Bonsoir, j'espère que vous allez bien!
Je devais écrire ce chapitre demain mais j'ai été inspiré! Trois heures pour écrire un chapitre, un record pour moi! (Trois heures c'est peu comparé à d'habitude donc merci inspiration soudaine!)
Je vous remercie infiniment pour tout vos retours sur le dernier chapitre! Je n'ai pas terminé de répondre mais j'y file immédiatement! Vous pouvez pas savoir à quel point vos messages sont une source de bonheur et d'amour pour moi❤️
J'espère que ce chapitre 10 vous plaira, il est un peu plus court que normalement mais est aussi un des plus importants..
Je vous laisse découvrir par vous-mêmes, bonne lecture j'espère!❤️
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CHAPITRE 10
SECRETS NOCTURNES
(Dream_Imagine Dragons)
"Deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu'au matin." -Peter Pan
C'était qu'une simple nuit blanche.
Une nuit qui était plus belle que tous les autres jours de ma vie.
On voulait seulement regarder les étoiles, et ne jamais voir le soleil se lever.
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Petit, du moins jusqu'à mes plus récents souvenirs, je répétais que je voulais atteindre les étoiles.
Je les regardais au dessus de moi, me rêvant astronaute ou oiseau. Parce que oui, je pensais que les oiseaux avaient le pouvoir de voler jusqu'au bout du monde, jusqu'au bout du ciel. Je pensais qu'il n'y avait aucune limites, que l'univers n'était pas inaccessible. Si des hommes avaient réussis à atteindre la lune, pourquoi on ne pourrait pas partir se balader dans tout l'univers? Mais sans jamais en faire une carte.
Parce qu'au fond, j'aimerai que l'univers reste ce mystère.
Le même mystère qu'est Louis qui marche à côté de moi. Après ma promesse, après ce baiser, il a juste murmuré contre mes lèvres:
-"Viens découvrir la nuit avec moi."
Alors j'ai accepté. J'ai accepté parce que je lui ai promis avant ce baiser que rien ne sera plus jamais pareil à partir d'aujourd'hui.
Et aujourd'hui commence par cette nuit.
J'ai accepté sans même savoir ce qui le rendait si triste. Sans même savoir la raison de son arrivée avec Tom dans la maison d'accueil.
J'ai accepté de lui faire oublier son passé sans même le connaître.
Et c'est tellement ironique. Parce que j'ai oublié mon propre passé sans rien demander. Parce que je pourrais pleurer chaque jour de sentir ce vide dans mon corps. Pourtant Louis a le même vide. Mais lui c'est parce qu'il n'arrive pas à oublier.
Je suis le mieux placé pour dire qu'on oublie et lui est le mieux placé pour dire le contraire.
Quand j'aimerais me souvenir, lui voudrait oublier.
Mais oublier quoi?
On a averti Kate et Henri qu'on partait se promener, et j'ai dit à grand-père que je ne rentrerais pas avec lui cette nuit. Et on pourrait paraître fous, Louis et moi, à partir se promener après minuit passé.
Pourtant, dans les yeux de mon grand-père, je me suis senti comme Harry. Pas comme un fou, pas comme un inconscient ni un garçon qui a trop la tête dans les étoiles.
Je souris doucement en regardant Louis marcher à mes côtés. Il porte seulement un pull et le plaid que nous avions dans le jardin pour regarder les étoiles. Je me souviens de la fois où il m'a dit qu'il n'aimait pas les manteaux. Et c'est encore une chose que j'aimerais comprendre, comme je le fais toujours..
-"Louis, pourquoi tu n'aimes pas porter des manteaux?" Je demande doucement, presque dans un murmure.
Comme si je ne voulais pas réveiller la nuit. Comme si je voulais rester dans cette bulle nocturne à jamais, avec Louis à mes côtés. J'ai l'impression qu'une parole trop forte réveillerai le soleil et ferait tourner trop vite le monde. Que la vie se réanimerait, comme si elle était mise en pause la nuit.
En entendant ma phrase, Louis se fige légèrement et cache son visage derrière l'ombre du lampadaire qui éclairait les traits de son visage quelques secondes plus tôt. Je revois dans ses yeux la même tristesse qu'il avait lorsqu'il criait il y a peine une heure, juste avant que je l'embrasse.
