Chapitre 1
« L'IRLANDE A GAGNE ! KRUM A ATTRAPE LE VIF D'OR, MAIS C'EST L'IRLANDE QUI GAGNE ! Seigneur, qui donc pouvait s'attendre à ça ? »
Ron n'en avait pas cru ses oreilles et il ne réalisait toujours pas ce que ses yeux avaient vu. Il descendait les nombreux escaliers du stade avec sa famille et ses amis, discutant avidement avec Harry de ce qu'ils avaient pu observer. Les derniers mots de Ludo Verpey lui revenaient en boucle mais il ne réussissait pas à les réaliser véritablement.
Harry et lui devaient crier pour se faire entendre. Ils menaient le groupe, Hermione se trouvait avec les jumeaux et Ginny avec leur père, en bout de file. Tout le monde se bousculait, quelqu'un n'arrêtait pas de lui marcher sur le pied et il n'était pas sûr de mener le groupe sur le chemin le plus rapide, mais Ron s'en fichait. La joie qu'il avait ressenti lors du match de quidditch était si intense qu'il avait à la fois parfaitement conscience de l'endroit où il se trouvait et, en même temps, il avait l'impression d'en être très distant. Il portait le sentiment d'être enseveli dans la foule et de la surélever, de faire partie d'un ensemble et d'être lui tout seul dans une bulle. Noyé et isolé, et Ron en savourait chaque instant.
« Je lui en veux quand même d'avoir attrapé le Vif d'Or de cette façon, je n'arrive pas à comprendre pourquoi il a fait ça ! »
Ron criait à l'oreille d'Harry sans savoir s'il l'avait compris.
« Tu ne l'aimes pas ?!
-Je l'admire ! »
Ils échangèrent un regard complice et souriaient tous les deux sans pouvoir cesser. Ils venaient de sortir du stade et une odeur de grillé venait lui chatouiller les narines. Il prit conscience de sa faim mais n'y prêta aucune importance, même à la vue des différentes nourritures que les sorciers se passaient de tente en tente. Leur petite troupe commençait à déambuler entre les terrains. Ron comprit qu'il n'avait pas pris le même chemin au retour en constatant l'absence de leur campement à la lisière de la forêt. Ils se trouvaient à présent au milieu d'une allée et, bien que se déplaçant d'un bon pas, personne ne semblait regarder où les garçons les menaient. Ginny avait rejoint ses frères alors qu'un collègue de leur père avait agrandit le groupe. De nombreux sorciers faisaient éclater dans le ciel des étincelles vertes, ce qui faisait paniquer les personnes en charge de la sécurité. Ils continuèrent ainsi sans cesser de parler joyeusement jusqu'à ce que Ron bouscule une personne. Il s'excusa rapidement lorsqu'il reconnut son professeur de divination :
« Professeur Trelawney ?
-Oh, bonjour mon petit, comment vas-tu ? »
Harry lui tapota l'épaule en se faisant rejoindre par Hermione. Ils continuèrent leur route alors que Ron se tournait vers Sybille. Il ne répondit pas à son professeur qui secouait négativement la tête.
« J'ai un mauvais pressentiment, mon petit, un mauvais pressentiment. »
Il fronça les sourcils et finit par lever les yeux au ciel en la voyant partir. Il s'apprêtait à rejoindre sa famille quand son regard s'attarda un peu plus loin. A quelques mètres de lui se trouvait une tente, parmi toutes les autres, à la différence du rire qui semblait se détacher du reste du monde. Ron vit ce garçon, une bouteille à la main, en train de rire avec d'autres gens qu'il ne distinguait pas. Il venait de faire sauter le bouchon de la bouteille avec un nouvel éclat de rire et Ron, à l'instant, s'oublia lui-même. Il reprit conscience de son existence lorsqu'il crut se prendre un coup à l'estomac. La sensation fut agréable et se dégagea en lui comme de l'eau qui serait soumise à la gravité, en toute facilité. Il continua à l'observer, n'ayant aucune envie d'en détacher le regard. Le jeune homme portait un jean foncé et un t-shirt blanc qui se retrouvait tâché par les éclaboussures de la bouteille. Sa peau mate était mise en valeur par cette couleur claire, ses cheveux sombres lui conféraient une harmonie indescriptible et son sourire...
« Ron, tu viens ? On a retrouvé notre tente. »
Son père avait posé sa main sur son épaule. Ron se rendit compte que le groupe avait continué et se trouvait déjà bien avancé. Il hocha la tête et jeta un dernier regard vers le garçon. Il riait encore et servait la boisson à ses compagnons. Il portait une écharpe aux couleurs de l'Irlande et Ron laissa échapper un sourire. Il finit par rejoindre son père et ils gagnèrent rapidement la tente.
A peine fut-il entré à l'intérieur que Fred et George se jetèrent sur lui et lui lancèrent coussins et écharpes. Il s'en dépêtra tout en avançant au centre, écoutant sa famille débattre sur le match. Bien vite, des images de Viktor Krum lui revinrent en tête et il participa avec enthousiaste à la conversation. Il commençait à décrire la façon dont l'attrapeur bulgare avait fait son travail, quand il reçut un drap sur la tête de la part de ses frères. Ils commencèrent à le chambrer en chantant une chanson d'amour et, les oreilles rouges, Ron se sépara du drap en défendant Krum. Il vit Harry se mêler à la chanson, que ses frères et sa sœur avaient entamés, et perdit son sourire lorsqu'il vit son père entrer dans la tente, l'expression inquiète.
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