Les prémisses de la révolte #3
Le trajet fut comparable à l'odyssée d'Ulysse : long et douloureux. Tout ça pour atteindre le sauveur. Mais, une fois dans le cabinet, la désillusion fut dure.
« Laissez-moi devinez, commence le médecin légèrement inquiet, curieux et las à la fois. C'est pour une migraine ?
-Exactement. Comment le savez-vous ?
-Je ne compte plus le nombre de patient qui sont venu me voir pour que je leur soigne un mal de têt depuis hier. Décrivez-moi comment cela est arrivé.
-Ça a commencé vendredi. Au début, c'était assez léger : une sorte de bourdonnements. Puis, au fur et à mesure que la journée passait, ça s'amplifiait. Ce phénomène a cessé depuis hier mais cela resté à un niveau extrêmement désagréable.
-Un idée de la cause ?
-Aucune.
-Je vois... J'ai la malchance de vous annoncer que cela correspond aux symptôme enregistrés par pas mal de mes collègues de la région. Nous avons réussi à obtenir un centre où traiter tout cela. Je vais vous donner l'adresse.
-Je serais y rester longtemps ?
-Assez pour que l'on identifie le virus à l'origine de cela et qu'on y trouve un remède. Étant donné qu'il est encore inconnu, nous ne prendrons prendre aucun risque concernant le risque d'infection.
-Les malades sont si nombreux que ça ?
-Pas assez pour ne pas dire que ce virus est rare mais suffisamment pour qu'on puisse déclarer une épidémie. Ne vous inquiété pas, nos meilleurs chercheurs et médecins sont sur le coups ! Ce n'est qu'une question d'heures. Maintenant, si vous voulez bien faire rentrer votre mère...»
C'est reparti pour un tour : les mêmes explications tombent mais la mère est bien plus inquiète que la fille. Elle pose plus de questions plus profondes auxquelles le médecin ne peut ou semble avoir l'interdiction d'y répondre. Après le paiement, mère et fille passent prendre la voiture à la maison ainsi que quelques affaires.
Le trajet s'effectue dans un silence abasourdi. Il y a bien longtemps dans l'histoire qu'un isolement de tant de personnes que n'était pas arrivé.
Toujours dans le silence, elles arrivent devant un grand bâtiment réquisitionné pour la cause ; sûrement un gymnase. Sans un bruit, elles sortent de la voiture. D'un point de vue interne, elles ont l'impression de divaguer ensemble dans un brouillards mais chacune dans un couloir de piscine municipale différents.
Alors qu'elles arrivent à l'entrée, une infirmière vient à leur rencontre et devine sans mal qui de elles deux est la souffrante. Gentiment mais fermement, elle interdit à sa mère d'aller plus loin.
« Zone à risque d'infection » évoque-t-elle comme excuse. « Tant que nous n'en savons pas plus, inutile de prendre un risque. Ne vous inquiétez pas, nous prendrons soin d'elle : il ne lui arrivera rien. »
La mère insiste un peu puis cède. Elle embrasse Émilie ne lui souhaitant un bon et rapide rétablissement. Celle-ci dont le mal de tête à empirer, se contente d'un rapide signe de la main avant de suivre aveuglément l'infirmière qui l'installe dans un coin.
Dans le gymnase, plus d'une trentaine de personnes. Il y en a pour tous les âges. Des pleurs retentissent à cause de la douleur des nourrissons pour lesquelles ont a fait venir des personnes qualifiés. Des personnes âgés respirent avec difficultés comme si chaque respiration était la dernière de leur respectable existence. Malgré la distance et le bruit, des bribes de conversations parviennent aux oreilles d'Émilie.
« ...un virus jamais vu... »
« ...un jeux ? »
« La planète commence à se rebeller »
« Arme chimique... début... guerre mondiale »
« Moi aussi ! On... ami maintenant ? »
« ...où va le monde ? »
« ...un signe Divin ! »
« Tout va bien se passer... »
« ...tout le pays atteint... »
« Une manigance du gouvernement pour faire taire les gêneurs ! »
« Mon papa... famille...malade ! »
« Un complot illuminati... extraterrestres... »
Toutes ces élucubrations n'empêche pourtant pas Émilie de s'endormir dans l'espoir de trouver la paix dans son monde merveilleux.
Un coup de feu.
Émilie se réveille en sursaut, son mal de tête toujours présent. Elle n'est pas la seule à l'avoir entendu. Le temps semble s'être arrêté. Tout le monde se tait, apeuré ou satisfait d'avoir raison à propos du complot. On essaye de calmer les plus jeunes. Ceux pour qui les cheveux blancs sont déjà arrivés ont les yeux fermés. Ce sont les seuls à avoir l'air apaisé. Ils ont déjà bien vécu et devaient partir de toutes façons.
Un autre...
L'air parait s'épaissir pour empêcher les moindres mouvement. Maintenant tout le monde est bien réveillé. Personne ne comprend encore.
La porte s'ouvre en grand, la serrure pulvérisée par une balle.
Certains comprennent et réagissent plus vite que d'autres. Ils se jettent au devant du danger en criant de fuir. Aussitôt, leur corps s'écroule et le sang commence à tacher leur vêtements. Tout le monde se lève et commencent à hurler ou à pleurer. Tandis que les balles volent, on voit une infirmière s'écrouler sur un enfant lui rompant la nuque au passage, du sang qui éclabousse le mur le plus proche, des enfants figés sur place, des vieillards l'air serein d'être délivré de la souffrance, des jeunes adultes qui tentent de résister... Pourtant, il est trop tard pour organiser un semblant résistance. Comprenant qu'il ne sert à rien de lutter, Émile ferme les yeux.
« Adieu maman »
Une douleur au ventre en plus de celle de la tête. Son corps chute et rencontre le sol. Un gout métallique dans la bouche, des paupière trop lourdes pour être rouvertes... C'est la dernière fois qu'Émilie se réfugie dans son monde secret. Et, même là-bas, le soleil s'éteint.
Noir.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top