Ses mots de détresse tournent encore dans mon esprit:
"La personne que j'aimais plus que tout au monde avait promis de me sauver. Avais promis de m'éviter le futur auquel j'étais destiné. Mais cette personne m'a oublié! Et c'est pas à elle que j'en veux, c'est à cette putain de vie. Cette putain d'existence qui me montre les étoiles seulement pour me rappeler que jamais je ne les atteindrais. Que jamais je ne brillerais comme elles brillent!
Et moi je suis juste là. Je suis juste en dessous d'elles, à me dire que si je ne peux pas les rejoindre, j'aimerais qu'elles me tombent toute dessus et qu'elles me suppriment de ce monde où la seule trace que je laisse est sur ma joue."
Je me sens mal en revoyant son visage déformé par la tristesse. En repensant à ses phrases qui donnaient l'impression de lui trancher la gorge à chaque fois qu'il les prononçait. J'aimerai ne pas avoir cette envie de tout comprendre. J'aimerai ne pas avoir cette douleur au fond de mon cœur qui me pousse à poser des questions à Louis.
-"Je suis désolé, je pose toujours trop de questions.." Je murmure avec un rire nerveux avant de baisser la tête vers mes chaussures.
Les cailloux craquent sous mes chaussures tandis que de la buée s'échappe de mes lèvres lorsque je soupire tristement. J'aimerai tout savoir de Louis. J'aimerai avoir un livre rempli de constellations qui m'expliqueraient son histoire et ses réactions. Parce que Louis est une galaxie à lui seul.
Mais une galaxie où plus d'étoiles meurent que naissent.
Une galaxie où les planètes ne trouvent plus leur soleil.
Où aucun homme n'a voulu s'aventurer.
Enfin, peut-être qu'une personne est déjà parti à la découverte de la galaxie Louis. Cette personne qu'il aimait plus que tout. Lorsque Louis me parlait de lui, du moins me criait de lui, je pouvais voir dans ses yeux un sentiment encore plus fort que la détresse et la tristesse. Louis aimait sincèrement cette personne qui l'aurait oublié. Et je déteste cette personne. Je déteste cette personne d'avoir oublié Louis et de l'avoir laissé dans l'état qu'il est aujourd'hui.
Je déteste cette personne qui a un jour regardé Louis comme une étoile mais qui l'a laissé s'éteindre au lieu de la rejoindre.
-"Tu ne poses pas trop de questions, tu cherches à comprendre." J'entends Louis dire près de moi.
Je relève la tête vers lui mais son visage est toujours caché par l'obscurité.
-"Tu me laisserais chercher à te comprendre..?" Je murmure doucement,
Cette fois, Louis tourne complètement son visage vers moi et l'éclairage du lampadaire l'éclaire complètement. Ses yeux bleus clairs deviennent bleus nuit sous l'obscurité et je me dis que même dans son regard la nuit est tombée.
-"Seulement si tu me promets une chose."
Je fronce légèrement les sourcils face à sa réponse et m'arrête de marcher en voyant un léger lac se former dans la nuit de ses yeux.
-"Tu m'as dit tout à l'heure que tu ne voulais plus de promesses.." Je dis dans un souffle, me rappelant encore de la force de son sanglot lorsqu'il m'a crié cette phrase.
Louis hoche la tête et s'arrête à son tour. Face à moi, il prend une légère inspiration avant de souffler dans le froid qui forme une fumée près de sa bouche et de son nez. Son regard s'ancre dans le mien et on pourrait presque dire qu'il tremble autant que son corps.
-"C'est la seule et dernière promesse que je te demanderai.." Il murmure en attrapant ma main glacée.
Un long frissons transperce mon corps et mon cœur. Louis murmure et pourtant ses paroles sont comme un cri. Un cri de détresse. Je vois déjà dans les yeux de Louis que sa promesse devient une supplication. Comme une corde qu'il me tend et que je ne devrai jamais lâcher.
Et, en serrant ma main et nouant se nœud qui nous lie, il chuchote :
-"Je vais te raconter une partie de mon histoire, promets moi de deviner un jour l'autre partie."
La puissance de son regard et de sa phrase me troublent. Je ne m'attendais pas à cette demande. Je veux dire...Comment deviner l'histoire d'une personne dont on ne connaît que la douceur des lèvres et la magie de son regard?
Et ce qui résonne en moi est : Comment je vais faire?
Pourtant, ce qui sort de mes lèvres est:
-"Je te le promets."
Oui, je ne sais pas comment je vais faire. Oui, je ne comprends pas tout dans cette histoire. Oui, je suis totalement perdu.
