutefois détourner son attention du chemin.
— J'ai remarqué votre chapeau et votre veste militaire. Vous avez fait la guerre ?
Il acquiesce.
— Mon père et mon frère aussi...
Jenny commence à lire.
« Cher Père, chère Mère, Jenny,
Les douleurs du passé resteront toujours présentes... »
Prise d'émoi, Jenny plaque le dos d'une main sous son nez et effectue un léger mouvement de recul. Dans son éducation croyante, ce qu'elle vient de faire est un péché. Mais que diable, une bonne nouvelle serait de bonne augure à l'heure actuelle.
— Rien d'enviable, je vous rassure. Avec les Unionistes ?
— Oui. Père n'en parlait pas souvent, il disait juste que c'était une boucherie lors du siège de Petersburg.
Ngoma se retourne de manière plus significative, sourcils levés au début, mais son front se plisse juste après.
— La bataille du Cratère* ?
Les regards s'ancrent et la chair de poule envahit le Yankee. Jenny décèle de l'humidité dans les yeux de l'ex soldat, qu'il ne manque pas d'enlever d'un geste furtif de l'avant-bras. Elle ne relève qu'à cet instant précis des traces de brûlures sur sa main droite. Ngoma maintient sa vigilance sur le chemin, puis secoue la tête et l'instant d'après, le chariot atteint l'embranchement. D'ici, Hovertown se trouve à une demi-heure de route, mais à la surprise de Jenny, l'Afro-Américain arrête l'animal, face à l'abomination qui s'affiche en face d'eux, sur la berge. Dans une faible variation directionnelle du vent, l'odeur du brûlé en provenance du chariot des Parson, imprègne les lieux.
— Ohhhh !
Interpellée par des râles de douleurs, Jenny se déplace vers l'avant et range le précieux sésame dans une poche de sa robe. L'effroi s'empare d'elle, encore une fois, comme si un seul malheur ne se suffit pas à lui-même. Elle reconnaît alors le chariot de foin renversé dans l'accotement, ainsi que les sabots d'Eden. Les yeux écarquillés, sa gorge s'obstrue, alors que quelques flammèches s'échappent toujours de-ci, de-là. Des braises encore bien nourries se mélangent aux cendres volatiles qui s'élèvent vers le ciel bleu azur. L'homme met le frein, saisit son fusil et, l'instant d'après, touche le sol.
— Restez ici, miss Jenny. Je dois achever cette pauvre bête, elle agonise.
Il marche alors vers l'avant de ce qui reste de la charrette, délaisse son Henry* et arme son revolver Remington. Entre-temps, Jenny, malgré sa tristesse, entame tout de même de le rejoindre. Il exécute un geste explicite de sa main droite, palme ouverte.
— N'allez pas plus loin, s'il vous plaît.
Pourtant, contre toute attente, elle titube jusqu'à lui, les bras ballants, puis, après une légère inspiration, présente sa main droite ouverte devant Ngoma. Une légère brise éphémère fait virevolter plusieurs mèches blondes, puis elles retombent. Impressionné par la décision de la jeune femme, il opte de respecter son choix et son courage, puis lui place le manche du Remington dans sa paume. Il maintient une force de soutien adéquat, le temps que les phalanges de Jenny serrent la crosse. Le cœur proche de l'explosion et avec les larmes qui dévalent son visage, Jenny exécute les quelques pas jusqu'à Eden. Elle se laisse choir à genoux, puis caresse avec toute l'affection possible, la tête de l'équidé. Elle tente de reprendre son souffle face à la terrible délivrance qu'elle s'apprête à exécuter. Tandis qu'elle pose le canon entre l'œil apeuré et l'oreille de l'animal, le crépitement des flammes se revigore.
— Maintenez bien le revolver des deux mains, armez le chien et attention, le recul peut surprendre.
