Chapitre 1 Retour en arrière

Je m'appelle Cee-Jee -c'est un diminutif, je n'aime pas mon nom complet-, je vais bientôt avoir dix-huit ans et j'ai une vie déjà compliqué, telle une vie d'adulte. Pour comprendre il faut remonter en 2001, je n'avais que neuf ans et demi, j'étais une petite fille ordinaire, heureuse et qui aimait jouer avec ses amies. J'habitais dans un petit cartier - dans lequel je suis toujours - je jouais avec ma voisine du même âge et je ne me doutais pas de ce qui se passerait. J'aimais beaucoup mes parents, je ne me sentais jamais seule malgré le fait que je sois fille unique, ils étaient tout les deux toujours présent pour moi, même s'ils travaillaient, j'étais plus proche de mon père que de ma mère mais cela ne la dérangeait pas, du moins je le pensais. Un soir, on m'avait annoncé que mon père était atteint d'un cancer, à cette âge on ne sait pas tellement ce que c'est et les ravages que cela peut causer alors je ne réagis pas tant que cela, on m'avait donc expliqué que c'était une maladie grave, qui pouvait ne pas réussir à se soigner et que l'on pouvait en mourir. A ce moment là, j'avais imaginé un bref instant que mon père pouvait ne pas s'en sortir mais je sortis vite cette idée de la tête car comme pour toutes les petites filles leur papa est fort et rien ne peut leur arriver. Je continuais donc de profiter de ma grenouille - le surnom que je lui avais donné - comme si tout allait bien se passer. Les mois passaient et mon dixième anniversaire arriva, comme les précédents, je le fêtais avec ma voisine et des amies d'école mais cette année était différente mon père était de plus en plus malade il ne faisait plus rien et allais trop souvent à mon goût à l'hôpital, je continuais cependant à profiter de ma fête. La vie chez moi était devenue différente je me retrouvais souvent seule et je m'ennuyais. Les jours passaient et l'état de mon père empirait, la joie de vivre de ma mère diminuait et mon goût pour la vie se détériorait, je n'avais plus envie de rien si ce n'était d'être avec mon père mais lui était distant et froid il ne l'avait jamais été auparavant et cela était dur à supporter. Un mardi soir de mai à peine un mois après mon anniversaire je rentrais de l'école, je m'attendais à pouvoir embrasser mes parents comme tout les soirs mais ce soir là, seulement ma mère était présente.
- Où est papa ? Lui demandais- je
- A l'hôpital, me répondit-elle d'une voix anormale.
Je savais que cela n'étais pas prévu, je poussais un soupir alors elle reprit.
- Tu ne veux quand même pas qu'il lui arrive quelque chose à la maison ?
Je n'avais pas compris ces paroles pourquoi lui serait-il arrivé quelque chose ? Je n'y pensais plus et j'allais jouer. Le soir, seule avec ma mère je ne parlais pas, j'étais attristée de l'absence de mon père, elle avait sûrement dû voir ma tristesse car elle me demanda si je voulais dormir dans son lit cette nuit là, ce que j'acceptais. La nuit, aux environ de deux heures du matin, je me réveillais en voyant une lumière allumée et ma mère au téléphone, j'étais trop fatiguée donc je n'y prêtai aucune intention et me rendormis aussitôt. Mais le lendemain quand je la vis entrer dans la chambre, je la sentais différente, elle s'approcha de moi et me dit calmement :
- Tu sais cette nuit papa est parti, une larme s'échappa et coula le long de sa joue, il a rejoint les anges, reprit-elle.
Je mis un instant à comprendre, je voyais sa mine défaite, ses yeux rouges et rempli de larmes et à cet instant je compris, il était mort, mon monde s'écroula à cet instant précis. Je ne pouvais retenir mes larmes, je voulais simplement le voir, je criais que cela n'était pas vrai qu'il allait revenir mais avec désolation elle me certifia que non. Je n'y croyais pas, je ne voulais pas y croire, mes larmes ne cessaient de tomber. A dix ans on ne comprend pas tout, je me disais qu'il allait revenir en forme et que tout recommencerais comme avant. Plusieurs jours passèrent, je regardais par la fenêtre à l'attendre, en espérant qu'il revienne. Ma mère, elle, préparait l'enterrement, on ne s'était presque pas parler, sans aucune raison je lui en voulais. Je ne pouvais cesser de penser à lui, je ne lui aurais jamais dit au revoir, je ne me souvenais déjà plus des derniers moments passé avec lui et je commençais à réaliser qu'il ne reviendrait pas. Le jour de l'enterrement arriva, la famille était venue mais je n'avais vu personne, ma mère m'avait dit qu'il était tous déjà à l'église, j'étais partie m'habiller pour y aller même si je ne savais pas comment cela aller se passer. Au moment, où je mettais mes chaussures ma mère était arrivée, elle m'avait regardé et elle m'avait dit que je ne viendrais pas, qu'elle préfèrerait que je reste. Je ne voulais pas rester et pourtant elle m'y obligea. Je montais courir dans mon lit, j'étais tellement triste de ne pas pouvoir dire un dernier adieu à celui qui m'avait élevé.
Et je n'ai jamais su comment cela s'était déroulé...

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