Chapitre 1
Note 1 :
Au moment où je poste cette note, la saison 2 de Miraculous Ladybug est en cours de diffusion. Pour rappel (ou pour info pour ceux qui ne le sauraient pas encore ;) ), JE NE VEUX PAS ETRE SPOILEE.
Ce qui veut dire que je ne veux voir AUCUN élément concernant les épisodes non diffusés dans les commentaires. Pas de noms, pas d'événement de grande ou moindre importance, RIEN. Et faites aussi attention pour les épisodes déjà diffusés, il est possible que je ne sois pas à jour alors au besoin demandez-moi où j'en suis avant de parler d'un des nouveaux épisodes. Promis, je ne mords pas ^^ .
J'estime que ce n'est pas trop demander, alors s'il vous plait faites attention.
Merci d'avance et bonne lecture ^^ .
Note 2 :
Et en parlant de spoils... :)
Attention, cette histoire spoile allègrement certains éléments de l'épisode 12 de la saison 2. Si vous ne voulez rien savoir sur cet épisode, attendez de l'avoir vu avant de lire cette fic :) (qui ne fera que 2 chapitres, d'ailleurs)(normalement)(les paris sont ouverts ^^ ) .
Le ciel est bleu, le soleil brille, et, assise sur un banc, Marinette broie du noir.
Pourtant, elle aurait tout pour être de bonne humeur.
La rencontre sportive interlycées à laquelle participe sa classe lui assure deux journées entières sans le moindre cours. Les cris de joie et d'encouragement qui résonnent dans les airs mettraient du baume au cœur à n'importe qui et l'atmosphère vibre d'une énergie véritablement électrisante.
Oui, décidément, cette belle journée de printemps aurait tout pour lui plaire.
Du moins, si ses pensées daignaient la laisser un peu en paix.
Parcourant distraitement les alentours, les yeux de Marinette se posent tour à tour sur des dizaines d'adolescents aux dossards bariolés. Puis, enfin, la jeune fille aperçoit les couleurs de son école. (Jaune, sur l'insistance de Chloé – vous comprenez, hors de question qu'elle se retrouve contrainte à porter une tenue qui ne flatterait pas son teint.)
De son point d'observation, Marinette peut distinctement voir Nino et Alya, Ivan et Mylène, Rose et Juleka.
Et en dépit de ses pensées moroses, la jeune fille ne peut s'empêcher de sourire faiblement.
Le ciel est bleu, le soleil brille, et l'amour est dans l'air.
Récemment, Chat Noir lui a même confié être tombé sous le charme d'une fille de sa classe. Cet aveu n'a d'ailleurs pas surpris Marinette outre mesure. Elle connaît son chaton mieux que quiconque. Elle ne pouvait pas ne pas remarquer.
Ces avances qu'il lui faisait autrefois, mais dont la fréquence diminuait jusqu'à finalement disparaitre complétement.
Ces yeux perdus dans le vague.
Ces sourires rêveurs.
Elle connaît ces symptômes.
Elle ne connaît que trop bien ces symptômes.
Qui que soit cette fille qui s'est emparée du cœur de son coéquipier, Marinette souhaite de toute ses forces qu'elle le rendra heureux. Elle le lui a fait savoir, soit dit en passant. Quasiment mot pour mot.
Elle se souvient parfaitement de l'expression radieuse qui avait alors illuminé les traits de Chat Noir et de ce petit rire timide qui avait échappé à son partenaire quand il lui avait confié qu'il espérait réussir à trouver le courage d'avouer ses sentiments à sa camarade de classe.
D'ailleurs, en parlant d'avouer ses sentiments...
Comme attiré par un aimant, le regard de Marinette se fixe enfin sur Adrien.
Et aussitôt, le sourire de la jeune fille se fige.
L'amour est dans l'air.
Sauf pour elle, visiblement.
Cela fait bientôt deux ans qu'elle côtoie Adrien presque tous les jours et manifestement, le temps n'a rien fait pour arranger les choses.
Enfin... Ce n'est pas tout à fait exact.
D'un point de vue strictement amical, le temps à fait des merveilles.
Depuis plusieurs mois déjà, Marinette a enfin réussi à reprendre le contrôle de son cerveau, de sa bouche, de toutes ces parties de son corps qui s'affolaient dramatiquement dès qu'Adrien s'approchait à moins de trois mètres d'elle. Elle arrive désormais à parler à son camarade de classe. A plaisanter avec lui, à discuter de tout et de rien, même à le taquiner gentiment.
Plus les jours passent, plus Marinette apprend à découvrir de nouvelles facettes d'Adrien.
Et plus les jours passent, plus elle se sent tomber de plus en plus profondément amoureuse.
Elle aime ce garçon qui se dessine devant elle.
