- T'as le jackpot, mec! Viens, on doit aller dans le hall.
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Un des messieurs qui s'approchait de moi vient prendre mon autre bras et le serre plus fortement que l'autre.
- Lâchez-moi! finis-je par crier.
Une larme commence à perler sur le coin de mon œil, puis une deuxième. Retiens-toi Raejin, ce n'est pas le moment d'éclater en sanglot. Haechan viendra te sortir du pétrin. Il ne te laissera pas partir aussi facilement aux mains d'un inconnu.
- Tais-toi et contente-toi de nous suivre, dit le premier homme.
Il resserre sa prise autour de mon bras et je laisse sortir une légère plainte de douleur. Il est en train de broyer mon bras. Je n'aurais plus d'os, je suis certaine.
Je lance un dernier regard à Jaemin, les yeux embrouillés. Je réussis à me libérer sous l'adrénaline. J'accours jusqu'à Jaemin et je m'accroupis. J'ai reçu un cours de secourisme avec monsieur Byun. Mes parents disaient que ça pouvait toujours être utile si quelque chose leur arrivait.
Je colle mon oreille contre sa poitrine et regarde en direction de son visage. Je laisse un doigt devant son nez et je suis d'un coup rassurée en concluant qu'il respire encore.
Je me sens tirée vers l'arrière, mais je donne un coup de pied contre cette personne. Je ne suis pas faible tout de même. J'ai une certaine force. J'allais au gym à mon ancienne maison.
Je me retourne et fais face à trois hommes, l'un frottant sa jambe me lançant un regard de haine. Je me relève en vitesse en crispant mes poings.
L'homme le plus en avant sort rapidement un flingue de sa ceinture et le pointe vers moi.
- Tu nous suis maintenant, dit-il sur un ton menaçant.
J'avale de travers tout en levant mes mains au-dessus de ma tête doucement.
- Ça va. Je... voulais juste savoir s'il allait bien, dis-je avec mal.
J'essuie d'un revers de main mes yeux toujours sous les regards malsains des autres. J'avance d'un pas hésitant vers eux et l'homme avec le flingue se positionne rapidement derrière moi. Je sens une pression ronde et froide sur le haut de mon dos.
- Avance, suis les deux autres et si tu refais un autre faux mouvement, je peux te garantir que tu auras une marque pour toute ta vie.
Un frisson de terreur me parcourt en entendant sa voix. Je fais ce qu'il demande sans broncher. Nous sortons de la salle des mineurs et nous montons les escaliers afin de nous rendre jusqu'au hall.
Haechan est dos à moi et semble mal en point, deux gars sont par terre, en sang et il ne reste plus que Seyong.
- Haechan, avec ton calibre, tu pourrais facilement entrer dans mon clan. Il est mieux que celui de ton paternel et tu le sais très bien. Pourquoi refuses-tu toujours ma proposition?
- Parce que j'ai un honneur et des valeurs contrairement à toi.
Il sourit narquoisement et lève les yeux avant de l'agrandir davantage me voyant.
- C'est vraiment dommage pour toi que j'aie trouvé quelque chose de meilleur. Je suis certain que tu pourrais regretter maintenant.
- De quoi parles-tu?
Seyong fait un mouvement de tête en ma direction. Haechan se retourne et ouvre grands les yeux en me voyant. Je baisse la tête honteuse de ne pas avoir pu m'enfuir.
J'entends des pas accourir vers moi et j'entends quelqu'un donner un coup. Soudainement, je ne sens plus le pistolet métallique et froid sur mon dos. Il faut être idiot pour comprendre que c'est Donghyuk qui a frappé la personne qui avait le flingue. Je sens quelqu'un me tirer et je me retrouve contre la poitrine de celui-ci. Je lève enfin ma tête et j'aperçois Haechan ayant maintenant l'arme et visant Seyong d'un regard assez menaçant.
- Tu t'en vas, tu nous laisses tranquilles et aucune balle ne sera utilisée, dit Haechan d'une voix sévère.
- Haechan, Haechan, Haechan. Ça ne fonctionne pas comme ça. Tu es tout seul contre une grande partie de mon personnel. Ils ne sont pas très loin. Puis, si tu tires, je peux te garantir que tu ne survivras pas aussi. Je te conseille fortement de lâcher cette arme et de dire tes adieux à Raejin.
Le plus jeune des deux se crispe au niveau de sa mâchoire et sert de plus en plus le pistolet qui tient. J'entends sa respiration saccadée et je crois apercevoir des larmes de colère et de rage perler le coin de ses yeux.
Soudainement, tout se passe très vite. Quelqu'un fonce dans Haechan et lui donne un gros coup sur la tête qui le déstabilise. À cause de cela, il me lâche et vacille avant de tomber sur ses genoux. Deux hommes me poussent vers ce Seyong et il rigole faiblement avant de sortir une arme de sa poche et de mettre le canon à côté de ma tempe.