Mais s'il y a bien un droit où je me retrouve, c'est dans les yeux de Louis. Parce que lorsque je murmure ma promesse en resserrant sa main dans la mienne, je peux voir comme une lueur d'espoir traverser son regard.
Comme une étoile filante qui traverse sa nuit.
Alors je me dis que, oui j'ai peur de ne pas y arriver. Oui, j'ai peur de ne pas tout comprendre. Oui, j'ai peur de ce lien invisible qui m'accroche à lui dès la première fois que je l'ai vu.
Mais est-ce que les planètes se sont posées la question de si elles avaient peur d'être liées au soleil?
Je suis sorti de mes pensées lorsque la main de Louis me tire vers lui. Doucement, il reprend sa marche sans me lâcher la main et je comprends qu'il nous emmène quelque part.
-"Pourquoi me raconter le début de ton histoire ici et maintenant?" Je demande doucement alors que nous arrivons dans un parc.
-"Parce que je me dis que seules la nuit et les étoiles savent garder des secrets."
Je souris à sa réponse et il finit par lâcher doucement ma main pour aller s'asseoir sur une balançoire. Il regarde quelques secondes le ciel tandis que je rejoins la seconde balançoire pour m'asseoir à ses côtés.
Du bout des pieds, je me balance de quelques centimètres et regarde le paysage autour de moi. C'est un simple parc d'enfant, avec des balançoires, un tourniquet et un toboggan. Il y a aussi quelques tables de pic-nique.
-"J'ai raconté qu'une seule fois le début de mon histoire." Murmure soudainement Louis, me faisant tourner la tête vers lui. "Et c'était aussi dans un parc, il y a quelques années maintenant."
Mon cœur se serre doucement tandis qu'il garde la tête baissée. Je devine d'avance de qui il parle. Je devine que cette personne qui lui a apprit les constellations est la même personne à qui il a raconté son passé et qui par la suite l'a abandonné.
Et une douleur poignante me vient en plein cœur à cette pensée.
-"Je n'en avait parlé à personne avant."
Louis me regarde toujours pas et, lorsqu'il ancre son regard dans le mien, c'est pour me raconter la pire histoire que je n'ai jamais entendue:
-"Je suis né à Londres mais ma mère est née en Amérique, ici à Atlanta, qu'elle a quittée à ses dix-huit ans. Pourquoi? Je ne le sais pas. Au fond, je ne connaissais qu'à peine ma mère.."
Il quitte mon regard et regarde le ciel avant de reprendre:
-"C'était une prostituée, victime d'un réseau de proxénètes. On la payée pour avoir des clients et ramener la moitié de ce qu'elle gagnait. Je n'ai jamais connu mon père, je devine que c'était un de ses clients qui n'a pas voulu se protéger. Le proxénète de ma mère a profité de sa grossesse pour l'empêcher davantage de fuir. Il avait son passeport, ses papiers, son argent..Si elle tentait de quitter ce réseau, c'est à moi qu'il s'en prendrait."
Sa voix est neutre, presque morte alors que mes lèvres tremblent en entendant ses mots.
-"J'ai rajouté des barreaux à sa cellule en naissant." Il rajoute dans un souffle.
Et j'aimerai tellement le contredire là maintenant, en voyant les larmes silencieuses couler sur ses joues. Sauf que ma voix est bloquée au fond de ma gorge et qu'il reprend son horrible histoire avant même que je n'ouvre la bouche:
-"En échange de la fidélité de ma mère, ils acceptaient que je sois déclaré et scolarisé. Lorsqu'elle m'amenait à l'école ou qu'elle venait me chercher, elle enfilait le masque de la mère à la vie banale, voir parfaite. Alors que la vérité, c'est que les loups étaient toujours dans le coin d'une rue à la surveiller."
Du bout du pied, il se balance d'un coup sec et je regarde les cailloux frapper contre sa chaussure.
-"Lorsque ma mère recevait un client chez nous, dans le piteuse appartement qu'on avait, elle me disait de me cacher dans le placard où on rangeait les manteaux le temps qu'elle fasse son affaire. Elle ne voulait pas que ses clients me voient, parce qu'elle savait que certains d'entre eux pouvaient avoir des envies obscènes envers moi..Et moi, en dessous des manteaux, j'entendais tout. Lorsqu'ils y allaient trop fort, je l'entendait crier. Lorsqu'ils la frappait, je l'entendais leur hurler d'arrêter..Je ne pouvais que pleurer silencieusement, étouffé par les manteaux.
