Chapitre 7 : Le double du miroir

Un mois plus tard, la nuit noir, presque le matin tellement il était tard. Alsace regardait tristement le plafond, elle était à neuf mois et trois semaine de grossesse... et rien n'y faisait, le bébé ne voulait toujours pas naitre ! Pourtant, elle avait tout essayé pour ça. Tout ce que son gynécologue lui avait recommandé... sauf une chose. En même temps, c'était Italy qui lui avait filé l'astuce dite... à l'italienne.

Nom très peu original mais soit disant très efficace si on en croit Fasciste d'Italie.

La méthode était simple mais elle impliquait Third. Et si l'allemand était d'accord pour manger trois kilos de piment avec elle, d'aller se faire masser au pierre chaude, tout et n'importe quoi mais pas ça. Il n'y arrivait pas. Le principe était d'avoir un rapport sexuelle et, normalement, après neuf mois de grossesse, ça favorisait le début du travail. Mais il ne voulait pas. Il n'y arrivait pas, coucher avec une femme enceinte de plus de neuf mois... il pouvait pas. C'était physique !

Ça l'emmerdait, certe.

Alsace lui en voulait beaucoup, évidement...

Mais il n'y arrivait pas !

Et ça, la mère de son enfant ne le comprenait pas.

« -Third ! » chuchota-t-elle... rien.
Quand il dormait, il dormait. Rien ne pouvait le réveiller... à part peut être...
La région s'approcha doucement de son oreille avant de murmurer avec douceur et tendresse :

« -Je te trompe avec URSS. »

Réaction instantanée, l'allemand qui dormait sur le ventre commença à tourner, à s'emmêler dans les draps, à se débattre pour, au final, se redresser, les yeux grands écarquillés complètement sous le choc.

« -Tu as dis quoi, la ? » étouffant un cris.

« -Moi ? Je t'ai appelée. » elle sourit.

« -A... ah ? » il baissa les épaules, au sens propre du terme, regardant autour de lui.
« -J'ai fait un de ses rêves moi... » soupira-t-il, ne comprenant vraiment pas.

« -Tu... tu m'as réveillé pour ? »

Elle l'embrassa doucement en se redressant. Il y répondit volontiers, l'enlaçant même, lui caressant doucement le dos. Mais quand elle se colla doucement contre lui, le bébé eut la bonne idée de juste donner un coup à ce moment la... et, bien sur, Third le sentit.
Il arrêta tout.

« -Nein. J'y arrive pas. » en reculant un peu.

« -Mais pourquoi ?

-J'y arrive pas ! Das finde ich zu seltsam.

-Tu m'aime pas, c'est ça ? » elle en avait les larmes aux yeux, une montée d'hormone avec ça et la pauvre Alsace commençait à être paranoïaque.

« -Was ? Mais bien sur que si, je t'aime.

-Menteur ! » la région lui tourna alors le dos, se rallongeant, boudant.

« -Mais si ! Je t'aime ! Et c'est pas maintenant à neuf mois de grossesse qu'il faut en douter !

-T'es un tordu ! Si ça se trouve, moi je te serre qu'à faire des bébés et les élever et tu te tape Japan Empire en douce ?

-Jap... mais qu'est-ce qu'elle vient faire dans cette histoire ? » il s'appuya contre la tête de lit.

« -Ich verstehe deine Geschichte nicht ! »

D'un mouvement sec, elle se redressa et le menaça avec son dos.

« -Oh si ! Tu vois très bien de quoi je parle !

-Non, à trois heure du matin, tu me parle de Japan Empire et que je veux pleins de gosse ou je ne sais pas quoi alors que tu me trompe avec URSS, je t'assure, je ne comprend rien. » en se massant les tempes.

Alsace croisa alors les bras, se détournant encore de lui, fermant les yeux, fronçant les sourcils.

« -Si tu m'aime, fait moi l'amour, accouche et on est tous heureux. »

Il n'eut même pas le temps de répondre, à peine d'entre ouvrir la bouche pour répondre qu'elle l'interrompit en fondant en larme.

« -J'en peux plus ! Je veux que ce bébé arrive pour que je puisse dormir ! Arrêter d'avoir des sautes d'humeur et serrer mon bébé dans mes bras ! »

Third lui caressa alors doucement le dos.

