Chapitre 2 - FIN
Bien malgré elle, Marinette se perd de nouveau dans ses pensées.
Elle songe à Adrien.
A ce qu'elle ressent pour lui. A tout ce qu'il représente pour elle. A tout ce qu'elle voudrait tant lui dire et tout ce qu'elle lui tait.
Son humeur s'assombrit aussi vite qu'un ciel d'orage, ce qui ne semble pas échapper à Luka.
« Hey, ça ne va pas ? », lui demande-t-il en se penchant légèrement vers elle.
« Hein ? », sursaute Marinette, brusquement ramenée à la réalité. « Qui ? Moi ? Si, si, ça va », tente-t-elle de le rassurer, plaquant un sourire parfaitement artificiel sur son visage.
Mais à en juger de l'expression peu convaincue du jeune homme, son enthousiasme factice ne le trompe guère.
Un instant, Marinette hésite. Luka n'est pas du genre insistant et si elle décide de changer de sujet, elle ne doute pas qu'il ne s'acharnera pas.
Mais elle a le cœur lourd, et parler peut peut-être lui faire du bien.
« Je... ça fait déjà plusieurs jours que j'essaye de trouver le courage d'avouer à Adrien que je l'aime », avoue-t-elle dans un souffle.
Vite, dans un murmure à peine audible.
Comme si elle laissait échapper un secret si dangereux qu'il ne fallait en aucun cas le prononcer à voix haute.
Alors que Luka lui jette un regard incisif, Marinette ramène ses jambes contre sa poitrine, les entoure de ses bras et pose son menton sur ses genoux.
« Enfin, pour être honnête, ça doit faire environ deux ans que j'essaye régulièrement de le lui dire », reprend-elle en souriant faiblement. « Et comme tu t'en doutes, ça n'a jamais été un franc succès. Oh, si tu savais tous les plans tordus que j'ai mis en place pour réussir à lui parler quand on était encore au collège », confie-t-elle avec un petit rire désabusé. « Mais cette fois, je m'étais promis que j'y arriverai. Vraiment. Et sans monter des plans plus bizarres les uns que les autres, juste... juste en lui disant honnêtement ce que j'ai sur le cœur. »
Le regard perdu dans le vide, Marinette marque un bref instant de pause.
Une part d'elle-même culpabilise d'accaparer ainsi Luka avec ses déboires sentimentaux, mais à présent qu'elle a commencé à se confier, elle se sait incapable de se taire. C'est comme si des vannes s'étaient ouvertes quelque part en elle. Des déluges de paroles déferlent, déferlent et déferlent encore, la forçant à poser des mots sur ces sentiments qui la tourmentent.
Alors, sans hésiter plus longtemps, la jeune fille reprend le fil de son récit.
« Je crois que ça doit bien faire une semaine que chaque matin, je me dis ''aujourd'hui sera LE jour où j'arriverai à dire à Adrien que je suis amoureuse de lui'' », poursuit-elle en levant une main pour tracer des guillemets imaginaires dans les airs. « Et à chaque fois, je me dégonfle à la dernière minute. Je me dis que ce n'est pas encore le bon moment, que je lui parlerai demain... »
La voix de Marinette vacille et, une fois de plus, la jeune fille s'interrompt.
Elle déglutit pour tenter de déloger la boule qui s'est logée dans sa gorge, bat furieusement des paupières pour chasser la sensation de brûlure qui lui pique les yeux.
« Mais à chaque fois, au lieu de me décourager complètement, je me disais que j'aurais toujours la possibilité de lui tout lui dire le jour du tournoi de sport », reprend-elle avec émotion. « Aujourd'hui. Avec Adrien, on avait prévu de venir au stade ensemble alors ça aurait été l'occasion parfaite, tu vois ? », précise-t-elle en adressant un faible sourire à Luka. « On aurait eu un moment seuls tous les deux ce matin, et j'aurai pu lui avouer mes sentiments. Et cette fois, cette fois, je m'étais promis que je ne reculerais pas. Et Ô surprise », lâche-elle avec amertume, « j'ai encore reculé. »
Se recroquevillant de plus belle sur elle-même, la jeune fille pousse un nouveau soupir.