Moi aussi j'ai envie de hurler. Je regarde Louis et des larmes de rage coulent sur mes joues. Les manteaux. Les putains de manteaux. Je sais pourquoi Louis ne veut pas porter des manteaux.
-"Lorsque j'étais un peu plus grand, je pouvais aider ma mère à se soigner. Mais elle est vite devenu un automate. Comme un robot, un objet qu'on utilisait. Elle ne voulait jamais me regarder dans les yeux. Car lorsqu'elle le faisait, elle se mettait à pleurer en s'excusant."
Louis essuie rageusement les larmes qui coulent sur ses joues et souffle doucement.
-"Pourtant, la nuit, on dormait ensemble, n'ayant qu'un seul lit dans l'appartement. Ma mère a toujours voulu me protéger et seule la nuit elle se laissait aller en me prenant dans ses bras pour me répéter qu'elle est désolé et qu'elle m'aime. Et moi aussi je l'aimais, je l'aimais et je voulais la sortir de là.."
Sa voix change à partir de ce moment-là. Et dès le premier mot de sa prochaine phrase, je comprends de qui il va me parler.
-"A l'école, je n'avais pas beaucoup d'amis. J'étais souvent habillé comme un souillon, ma mère n'ayant pas les moyens de m'acheter beaucoup de vêtements. La chose qu'elle faisait, par contre, c'est qu'elle me laissait toujours le peu d'eau chaude que nous avions. Même si mes vêtements étaient sales, elle me laissait le confort de me sentir bien dans ma peau. Alors qu'elle se faisait salir toute la journée..
C'est pendant la maternelle que j'ai rencontré cette personne que j'aimerais à jamais plus que tout au monde. La seule personne qui est venu me voir pour me dire que mon dessin était "trop beau"..
Malgré ses larmes, Louis rit tristement à ce souvenirs. Ses yeux se relèvent vers le ciel et je peux voir les étoiles briller dans le reflet de ses yeux larmoyants..
-"On est devenu inséparables depuis ce jour-là. Je n'avais pas le droit de le faire venir à la maison ni de l'inviter pour mon anniversaire mais il s'en fichait. Il voulait comprendre mais il s'en fichait si je ne voulais pas. Il ne m'a jamais rejeté pour ça.. Les proxénètes de ma mère ne voulaient pas non plus que je raconte notre histoire à quelqu'un, ils m'avaient eu-mêmes menacés alors que j'avais à peine trois ans et que je ne comprenais rien au monde dans lequel je vivais.."
Mon cœur se serre douloureusement lorsque le visage de Louis devient soudainement plus froid.
-"Pourtant je lui ai tout raconté, des années plus tard. Nous avions huit ans et la nuit précédente ma mère avait été battu par son client jusqu'à la rendre inconsciente. Pourtant elle s'est relevée et a maquillée ses blessures pour m'emmener à l'école le matin même. J'avais eu tellement peur que j'ai directement couru jusqu'à lui pour tout lui dire. Nous étions des enfants et il n'a pas compris cette histoire. Pour lui, les mamans ne faisaient pas ça et il ne savait même pas ce que c'était. Et , pour une fois, il a pas cherché à comprendre. Il m'a juste promis qu'il raconterait tout à ses parents pendant les vacances qui arrivaient le soir même. Il m'a promis qu'il allait nous sauver maman et moi. J'étais un enfant, j'y ai tout de suite cru. Parce que je l'avais toujours vu comme un héros, comme mon héros.
Plus aucunes larmes ne coulent sur le visage froid de Louis qui s'est éteint.
-"I-Il leur a tout dit...?" Je ne peux m'empêcher de murmurer d'une voix tremblante.
Louis ne me regarde pas et secoue négativement la tête.
-"Non, il m'a oublié.." Il souffle. "Et je l'ai perdu."
J'ai l'impression de tomber. De tomber sous les mots de Louis. Je ne vois jamais la fin. Comme Louis n'a jamais vu la fin de sa détresse. Je repense au fait qu'il ai déjà tenté de se retirer la vie. Et j'ai encore plus mal en comprenant maintenant pourquoi.