- Admire le spectacle, me chuchote-t-il.
Haechan est attaqué par deux autres hommes habillés en noir. Ils lui portent des coups aux jambes afin qu'il s'écroule au sol, ils attaquent son ventre, ses bras qu'ils écrasent avec leurs gros pieds. Il hurle de douleur et essaie de se défendre, mais sans résultat.
Cette vision me déchire le cœur. Pourquoi lui faire autant de mal?
- Arrêtez tout ça... Je vous en prie... dis-je entre deux sanglots.
- Bien évidemment. Si tu acceptes de venir avec nous, je le laisserai tranquille.
- Ce n'est pas un choix. Ça n'a jamais été un choix. C'est une obligation d'aller avec vous au vu des circonstances.
Seyong siffle et les brutes arrêtent toute violence envers Haechan. Il me dit de ne pas bouger et il se dirige vers le garçon mal en point, en sang, à terre. Il s'accroupit et prend sa tête entre ses mains. Il lui chuchote quelque chose à l'oreille avant de rire sadiquement.
Je ne sais pas ce qu'il lui a dit, mais il est évident que ça n'a pas dû lui plaire. Haechan ouvre grands les yeux et laisse échapper un grognement agressif.
- Va te faire foutre Seyong.
Ledit Seyong en question cogne le visage d'Haechan au sol et se relève en vitesse. Moi, je ne peux que regarder tout ça sans forcément comprendre. En quoi suis-je si important? Comment puis-je avoir une quelconque valeur? Ici, j'étais certes une technique de manipulation en cas d'urgence, mais je me plaisais. J'avais des amis, je découvrais la vraie vie, j'ai même découvert l'amour. J'avais enfin la vie dont j'ai toujours rêvé et il fallait bien qu'il y ait un terme à mon bonheur.
Cela arriverait un jour ou l'autre.
Je n'ai pas le temps de voir si Haechan est encore conscient que je me fais tirer violemment vers la sortie.
- Haechan! Haechan! essayais-je toujours, mais en vain.
Maintenant, mes larmes coulent à n'en plus finir. Je sentais mon cœur serré jusqu'à m'en faire mal. J'avais envie de vomir. Je n'étais pas bien et avec raison.
On m'embarque alors de force dans une fourgonnette et je sens l'engin démarré.
Tout ce que je peux faire, c'est de regarder la bâtisse s'éloigner de plus en plus jusqu'au moment où je ne peux plus l'apercevoir.
C'est à ce moment que j'ai su que je ne le reverrai plus avant longtemps.
* * *
On m'enferme dans une chambre en employant toujours la force. Je regarde les alentours et observe chaque recoin. Cette pièce n'est pas chaleureuse. Les murs sont d'un gris ennuyant, il n'y a pas de fenêtres, mais il y a deux lits simples, deux tables de chevet et c'est tout.
Je viens caresser le drap du lit avant de m'asseoir et de regarder un point invisible sur le plancher. Mes mains se crispent sur mes genoux et des larmes recommencent à couler. Je ne sais pas qui sont ces gens, ce qu'ils me veuillent et si c'est mauvais pour moi d'être là. Je ne connais rien, je ne suis pas capable de reconnaître un danger. Je n'ai jamais été confronté à un danger.
Je ne sais rien et j'ai honte de moi, je me désespère. Je préférerais ne pas être née. De toute façon, ma vie entière a été un incroyable mensonge. Je n'aurais été la «poule aux œufs d'or» à personne.
Pourquoi ai-je l'impression d'être un trophée ou d'avoir un prix?
Je n'ai ma place nulle part dans ce monde. Du moins, j'avais trouvé un endroit paisible et confortable, mais étais-je vraiment à ma place ou n'était-ce qu'une simple illusion?
J'ai seize ans, mais j'ai la vision du monde d'une fillette de trois ans. C'est pitoyable.
Je baisse la tête et pleure bruyamment.
Je suis loin de mes repères, je suis loin d'Haechan qui était ma carte dans ce Nouveau Monde. Ma boussole même.
Je sens une main se déposer sur mon épaule et puisque je croyais être seule, j'ai eu peur.
Je laisse échapper un crie et repousse la main en essayant de me reculer, mais je tombe du lit comme une merde. J'ai peur. Je ne sais pas qui c'est, ce qu'il veut.
- Hé... Calme-toi, je ne te veux pas de mal. Je suis comme toi, me dit une voix masculine.
J'essuie mes yeux tout en relevant ma tête vers lui, mais je continue tout de même de pleurer. Je ne peux pas arrêter mes pleurs d'une seconde à l'autre.
