Après ... quatre longues heures de voiture, trois cafés, et un petit déjeuner sur une aire d'autoroute, nous sommes enfin arrivés chez sa mère. C'était la partie la plus dure, je crois. Entrer. Nous avons frappé à la porte de la petite maisonnette, et elle s'est ouverte. Pas de difficulté à ce stade.
« Raphaëlle ? »
Elle était sous le choc, la vieille croûte.
(Pardon, hem, la gentille mère d'Ella.)
Ella s'est soudainement ... Je ne sais pas trop comment expliquer, elle s'est ... écrasée. Ses épaules se sont courbées, elle a baissé le regard, et les mots se bousculaient dans sa bouche sans parvenir à formuler quelque chose de correct. Alors j'ai voulu l'aider, et j'ai pris le relai. Sans doute pas la meilleure des idées, mais je ne pouvais pas la laisser se ridiculiser ainsi. Pas devant sa mère. Pas devant moi. Pas si près du but. Elle avait besoin d'aide. D'un sauveur. Ce que je me suis promis d'être.
« Nous venons voir Chris.
- Qui êtes-vous, encore ? Raphaëlle, je te jure que si tu viens m'annoncer que ... »
Ella a reculé d'un millimètre, puis a relevé la tête.
« C'est mon petit-ami. »
Je n'ai jamais autant remercié les cours de théâtres obligatoires et ridicules du collège. Parce qu'au moins, j'ai réussi à rester impassible.
« C'est mon petit-ami, a-t-elle répété en me prenant la main. Et nous venons chercher Chris. J'ai une situation stable, à présent. Je peux élever mon fils.
- Raphy, tu ...
- Non, maman. Je t'ai trop ... Je t'ai trop laissée faire, empiéter sur ma vie. Je veux récupérer mon fils. Maintenant. »
Elle broyait ma main dans la sienne, et c'est peut-être ça qui lui donnait le courage, la force d'affronter sa mère.
« Nous allons rester quelques jours et passer mon anniversaire avec Chris. Et il terminera sa scolarité avec nous. »
Sa mère n'a rien répondu, se contentant de la dévisager d'un air ébahi, cherchant sans doute une trace d'humour, qu'elle n'a pas du trouver, tandis que je notai le fait que le mot nous sortait plutôt facilement de la bouche d'Ella. Peut-être avait-elle pris des cours de théâtre, elle aussi.
« Entrez. »
***
Bon ok c'est sans doute très approximatif, mais il n'empêche que les faits sont là. Je suis donc le petit-ami d'Ella pendant une semaine, et – bien que cela m'enchante, en vérité, – je ne suis pas certain que ce soit une très bonne idée. Parce qu'après notre séjour ? Qu'adviendra-t-il de ce nous qu'elle a commencé à bâtir ?
Je jouerai le jeu, bien évidemment, même si cela implique de devoir aussi dormir avec elle, partager la même pièce, et devoir multiplier les gestes d'affection avec elle. Ma retenue à ses côtés risque de voler en éclats.
Non mais vous m'entendez parler ? Ou plutôt, vous lisez ça ??
Oui mon foutu public inexistant mais que j'adore de tout mon cœur, vous êtes réels pendant un instant.
Fin de l'instant.
Je ne sais même pas pourquoi je parle de retenue avec elle. Pourquoi je dois en avoir. Parce que certes, elle m'attire, mais nous sommes très loin d'une tension insoutenable. Je dois simplement ravaler certains mots, parfois, qui seraient ambigus, certains gestes.
Elle sort de la douche, alors je vais planquer ce foutu carnet que je reprendrai sans aucun doute demain parce que ...
Retour à la case départ.
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