-"Alors que je sombrais de tristesse et de solitude, ma mère sombrait dans les drogues et dans l'alcool. Que ça soit moi ou elle, on en pouvait plus de cette vie. Je pleurais pour ne pas aller à l'école mais ma mère m'y obligeait pour ne pas que je croise ses clients de la journée. Sauf que je savais qu'une fois à l'école, je serais seul..Parce qu'il n'était plus avec moi.."
Lorsque Louis murmure cette dernière phrase, sa voix qui était neutre jusqu'à maintenant se met à craquer. Je ne suis à moins d'un mètre et je suis incapable de me lever pour le rejoindre. J'ai l'impression que mon corps ,remplis de larmes, pèse une tonne.
-"Puis les choses sont devenus encore plus compliquées lorsque ma mère est tombée enceinte pour la seconde fois. Dix ans après sa première grossesse. Sauf que cette fois elle fumait, se droguait et buvait. J'avais mal pour le bébé qui grandissait dans son ventre. Pourtant Tom a résisté, mais n'est pas arrivé sans séquelles..Mais moi je le trouvais beau et magnifiques. Je me suis dit que je n'allais plus jamais être seul. J'ai d'abord été content puis je me suis mis à pleurer en croisant le regard de mon petit frère..J'ai réalisé qu'il allait subir ce que je subissais depuis dix années.."
Louis se met réellement à sangloter lorsque le prénom de son frère sort de ses lèvres. Et moi je me force à ne pas lâcher ce sanglot qui me brûlent la gorge et me donne mal à la tête. Je me retiens de craquer pour ne pas lâcher la corde que Louis est lui-même en train de lâcher sous mes yeux.
-"On était maintenant deux dans le placard. Moi et le bébé que je tenais dans mes bras et que je berçais. On a vécu comme ça pendant cinq ans. Puis il a suffit d'un jour pour que Tom se mette à hurler dans mes bras, pendant qu'on était dans le placard. Il avait cinq ans et était malade, il pleurait de douleurs de mal au ventre et l'angoisse du noir autour de nous l'a fait paniquer. Le client de ma mère nous a entendu. Il a ouvert le placard et j'ai entendu ma mère hurler en essayant de retenir son client qui approchait ses mains de Tom pour le frapper.
J'avais quatorze ans mais j'avais le corps d'un enfant de deux ans de moins. Je n'avais aucune force. Mais lorsque j'ai vu le client tenter de frapper Tom, c'est moi qui me suis interposé. J'ai pris le coup, puis tout les autres pendant que ma mère hurlait en tentant de frapper le client qui la poussait violemment.
Puis..Il a sorti le couteau suisse qu'il avait dans sa poche.."
Louis caresse sa cicatrice et j'ai envie de vomir. La haine, la rage et la tristesse explose en moi et j'étouffe un sanglot contre ma main alors que Louis continue et me donne le coup fatale:
-"Il a atteint ma joue et lorsque ma mère s'est interposée, il a atteint sa poitrine. Tom hurlait, moi je pleurais et le client s'est paralysé en voyant le corps de ma mère retomber au sol. Il nous a regardé à tour de rôle et est partis en courant de l'appartement.
Je me retrouvais seul avec ma mère qui convulsait sous mes yeux, ma joue qui me brûlait et mon frère qui hurlait près de moi. Ce sont les voisins qui ont été alertés par nos cris. Le couple qui vivait en face de nous est arrivé et s'est figé en voyant la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Ils ont appelés les urgences et ont tentés de nous calmer, Tom et moi. Ils nous ont emmené dans le couloir, loin de ma mère qui m'a regardé une dernière fois avant que je ne sorte dans le couloir.
Et je me rappellerai toujours du sourire qu'elle m'a lancé alors qu'elle perdait toutes ses forces..
Elle savait que cette histoire était terminée pour Tom et moi..
Tout comme elle se terminait à jamais pour elle.."
Un nouveau sanglot traverse la gorge de Louis et cette fois je n'arrive pas à retenir le miens. La brûlure s'échappe de ma gorge et je ne peux plus m'arrêter de pleurer en regardant Louis qui garde la tête levée vers les étoiles, comme si ses sanglots leurs étaient dû.
