Chapitre 11
Les lèvres d'Allan sur les siennes restaient la meilleure sensation au monde. Il avait l'impression qu'il ne pourrait jamais s'en lasser et, il s'en rendait compte tous les jours un peu plus, il en appréciait toujours davantage le contact.
Ses mains tenaient la taille d'Allan avant que l'une ne le quitte pour pouvoir se poser sur sa joue, le bout des doigts sur sa nuque. Allan, quant à lui, occupait les siennes à les passer dans ses cheveux, aimant définitivement lui procurer ces caresses. Sous cette sensation, Ron fermait les yeux. Il se sentait totalement défaillir entre ses mains et quand leur langue se rencontraient il n'était plus capable de rien.
Ils se trouvaient dans une salle de classe vide, occupant leur nuit à la remplir de ce qu'ils ne pouvaient faire le jour. Peeves ne les avait toujours pas repérés et ils comptaient beaucoup sur le Baron Sanglant pour le surveiller après le couvre-feu, bien que cet espoir leur servît surtout à trouver le courage de franchir les interdits. Ce n'était pas la première nuit qu'ils se retrouvaient discrètement, sans compter leur première dispute, suivit de près de leur première réconciliation. Ainsi au calme, ils pouvaient profiter pleinement de leurs moments intimes et entamer des discussions sérieuses. Cela ne les empêchait pas de parler de choses très légères, bien sûr.
« Tu devrais arrêter d'en vouloir à Harry. »
Dans les bras l'un de l'autre, Ron se tendit légèrement.
« Je veux dire par-là que tu es son meilleur ami, tu devrais lui faire plus confiance. »
Se décalant légèrement, Ron lui demanda sérieusement :
« Tu es de son côté ?
-Ce n'est pas une question de côté, soupira légèrement Allan en levant les yeux au ciel. S'il te dit qu'il n'y est pour rien, tu devrais lui accorder le bénéfice du doute. »
Cela faisait environ trois semaines que Ron n'adressait plus la parole au survivant. Autrement dit depuis que les champions du Tournois des Trois Sorciers avaient été choisis par la Coupe. Il reprochait à Harry de ne pas l'avoir tenu au courant. Persuadé qu'il avait soumis son nom, Ron ne digérait toujours pas le comportement de mauvaise foi de son ami. Il se sentait stupide. Il savait bien qu'il devait son propre comportement à sa fierté mal placée. Il se sentait ridicule d'avoir tant fait d'éloges sur le futur gagnant du Tournoi, à avoir fait des listes des bénéfices d'une telle victoire à son ami. Il n'avait que trop laissé paraître son envie de participer et son désir de réussite. Et il se sentait blessé qu'Harry participe.
Allan posa une main entre sa joue et son menton afin de tourner son visage vers lui.
« Tu sais au fond que ce n'est rien. »
Et Ron comprit. Par son regard sincère, il comprit qu'Allan ne minimisait absolument pas ce qu'il ressentait. Par la simplicité de sa phrase, il comprit qu'il avait raison. Par l'intonation calme de sa voix, il comprit qu'il pouvait le faire. Et par sa présence, il se sentait soutenu. Sans rien dire, il le remerciait de ne pas avoir employé le mot jalousie. Il n'aimait pas cette partie envieuse de lui-même et il avait conscience de ne pas être encore prêt à l'assumer face à Allan.
« Je vais essayer. »
Allan lui sourit.
« Il ne faut pas se fier aux apparences. Tu le sais mieux que personne : on ne devinerait pas ce que tu fais de tes nuits en te voyant regarder les fesses des Beauxbâtons. »
*
Ron était devenu rouge cramoisie quand Allan lui avait fait remarquer qu'il n'était pas discret quand il regardait les filles. Il était un peu perdu mais comprenait qu'il était un garçon. Le fait qu'Allan soit une exception, d'accord, mais il restait un adolescent emplit de désir.
Pour le moment il se trouvait dans son lit. Il repensait aux paroles d'Allan alors qu'Harry ronflait discrètement à côté. Sur ses draps se trouvait encore la lettre qu'il avait reçu de sa famille dans la matinée. Il avait attendu de se retrouver seul au dortoir -les autres dormant à poing fermé- afin de pouvoir la lire. C'était sa mère qui avait écrit la plus grosse partie, mais il avait également reconnu l'écriture de son père (qui lui demandait, entre plusieurs anecdotes amusantes sur ce qu'il rencontrait au Ministère, de demander à Harry à quoi servait les masques à l'apparence bizarre qui semblait fait pour un animal avec un nez énorme) et celle de Charlie. Son frère avait eu le temps de passer au Terrier et imaginer ses parents ravis de le retrouver pour un moment lui fit chaud au cœur. Il avait compris grâce à son frère qu'il intervenait à sa manière dans le Tournois des Trois Sorciers. Relisant la lettre une dernière fois, Ron la rangea dans sa table de chevet et regarda Harry qui, visiblement, avait oublié de fermer ses rideaux. Il l'imagina alors face à des dragons et les paroles d'Allan lui revinrent en mémoire. Il se sentait con.
« Hé ben, mon vieux... »
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