Forêt sombre
Au beau milieu d'une forêt noir et brumeuse, une silhouette se dresse. Ses traits sont flous, elle est fantomatique. Elle a peur, elle a mal, elle fuit. Elle fuit mais elle ne court et reste statique, cherchant autours d'elle un repère qui ne semble pas exister. Une aura blanche se fait discrète autour d'elle. Hélas, à chaque secondes qui passe la brume noirâtre l'agresse et réduit se qui semble être la dernière protection de la silhouette.
Dans le silence, des voix se font entendre. Des voix silencieuses, des voix inexistantes que seule perçoit l'ombre humaine. En réponse, un cri transperce l'obscurité qui se fait palpable. Un cri... bien réel celui-ci :
« Laissez-moi ! »
N'importe qui présent sur place ne saurait à qui s'adresse ce cri désespéré. Un ci du coeur, un cri de douleur. Chaque souffrance est une douleur et la silhouette souffre. Elle souffre tellement qu'elle en tremble sans même bouger. Elle souffre, actuellement harcelée et torturée par des démons avide de la moindre faille dans laquelle s'engager. Cela fait belle lurette qu'ils ont percé ses défenses et réussi à s'infiltrer. L'aspect fantomatique doit désormais combattre contre des ennemis extérieurs et intérieur. Pourtant, mener des combats sur différents fronts a la fois est une tache bien ardue auquel il n'excelle guère : il perd.
« Stop ! »
Le cri de douleur devient un cri de désespoir mais, qui l'entendra dans cette forêt sombre et broussailleuse ?
« Arrêtez... s'il vous plait... »
Une supplique pour des démons insensible... à moins qu'elle ne soit adressée à d'autre. Est-ce à celui qui tire les ficelles depuis sa cachette ? À celui qui donne et reprend la vie ?
« Je ne veux pas... »
Des sanglots se font entendre, la silhouette n'a plus assez de force pour crier. Pourtant, ces mots sembles trouver un écho : ils ont suscités une réponse, la première.
« Personne ne veut »
Ils ont étés prononcés sans émotions, s'évanouissant déjà dans le vent alors que leur échos résonnent dans le coeur meurtris de la silhouette. Celle-ci ne s'effondre pas, elle reste campé sur ses pieds comme si ce n'était pas encore perdu, comme si il restait un espoir. Contrastant avec cela, des larmes devaient sur ses joues, traçant plusieurs sillons.
***
Bien des larmes et tortures plus tard, le flot s'est tari. La douleur aussi, au point d'un devenir inexistante. Se rendant compte qu'elle est tombée à terre, la silhouette se relève et commence à marcher. Elle marche tout droit, laissant le souvenir de sa course effrénée derrière elle.
Courir pour échapper aux démons qui te poursuivent et te rattrapent...
Marcher pour trouver un chemin en espérant qu'il te mène vers l'avant...
Elle voudrait laisser sa douleur aussi sur ce lieux de tant de larmes. Ne ressent-elle d'ailleurs plus rien ? Au plus profond d'elle même, elle sait. Elle sait qu'il suffit d'un déclencheur. Elle sait que la blessure est encore à vif, seulement recouverte d'un pansement donneur d'illusion.
Elle ne souffre plus...
Mais elle est bien lasse.
Ce n'est pas la première que le fantôme fait de matière se perd ici. Retrouver son chemin est chaque fois plus ardue que la fois précédente. Il le ressent : la forêt est vivante. Tel une entité maléfique, elle se nourrit du malheur et rit des blessures de ses voyageurs qu'elle accueille entre ses branches sombres. Chaque fois, le chemin se modifie et change de place. Si on veut en sortir, il faut s'accrocher. Ceux qui préfèrent se bercer d'illusion restent et se condamnent d'eux-mêmes a errer, destin qu'il juge plus favorable et facile que la réalité, aussi doucereuse et bienveillante soit-elle.
Une illusion bienveillante pour camoufler la douleur plutôt que de se battre pour guérir
La silhouette veut guérir. Alors la silhouette marche. Elle cherche. Au fur et à mesure que le temps passe, son pas hâté et décidé se fait hésitant et la cadence plus lente : elle ralentit. La peur, prémisse de la douleur, revient. Malgré ses entrailles qui se tordent, la silhouette ne veut pas se laisser rattraper. Usant de ses dernières forces, elle se remet à courir. Elle sait que c'est inutile mais c'est une battante.
La course-poursuite est lancée et, à moins d'un miracle, le vainqueur ne fait pas de doute.
Sauf que voilà, la vie est un miracle
Droit devant elle, ses démons sur ses talons, apparait la lumière, la porte de sortie, le chemin du salut. La silhouette court et, mue par l'espoir qui l'habite de jour comme de nuit, elle arrive à maintenir la distance avec ses sombres tourments. Toujours au pas de course, elle s'engage sur le chemin salvateur mais alors que la forêt devrait pleurer de rage d'avoir perdu une source de nourriture, tout ce qu'entend la silhouette derrière elle est un rire à faire froid dans le dos :
« À bientôt... »
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