Chapitre 12


Hi j'espère que vous allez bien!

On se retrouve aujourd'hui avec ce chapitre 12 que j'ai eu le temps d'écrire "grâce" à mon merveilleux torticolis qui m'oblige à rester assise sur mon canapé. Au moins, j'arrive à en tirer du positif écoutez!

Merci infiniment pour vos retours sur Courage Of Stars qui est une histoire qui me tient énormément à coeur. J'aime l'écrire car elle me permet de m'évader autre part que sur terre et vous pouvez pas savoir à quel point je suis heureuse de la partager avec vous . ❤️

Je vous aime fort, très très fort. Merci pour tout.

J'espère que ce chapitre vous plaira.

...

CHAPITRE 12
MÉTÉORITES

(Uranus_Sleeping At Last)

"J'ai longtemps parcouru son corps
Effleuré cent fois son visage
J'ai trouvé de l'or
Et même quelques étoiles
En essuyant ses larmes"-Kyo

Tout est arrivé d'un seul coup.
Tout est arrivé trop vite.
Comme des météorites.


Un doux morceau de Sleeping At Last résonne dans ma chambre alors que je prépare mes vêtements pour demain, répondant en même temps à un message de Gemma qui me demande si on peut se voir demain soir pour organiser l'anniversaire de grand-père.

La pleine lune éclaire une partie de ma chambre et l'atmosphère qui s'en dégage m'apaise simplement. Pourtant cet atmosphère me paraît aussi lourde, comme elle m'en donne l'impression depuis quelques jours. Dans le ciel, les étoiles semblent se cacher. J'ai beau les chercher, seule la lune me fait face. Mais même elle, elle disparaît derrière un long nuage.

Je soupire doucement, un mal de tête me prenant soudainement, et décide de rejoindre mon lit pour enfin fermer les yeux.

Coincé entre rêve et réalité, j'entend la sonnette de la fraternité retentir plusieurs fois. Je relève doucement mon visage et fronce les sourcils en voyant qu'il est seulement quatre heure du matin. Je soupire longuement et enfonce mon visage dans mon oreiller, tentant de ne plus faire attention à la sonnerie incessante.

Sauf que, lorsque Niall entre en trombe dans ma chambre en allumant la lumière, je sursaute et me redresse rapidement, ma vue étant brouillée par des étoiles durant quelques secondes.

-"Niall, mais qu'est-ce..

-C'est Gemma." Il me coupe, le souffle court. "E-Elle, je suis désolé.."

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas le regard attristé de Niall. Je pense pendant quelques secondes que je suis coincé dans un rêve. Mais lorsque Gemma apparaît dans ma chambre, le visage figé et les yeux larmoyants, je me dis que c'est plutôt dans un cauchemars qu'on m'a enfermé.

-"Grand-père est à l'hôpital." Elle souffle, la voix tremblante.

Ce n'est qu'une seule phrase qui résonne comme des milliers de cris. Comme une force tombée du ciel pour exploser contre mon corps figé. Contre mon cœur glacé. Comme Gemma qui cours vers moi pour me prendre dans ses bras, ses larmes s'écrasant dans mon cou tel des milliers de météorites me brûlant la peau.

-"Je me suis levé pour aller chercher de l'eau et je l'ai retrouvé par terre, dans le jardin..Il était en train de regarder la lune et..Les urgences l'ont emmenés..J-Je sais pas dans quel état il est je..Je suis désolé Harry, s-si j'étais arrivé quelques secondes avant je serais arrivé au bon moment mais.."

Les paroles me paraissent lointaines, comme des échos venant de la lune elle-même qui est réapparu dans le ciel. Je la regarde, mes larmes transparentes devenant blanches de son reflet. Si la lune pouvait parler, elle me dirait seulement "je t'avais prévenu." En éteignant les étoiles dans le ciel, en se cachant derrière un nuage. Et moi aussi j'aimerai me cacher derrière un nuage. Moi aussi j'aimerai me cacher le temps que la réalité disparaisse avec la nuit et qu'on me laisse une nouvelle chance avec le levé du soleil.