« Je n'y arrive pas », conclut-elle d'une voix tremblante. « Je n'y arrive vraiment pas. »
Marinette sent le regard de Luka peser sur elle, mais garde obstinément les yeux braqués droit devant elle. Finalement, parler ne lui aura pas été d'une grande aide. Non seulement elle se sent encore plus ridicule qu'avant, mais aussi deux fois plus mortifiée et vulnérable.
« Et pourquoi ? », l'interpelle soudain son confident du jour.
Surprise, Marinette tourne enfin la tête et fixe Luka de ses immenses yeux bleus.
« Pourquoi ? », répète-t-elle machinalement.
« Pourquoi est-ce que tu n'arrives pas à dire à Adrien ce que tu ressens pour lui ? », précise le jeune homme.
L'adolescente reste muette un instant, tentant de mettre des mots sur les milliers de raisons qui la font fuir chaque fois qu'elle tente d'avouer ses sentiments à Adrien.
« Parce que... parce que j'ai peur qu'il me rejette », commence-t-elle timidement. « Parce que je n'ai pas envie de finir triste et seule, ni de passer des journées à pleurer dans ma chambre parce que j'aurai eu le cœur brisé », poursuit-elle d'un ton plus ferme. « Parce que je ne veux pas qu'il ait pitié de moi si jamais il n'est pas amoureux de moi. Parce que je ne veux pas lui faire de peine. Adrien est la personne la plus gentille du monde, tu sais ? », ajoute-t-elle avec un sourire triste. « Il aura forcément de la peine pour moi s'il ne m'aime pas. Et je pourrais continuer comme ça encore longtemps », soupire-t-elle en agitant distraitement la main. « Parce que je ne veux pas le perdre, parce que tiens énormément à notre amitié et que je ne veux pas tout gâcher entre nous... »
S'interrompant un instant pour reprendre son souffle, Marinette déplie ses jambes pour se rasseoir correctement, puis reporte son attention sur Luka.
« J'ai peur d'être blessée », confie-t-elle dans un souffle. « Je crois que tout peut se résumer à ça. Avouer mes sentiments à Adrien, c'est... C'est comme sauter dans le vide. Je ne sais pas ce qui m'attend en bas et il y a tellement de choses qui peuvent mal se passer que je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. Et au final, je ne trouve pas le courage de me lancer », conclut-elle d'un ton acide.
Luka marque un instant de pause, semblant chercher ses mots.
« Je ne connais pas Adrien aussi bien que toi », reprend-il finalement. « Mais est-ce qu'il serait du genre à faire une croix sur son amitié avec quelqu'un juste parce qu'il ne partage pas ses sentiments ? »
Immédiatement, Marinette secoue la tête.
« Oh, non, absolument pas », rétorque-t-elle avec conviction. « Je ne sais pas ce qu'il faudrait faire pour se fâcher avec Adrien, mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi fidèle en amitié que lui. Il n'y a qu'à voir comment ça se passe avec Chloé ! », s'exclame-t-elle en levant machinalement les yeux au ciel. « Elle fait partie des personnes les plus invivables du monde et pourtant, Adrien la supporte toujours. Et ils sont amis depuis l'enfance ! »
« Alors, ça répond déjà à une de tes questions », réplique Luka avec un sourire encourageant.
« Si seulement c'était aussi simple... », soupire Marinette.
Ses nerfs ont des raisons que sa raison ignore, et elle a beau tenter de faire appel à tout son bon sens, ses tentatives pour discuter calmement de ses sentiments avec Adrien finissent toujours en catastrophe.
« Il y a des fois où je me demande presque si ça vaut le coup de continuer à m'acharner comme ça », lâche-t-elle avec une grimace. « Je n'y arriverai jamais. »
« Mais si tu ne parles pas de ce que tu ressens à Adrien », lui fait doucement remarquer Luka, « tu ne risques pas d'avoir des regrets ? »
« Ne t'en fais pas pour ça, j'en ai déjà », rétorque-t-elle Marinette en éclatant d'un rire amer.
Des regrets, elle en a. Des tonnes et des tonnes.
Et cette fois, plus que d'habitude.
Elle s'était tellement, tellement promis qu'aujourd'hui serait LE jour. Qu'aujourd'hui, elle ne reculerait plus. Et pourtant...
Marinette se désespère elle-même, et elle sent des larmes de frustration lui monter aux yeux. Si elle continue de parler, elle risque de ne pas réussir à contenir ses pleurs. Alors, elle préfère se taire.
C'est plus facile comme ça.