Elle aime ses éclats de rires francs et clairs, la façon dont il plisse légèrement les yeux quand un sourire illumine son visage, cette générosité et cette gentillesse qu'elle lui connaissait déjà mais qui l'émerveillent un peu plus à chaque instant.
Elle aime cette proximité qui s'est installé entre eux. Ces mains qu'il pose sur ses épaules, ces petits coups de coudes complices. Ces confidences qu'il lui fait de temps à autre sur sa vie et ces aveux qu'elle lui fait aussi en retour, ces murmures conspirateurs qu'il lui glisse parfois à l'oreille quand il veut laisser échapper une blague ou remarque en décalage avec son image de parfait élève.
Marinette aime à penser que désormais, elle est la personne la plus proche d'Adrien – à part Nino, bien sûr. Oui, Adrien et elle sont amis. Presque les meilleurs amis du monde, même.
Mais Marinette veut plus que du « strictement amical ».
Et c'est bien là que le bât blesse.
Apprendre à parler correctement à Adrien ? Aucun problème.
Réussir à lui avouer ses sentiments ? Mmm... Peut mieux faire.
Peut définitivement mieux faire.
Marinette voudrait confier à Adrien ce qu'elle éprouve pour lui, mais elle est paralysée par la peur de perdre ce qu'elle a réussi à construire avec lui et terrorisée à l'idée d'avoir le cœur brisé. Adrien l'aime bien, c'est une évidence. Mais est-ce qu'il l'aime, tout court ?
C'est une question dont elle redoute de connaître la réponse.
Si seulement elle pouvait avoir des certitudes, les choses seraient bien plus simples pour elle et ses éternelles angoisses au sujet de sa vie sentimentale. Si seulement elle pouvait savoir qu'Adrien l'aime, comme... Comme elle sait que Chat Noir aime cette fille de sa classe. Par exemple.
Un exemple tout à fait fortuit et innocent, bien sûr.
Grimaçant intérieurement, Marinette laisse échapper un soupir désabusé.
Bien sûr...
Ses belles tentatives d'auto-persuasion ne lui sont guères utiles. Elle ne sait que trop bien pourquoi son cerveau lui a fait suivre ce cheminement de pensées précis.
Elle n'est pas aveugle.
Il y a bien trop de coïncidences, bien trop de similitudes chez les deux garçons les plus importants de son existence pour qu'elle ne puisse pas avoir de doutes. Leurs rires, leurs manières de parler, leur façon de se passer la main dans les cheveux, leur affection – incompréhensible – pour les jeux de mots...
Il est tout à fait possible que le meilleur ami de Marinette soit son grand amour, et elle se trouve étonnamment à l'aise avec cette idée.
Mais elle n'a aucune certitude.
Juste des doutes.
Et si Adrien n'était pas Chat Noir ? Et s'il l'était, mais qu'il parlait d'une autre fille qu'elle ? Et s'il ne la voyait que comme une simple amie, qu'il soit Chat Noir ou pas ?
Des doutes, encore et toujours.
Des doutes qui tourmentent Marinette et la rongent comme le plus douloureux des poisons.
Alors, tant qu'elle n'aura pas la moindre conviction, l'adolescente refuse de voir Chat Noir et Adrien autrement que comme deux personnes distinctes. Elle a déjà suffisamment de mal à gérer ses émotions et ses secrets sans compliquer encore plus les choses. Hors de question que ses sentiments se laissent influencer par ce qui n'est peut-être qu'une hypothèse ridicule et hors de question de sacrifier son identité pour des questions sentimentales.
Il y a Chat Noir, son précieux coéquipier, et il y a Adrien, son camarade de classe à qui elle désespère d'avouer ses sentiments. Point.
Et au rythme auquel vont les choses, jamais Marinette ne réussira à parler à Adrien de ce qu'elle éprouve réellement pour lui. Elle est désormais si proche de lui et leur relation est si précieuse à ses yeux que l'enjeu la terrifie.
S'extrayant péniblement de ses pensées moroses, Marinette jette un nouveau coup d'œil aux alentours. Sur le terrain d'athlétisme au bord duquel elle est assise, elle voit Nino rejoindre Adrien, et Adrien rire aux éclats en réponse à une remarque de son ami.
Et, comme un éternel rappel de ce qu'elle éprouve pour son camarade de classe, Marinette sent son pouls accélérer de façon incontrôlable.
Il faut qu'elle parle à Adrien.
Si elle en trouve le courage.
Le regard rivé à la silhouette d'Adrien, Marinette se passe une main lasse sur le visage et pousse un profond soupir.
Elle est Ladybug. Elle ne devrait pas rester paralysée par la peur d'un quelconque rejet ou par la crainte de perdre sa relation actuelle avec Adrien. Mais clairement, elle est plus douée pour défaire des armées de vilains que pour ouvrir son propre cœur à celui qu'elle aime.