-"Il faut qu'on aille à l'hôpital Harry, il a besoins de nous." Murmure Gemma.

Mais je ne peux pas me cacher. Pour lui, pour elle, pour nous. Est-ce que le soleil se cache en voyant la gravité de ce qu'il se passe sur Terre? Il n'aurait qu'à s'éteindre pour ne plus affronter cette réalité, pour tout laisser s'éteindre avec lui.

Et je respecterai toujours ces personnes qui réussissent à ne pas s'éteindre lorsque tout ce qui les entoure ne dégagent plus aucune lumières.

Comme un automate, je me lève et m'habille. Sans un mot, sans un regard pour Niall et ma sœur qui restent dans un coin dans ma chambre, rapidement rejoins par Liam qui a été alerté par les pleurs de ma sœur. J'entends Niall et Liam dire qu'ils vont passer à la maison de grand-père pour voir si tout se passe bien avec Moon et les chiots. J'entends ma sœur les remercier entre deux sanglots. Quant à mes sanglots à moi, ils sont coincés quelque part dans ma gorge brûlante. Comme si eux aussi se demandaient si c'est vraiment la réalité ou encore un cauchemars.

Et pendant deux secondes je pense à lui. Lui que j'aurais aimé avoir à mes côtés en ce moment même pour que ses bras soient le nuage derrière lequel je me cache, tout comme le fait la Lune. Lui dont je n'ai plus de nouvelles depuis bientôt trois jours. Depuis cette soirée chez grand-père, lorsque nous nous sommes endormis l'un contre l'autre sous l'éclipse de lune.

Louis n'est pas venu à l'Université le lendemain. Ni les deux autres jours qui ont suivis. Je l'ai cherché partout, espérant le trouver entre deux étagères de la bibliothèque, en train de ranger des livres, en train de les aider à retrouver leur place. Mais je ne l'ai pas trouvé, ni lui ni Zayn. Et comme je n'ai aucun moyens de le contacter, je suis parti directement à la maison de Kate et Henri.

Et lorsque c'est Brendan qui m'a ouvert, il m'a simplement dit tristement que ce n'était pas le moment. Que si je voulais bien, je devais repartir et revenir plus tard.

C'est seulement trois jours. Mais trois jours qui ont suffit à creuser en moi un trou où s'enterre angoisse et manque. Penser à lui est devenu une effrayante obsession. Chaque secondes, chaque minutes, chaque heures. Et si une silhouette a le malheur de lui ressembler, mon cœur s'emballe avant de se fissurer un peu plus en réalisant que la personne n'est pas Louis. Le lien qui s'est tissé entre lui et moi est fort, beaucoup trop fort. Il lacère mon coeur sans que je ne m'en rende compte. Il me donne l'impression d'être lié à Louis depuis longtemps, beaucoup trop longtemps.

Je ne comprends plus rien. Que ça soit dans mon cœur ou dans ma tête. Dans mes sentiments ou dans mes émotions.

Et le plus effrayant dans tout ça, c'est que je ne veux rien faire pour comprendre. Parce que l'impression d'être amoureux de Louis est effrayante mais belle. Beaucoup trop effrayante. Mais beaucoup trop belle.

L'angoisse du silence de Louis me consume mais se rajoute maintenant à elle celle de la santé de grand-père. Toutes les questions se mélangent et bourdonnent dans ma tête alors que Gemma me fait entrer avec elle dans sa voiture pour rouler jusqu'à l'hôpital.

Mes yeux posés sur la nuit qui défile sous mes yeux, je tente de garder contact avec la lune qui nous suit dans le ciel.

