Jour 42

Ok ... Ok.

Il est dix heures du matin, putain de dix heures du matin, Ella est à la douche et j'ai pas beaucoup de temps.

« Encore à la douche ? » ... je vous entend penser, bande d'impatients.

En vrai je fais le malin, mais j'en mène pas large. Vraiment pas large.

Hier ... Hier j'ai discuté avec Ella.

Du pétrin dans lequel elle nous a fourrés. Enfin, je ne l'ai pas dit comme ça, mais on a parlé de ce sujet. Elle m'a dit que je n'avais qu'à être naturel, que j'étais déjà parfait – je retiens le compliment – et que cela suffirait. Que tout reprendrait son cours, ensuite. Nous avons pris notre douche – un par un, obsédés – et ensuite, elle a dessiné quelques croquis au crayon DE PAPIER.

(Pardonnez mon agression, mais c'est ainsi qu'on le dit.)

... pendant que je lisais un livre que je dois corriger – Heaven, je crois. Puis, le moment légèrement malaisant est arrivés, nous avons du nous coucher. Dans. Le. Même. Lit.

Même Ella n'était pas à son aise, alors qu'elle est toujours ... A l'aise.

Mais nous nous sommes souhaités bonne nuit, allongés, et ...

Et comment voulez vous que ce soit pratique pour deux insomniaques de dormir ensemble ????

On s'est retournés, encore et encore, jusqu'à se retrouver face à face. Et là, ça a ... légèrement ... dérapé.

Je l'ai regardée, elle m'a regardé, et je ne sais pas ce qu'il nous a pris. Vraiment. Mais je l'ai embrassée. Enfin, elle m'a embrassé. On s'est embrassés mutuellement.

Et ... Je ne sais pas, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, je n'ai pas réfléchi ... Mais on a ... On a fait plus que s'embrasser. Bien, bien, bien plus.

C'était parfait, là n'est pas le problème. Elle est très douée, ce qui en devient d'ailleurs suspect, et j'ai vraiment passé l'une des meilleures nuits de ma vie, et je divague ... Mais elle était magnifique. Ella. Tellement puissante et fragile. Douce, et pourtant tellement sûre d'elle.

Et je sais que c'est un putain de sujet tabou, comme tous les autres, de nos jours, comme la fugue, la drogue, la musique, l'orientation sexuelle, romantique, professionnelle, comme les idées noires, les pensées trop joyeuses, mais je m'en fous, j'en ai rien à faire, je veux le dire. Je veux dire combien elle était belle, combien j'ai aimé la voir rougir délicieusement, combien je me suis délecté de chaque soupir, chaque son qu'elle émettait, je veux conter à quel point elle m'a donné du plaisir, et combien j'ai essayé d'être à sa hauteur, et combien je ne peux pas m'empêcher de savourer cette nuit qui n'était qu'une erreur de parcours parmi tant d'autres. Une délicieuse erreur.

***

Chris m'aime bien, c'est le principal. Même si je suis descendu main dans la main avec Ella ce matin, même si je l'ai embrassée devant lui, même si elle m'enlace souvent, ou passe sa main dans mes cheveux.

Il me déclare officiellement « Maître d'Inspiration de Maman. »

Je crois que j'aime bien ce gamin, même si du haut de ses trois ans, il sait être un petit mioche sournois et insupportable. Qui m'a d'ailleurs forcé la main pour que joue aux petites voitures avec lui pendant plus de trois heures. Parce qu'il a décrété être assez grand pour arrêter les siestes, ce dont je ne suis pas certain. Mais nous parlerons de lui plus tard.

Demain, nous avons prévu de l'emmener faire un tour en ville, avec Ella, pour lui acheter ... des choses, elle dit qu'elle verra une fois là-bas, mais qu'elle trouvera forcément quelque chose. Je n'en doute pas, c'est pourquoi je me proclame « Voix de la Raison de Maman » pour l'aider à juger ce qui est nécessaire ou non.

Et là, je lui ai dit au revoir, Ella le couche, et nous allons devoir descendre passer la fin de soirée avec sa mère, avant de retourner se coucher.

Priez pour moi. 

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