Un garçon, un jeune comme moi, me fait face. Il sourit faiblement. Il a un beau sourire compatissant. Il n'a pas l'air dangereux. Ses vêtements sont sales et basiques, ils ne sont pas coûteux d'après moi. Ses cheveux sont d'un brun comme le mien. Il a des cernes sous les yeux, il semble épuisé.
Il s'accroupit devant moi et caresse mon épaule de sa main. Je réussis à me calmer sous cette consolation après quelques minutes.
- Ça va mieux? me demande-t-il.
Je hoche légèrement de la tête.
- C'est mieux que tu pleures ici que tu retiennes tout au fond de toi et que tu éclates quelque part d'autres. Quelqu'un pourrait profiter de toi à cet instant.
Je le regarde perplexe et me recule sous cette remarque laissant un bras de distance entre lui et moi.
- Je ne parlais pas de moi.
- Tu parlais de qui alors?
- Des gens d'ici qui exploitent les gens comme toi et moi.
- Comme toi et moi? Je ne crois pas que l'on soit pareil.
- Tu es dans une chambre de prisonnier si je peux dire ça comme ça. Tu es à leur service maintenant. Ils ne te l'ont pas encore expliqué?
Je fais non de la tête.
- Je vois. C'est étrange.
Il me tend sa main en disant : «Tu ne resteras pas au sol, n'est-ce pas?». Hésitante, je la prends et il m'aide ainsi à me relever. Je m'assois sur un lit et le regarde de haut en bas une nouvelle fois. Il s'assoit sur le lit en face.
Deux lits, deux tables de chevet. La chambre est faite pour deux personnes et il est probablement l'autre personne qui dort ici.
- Quand tu dis prisonnier, tu veux dire quoi par là? Il t'utilise pour faire le sale boulot?
- On peut dire ça comme ça.
Il s'allonge sur le dos en mettant ses mains derrière sa tête avant de continuer.
- Je fais des choses dangereuses et contre mes valeurs. Je n'ai jamais voulu être ici, mais je n'ai pas le choix. Ça fait un an et demi que je suis retenu de force ici. Je n'ai jamais pu m'enfuir, chaque fois que j'essaie, j'échoue.
Il soupire avant de regarder à sa gauche, sur sa table de chevet. Il a un cadre avec une photo. Il caresse doucement le cadre de son pouce.
- Dire que ma famille pense que je suis encore à l'école.
- Pourquoi ne peux-tu pas partir?
- C'est compliqué. Disons que j'étais là au mauvais endroit au mauvais moment. J'ai surpris une transaction illégale de ce groupe et ils m'ont choppé. Pour s'assurer que je ne dis rien, ils m'ont retenu ici et ont fait des fausses preuves pour m'inculper de plusieurs crimes afin de me retenir. Alors je ne peux rien dire, je ne peux pas me plaindre et je dois tout accepter ce qu'ils me demandent de faire.
- Je suis désolée...
- Tu n'as pas à l'être, mais toi, tu es ici pour quoi? Tu me dis vaguement quelque chose de plus.
- C'est impossible que tu m'aies croisée quelque part. Moi aussi c'est compliqué. Disons que j'ai une valeur, il paraît.
- Une valeur? C'est la première fois que j'entends cela.
- Je suis perdue. Je ne sais même pas comment je me suis retrouvée ici. Il y a trois heures, tout allait bien. Je m'étais réveillée et j'étais heureuse. Tout se passait bien ce matin, puis d'un coup, je me retrouve ici, perdue, ne sachant pas quoi faire.
Une larme recommence à couler, mais je papillonne rapidement des yeux et renifle afin de ne pas recommencer à pleurer.
Le garçon se tourne vers moi et sourit plus que la dernière fois. Il me tend sa main.
- Je suis ravi de faire ta connaissance. Je m'appelle Kim Woojin et toi?
- Seo Raejin, dis-je en serrant sa main faiblement.
Il ouvre grands les yeux avant de se redresser d'un coup.
- Ce n'est pas vrai! Je comprends mieux tout à coup.
Je le regarde perplexe en retirant ma main de la sienne.
- Tu t'appelles Seo Raejin, tu dois avoir seize ans n'est-ce pas?
- Oui et alors? répondis-je en fronçant les sourcils.
- Si tu me dis vaguement quelque chose, c'est que tu ressembles à quelqu'un d'extrêmement connu qui est probablement ta mère. Je me trompe?
- Woojin, de quoi parles-tu?
- Tu es la jeune disparue aimée, c'est ça?
Je regarde mes pieds et le rouge me monte aux joues en repensant à cette histoire. C'est vrai, quelqu'un m'a dit qu'il n'y a pas une seule personne en Corée qui ne connaît pas cette histoire.