Tandis qu'elle serre la mâchoire, sa vision se floute et son index atteint la butée. Le coup part et la fait sursauter. Son sang se fige.
— Ahhhh !
Dans la foulée, des oiseaux s'envolent depuis la forêt de résineux voisine. Son cri de détresse déchire le silence morbide et elle éclate en sanglots. Tandis qu'Ngoma récupère son arme, Jenny mesure qu'une partie d'elle, de son innocence, vient de disparaître à la seconde même où elle a appuyé sur la détente. Avec ce drame en plus, chaque instant de vie l'entraîne sans concession vers une dureté inconnue. Pour la première fois de son existence, un sentiment étrange apparaît, la vengeance. Elle revoit le visage de Jacko, sa moustache, et se souvient de son odeur de tabac froid unique. Ngoma arrive à sa hauteur et tend son bras, elle s'y agrippe et il l'aide à se relever. Le silence, accompagné des regards, amplifie la gravité du moment. Elle s'attarde sur ces brûlures et en déduit l'origine en provenance de cigarettes écrasées.
— C'est du passé, ça me rappelle tous les jours que la chance ne se cantonne pas qu'à la seule couleur de peau. J'étais esclave.
— Je... Je m'en doutais...
— Dans la panique, votre jument, je suppose, a pris le tournant trop vite, d'où l'accident.
Ils reprennent leur place initiale dans le chariot, qui repart. À l'arrière, les feuillus deviennent moins imposants et la poussière plus présente. Les secousses de la route la replacent dans le contexte laissé un peu plus tôt, puis elle poursuit sa lecture.
« ... toutefois, force est de constater qu'avec les années, la nature de l'homme blanc n'inflige que sang et désolation sur son passage. »
— Vous êtes plutôt jeune, mademoiselle, votre frère...
— Josh avait tout juste dix-huit ans lorsqu'il s'est enrôlé lors de la campagne de recrutement. Mon père ne voulait pas qu'il s'engage, mais il n'a rien voulu entendre. Il n'aurait jamais dû se retrouver à Vicksburg.
— Merde quoi ! Excusez mes propos, mais j'étais présent à ces deux batailles.
Sa tête dessine quelques va-et-vient horizontaux et sa mâchoire se serre si fort qu'elle marque un creux à la base, juste sous l'oreille.
— Ohhh !
Le chariot s'arrête à nouveau. Jenny se lève et aperçoit deux cavaliers en approche. Ngoma saisit le Henry, mais la jeune femme pose sa main sur la sienne. Au contact, l'Afro-Américain comprend qu'il peut rester serein, cependant, d'expérience, la vigilance reste le maître-mot. Une fois les deux hommes à proximité, un de chaque côté de l'attelage, elle reconnaît avec certitude leur plus proche voisin, des colons aussi. L'irlandais l'identifie à son tour.
— Bon sang ! On voit l'incendie de chez nous. Que diable s'est-il passé, Jenny ?
— Vous êtes ?
— Robin O'grady, et ça, c'est mon fiston.
Les difficultés à maîtriser leurs équidés dénotent une tension dans l'attitude des deux hommes. L'adulte s'adresse à la jeune Parson.
— T'as une sale mine petite. Si tu veux, on te prend en charge chez nous.
— Ça ira, monsieur O'grady, j'ai confiance en cet homme. Merci de votre offre.
L'irlandais détaille l'Afro-Américain de la tête au pied, ce qui commence à énerver Ngoma.
— Tes parents ? demande Robin.
Elle baisse les yeux et fait un non de la tête. O'grady opte alors pour un ton plus sévère envers le driver.
— C'est qu'une gamine, soldat, qui a subi un traumatisme, je vous prierais donc de bien vouloir nous la remettre. Tout discernement réaliste de sa part relève de l'impossible, vous en conviendrez.
— Je l'amène à Hovertown, ainsi que ses parents défunts. C'est son souhait et je m'en porte garant. De toute façon, j'ai des provisions à acheter et surtout un ami à récupérer.
