Je rentre dans mon immeuble, puis compose le code afin de déverrouiller la porte. Une fois chez moi au troisième étage, je pose mon sac et retire mes vêtements recouverts de neige fondue, pour les pendre près du radiateur du salon. Je m'arrête un instant sur l'écharpe que Nathanaël m'a prêtée. Mes cheveux mouillés commencent déjà à friser et mes pointes violettes gouttent sur le plancher, mais je reste quelques secondes à contempler le vêtement, et à le toucher de mes mains engourdies. Le tissu est très doux, et j'aime beaucoup son design très original.

Les couleurs chatoyantes jaune, cyan et magenta strillent méthodiquement l'écharpe écru. Chaque partie colorée est séparée par une bande blanche et est cerclée de noir pour mieux les faire ressortir. Aux extrémités, dans une section plus grande que les autres, trois petits ronds des mêmes couleurs que les rayures reviennent compléter l'ensemble. C'est très artistique, à la fois très simple et très sophistiqué... Très... Nathanaël.

Tout en secouant la tête pour reprendre mes esprits, je la pose avec mon manteau et mes bottes près du chauffage. Je me dirige vers la salle de bain pour démêler et sécher mes mèches trempées par la neige qui me mouillent le dos. Tout en peignant mes longs cheveux noirs, je me mets à repenser à la scène de tout à l'heure. Je me demande bien ce qui lui a pris, tout de même.

C'était... Bizarre comme situation. Nous étions tous les deux extrêmement gênés, et la couleur de nos visages rivalisaient de magnifiques couleurs écarlates: qui était le plus rouge des deux ? Je ne saurais le dire. Et sans que je sache pourquoi, mes joues sont de nouveau colorées d'un rouge amarante soutenu. Sûrement le froid, pensé-je tout en détournant mon regard du miroir et en continuant de coiffer ma frange balayée de mauve.

Cependant, sans que je ne me l'explique, j'ai apprécié son geste. Même s'il a semblé le regretter en voyant ma réaction, Nathanaël n'a pas hésité une seule seconde lorsqu'il a remarqué mes tremblements. Son attitude envers moi me fait penser un peu à Rose. Elle aurait sûrement fait la même chose pour moi si elle m'avait vue frigorifiée sans mon écharpe sur le chemin du retour. Ainsi, cela signifie que Nathanaël et moi sommes désormais amis ? Oui, c'est ça. Nous sommes amis maintenant, et je trouve ça cool.

Et quand j'y repense, nous ne sommes pas si différents, tous les deux. Il est très introverti, et a tendance à rester dans son monde à lui sans déranger personne. Il préfère, tout comme moi, la solitude au groupe. Ainsi, lors de la séance désastreuse de cet après-midi, nous avons à peine décroché un mot. Lui et moi avions tous les deux trop peur de nous prendre une remarque acide et acerbe de Chloé pour pouvoir exprimer nos envies et nos idées. La seule chose qui nous différencie vraiment, c'est que j'ai Rose avec moi, alors que lui reste dans son coin, sans trop oser s'ouvrir aux autres. Alors, c'est pour ça qu'à chaque fois qu'on lui propose de venir avec nous, il préfère d'abord décliner et s'excuser, par peur de déranger. Ce qui expliquerai sa gêne tout à l'heure avec l'écharpe. Je suis certaine que c'est ça. Enfin, je ne suis sûre de rien, vu que l'amitié et l'empathie ne sont pas trop des domaines que je maîtrise. Peut-être que Rose pourra m'éclairer un peu plus sur le sujet.

D'ailleurs, en parlant d'elle, la sonnerie de mon téléphone me sort un peu de mes pensées. Je lâche ma brosse, mes cheveux désormais secs attachés en queue de cheval, afin de consulter mes notifications. Le SMS de Rose, remplis comme à son habitude de cœurs et d'émoticônes souriants, me disait d'aller regarder sur Skype, sans plus de précision. Obéissante, j'allume mon ordinateur portable pour me connecter avec mes identifiants. Elle va sûrement m'expliquer son plan de combat pour cette fameuse pièce. Je me prépare un bon chocolat chaud avant de m'installer avec une tasse fumante sur le canapé du salon, mon PC perché sur mes jambes en tailleur.