Semblant comprendre instinctivement le besoin de silence de son interlocutrice, Luka arrête là ses questions. Soulagée, la jeune fille lui jette un regard reconnaissant et reporte son attention sur le stade.
Une première minute passe. Puis une seconde.
Et soudain, une douce mélodie s'élève dans les airs.
Surprise, Marinette tourne vivement la tête vers Luka.
Le regard levé vers le ciel, un léger sourire aux lèvres, le jeune homme fredonne paisiblement une chanson sans paroles. Durant un bref moment, Marinette se demande s'il n'a pas complètement oublié sa présence.
Perdu dans son propre univers, peut-être s'est-il lancé dans une composition. Dans une reprise. Dans une interprétation quelconque. N'importe quoi qui lui ferait occulter totalement le monde extérieur en général et sa voisine en particulier.
Mais le bref regard que lui jette Luka chasse aussitôt cette pensée.
Il n'a pas oublié sa présence. Au contraire, à en juger par le sourire encourageant qu'il lui décoche, ce petit concert improvisé lui semble même être tout particulièrement destiné.
Alors, passé l'instant de stupéfaction, Marinette ferme les yeux et se laisse bercer par la musique.
Elle savait Luka guitariste, mais c'est bien la première fois qu'elle l'entend chanter. Et sa voix est douce, chaleureuse, rassurante. Elle enveloppe l'adolescente comme une couverture épaisse et confortable, qui donnerait envie de s'y réfugier en attendant le retour des beaux jours.
La musique sur laquelle Luka a jeté son dévolu est un air de blues, aussi simple que poignant.
Marinette se retrouve parfaitement dans cette mélodie aux accents mélancolique, qui épouse exactement les tourments qu'elle traverse. Le tempo pesant fait écho à sa peine, les successions de notes lui paraissent décrire à merveille tout ce qu'elle éprouve depuis ces quelques jours.
Paupières toujours closes, la jeune fille se laisse emporter de plus en plus profondément par la voix de Luka.
Ce rythme lent, ces graves qui semblent vibrer contre sa peau, cette façon qu'a son cœur de marquer la mesure...
Elle a l'impression de pouvoir sentir la musique avec chaque fibre de son être.
Ses émotions suivent la ballade que fredonne Luka avec une précision presque effrayante. Tristesse. Frustration. Regrets. Jamais Marinette n'aurait pu croire que quelques simples notes pourraient décrire aussi bien ce qu'elle éprouve. Qu'elles pourraient aussi bien la décrire.
Il lui semble que la mélodie explore tour à tour les plus profonds recoins de son âme, qu'elle extirpe et exacerbe jusqu'au plus infime de ses sentiments pour la forcer à y faire face.
C'est déroutant, éprouvant, mais aussi curieusement apaisant.
Puis, peu à peu, la chanson change.
C'est si subtil qu'au départ, Marinette ne le remarque même pas.
Le rythme se fait progressivement plus rapide, et les sons qui s'égrènent des lèvres de Luka finissent par prendre la cadence chaloupée d'un air de jazz. Le jeune homme fait nonchalamment durer certaines notes, en lance d'autres à contretemps pour rompre le rythme, tisse une mélodie d'une richesse étonnante.
Bien malgré elle, Marinette se retrouve fascinée par toutes ces acrobaties musicales.
Luka maîtrise son art à la perfection, sans le moindre doute. Il module le tempo avec un naturel déconcertant, jongle avec les notes comme d'aucuns jongleraient avec des balles, glisse d'une tonalité à l'autre sans le moindre effort.
La mélancolie a désormais complètement disparu de l'air que Luka fredonne, effacée par ce balancement syncopé qui guide à présent la mélodie.
Et la toile qu'il a tissé avec ses notes autour du cœur de Marinette est si serrée que cette dernière ne peut que suivre.
Emportée par ce nouvel air de jazz, la jeune fille sent son chagrin s'étioler peu à peu. Curieusement, la rythmique irrégulière qu'a choisi Luka stabilise ses pensées chaotiques. Elle l'aide à mettre de l'ordre dans son cerveau et à s'extraire enfin de cette carapace de désolation dans laquelle elle s'était laissée enfermer.
Et lentement, les sentiments moroses de l'adolescente s'éloignent et s'évanouissent, entraînés par la musique.
