À partir de maintenant...

 Tu m'as trahit, blessé, humilié et moi, je t'ai pardonné. À chaque fois. Après tout, tu es mon amie, ma meilleur amie, la seule et l'unique, la vraie... Et les amies se pardonnent. Non ? Elles grandissent ensemble. S'aiment, s'aident et se soutiennent. Je t'imagine très bien rire en lisant ces mots. Ou plutôt, non, pas rire : tu ne ris jamais quand tu lis. Non, je te verrais bien avec ton petit sourire moqueur. Tu sais, celui qui te donne l'air inaccessible, comme si rien ne te touchait. Mon coeur voudrait que tu pleures en lisant ces mots. Il essaye d'imposer cette image à ma tête mais, celle-ci fait sa tête de mule : je te vois sourire. En ce moment, c'est moi qui pleure.

J'ai envie de dire que je te connais, que tu ne m'as fait que du bien mais, avec du recul, je ne vois que le mal. Partout où tu passes, tu répands la souffrance et la douleur. J'ai vécu dans ton ombre en pensant qu'au fond, me considérait comme ton amie. En vrai, ai-je été plus que ton larbin ? J'ai rejeté les autres, ceux qui aurait pu être mes amis pour toi, en pensant que tu me suffisais et toi, tu avais ta cours autours de toi. Tu les hypnotisais et ils buvaient tes paroles. Moi dans tout ça ? Je pensais que je ne faisait pas assez d'effort alors, je cherchais constamment à m'améliorer pour t'offrir la perfection et toi, tu me rabaissais. Encore et toujours.

Pour énoncer un fait positif dans cet écrit, je dirais que c'est grâce à toi que je suis devenue ce que je suis aujourd'hui. Enfin... pas sûr que ce soit positif. As-tu seulement remarqué, au moins une fois, mes marques rouge vermeil sur mes poignets ? Pour les cacher, j'ai commencé à porter des tee-shirts manches longues. Toi, tu m'as dit que c'était moche. Alors, je suis passée aux pulls. Mais ça ne t'allais toujours pas. Quand je pense que tu me vannais tous les jours sur ces pulls et que j'ai refais ma garde-robe pour toi, pour que tu ne culpabilises pas parce que je pensais qu'on était meilleure amie !

As-tu seulement une notion d'amitié ? Sais-tu ce que c'est ? Non, désolé de te l'apprendre comme ça, de ne pas te le dire en face mais, l'amitié, ce n'est pas avoir des larbins pour exécuter le moindre besoins. Non, ce n'est pas avoir une cour pour parler à tord et à travers du monde qui nous entoure. C'est donner sans rien attendre en retour mais ça, ça doit marcher dans les deux sens. Deux amis peuvent se faire confiance, compter l'un sur l'autre quoi qu'il arrive et peut importe la distance. Et toi, dans tout ça, où étais-tu ? Que faisais-tu ? Qu'as-tu seulement fais pour moi ?

Ça fait longtemps que, à tes côtés, je ne connaissait plus le bonheur, je ne pouvais espérer le toucher du doigts et pour tout te dire, ça fait longtemps que, à tes côtés, je ne voyais plus si, un jour, je pouvais espérer être heureuse. Oui, tu as bien lu, pas « être heureuse » mais, « espérer être heureuse ». Oui, il est bien là, ce verbe « espérer ». C'est juste pour te donner un aperçu de mon état mentale actuel, bien que tu t'en fiches.

J'étais quelqu'un de pacifique, de passif, qui pardonnais facilement mais, après tout ce que tu m'as fait subir, je n'en peux plus et je n'ai plus qu'un désir : me venger. Étonnant de ma part, non ? J'ai longuement réfléchi à comment t'atteindre toi, que rien ne peux choquer et, j'ai trouvé. En vérité, tu es bien plus fragile que tu ne le penses et moi, je n'ai qu'une idée en tête : te faire souffrir...

Si tu lis ces mots, et je sais que tu les as lu cette lettre jusqu'au bout, c'est que j'ai été retrouvée morte, une mare de sang autours de moi. Ce sang, c'est le mien et il provient des mêmes entailles citées plus haut. Si j'en suis là, c'est à cause de toi. Si je suis morte, c'est à cause de toi. Tu es la seule coupable.

À partir de maintenant, je veux que tu souffres comme j'ai souffert. Je veux te faire souffrir comme tu m'as fait souffrir. À partir de maintenant, je veux que tu te rendes comte que tu ne sème que la douleur et que tu répands la souffrance. À partir de maintenant, j'aimerai presque que tu changes et deviennent meilleure pour pouvoir te pardonner depuis là où je suis mais, j'ai trop souffert pour ça, pour te pardonner. Et ça, c'est de ta faute.

Ton « amie »

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