Elle ne veut plus se contenter d'être une simple amie pour Adrien, et elle n'arrive pas à faire ne serait-ce qu'un pas vers lui.
Alors, elle reste coincée, incapable de trouver suffisamment de confiance en elle pour se sortir de cette situation qui la désespère un peu plus à chaque fois qu'elle y songe.
C'est aussi simple et aussi compliqué que ça.
Marinette laisse échapper un nouveau soupir quand, soudain, une voix chaleureuse s'élève derrière elle.
« Salut, Marinette. »
Surprise, la jeune fille sursaute et se retourne d'un geste vif. Ses yeux se plongent aussitôt dans un regard rieur, limpide, dont le bleu pourrait concurrencer sans peine celui des ciels d'été.
Le garçon qui vient de la surprendre ainsi se fend d'un sourire malicieux en découvrant son expression stupéfaite et la salue d'un geste affable.
« L-Luka ? », balbutie Marinette, retrouvant finalement l'usage de ses cordes vocales.
Pour toute réponse, le jeune homme hoche légèrement la tête. Puis, d'un geste fluide, il se glisse sur le banc que la camarade de sa sœur occupe toujours.
L'air parfaitement à son aise, Luka parcourt les alentours du regard, observant sans mot dire les adolescents qui s'affairent sur le terrain de sport.
De son côté, Marinette se sent tout à coup un peu trop nerveuse pour son propre bien. Elle plaque ses mains sur ses genoux pour tenter limiter les gestes anarchiques qui sont hélas les siens chaque fois qu'elle se sent fébrile et tousse pour s'éclaircir la gorge.
« Tu... Tu es venu encourager Juleka ? », lance-t-elle à son nouveau voisin.
« Tout juste », acquiesce calmement Luka. « Et toi ? », poursuit-il en reportant son attention sur la jeune fille. « Tu ne participes pas ? »
« Pas tout de suite », réplique Marinette en secouant la tête. « Je... Je... On est divisés en plusieurs groupes. Tout le monde ne participe pas aux mêmes activités, ni au même moment. Il y a ceux qui se sont inscrits au tournoi de foot, à celui de basket ou à celui de volley, ceux qui participent à une ou plusieurs épreuves d'athlétisme... Je suis même à peu près sûre que Kim et Alix se sont lancés dans leur propre compétition en inventant de nouveaux sports ! », explique-t-elle en appuyant ses propos avec de grands gestes, alors que son interlocuteur lui lance un sourire indulgent. « Moi j'ai déjà couru pour un quatre cent mètres il y a cinq minutes et je n'ai rien d'autre de prévu avant au moins un bon quart d'heure et je pense que devrait me taire maintenant », conclut-elle, réalisant brusquement qu'elle parle sans discontinuer depuis bien trop longtemps.
Le sourire de Luka se fait plus large encore et Marinette se sent rougir comme une enfant prise en faute.
En bonne héroïne qu'elle est, elle ne devrait pas se préoccuper de si peu.
Mais c'est plus fort qu'elle, Luka l'impressionne. Peut-être est-ce parce qu'il est plus âgé. Peut-être est-ce parce qu'il est indiscutablement charmant. Peut-être est-ce parce qu'il semble extraordinairement gentil. Peut-être un peu tout ça à la fois. Probablement, même. Au final, peu importe.
Dans une vaillante tentative de reprendre contenance, Marinette relève fièrement le menton et se redresse sur son banc.
Entre sa maladresse légendaire et ses manières un peu étranges, elle s'est déjà ridiculisée devant suffisamment de personnes au fil des ans. Ses parents, ses professeurs, ses amis en général, Adrien en particulier – et béni soit ce garçon, il ne semble guère s'en formaliser -, toutes sortes d'illustres inconnus... Alors, si elle pouvait éviter d'ajouter de nouvelles personnes à cette longue, longue liste, elle ne s'en porterait pas plus mal, merci.
« Je crois que Juleka doit passer au saut en longueur d'ici quelques minutes », reprend-elle en désignant son amie, qui patiente avec Rose à côté d'une vaste bande de sable.
« Je vois ça », approuve Luka.
Pendant un petit moment, un silence confortable s'installe entre les deux jeunes gens. Ils observent distraitement les adolescents qui s'affairent devant eux, applaudissent les performances successives de Rose et Juleka, profitent tranquillement de cet instant de calme au milieu de l'atmosphère bouillonnante du stade.
L'attention de Marinette est soudain attirée par des rugissements d'encouragement, qui s'élèvent à proximité du banc où Luka et elle sont installés. La jeune fille tourne machinalement la tête pour chercher l'origine de ce bruit et comprend aussitôt.
Un peu plus loin devant elle, les concurrents de l'un des énièmes cent mètres de la journée s'élancent sous les acclamations de leurs camarades.