Deux clics de souris plus tard, je vois une nouvelle discussion du nom d' « Opération Princesse ». Du Rose tout craché, ça. En esquissant un sourire, j'ouvre l'onglet et découvre un message de Rose, alias PryncessInPink qui disait :

« Hey ! Comme avec les groupes de la prof c'est mort, je propose qu'on fasse un groupe juste nous pour présenter quelque chose de potable la semaine prochaine. Qui me suit ? »

Une certaine WifiGirl, qui n'était autre qu'Alya, avait déjà répondu à sa question :

« Et comment ! Avec vous on va bosser ! Pas vrai, DJBuBulle ? ;-) »

« Bien sûr !, répond immédiatement le fameux DJBuBulle. On commence quand les gars ? »

Nino, toujours fidèle à lui-même. Apparemment, ils sont tous connectés, les messages d'Alya, de Nino et de Rose ne datant d'y a cinq minutes à peine. Ça fait du bien de voir un peu d'activité sur le groupe Skype, le petit bruit des notifications m'avait presque manqué. Curieuse de voir qui Rose a inclus dans notre projet, j'ouvre un autre onglet de la conversation et découvre les pseudos de tous mes amis. Il y a donc Nino, Alya Rose et moi, mais aussi Coccinelle21, c'est-à-dire Marinette. Rose a sûrement pensé que la créativité de Marinette, une fois débarrassée de la présence d'Adrien dans les parages, nous serait utile.

Cependant, je ne connais pas du tout le dernier surnom, à savoir RedButterFly. Ça doit sûrement être Nathanaël, songé-je. C'est vrai qu'il fait partie de notre groupe maintenant. Sans savoir pourquoi, je sens mes joues chauffer de nouveau. Peut-être à cause de l'écharpe, que j'ai posée sur le radiateur pour la faire sécher. Je n'en sais toujours rien.

Deux petites notes joyeuses me sortent de nouveau de ma bulle. Nino demandait qui était le nouveau pseudo inconnu. Je m'apprêtais à répondre lorsque je vois que Nathanaël m'avait devancée :

RedButterFly : C'est moi, Nathanaël. Est-ce que tout le monde peut me dire qui il est, histoire que je ne fasse pas d'erreur sur la personne.

Chacun déclina son identité, et j'allais moi aussi répondre, mais là encore, il me prit de vitesse :

RedButterFly : Donc, je présume que VioletGhost9 c'est toi Juleka ?

Un peu bizarre tout de même, mais bon, c'était clair que le seul pseudo inconnu ne pouvait qu'être le mien. Je confirme donc en répondant tout de même :

VioletGhost9 : Hum... Oui, c'est moi.

« Bon, maintenant que tout le monde sais qui est qui, on va pouvoir commencer !, lance Rose d'un message encourageant. Qui a quoi comme idée ? »

Et nous voilà partis. Chacun avais une version différente du conte, et la plupart étaient vraiment pas mal trouvée. Alya voulait transposer le conte au vingt-et-un ème siècle, avec des téléphones, la Télé et tout le toutim ; à fond soutenue par Nino. Marinette restait un peu plus classique en proposant une version où c'était le prince qui rencontrait la princesse lors du bal. J'avoue beaucoup aimer cette version, plutôt sympathique.

Pourtant, malgré une bonne heure de discussion accompagnée de quelques digressions humoristiques, nous n'arrivions toujours pas à nous décider pour l'une ou l'autre version. Nathanaël intervient donc en proposant quelque chose :

RedButterFly : Vu que nous n'arrivons pas à choisir, je propose qu'on voie les choses d'un autre angle. Partons du conte initial. Genre le début de la vraie histoire. Après on voit ce qu'on fait.