- Prétendument...
Il se met sur pied et vient s'asseoir à mes côtés avant de prendre une de mes mains avec les deux siennes. Il me regarde droit dans les yeux en souriant.
- C'est un honneur de te rencontrer!
Mon regard divague d'un endroit à l'autre de la pièce et j'enlève ma main rapidement étant inconfortable.
- Woojin, je suis une personne normale. Traite-moi ainsi s'il te plaît. Je n'ai rien d'extraordinaire.
- Désolé, dit-il faiblement. Comment Seyong t'a-t-il retrouvé avant le gouvernement?
- Ce n'est pas Seyong qui m'a retrouvée, c'est un autre groupe.
- Je vois... Tu n'as pas eu la vie facile depuis que tu as été retrouvé, n'est-ce pas? Être kidnappée par des clans, ce n'est pas très joyeux.
Je soupire et affiche un mince sourire me rappelant de l'organisation Hyuk & co.
- Non, l'autre groupe m'offrait la vie dont j'ai toujours rêvé. Je pouvais vivre normalement sans être enfermée sous un tas de règles et privée de ma liberté. Ce groupe m'offrait un logement ainsi que de la nourriture et je me suis fait des amis de mon âge. Je suis même tombée amoureuse. J'ai vécu un peu plus d'une semaine là-bas et c'était les plus beaux jours de ma vie. Je suis sortie pour la première fois en ville, j'ai eu mes premiers amis et j'ai appris beaucoup de choses en si peu de temps. Je sais maintenant qu'est le sentiment d'être amoureuse et de tenir à des personnes. Je sais ce que ça fait d'être appréciée pour ce que l'on est vraiment.
- Ce groupe est différent des autres. Je me suis trompé, désolé. J'ai simplement l'habitude de côtoyer que des organisations mauvaises.
- Moi aussi je les croyais méchants, mais je me suis trompée. Ils se battent pour la cause juste.
- Ils savent où tu es?
- Oui, ils ont envahi le bâtiment dans lequel je me trouvais et ont attaqué les gens là-bas.
Des images me reviennent en tête telles qu'un Jaemin au sol inconscient ou un Haechan amoché. Je crois qu'il est même devenu inconscient après que Seyong lui a cogné la tête au sol. Je ne sais pas comment se sentent Chenle et Mark. J'espère que tout le monde va bien.
- Tu crois qu'ils essaieront de te retrouver?
- C'est certain et ils réussiront. Je crois en eux. Haechan ne me laisserait pas tomber. Ainsi que Mark, Chenle et Jaemin.
- Alors j'espère pour toi qu'ils viendront à ta rescousse assez rapidement. Ce n'est pas un endroit convenable pour une fille qui paraît pure. C'est encore pire si les gens ici savent qui tu es. Ne te promène jamais seule lors des temps libres. Sois toujours avec quelqu'un de bien.
- Pourquoi? C'est si dangereux?
- Disons que les gens d'ici ne sont pas comme tes amis. Ils ne sont pas aussi accueillants.
- Woojin, tu as l'air de quelqu'un de bien. Merci de me raconter autant de trucs pour que je sois un minimum renseignée et que j'évite au maximum que du mal ne m'arrive. Quand Haechan viendra, je te promets que tu seras libéré et que tu pourras voir ta famille de nouveau.
Il s'approche de moi et me prend dans ses bras. Je reste figée ne sachant pas comment réagir. Je décide de passer mes bras autour de son corps et de tapoter le haut du dos d'une main.
- Raejin, je te promets de t'aider le plus possible. On est deux dans la même situation. Tu dois te battre pour ta survie désormais. Ça ne sera pas facile, mais je serai là.
- Pourquoi fais-tu tout cela pour moi? C'est étrange. Haechan m'a déjà dit que les gens n'étaient pas tous gentils comme lui.
- Parce que tu ressembles à ma petite sœur...
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Voilà le chapitre 8 en retard et je m'en excuse...
Disons que ces temps-ci ne sont pas vraiment faciles...
J'espère que vous appréciez toujours l'histoire et que voulez savoir la suite ^^
Woojin n'est nul autre que Woojin de Straykids. Désolée, j'étais obligée! Ils méritent tellement d'amour 😭😭💜 Aimez-le, s'il vous plaît. Si vous le connaissez bien évidemment!
Merci à tous ceux qui commentent et qui votent, ça me fait réellement plaisir lorsque je ne vais pas très bien niveau moral ou après une longue journée chargée en émotion.
Bien évidemment, Woojin est gentil et ne menacera pas du tout l'amour entre Raejin et Haechan. Je ne suis pas si sadique!
La suite ne sera pas tout rose pour notre chère Raejin...
Je vous naimes~
À la prochaine les rêveurs~ 😘❤️
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