J'ai laissé quelques heures – minutes, d'accord ... – avant d'accepter la demande d'ami de Raphaëlle. Histoire de me prouver que je ne suis pas un pervers accro à une simple inconnue et qui l'observe tous les soirs quand elle fait n'importe quoi, comme dessiner, ou juste parler au téléphone-

Bon OK, là c'est un level ... élevé. Mais bordel, j'ai pas le choix. C'est soit je soulage un peu tout ça en l'espionnant, en tentant de dédramatiser et de donner moins d'importance à tout ça, soit je dois vivre avec ce poids qui pèse sur ma poitrine, cette chose qui me fait penser à elle chaque seconde, chaque minute et chaque heure de chaque journée de chaque semaine de chaque mois de chaque année.

Peut-être que j'abuse, peut-être que c'est insensé. Mais pour la première fois depuis longtemps ... J'ai une raison. En me levant le matin, j'imagine simplement tout ce qui pourrait ce passer dans cet journée, quand est-ce que je pourrais la voir, l'entrevoir, de près ou de loin, savoir si je lui parlerais ou non, et si oui, à propos de quoi.

Quoi qu'il en soit, j'ai fini par accepter sa demande d'ami – qu'aurais-je pu faire d'autre après tout ? Le premier message n'a pas tardé.

Raph_Hbrs :

Heyy

Vous :

Salut

Tu dors pas ? Il est tard pourtant ;)

Raph_Hbrs :

Pas réussi.

Et toi ?

Vous :

Moi non plus. Suis insomniaque.

Tu dessines bien ;)

Raph_Hbrs :

Mercii tu as vu lesquels ?

Vous :

Euh ...

Je veux pas paraître pour un psychopathe ^^''

Raph_Hbrs :

Après avoir sorti ça c'est un peu tard ;)

Vous :

Ben ... Je les ai tous vus

Raph_Hbrs :

...

Psychopathe

(;

J'aime sa façon de me faire sourire bêtement dans mon lit, comme un adolescent en chaleur, vraiment. J'aime aussi cette façon de me faire recopier comme un con des messages que je peux relire à toute heure du jour et de la nuit, comme si en écrivant dans ce carnet tout moche vert avec un arbre peint dessus – ma grand-mère me l'a offert à mes dix ans, elle doit être heureuse, là haut, de voir qu'il finit par servir – je confiais simplement tout ça à quelqu'un, au meilleur ami que je n'ai pas.

Oh non. N'y pensez même pas, c'est pas un putain de journal intime, vous ne saurez rien de ma vie, et c'est inutile de chercher à creuser alors foutez-moi la paix.