WifiGirl : Pas bête Nathan ! Donc, vous me dites si je me trompe : Une jeune fille brimée par sa belle-mère et ses sœurs en toc se transforme en princesse le temps d'une nuit pour séduire le prince. Elle perd sa chaussure, le prince la retrouve et organise une battue dans tout le royaume pour épouser la belle inconnue dont il est tombé sous le charme. Ils se marièrent et eurent pleins d'enfants et patati et patata...

PryncessInPink : Dans les grandes lignes, c'est ça oui.

DJBuBulle : Mais vous ne trouvez pas sa un peu gnangnan vous ?

Coccinelle21 : Non, pas vraiment, pourquoi ?

DJBuBulle : L'amour au premier regard ! Genre le prince voit la meuf une seule fois et tombe amoureux ! Et pareil pour la princesse ! C'est trop cliché !

Je reconnais que Nino n'a pas tort. Le coup de foudre à la première rencontre n'est pas vraiment réel dans la vie de tous les jours.

RedButterFly : Dans ce cas, faisons se rencontrer le prince et la princesse avant !

WifiGirl : Oui, mais comment ?

VioletGhost9 : Il n'y a pas que les princesses qui ont le droit d'avoir une marraine bonne fée... Il doit bien s'ennuyer, dans son château tout seul, à suivre les ordres de son père...

PryncessInPink : Juju ! Enfin te voilà !

VioletGhost : J'étais là depuis le début XD

WifiGirl : Espèce d'espionne va ! XD

DJBuBulle : Pas conne ton idée, Juleka ! Et si on faisait se rencontrer les deux âmes sœur avant le bal ?

Coccinelle21 : Genre pour échapper à la pression familiale, il va se transformer en paysan lambda que la fille verra à une fête, par exemple ! Juleka tu es un génie !

WifiGirl : Parenthèse les gens. Ça ne vous fait pas penser à un certain Adrien, ça, par hasard ?

Coocinelle21 : À Adrien ? Pourquoi ?

WifiGirl : Eh bien, un gars bourré de fric dans une cage dorée, obéissant comme un petit soldat aux ordres de son père qui rêve de liberté ? On a même le parfait candidat pour notre rôle !

DJBuBulle : J'avoue qu'il y a des ressemblances... Mais trêve de blablas. Donc Notre prince Adrien rencontre la fille, mais genre elle sait qui il est ou pas ?

RedButterFly : Je propose que non, comme ça on peut faire petit un carré amoureux. Qui est pour ?

WifiGirl : J'ADORE ! <3<3 Je marche à fond dans ça ! Et La fille aimerait aller au bal pour retrouver son mystérieux chevalier servant ! Tout se tiens !

DJBuBulle : On a un scénario en or je vous dis !

VioletGhost : J'aime bien l'idée.

RedButterFly : Pareil pour moi.

Coccinelle21 : Je vote pour moi aussi.

WifiGirl : Ok Parfait alors ! Vu que tout le monde est enfin d'accord, je m'occupe de la rédaction. Demain ou mercredi je rédigerais l'histoire et vous m'aiderez pour les détails ! Et merci Nathan de nous avoir aidés !

RedButterFly : Ce fut un plaisir, Milady ;-) XD

WifiGirl : Hum, flatteur va ;-P

DJBuBulle : Eh, c'est stylé comment tu parles, mec ! XD Sinon mec n'hésites pas à venir avec nous demain, t'es un mec cool en vrai !

RedButterFly : Merci Nino ;-) Bon je dois vous laisser. Bye !

WifiGirl : Idem pour moi, ma mère me menace de couper internet sinon. A plus les gens !

Coccinelle21 : A demain ! Kiss miraculeux <3

PryncessInPink : A demain ! Faites de beaux rêves !

DJBuBulle : Goodbye !