Luka continue de fredonner paisiblement pendant quelques instants, puis sa voix se fait de plus en plus basse. Elle baisse, baisse encore, jusqu'à ce que le jeune homme laisse finalement mourir la mélodie.
A présent que Luka s'est tu, Marinette ressent un sentiment paradoxal de vide et de plénitude.
Cette mélodie qui a si bien su bouleverser son cœur lui manque déjà. Mais malgré tout, elle se sent sereine pour la première fois depuis ce matin – pour la première depuis des jours, même.
Désormais débarrassée de cette tristesse qui lui était attachée comme une seconde peau, Marinette songe à la question que lui a posé Luka juste avant que leur conversation ne s'interrompe. Est-ce qu'elle aurait des regrets si elle se murait dans sa peur plutôt que de parler à Adrien ?
Oh, oui.
Sans le moindre doute possible.
Et quitte à avoir le cœur brisé pour quelque chose, elle préfèrerait cent fois que ce soit pour avoir réussi à confesser ses sentiments que pour être restée sans agir. Il faut qu'elle parle à Adrien. Impérativement.
Encore faudrait-il qu'elle trouve le cran de...
« Pour ce que ça vaut, je trouve que tu es une fille super », lâche soudain Luka, arrachant Marinette à ses pensées. « Tu es rigolote, débrouillarde, courageuse... Très courageuse, même », ajoute-t-il avec un petit sourire.
Surprise, Marinette reste un instant sans réagir.
Et alors que son cerveau assimile enfin les paroles que vient de prononcer Luka, la jeune fille se met à rougir. Vite, fort, comme si une marée écarlate déferlait soudain sur sa peau. Le cœur battant à tout rompre et les joues en feu, Marinette jette un regard effaré à Luka. Jamais elle ne se serait attendue à ce qu'il lui fasse de tels compliments, et encore moins avec une telle désinvolture.
D'autant plus que ces derniers temps, elle se sent nettement plus misérable que courageuse.
« Tu... Tu trouves ? », balbutie-t-elle timidement.
« J'en suis certain », confirme Luka en hochant fermement la tête. « Je me rappelle bien de la fois où ma mère a été akumatisée. Tu m'as délivré, tu as réussi à t'enfuir pour chercher de l'aide et grâce à toi, Ladybug est venue tous nous sauver. »
Marinette ne peut s'empêcher de sourire.
S'il savait à quel point l'intervention de Ladybug avait pu avoir lieu « grâce à elle ».
« Sans toi, on ne s'en serait sûrement pas sortis aussi facilement que ça », poursuit Luka, inconscient de l'amusement que ses paroles provoquent chez la jeune fille. « Tu es l'une des filles les plus courageuse que je connaisse », répète-t-il d'un ton encourageant. « Alors, ce n'est pas parler à un simple garçon qui va te faire peur ? »
Profondément touchée par le soutien de Luka, Marinette hoche silencieusement la tête.
Les paroles du jeune homme tournent encore et encore dans sa tête, formant une ronde familière.
Tout ce que Luka lui affirme, Alya le lui a déjà dit. Des dizaines, des centaines de fois peut-être.
Mais sa meilleure amie le lui a répété tant et tant de fois que Marinette a fini par ne plus l'entendre. Peut-être avait-elle juste besoin de se le faire dire encore une fois, de la part de quelqu'un qui n'est pas inconditionnellement acquis à sa cause.
Bien malgré elle, Marinette sent son sourire s'élargir encore un peu plus.
Ce n'est pas qu'elle n'a plus peur, loin, loin de là. Sa crainte de finir le cœur en miette reste lui reste chevillée au corps et ses inquiétudes concernant l'avenir de sa relation avec Adrien sont loin de s'être envolées. Le simple fait de s'imaginer lui avouer ses sentiments suffit à la faire rougir et accélérer dangereusement son rythme cardiaque.
Mais il faut croire que l'intervention de Luka était tout se qui lui manquait pour rassembler ses ultimes bribes de courage.
Et là, pour la première fois de la journée, elle se sent enfin prête.
Soudain, un cri retentit dans les airs.
« Marinette ! », hurle Alya depuis l'autre bout du terrain, agitant vivement les bras pour attirer l'attention de son amie. « Tu viens ? On n'attend plus que toi pour le relai ! »
« Le relai ! », s'exclame Marinette d'une voix contrite.
Sans perdre un instant, la jeune fille bondit sur ses pieds et se tourne vers Luka.