Comment va papy? Est-ce qu'il va s'en sortir? Comment va Louis? Qu'est-ce qui lui arrive? J'ai peur. Comment vais-je trouver la seconde partie de l'histoire de Louis? Je lui ai promis. Mais je n'en ai aucune idée. Grand-père ne peut pas disparaître, pas vrai? Grand-père doit encore voir les étoiles du Groenland. Il n'y est jamais allé. Gemma et moi voulions lui offrir ce voyage pour son anniversaire. Ça serait dans un an. Grand-père sera là dans un an? Grand-père ira voir les étoiles du Groenland? C'est pas normal de ressentir ça pour Louis, pas vrai? C'est pas normal? Je suis perdu, je suis complètement perdu...

Et lorsque je perds la lune du regard, j'éclate en sanglots.

Je veux Louis.

Je veux grand-père.

Je veux qu'aucun d'eux ne deviennent des étoiles dans le ciel.

Le bras de ma sœur entoure ma taille lorsque nous entrons dans l'hôpital. Mes yeux sont rouges, ma gorge serrée. Les sanglots qui y ont éclatés plus tôt ont laissés place à un silence aussi douloureux que les larmes qui piquent le coin de mes yeux.

Je n'écoute pas ma soeur lorsqu'elle parle avec la femme de l'accueil. Je sais juste qu'on nous amène dans une salle d'attente en nous disant qu'on viendra nous voir dès qu'il y aura des nouvelles de grand-père.

Alors on doit juste s'asseoir là, avec notre peur et notre angoisse. On doit juste attendre, sans un mot, laissant les pires films se jouer dans nos esprits.

Une heure passe comme ça. Gemma et moi assis l'un contre l'autre, sans un mot. La main de ma sœur dans la mienne. Nos regards se perdant quelque part entre le sol et le mur d'en face. Relevant la tête à chaque fois qu'un médecin passe mais la baissant automatiquement lorsque ce dernier nous ignore, sans aucunes nouvelles de grand-père.

Deux heures, les larmes alourdissent mes paupières. J'ai mal de partout, assis dans cette position sans bouger. Comme paralysé de l'esprit. Pendant quelques secondes, je regarde Gemma dont le regard est figé sur le sol. Mais je sais qu'elle sent mon regard. Car, doucement, son bras s'enroule autour de mes épaules pour me faire retomber contre elle.

Trois heures, nous tentons d'appeler nos parents mais ils ne répondent toujours pas. Endormies à une heure de nous, ne se doutant pas de ce qui est en train de se passer ici. C'est seulement vers sept heure et demi que maman appelle Gemma, alertée par nos nombreux appels en absence.

-"Je reviens.." Me murmure ma sœur, se levant pour aller décrocher en dehors de l'hôpital.

Je hoche la tête, la regardant disparaître à travers les couloirs. Et je me retrouve soudainement seul, ressentant plus que jamais ce creux dans ma poitrine. Je regarde autour de moi, cherchant sur les visages cette lueur présente aussi dans mon regard. Il y a des moments comme ça où notre égoïsme voudrait juste hurler "Est-ce que quelqu'un est comme moi?" enfin, plutôt:

"Est-ce que quelqu'un est aussi triste que moi? Parce que vous savez, je ne suis qu'un être humain qui n'aime pas la solitude. Vous savez, je suis désolé mais votre tristesse rassure la mienne. Personne n'ose le dire ici, dans cette salle d'attente, mais ça fait du bien de savoir que la vie ne s'est pas acharné que sur notre propre personne. Alors, s'il vous plaît, soyons égoïstes et dîtes-moi que je ne suis pas le seul à être triste."

Et cette tristesse, je la retrouve dans le premier regard que je croise. Ce regard qui contredis tout ce que je viens de dire. Parce que non, j'aurai tout donné pour être finalement le seul à être triste ici et pour que lui ne le soit pas. Mon cœur s'emballe, ou pleure, je ne sais plus trop. Je ne vois que lui, s'avançant lentement vers moi, ses longues manches cachant ses mains tremblantes.