J'écris à mon tour un petit message puis me déconnecte et range mon ordinateur, un peu fatiguée mais heureuse d'avoir participé à une grande conversation avec autant de personne d'un coup. Ça me changeait beaucoup de mes longues heures passées avec Rose sur Skype à discuter de diverses choses. Il y avait des moments super drôles, mais aussi surprenant que ça puisse paraître Nathanaël m'a paru beaucoup plus enclin à la discussion. Au début, il était un peu timoré mais il s'est vite mis dans le bain et a participé à la conversation comme si on était amis depuis toujours. Il était... Comme Marinette ou Rose, à répondre aux remarques d'untel ou d'untel, et n'était pas avare avec les smileys. S'il est vrai que je suis beaucoup plus à l'aise derrière mon clavier, Nathanaël lui, s'ouvre vraiment plus aux autres. Impressionnant de sa part.

En tout cas, nous avions la version brouillonne de notre histoire. Alya nous a dit de noter nos idées sur le groupe pour qu'elle puisse rédiger au propre plus tard. J'espère que ça va plaire à Mlle Bustier. Revisiter les contes, c'est plutôt cool en fait, et on a eu plein de bonnes idées. J'imagine beaucoup Rose dans une belle robe pastel au bras d'un Adrien vêtu d'un beau costume tout blanc, encouragée par moi, dans les coulisses, qui l'applaudit pour sa prestation. Ça peut rendre vraiment bien sur scène en plus, avec un bon éclairage et quelques répliques bien trouvées...

Un cliquetis de clefs dans la serrure me fait reprendre pied avec la réalité. C'était mon père, qui rentrait du travail, employé dans une entreprise placée dans le quartier de La Défense. Sans plus tarder, je mets à réchauffer les restes de ce midi, tandis que nous échangeons quelques banalités. N'étant ni l'un ni l'autre pas très doué pour faire la conversation, nous en restons à manger dans un silence confortable, avec la télévision qui tournait en fond avec les actualités.

Le lendemain en cours, on sentait que personne n'avait hâte d'être dans le cours de cet après-midi. Tout le monde traînait les pieds et tirait une tête d'enterrement à l'idée de se remettre en groupe. Sentant l'ambiance de sa classe tendue et la catastrophe de la dernière séance en tête, Mlle Bustier avait décidé de nous faire travailler sur le théâtre en général, tout en nous passant un extrait de film. C'était une ancienne adaptation de Cyrano de Bergerac pour que nous puissions la comparer avec le texte original et l'adaptation avec des comédiens. Nous n'avions uniquement fait la scène de l'acte II avec le héros et sa cousine Roxane chez Ragueneau le pâtissier, mais ça suffisait amplement. Nous avons appris beaucoup de choses sur l'art d'adapter une pièce et chacun était secrètement soulagé d'avoir échappé à une nouvelle après-midi en groupe.

La semaine s'était soldée sur un nouvel échec de notre professeure avec les deux groupes. Guère d'amélioration et peu de résultats concluant. On voyait que Mlle Bustier était beaucoup moins assurée dans son discours de motivation, et le moral de tout le monde planait au ras des pâquerettes. Néanmoins, les membres secrets de « L'Opération Princesse », comme aimait l'appeler Alya, se jetaient quelques discrets regards de réconfort. Aussi, nous avions commencé à traîner tous ensemble à la cantine et lors de nos heures de libres communes, à se lancer dans de joyeuses conversations animées et ponctuées d'éclats de rires. Rose et Nathanaël me racontaient à chaque fois les délires qu'ils avaient eus à table. Notre trio fonctionnait à merveille, et le jeune garçon n'hésitait plus à venir nous rejoindre pour bavarder, quoiqu'un peu gêné par moment. Mais ça s'améliorait de plus en plus, et notre amitié n'en était que plus belle encore.

Le week-end passa avec une rapidité folle, rendant l'échéance bien plus concrète. Nous en avions profité pour peaufiner les détails de notre histoire secrète qui sera présentée lundi après-midi. Via Skype, Alya nous avait envoyé son script, et j'étais impressionné par son écriture : grâce à sa plumes et à ses mots choisis avec soin, elle sublimait notre scénario avec de belles répliques, et Marinette avait joint quelques designs de costumes des acteurs, tandis que Nathan avait travaillé sur deux trois décors sympathique. J'avais aidé Marinette et Rose pour le choix des couleurs et les drapés, et Nino imaginait déjà une playlist de chansons qui marcherait avec notre histoire. Tout marchait sur des roulettes.