« -Bientôt mon... » elle lui mit alors un coup dans le ventre qui le plia en deux.

« -Toi je te parle plus, t'es qu'un méchant qui veut pas m'aider ! » elle se tourna à nouveau, s'allongeant.

« -Je suis toute seule, j'ai personne ! Ma maman, elle sort avec UK ! Toi t'es qu'un nul ! Même mes soeurs et frères, ils sont pas la ! Y'a que Néo qui est gentil avec moi mais il a que dix ans ! »

L'allemand tomba sur le coté, toujours plié en deux, à bout de souffle.

« -Aie... » fut sa seule réponse... mais elle était sincère ! A n'en pas douter.

Ailleurs, plus calme, dans la peine ombre du petit jour, UK se réveilla. Il faisait bien chaud, les draps étaient doux, la lumière caressante.
Et puis... il y avait France dans ses bras, son visage contre ses seins... elle sentait si bon, une odeur de pomme verte et de fleur de lys. L'anglais respira doucement son délicieux parfum si frais, si pétillant...

Leur neuvième rendez-vous c'était merveilleusement bien passé. Un mois, deux rendez-vous par semaine... un délice... même si ce n'était que pour prendre un café en tête à tête. Ils s'étaient embrassés... et, hier soir, elle l'avait invité à entré.
Un sourire.
Une caresse.
Un baisé...

Et la suite car très grande affinité.
Tout c'est passé très vite... et ensuite plus lentement mais tout aussi passionnément.
il pourrait rester comme ça tout le reste de sa vie, la, les bras autour de sa taille, sa respiration brulante contre ses seins. Il pouvait le sentir, il lui donnait la chair de poule...

Sa belle peau... presque criminelle de la faire frémir, pourtant il ne put s'en empêcher, juste la frôler du bout des doigts. Elle frissonna, se serrant un peu plus contre lui pour se réchauffer.
France dormait profondément.

Rien ne pouvait la réveiller.

Rien ne pouvait faire qu'UK se rendorme... il entendait déjà la voix de l'autre lui hurler. Il était réveillé depuis quelques heures et faisait un bruit d'enfer, vociférant qu'il allait reprendre le contrôle que, qui que soit cette personnalité, il allait lui payer ! Mais non, le « vrai » ne reprenait pas le contrôle et ça ne semblait pas déranger plus que ça « l'autre ».

« You garbage ! Give me back my body ! »

Ça lui donnait le sourire, rien de plus. Et puis, comme pour provoquer encore plus la colère du vrai, il se permit d'embrasser la poitrine parfaite de la française... rendant fou son autre lui. La jalousie rendait aussi fou qu'agressif !

Enfin, un dernier baisé, une dernière caresse et il quitta ses bras pour la salle de bain. Devant le miroir, il sourit avec un éclat presque malveillant dans le regard.

« -Alors ? Jaloux ? »

Face à face, pour la première fois de sa vie, UK, le « vrai », était dans le miroir. Non seulement cette personnalité avait réussit à prendre le contrôle, le « neutraliser » mais, pire encore, il avait passé un mois avec France !

Il avait couché avec elle !

Il allait le... le massacrer ! Et les autres avec ! ils n'avaient rien fait, ils n'avaient pas fait le moindre bruit, ils avaient juste eut peur ! Ils ne sont même pas la visiblement ! Comment ça se faisait ? Il n'en avait que contre lui alors ?

Il était fou de rage, plus il se souvenait de ce mois où il n'était pas maitre de lui même, plus il devenait enragé.

« -Rend moi tout de suite mon corps !

-Calm down, je n'ai rien fait de mal, n'est-ce pas aussi mon corps ?

-In your dreams, maybe ! C'est mon corps espèce de trouble psychiatrique !

-Moi ? Non. Bien sur que non. Je ne suis pas comme les autres. Je suis toi... tu es moi. It is the same in both directions. On est un, à la base. Mais tu nous a cassé with your bullshit.

-Mes conneries ?

-Yes. Tu as décidé d'écouter les autres abruties ! Tu as décidé de faire payer à mon amour les horreurs qu'elle a vécue ! A cause de toi, ma France chérie à encore plus souffert... c'est comme ça que tu nous as cassé ! Tu nous a divisé.