Et soudain, le cœur de Marinette rate un battement.
Adrien.
Elle l'avait perdu de vue durant sa petite conversation avec Luka, et voilà qu'elle le retrouve à présent parmi les coureurs.
La course est brève, mais Marinette n'en perd pas une seconde. Elle admire la foulée souple - presque féline - d'Adrien et s'émerveille de le voir distancer ses adversaires sans effort apparent.
Emporté par son élan, le jeune mannequin passe la ligne d'arrivée en courant à toutes jambes. Il freine sur quelques mètres puis se retourne aussitôt pour chercher Nino du regard. Quand il localise son meilleur ami juste derrière lui, il éclate de rire et claque joyeusement sa paume contre la sienne en signe de victoire.
Marinette ne peut s'empêcher de laisser échapper un soupir énamouré.
Adrien est plus échevelé que jamais, ses yeux verts pétillent d'allégresse, et elle se sent fondre un peu plus à chaque instant.
A se demander si ce garçon sait comment ne pas être adorablement charmant en toutes circonstances.
« Ba-doum, ba-doum, ba-doum », fredonne doucement Luka, arrachant brusquement l'adolescente à sa contemplation.
Surprise, Marinette lui jette un regard interloqué.
« Ton cœur chante, et le rythme accélère », précise le jeune homme d'une voix malicieuse.
« Comment tu sais ça ? », murmure Marinette en posant machinalement sa main sur sa poitrine.
Entre ses côtes, son cœur tressaute et tambourine. Plus fort que d'habitude, mais autant que d'ordinaire quand il est question d'Adrien.
Rien de nouveau.
Mais elle ne se serait pas crue aussi transparente.
« La musique, c'est mon truc », élude Luka un petit sourire d'excuse. « C'est à cause de ce garçon ? », poursuit-il en désignant Adrien d'un geste du menton.
Rougissante, Marinette hoche silencieusement la tête.
« Le pianiste ? », reprend Luka, se rappelant manifestement des circonstances au cours desquelles il a rencontré l'héritier de la famille Agreste. « Adrien, c'est ça ?
« Oui », répond l'adolescente dans un souffle.
Presque timidement, elle jette un nouveau coup d'œil à son camarade de classe.
Et comme par hasard, c'est ce moment exact que choisit Adrien pour tourner la tête dans sa direction. Dès l'instant où son regard croise celui de Marinette, ses traits s'illuminent et il décoche à la jeune fille le plus éblouissant des sourires.
Prise de court, Marinette s'empourpre violement et laisse échapper un bruit qui se situe probablement entre un pépiement d'oiseau et le glapissement d'un chat dont la queue se serait coincée dans une porte.
Luka jette un coup d'œil surpris à l'adolescente, puis éclate d'un petit rire amusé.
« T'es marrante, Marinette », lâche-t-il avec un naturel désarmant.
Mortifiée, la jeune fille laisse échapper un grognement de frustration et enfouis son visage entre ses mains.
Au temps pour le fait de ne pas se ridiculiser.
« Je ne suis pas marrante, je suis bizarre », grommelle-t-elle.
Un instant de silence s'installe entre les deux jeunes gens alors qu'Adrien s'éloigne, entraîné par Nino vers leur prochaine activité.
« Il n'y a rien de mal à être bizarre », rétorque finalement Luka. « Regarde-moi. J'ai des cheveux bleus, des ongles noirs, je parle mieux avec ma guitare qu'avec des mots... », énumère-t-il en levant un doigt à chaque nouvel argument. « Je peux t'assurer que beaucoup de gens me trouvent un peu bizarre. »
« Mais toi tu serais du genre bizarre... », commence machinalement Marinette, avant de se figer brusquement et de jeter un regard affolé à Luka. « Enfin, SI tu étais bizarre. Je ne dis pas que tu es bizarre, hein ? », se corrige-t-elle d'une voix suraiguë, arrachant un léger éclat de rire à son interlocuteur. « Je veux dire que SI c'était le cas, tu serais du genre bizarre-cool. Moi je suis juste bizarre-...bizarre », conclut-elle d'un ton dépité.
« Je dirais plutôt bizarre-charmante », rétorque Luka avec un sourire amusé.
Surprise, Marinette ne peut s'empêcher de rougir encore un peu plus. Bien sûr, son cœur appartient entièrement à Adrien. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle n'est pas sincèrement touchée par les compliments de Luka.
Malgré tout, la jeune fille laisse échapper un grognement inintelligible en guise de réponse.
Qu'elle soit charmante ou pas, les choses seraient certainement bien plus simples pour elle si elle ne manquait pas de se liquéfier chaque fois qu'elle tente de reprendre sa vie sentimentale en main.
Dommage que ce soit plus facile à dire qu'à faire.
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