Il s'assoit à mes côtés, les joues rouges et les yeux bouffis. Ses cernes redessinent les nuits blanches que je lui devine. Tout comme sa cicatrice humide qui semble avoir recueilli bien plus d'une larme.

-"J'ai voulu venir te chercher pour aller à l'Université..Fionn m'a dit que tu étais là." Il murmure simplement, son regard ne lâchant plus le mien.

-"J'ai voulu te chercher pendant trois jours.On ne m'a jamais dit où tu étais." Je réponds dans un même souffle.

Une triste lueur transperce son regard et le mien aussi. Mais les mots sortent tout seuls. Aucune barrière n'arrive à se construire à part celle qui retient mes sanglots mais qui menace de craquer à tout moment. Surtout lorsque les bras que j'attendais sont juste à quelque centimètre de moi. Surtout lorsque mon cœur me donne l'impression de déchirer ma cage thoracique pour rejoindre celui dont il a été séparé depuis trop longtemps.

-"On nous a mis en procès pour que Tom rejoigne le centre spécialisé de Londres."

Sa voix neutre cache tous les tremblements de son coeur. Une seconde météorite s'écrase. Le Terre s'ouvre sous nos pieds. Louis est en train de tomber. Et moi, ma main se tend pour l'aider alors que je suis aussi en train de perdre pied. Les murs de l'hôpital tremblent, tout comme les lèvres de Louis qui se battent pour ne pas laisser les sanglots s'échapper.

-"Ils disent que je lui rappelle trop son passé. Qu'avec moi il n'avancera jamais."

Les tremblements sont plus forts. Nos cœurs saignent, continuant de déchirer nos cages thoraciques pour se retrouver. Non pas pour se guérir, mais pour saigner ensemble. Pour se serrer l'un contre l'autre pendant que les tremblements détruisent le décors autour d'eux.

-"J'ai juste envie de m'en aller loin d'ici, Harry. De devenir la belle étoile que tu regarderas dans le ciel et non pas celle détruite que tu as en face de toi."

Cette fois, c'est moi qui tremble. Je secoue rapidement la tête, sans pouvoir m'arrêter alors que Louis hoche la sienne, ses lèvres ne s'arrêtant plus de trembler.

-"J'en ai marre d'être l'oublié de l'histoire, Harry."

Et je n'y arrive plus. Malgré le monde qui s'effondre, mon corps s'accroche au sien et mes bras ne le lâchent plus. Je le serre contre moi, laissant mes sanglots éclater seulement lorsque mes lèvres se retrouvent dans son cou. Peu importe le nombre de météorites qui nous tombera dessus, il y a une chose dont je suis sûr, c'est que je ne le lâcherai pas.

-"Alors on a qu'à écrire une autre histoire." Je murmure contre son cou, relevant ensuite mon visage pour retrouver son regard.

Ses yeux rouges de larmes retenues fixent les miens et mon pouce caresse tendrement ses lèvres tremblantes.

-"Une autre histoire où tu seras le personnage principal. O-Où on sera les personnages principaux. Où on ira à ce putain de procès et qu'on ressortira avec le petit héro parce que c'est définitivement à tes côtés qu'il doit rester.

-Je ne suis pas bon pour écrire de belles histoires, Harry..

-Alors laisse moi l'écrire pour toi?"

Ma main tremblante attrape la sienne et mes yeux supplient les siens. Dans ses larmes se dessine la fatigue. La fatigue de se battre depuis trop longtemps. La fatigue de tout ce que cache cette cicatrice ancré à jamais dans sa peau. La fatigue de cette seconde partie de l'histoire que je suis chargé de découvrir.

Mais il y a aussi cette lueur dans ses yeux que personne ne devrait avoir. Cette lueur que je connaissais pas avant Louis. Celle qui dit qu'on a fait notre temps sur Terre, que les étoiles nous appellent. Non. Je refuse. Je refuse de devoir lever la tête pour pouvoir voir Louis. Je veux pouvoir tendre le bras et l'avoir.