« Je suis désolée, il faut que j'y aille », annonce-t-elle précipitamment. « Mes amis m'attendent. »
« Pas de soucis », la rassure aussitôt Luka. « A bientôt, Marinette. »
« A... A bientôt », bredouille l'adolescente, avant de s'éloigner.
Mais, se ravisant tout à coup, elle fait brusquement demi-tour. Elle revient sur ses pas et se place face à Luka, mains nerveusement agrippées à son dossard.
Alors que le jeune homme hausse un sourcil intrigué, Marinette prend une profonde inspiration.
« Je... Merci, Luka », déclare-t-elle en rougissant furieusement. « Pour tes encouragements. Je...Je vais essayer de parler à Adrien. Non », se corrige-t-elle en s'empourprant de plus belle. « Je vais lui parler. Je vais lui dire ce que je ressens pour lui. »
Luka se penche légèrement vers elle et la jauge d'un regard approbateur.
« Tu vas y arriver », lui lance-t-il en levant son pouce en signe d'encouragement. « T'es la meilleure. »
Un sourire reconnaissant aux lèvres, Marinette hoche doucement la tête.
« Oui », murmure-t-elle. « Merci. »
Puis, sans perdre plus de temps, la jeune fille le salue d'un dernier geste de la main et s'éloigne en courant.
Assis en tailleur sur son lit, Luka fait courir habilement ses doigts le long des cordes de sa guitare. La rencontre sportive à laquelle il s'est rendu un peu plus tôt s'est terminée depuis déjà quelques heures, et le soleil décline à présent dans les cieux de Paris.
Les notes emplissent la cabine, les accords s'enchaînant avec une maîtrise née d'une longue pratique.
Tout à coup, un léger coup frappé à l'entrée de la pièce attire l'attention de Luka.
Le jeune homme écarte sa main de sa guitare et relève la tête, pour croiser aussitôt le regard de Juleka.
« Un message pour toi », marmonne sa sœur en lui tendant son téléphone. « De Marinette. »
Haussant sourcil intrigué, Luka s'empare de l'appareil. Il passe rapidement sur les quelques mots adressés à Juleka et arrive à la partie qui lui est destinée.
Le message s'ouvre sur une photo. La ville de Paris s'étale paresseusement en contrebas, et la grille métallique que l'on devine sur les bords de l'image indique que cette dernière a très certainement été prise depuis les hauteurs de la tour Eiffel. La lumière du jour est parfaite, donnant aux lieux une atmosphère presque féérique.
Mais pour aussi romantique qu'il soit, ce n'est pas ce ravissant arrière-plan qui compte.
Non.
Ce qui importe, c'est ce premier plan où apparaissent deux mains jointes, doigts entrelacés.
Et accompagnant cette charmante photographie, quelques lignes de texte apparaissent sous les yeux de Luka.
Luka,
J'ai enfin réussi à avouer mes sentiments à Adrien !
Je ne sais pas si j'y serais arrivée si tu ne m'avais pas encouragée tout à l'heure. Si tu n'avais pas été là, je serais probablement restée à déprimer sur mon banc et je n'aurai jamais trouvé le courage d'aller parler à Adrien. Tu m'as énormément aidée, vraiment.
Là, je suis heureuse ! Tellement, tellement heureuse ! Et c'est en grande partie grâce à toi.
Alors merci. Du fond du cœur, mille fois merci.
Marinette.
Le regard rivé à l'écran du téléphone, Luka se fend d'un léger sourire.
« Bien joué, Marinette. »
*** FIN ***
Note : Et voilà, c'est la fin pour cette petite histoire (et je me permet de m'auto-congratuler pour avoir réussi à tenir les 2 chapitres ! ). Je suis contente d'avoir écrit quelque chose avec Luka, ça faisait quelques temps que ça me démangeait ^^ .
Et c'est vraiment comme ça que j'imagine sa relation avec Marinette, soit dit en passant ^^ . Lui avec un côté "grand frère" et elle un peu impressionnée, mais définitivement amoureuse d'Adrien malgré tout x) .
Sur ce, merci de m'avoir lue jusqu'ici !
Ah, et j'ai oublié de le préciser, mais le titre fait à la fois référence au moral en berne de Marinette, à la musique que fredonne Luka et à la couleur bleue (qui est pour moi celle qui correspond le plus à Luka ^^ )
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