— Vous êtes long à la détente, vous...
En un rien de temps, Ngoma attrape son long rifle et se tient debout, le cavalier dans sa ligne de mire. O'grady a dégainé son revolver, mais constate son retard et se ravise de quelconque riposte inutile. Le fils, quant à lui, reste stoïque face à cette situation, il faut admettre qu'il n'a que douze ans et ne porte pas d'arme. L'irlandais fixe Jenny, mais elle refuse toute concession. Depuis la guerre civile, les tensions entre voisins ont augmenté. Les O'grady en particulier, dès lors, refusent de les aider dans les travaux des champs, comme il était coutume de faire avant.
— S'il vous plaît monsieur O'grady, je ne pense pas être en mesure d'en supporter davantage.
— Comme tu voudras, Jenny. Allez, on va essayer d'éviter la propagation du feu.
Les cavaliers filent vers la ferme des Parson. L'Afro-Américain la toise, un peu sceptique face à sa décision.
— Je vous en aurais pas voulu si vous étiez partis avec eux.
Il n'obtient pour seule réponse que le silence de la concernée, qui se rassied à côté de son paternel. Sans attendre quelconque justificatif, le chariot repart. Ngoma convient bien de l'état dans lequel se trouve Jenny. Tout porte à croire que les événements atroces survenus tantôt, suffisent à agrémenter cette journée endeuillée. Elle déplie la lettre de Josh et poursuit sa lecture.
« Ma foi en un soi-disant Dieu et croire en sa miséricorde disparaît chaque jour un peu plus. Je m'y rattache pourtant. Peut-être que quelque part, dans des moments de grande déperdition, on se raccroche tous à cette foi ? »
Ngoma tente une approche différente, afin de garder un contact vocal avec elle. Il connaît ce genre de situation, et une épaule confidente sur qui s'appuyer reste primordiale, même si c'est fugace et en provenance d'un parfait inconnu.
— Je serai en retard pour mon ami, j'espère qu'il attendra mon arrivée.
— Désolée.
— Le soyez pas. Rassurez-vous, je ne me plains pas de vous aider, bien au contraire.
Les yeux de Jenny piquent, puis s'ancrent à nouveau aux mots de son aîné.
« J'ai pas de réponses à ce qu'on a vécu. Entre la guerre de Sécession et la bataille de Wagon Box, je suis en proie à un nombre incalculable de questions sans trouver de remède miracle.
Vous nous avez enseigné le pardon, mais l'application reste très compliquée en situation réelle. Ça équivaut pour vous, nos parents, comment avez-vous pu faire une chose pareille ? »
Elle s'arrête. Son regard s'évade de cette encre qui, avec certitude, va lui délivrer un secret familial qu'elle souhaite d'un côté connaître à tout prix, comme déchirer la feuille et fuir à la course de l'autre. La douleur à la tête reste forte et plus présente lorsqu'elle se perd dans ses pensées. Sa main droite replace ses quelques mèches blondes tombées à l'avant, derrière les oreilles. Elle pose l'enveloppe sur sa robe, entre ses jambes, puis se frotte le visage, afin de se revigorer. Elle passe alors ses phalanges dans son cou, sous son col, et enlève son chapelet, non sans appréhension. La jeune femme étale alors ses avant-bras sur ses cuisses, puis croise les doigts tout en laissant la croix en bois visible. Le collier de sphères successives serpente les jonctions entre ses mains jointes, puis elle susurre une prière, tel un moment de recueil simple et quelque part libérateur, ne serait-ce que pour un bref instant. Ngoma la surveille du coin de l'œil, prêt à intervenir au cas où elle tenterait quoi que ce soit de radical. Après plusieurs minutes, elle replace son collier et poursuit sa lecture.