Parce que c'est impossible de le faire avec une étoile. Lorsque qu'on tend le ciel vers elles, notre main reste froide et vide.

Personne ne le vois, ici dans cette salle d'attente, mais dans nos regards à Louis et moi se joue un échange qui est loin d'être un jeu. Alors que cet homme lit un magazine et que cette femme pianote sur son téléphone, moi je supplie Louis de rester. De rester avec moi. De rester avec nous.

De rester sur Terre et de ne pas rejoindre l'univers.

Et lorsqu'il s'effondre dans mes bras, attrapant mes lèvres avec les siennes en même temps que ses larmes se mettent à couler, je sais qu'il fait ce dernier effort de rester. Je sais qu'il pleure parce qu'il ne choisit pas la faciliter.

Et moi aussi je l'embrasse, mes larmes rejoignant les siennes dans une promesse. Je lui promet qu'il ne sera pas seul dans ce combat. Je lui promet qu'il ne sera plus seul tout court. Que toute les météorites du ciel peuvent nous tomber dessus si elles veulent, aucunes d'elles ne réussira à m'arracher de Louis.

Je ne veux même pas imaginer ce que je ressentirais si on me l'arrachait.

Mais toi Louis, tu le savais.
Tu savais ce qu'on ressentais lorsqu'on nous arrache l'un à l'autre.

(The night we met_Lord Huron)

Je ne sais pas si les signes existent. Je ne sais pas si on devrait y croire. Mais je sais que au moment où nous lèvres se sont séparés, un médecin s'est approché avec Gemma qui venait de rentrer à nouveau dans l'hôpital.

La main de Louis dans la mienne, nous avons suivi ce médecin jusqu'à un petit couloir où il nous a annoncé que grand-père avait fait un AVC. Et je n'ai pas eu le temps de sentir mon cœur se briser qu'il a rajouté qu'il allait bien, que grâce à la rapidité de Gemma et des secours, grand-père n'avait aucunes séquelles. Son AVC aurait pu être plus grave, ce qui l'aurait obligé de rester à l'hôpital encore quelques jours alors qu'il pourra sortir aujourd'hui. Un traitement lui a été prescrit pour éviter la formation de nouveaux caillots de sang.

Mais là où mon cœur en a prit un coup, c'est lorsque Gemma a demandé pourquoi grand-père avait fait cet AVC et que le médecin à répondu:

"Hélas, l'âge joue beaucoup. Il va falloir qu'il fasse attention maintenant."

C'est comme si je réalisais seulement maintenant que grand-père pouvait mourir un jour. Comme si j'avais oublié durant toutes ces années qu'il n'était pas immortel. Que le temps passait et que grand-père n'avait pas le pouvoir de l'arrêter.

J'ai senti mon propre cœur rater quelques battements.

Depuis toujours je regarde les étoiles.

Et jamais je me suis dit que grand-père, au lieu d'être à mes côtés à les regarder, pouvait être avec elles.

Jamais je me suis dit qu'un jour arrivera où je serai seul à les regarder.

-"Enfin de l'air frais!" S'exclame grand-père lorsque nous sortons de l'hôpital, sept heures après notre arrivée.

Sa voix est fatiguée, je le sens, mais il ne veut rien laisser paraître. Ce qui fait sourire Gemma alors que ça serre un peu plus mon cœur, les paroles du médecins continuant de tourner en boucle dans ma tête.

-"Hm, moi je suis garé vers là-bas." Nous dit doucement Louis en montrant la direction opposée.

-"Tu nous suis?" Propose directement ma sœur alors que mes yeux scrutent le visage fatigué de Louis. "Tu peux venir manger avec nous si tu veux, c'est avec plaisir. Au moins pour te remercier de nous avoir rejoins ici."