-Anything !

-Oh... come on. Pourquoi je peux prendre le contrôle et pas les autres ? Pourquoi je peux t'influencer sans même que tu t'en rend compte ? Pourquoi France fait pas la différence alors qu'elle pourrait te reconnaitre entre mille. »

En entendant ça, UK trembla de rage.

« -You can't !

-Oh si, je peux. » lui, celui dans le corps restait parfaitement calme.

Les positions s'échangèrent alors sans que le « vrai » n'en soit responsable.

« -Je te propose un petit jeu. Si j'arrive à te convaincre que je suis le plus fort, que je peux faire taire les autres et t'influencer comme je veux, on...

-Et comment tu compte prouver que tu m'influence ?

-Je vais te faire mal à chaque fois que je le fais. Chaque mot que je te soufflerais et que tu diras, tu le sentira passer.

-Et qu'est-ce que ça t'apportera que je te crois ? If it's my body, it's never life.

-Oh... no, never that. Crois moi, ça nous arrangera tout les deux ce que j'ai à te proposer... mais essaie de comprendre.

-On dirait une mauvaise négociation.

-And ? Why not. A bad deal is better than no deal at all. Especially since I offer you an excellent one.

-Bon ou mauvais, je suis sur de gagner. Tu ne peux pas m'influencer, tu es peut être plus fort que les autres mais pas plus que moi.

-Quand je t'aurais prouvé le contraire, on refera un.

-Et je peux savoir comment ?

-Je m'occupe de tout. Deal ? »

UK sourit face au « faux » dans le miroir.

« -Of course. Comment refuser quand on est sur de gagner ?

-Ne me provoque pas trop tout de même. Autrement, je pourrais définitivement prendre le contrôle... et ça rendrait tout le monde heureux. Je suis un excellent compagnie, même mari, et clairement un meilleur père que toi. »

L'anglais mit alors un coup de poing dans le reflet, le brisant et s'ouvrant la main. Son sang coula dans le lavabo mais il n'avait pas mal. L'autre éclata de rire, un rire incontrôlable.

« -On est pas chez nous, mon cher ! » se pliant en deux sous le coup de sa crise d'hilarité.

« -Heureusement pour le mobilier de my love, j'ai tout prévue. »

UK releva la tête... il était devant le miroir, intact, les poignet appuyés sur le lavabo. Sa main n'avait pas la moindre blessure, pas la moindre goute de sang.

Avait-il halluciné ?

« Don't forget our deal. » ronronna le « faux » dans sa tête, lâchant un dernier rire.

L'Etat se passa de l'eau sur le visage et retourna se coucher... contre France... dans ses bras... si l'autre avait passé la nuit avec elle, il comptait bien passer la matinée entrelacer !

Quand il se coucha, la française revint tout de suite se blottir contre lui.

« -Ca va ? » murmura-t-elle, la voix cassée par la fatigue.

« -Tout va bien. » dans un chuchotement avant de l'embrasser, caressant doucement les hanches de la belle.

France roula alors au dessus d'UK.

« -Encore envie ? »

Une sorte de pincement dans tout son corps l'envahis, lui faisant discrètement serrer les dents avant de répondre.

« -Comment résister ? »

Elle l'embrassa encore, il avait dit vrai, elle ne pouvait pas faire la différence.

Le couple resta « occupé » à ce « petit jeu » jusqu'à sept heure du matin, ils durent se séparer car France avait une réunion dans à peine une heure. Juste le temps d'une petite douche, de se s'habiller, vite fait se coiffer... et tellement de mal à lâcher son amant.

« -Je dois y aller. » soupira-t-elle avant un énième baisé.

« -Mais tu peux rester si tu peux. C'est l'affaire d'une heure, une heure et demi, pas plus.

-Je ne bouge pas. » décidément, il n'arrivait pas à la lâcher.
Mais elle était prête et elle partit, le laissant tranquillement allongé sur le lit, dans les draps doux et chauds.

Pourtant, une fois seul, il n'arrêtait pas de penser à cette douleur... une très légère douleur généralisé qu'il avait ressentit.

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