« Comment peut-on vendre sa propre chair, sa propre fille, et... »
Prise d'une bouffée de chaleur, elle tente de reprendre ses esprits. Son cœur manque de s'arrêter à cette nouvelle désastreuse. Après avoir effectué de profondes inspirations, elle continue au verso.
« ...penser qu'on ne le découvrira jamais. Pardonner cet acte répugnant ? Je ne pense pas y parvenir. Tout ce que je souhaite, c'est avoir des informations précises afin d'engager des recherches.
En tant qu'aîné, je me rappelle de sa présence, même si tous ces souvenirs lointains restent vagues, dans une sorte de brouillard.
Voilà pour ma part. Depuis Fort Phil Kearny dans le Wyoming, si je ne rencontre pas d'entraves en route, ça fait une belle trotte pour rejoindre Hovertown. Du coup, donner une date précise est illusoire, mais je vais arriver, c'est sûr.
Hâte de revoir Jenny que j'aime tant.
PS : ci-joint, la photo que j'ai trouvée dans votre armoire un jour, avant la guerre civile. Je compte sur votre honnêteté père, pour la transmettre à Jenny. »
Elle ouvre l'enveloppe en grand. Rien. Son rythme cardiaque s'emballe, elle étouffe. Elle décide à nouveau de fouiller le veston de son père, à la recherche de cette image, et elle ne tarde pas à la trouver. Elle est consternée face à la photo, en noir et blanc, encore bien conservée, qui montre sa famille au grand complet. D'après l'arrière-plan, tout porte à croire que l'immortalisation de la scène se déroule en Suède, juste avant l'immigration. C'est d'ailleurs confirmé lorsqu'elle voit sa mère enceinte d'elle, à côté de son père. Devant eux, son frère et sa sœur, ce qui corrobore les dires de Josh. Il y a bien une sœur quelque part, mais où ? Et surtout comment avoir des réponses concrètes maintenant que ses parents sont décédés ? Son menton tremble et le flot de larmes reste intarissable. La chair de poule la submerge, l'angoisse s'ensuit. Presque avec hâte, elle range l'illustration avec la lettre, puis se lève et s'allonge entre ses parents. En position fœtale, Jenny s'endort, sous la bienveillance d'Ngoma.
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*Henry :
Fusil à répétition manuelle par levier de sous-garde, avec un magasin tubulaire de seize cartouches. Même si, officiellement, il n'a pas été adopté par l'armée américaine, sa présence se révéla déterminante lors de la guerre de Sécession et pour certaines batailles contre les Amérindiens.
Ce fusil, tout comme le Spencer, a contribué à de nombreuses victoires décisives face aux Confédérés. L'avantage était la cadence de tir très élevée : un tir toutes les deux à trois secondes, contre trois à quatre coups par minutes pour les Enfield.
Plutôt utilisé par des soldats appelés à combattre en petits groupes, tels les éclaireurs, raiders, tirailleurs, franc-gardes. La particularité était que la munition le 44Henry, était rare et chère.
Batailles décisives :
Bataille de Franklin (Tennessee) : 30 Novembre 1864, seulement deux régiments Unionistes armés de Henry brisèrent l'assaut frontal de 20 000 Confédérés. Une des pires défaites des Sudistes.
Combats lors de la guerre contre Red Cloud, 1 er août 1867, Hayfield, Wagon Box le lendemain.
Mais ça se retourna contre l'armée américaine lors de la bataille de Little Big Horn (Cowboy Jenny 3), 25 juin 1876, où les Cheyennes et Sioux les écrasèrent.
* Bataille du Cratère :
30 juillet 1864, a lieu lors du siège de Petersburg (Virginie). L'explosion phénoménale sous les lignes Sudistes créa un cratère géant, mais les Unionistes se retrouvèrent pris à leur propre piège et coincés à l'intérieur de celui-ci. Les Confédérés repoussèrent la charge avec de très lourdes pertes humaines. (Retour à Cold Mountain en référence)
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