Le regard de Louis se pose sur ma sœur, sur mon grand-père puis sur moi et je peux voir ses paupières trembler tant la fatigue lui retombe dessus. Je ne préfère même pas imaginer depuis quand il n'a pas dormi avec tout ce qui est en train de passer chez Kate et Henri..

-"Tu pourras te reposer dans ma chambre, si tu veux." Je lui dit doucement. "Et je monte avec toi, si tu veux bien me laisser conduire ta voiture."

Louis me regarde un peu plus longuement et finit par hocher la tête, se forçant à m'offrir un léger sourire qui semble tout de même sincère mais, lui aussi, fatigué. Il me tend alors ses clefs et je lui souris en retour, rejoignant avec lui sa voiture pendant que grand-père et Gemma partent dans l'autre sens.

Lorsque je m'installe côté conducteur, Louis, lui, s'effondre presque sur le siège passager, comme si son corps pesait une tonne. Son souffle créait une petite fumée et il resserre ses bras contre lui. J'allume rapidement le chauffage ainsi que la radio puis démarre doucement. En même temps que je roule dans les rues d'Atlanta, je remarque que la journée ne fait que commencer pour certains alors que la nôtre semble déjà se terminer après nous avoir fait passer par toutes les émotions.

"J'adore cette chanson." Je souris en entendant les première notes retentirent dans l'habitacle.

N'ayant aucunes réponses, je tourne ma tête vers Louis et le vois endormi contre la vitre, les traits de son visages ne semblant apaisés que lorsque qu'il dort profondément. Je souris doucement, presque tristement en regardant à nouveau ses cernes.

Je t'avais entièrement, puis en partie,
Un petit peu et maintenant je n'ai plus rien de toi
Ramène-moi à la nuit où l'on s'est rencontrés

Lorsque je me gare devant chez grand-père, juste après Gemma, Louis est toujours endormi. D'un sommeil profond qui confirme qu'il ne s'est pas endormi mais plutôt qu'il s'est écroulé de fatigue. J'ouvre doucement la portière et profite qu'il soit endormir pour retirer mon manteau et l'enrouler autour de son corps glacé. Mon coeur se pince en sachant ce que représente les manteaux pour Louis. J'ai l'impression de le trahir mais d'un autre côté je ne supporte pas la vue de ses lèvres devenant complètement violettes.

Tendrement, je passe un bras autour de sa taille et l'autre derrière ses genoux et le porte contre moi, sous le regard attendri de ma sœur et de grand-père qui m'ouvre la porte d'entrée. Je retiens un rire en trouvant Niall et Liam dans le salon, allongés à même le sol près de Moon et des chiots endormis.

Mes deux amis me regardent avec un sourire amusé en voyant Louis dans mes bras et je lève les yeux au ciel en me dirigeant directement vers ma chambre d'enfance. J'ouvre la porte avec mon coude et la referme d'un coup de pied, faisant bien attention à Louis dont la respiration reste calme et apaisée.

Je l'installe doucement dans mon lit, juste à côté de la maquette en carton du système solaire qui avait tant questionné Louis la première fois qu'il l'avait vu. Louis qui s'était mis à pleurer sans que je ne le sache pourquoi..

Je chasse cette triste pensée de mon esprit et me dirige rapidement vers le placard pour en sortir deux couvertures qui me servent à recouvrir le corps frigorifié de Louis. Je récupère même une bouillotte que grand-père mettait dans mon lit quand j'étais petit. Bon, elle est toute bleu avec des voitures et des étoiles mais je suis sûr que Louis ne m'en voudra pas.

Je souris doucement en le regardant et, n'arrivant pas à me retenir, je me penche pour déposer un doux baiser sur sa joue. Puis un nouveau sur sa mâchoire et un dernier sur ses lèvres. Seulement, lorsque je vais pour m'éloigner, les lèvres de Louis rattrapent doucement les miennes alors que sa main se pose tendrement sur ma joue. Il est épuisé, il n'a aucune force mais il me fait comprendre qu'il veut que je reste.