Lundi après-midi arriva bien vite, et Mlle Bustier, le visage fermé et fatigué, nous faisait face.

« Les enfants... Je suis navrée de vous l'annoncer, mais au vu de votre manque de coordination, je suis obligée de...

-Madame ! Attendez avant de baisser les bras !»

Je crois que notre professeure de français était si surprise qu'elle n'a même pas reproché à Alya son manque de politesse.

« Madame, je tiens à vous dire que votre projet est loin d'être à la ramasse.

-Enfin, Alya, tu l'a vu aussi bien que moi. Les groupes que j'ai formés...

-Nous savons que vos groupes n'ont pas fonctionnés, l'interrompt vivement Alya. Mais vous n'avez pas regardé le troisième groupe !

-Un troisième groupe ? Intervient Kim d'un air interloqué, son point appuyé contre sa joue d'un air dépité.

-Ouaip mec, un troisième groupe, ajoute Nino d'un air dramatique en saisissant sa visière orangée tel un cow-boy dans le Far West. Celui qui s'est formé dans l'ombre... Créé à partir de rien...

-Madame, se lance Rose d'une voix forte. Moi, ainsi que quelques autres de mes camarades, avons quelque chose à vous présenter !

-Eh bien... Allez-y, au point où nous en sommes..., soupire Mlle Bustier. Persuadez-moi de ne pas abandonner ce projet. »

Rose, Nathaniel et moi nous saisissons de nos textes, et nous descendons côte-à-côte les marches de l'escalier pour nous rendre sur l'esplanade professorale, accompagnée de Nino, Alya et Marinette. Tous les regards étaient tournés vers nous, et je commençais à paniquer de me voir au centre de l'attention collective. Rose, ayant perçu mon malaise, me saisit la main et me la serre tout en m'adressant un sourire encourageant. Allez Juleka. Tu peux le faire. Tu n'es pas toute seule, alors tu peux le faire !

Et là, notre prestation commença. Au fur et à mesure que notre exposé avançait, nous devenions tous un peu plus confiant et forts de notre projet. Ma voix ne trembla même pas lorsque ma partie arriva. Notre groupe avait ainsi présenté les nouveaux personnages, la trame principale, quelques répliques phares des scènes importantes. Nathanaël et Marinette avait présentés les décors et les costumes envisagés pour tel ou tel personnages à l'aide de divers croquis, tandis que Rose et moi avions proposé quelques alternatives à certain de nos choix, afin de montrer que notre histoire pouvait être légèrement modifiée à souhait. Nino, vers la fin, présenta une ébauche d'un casting qui fit bien rire Adrien et Max.

Lorsque nous avions fini, plus aucun bruit ne se fit entendre dans la salle. La classe nous regardait avec des yeux de merlan frit, comme sous le choc. Puis Adrien se leva, et brisa le silence pesant pour commencer à applaudir chaleureusement notre prestation inopinée. Il fut aussitôt suivit par Mlle Bustier, dont le regard brillait d'un nouvel éclat d'espoir. A la fin, toute la classe saluait notre travail par des slaves d'applaudissements gratifiants. Je ne savais pas trop où me mettre, tout comme Nathanaël, mais on pouvait lire sur nos visages le même soulagement et le même sourire enjoué. Alya et Nino semblaient eux au comble de la joie. Nous avions réussi.

La surprise et les applaudissements passés, Mlle Bustier nous félicita chaleureusement pour notre travail fournis et nous demanda notre script en détail, afin qu'elle l'étudie avec attention. Elle décida de nous mettre au travail aussitôt, avec un petit exercice sur les didascalies, afin de mettre notre pauvre Kim à la page avec le vocabulaire du théâtre vu vendredi dernier. Afin de nous motiver un peu plus, notre professeure nous dit alors sans plus de précision et avec un petit sourire satisfait :

« J'annoncerai les rôles de cette pièce dès demain matin. »