-"Ma mère n'a pas tenu le trajet jusqu'à l'hôpital. Tom et moi avons été soignés et examinés. Nous étions en sous-poids et il nous manquait des vaccins. Tom n'avait pas reçu le traitement que sa maladie demandait. Si sa maladie lui faisait subir un retard, le manque de traitement aggravait ce même retard. Et à partir de ce jour-là, Tom ne parlait plus. Nous avons vécu un traumatisme qui, pour lui, s'est manifesté par le mutisme et la peur de chaque étrangers. Depuis que je l'ai protégé ce jour-là, il ne peut plus être sans moi. Il a fallu du temps pour qu'il accepte de rester seul avec Kate et Henri à la maison. Là où nous avons été envoyés car c'était la ville natale de ma mère et que Kate avait entendu cette histoire. Elle a tout de suite demandait et fait la démarche pour nous récupérer. Je ne comprends toujours pas pourquoi elle s'est battu spécialement pour nous, je la suspecte depuis trois ans d'avoir un lien avec ma mère.."
Louis s'arrête soudainement. Plus un mots. Plus un sanglot.
Et je comprends que la première partie de l'histoire est terminée.
Que c'est maintenant à moi de deviner l'autre partie..
Je relève la tête vers Louis et lorsque je le vois se relever difficilement de la balançoire, tout explose une seconde fois en moi. Rapidement, je me lève et fonce le prendre dans mes bras. Dès que nos corps se retrouvent, de violents sanglots explosent dans la gorge de Louis qui s'accroche à moi dans un dernier geste de détresse. Ses bras entourent mon cou tandis que je pleure silencieusement en le maintenant par la taille.
Toute sa force le quitte, son corps et ses émotions le lâchent après avoir raconté l'histoire qu'il n'avait plus raconté depuis dix longues années.. Et la dernière fois qu'il l'a fait, on l'a abandonné, on l'a oublié.
Mais moi je ne le ferais jamais. Et si j'étais cette personne, je m'en voudrais jusqu'à la fin de ma vie.
-"Tu es là.." Pleure Louis contre moi.
Sa voix tremblante me retourne l'estomac et je hoche la tête tout en le resserrant contre moi. Son visage enfouit dans mon cou, je dépose mes lèvres contre son cou où je continue de pleurer tout en essayant de déposer des baisers.
-"Je suis là."
J'étais là, du moins j'étais revenu.
Mais ça je ne le savais pas.
Je ne le savais pas encore.
J'étais déjà détruit, mais pas encore entièrement.
✦
-"Comment tu vas aujourd'hui Louis?
-J'ai raconté ton histoire maman. Je lui ai raconté pour la seconde fois. Et comme la première fois il a été là, il ne m'a pas rejeté. Il est juste allongé à mes côtés, ses joues encore rouges des larmes qui ont coulés dessus. Je lui ai tout raconté et il est resté avec moi, maman, comme la première fois.
-Pourquoi pleures-tu alors, Louis?
-Parce que je ne veux pas qu'il m'oublie une seconde fois..
✦
Parce que la nuit garde les plus sombres secrets.
Que le jour tente de cacher.
Mais lorsque tout explose, même le soleil qui se lève ne peut plus rien effacer.
...
Et voilà pour ce chapitre 10, j'espère qu'il vous a plu?
Je sais que certains d'entre-vous pensez que Louis faisait parti de l'accident de Harry mais non! Comme je l'avais dit en note au début de l'histoire, je mets dans cette histoire des sujets que je n'avais jamais traité avant. Celui du proxénétisme en fait parti, c'est même le sujet que j'ai choisi pour mon dossier de droit au bac..C'est un sujet tellement douloureux mais important. Des femmes subissent réellement ce que je vous ai décrit et je trouve ça important de ne pas le mettre sous silence..La plupart du temps ce sont des étrangères piégées une fois arrivée dans le pays, mais ça on en parlera plus tard..Vous vous doutez que l'histoire de la mère de Louis sera reprise dans l'histoire.
Quel est donc votre réaction face au passé de Louis et Tom..?
Face aux pensées de Harry..?
J'ai vu dans les commentaires qu'on s'énervait un peu contre lui mais n'oubliez pas que Harry est autant victime que Louis..Enfin, imaginez perdre la mémoire, ça ne vous vient pas instinctivement de penser que votre passé est lié à celui d'une personne que vous pensez être un inconnu.. Mais je comprends totalement la frustration..C'est pour ça que vous êtes au courant.. C'est fait exprès.. Et non je ne suis pas sadique 🤫❤️
Encore merci pour tout. Sachez que je vous aime et que je suis désolé pour la frustration que je peux vous créer avec cette histoire. Mais c'est toujours un mal pour un bien avec moi, promis. ❤️
Bonne fin de week-end à vous.❤️
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