Alors, après avoir rapidement retiré mes chaussures, j'entre doucement dans le lit et me fond contre le corps de Louis qui s'accroche instinctivement au mien. Mon lit d'enfant est trop petit pour deux personnes mais cela ne semble déranger personne en ce moment même. Les mains glacées de Louis passent sous mon t-shirt pour se réchauffer et je frissonne en le serrant doucement contre moi. Sa peau froide cherche la chaleur de la mienne, tout comme ses lèvres qui reposent près de ma mâchoire, à quelques millimètre de mes propres lèvres.

Et j'espère que le cœur de Louis est aussi chaud que le mien en ce moment même. J'espère qu'il ressent comme moi cette douce chaleur le traverser de la tête au pied. Cette chaleur qui nous fait sourire alors que tout est au rendez-vous pour nous faire pleurer.

La santé de grand-père se fragilise, un procès va déterminer si Tom reste près de Louis, mon étoiles pense à rejoindre celles qui sont dans le ciel.

Pourtant, tout ça ne me semble plus si insurmontable lorsque Louis est contre moi et que les planètes d'une maquette tournent juste au dessus de nos têtes. Louis ouvre difficilement ses yeux pour regarder la maquette. Il la fixe quelque secondes avant de sourire légèrement contre ma mâchoire, presque tristement.

Puis, tout en se rendormant, il murmure:

-"Harry..?

-Oui..?

-Dans l'histoire que tu écris, tu ne m'oublie pas?

-Jamais."

Est la réponse que je donne en regardant une dernière fois les planètes au dessus de nos têtes.

Tu sais Louis, même si je t'avais oublié, je crois que mes sentiments, eux, ne l'avaient jamais fait.

C'était incontrôlable, cette façon dont tes sourires faisaient naître les miens.
Mais aussi cette façon dont tes larmes faisaient couler celles de mon cœur.

C'est sûrement ça, aimer à la folie.
C'est devenir fou, mais à deux.
Créer un asile rien qu'à nous deux.

Mais on était pas fous Louis, juste amoureux.


-"Comment tu te sens Louis?

-Ils ont pas le droit maman. Ils n'ont pas le droit de m'arracher à Tom comme on m'a arraché à Harry. Et si ils réussissaient? Et si ils emmenaient Tom? Si il finissait par m'oublier? Je ne le supporterait pas. Le pire, c'est que je le crois. Lorsque Harry me dit qu'il écrit une histoire où personne ne m'oublie, je le crois. Ça me semble impossible, mais je veux le croire. Je veux y croire. Mais à quel prix on paie l'espoir?"

Parce que Harry connaissait l'univers comme sa poche.
Parce que, pour lui, rien ne pouvait y être moche.
Si certains avaient peur des météorites, lui voulait les attraper.

Alors si l'une d'entre elles menace de s'écraser dans la vie de Louis, Harry l'attraperait.

...

J'espère que ce chapitre 12 vous a plu?

Je me suis un peu perdu en l'écrivant. Je ne suis pas du tout parti dans le sens que j'avais pensé mais bon, c'est comme ça l'inspiration alors voilà ahah!

Les météorites sont tombées..Vos réactions?

Je vous rassure, ça ne veut pas dire que je vous prévois pas des moments tendres, légers et évidemment plein d'amour!

J'ai fait exprès de ne pas mettre la discussion Harry / Grand-père ici, après ce qu'il s'est passé, elle arrive dans le prochain chapitre!

Encore merci pour tout. La semaine qui arrive est ma dernière pour réviser mon bac blanc et finir la préparation de mes oraux donc je me consacre aux révisions et non l'écriture. Mais une fois la semaine du bac blanc passé, c'est parti pour les updates! (Et pour les vacances!)

Je vous envoie tout mon amour. Bonne semaine à vous.❤️

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