Chapitre 3 : L'amour

France était assise en face d'UK, le bureau de l'anglais les séparant. Elle était chez lui pour négocier au sujet de la pêche... dure affaire. La française restait concentrée sur ses documents posés sur ses genoux.

« -Alors, pour les...

-Tu porte le collier. » interrompit l'anglais, la fixant étrangement.

« -Mh ? Oui, un cadeau de toi c'est si rare. Surtout quand on sait ce qu'il représente.

-Oui... le symbole de... la fin de nous. » elle releva la tête.

« -Je rêve ou tu regrette ? On était d'accord, rien de plus que du professionnel. On est incapable de s'entendre.

-Je sais... mais je sais aussi que la seule raison qui fait qu'on ne s'entend pas... c'est moi.

-Bon. » elle se leva, remettant les papiers dans son sac à main.

« -Ça suffit, tu ne veux clairement pas faire d'effort et j'ai autre chose à faire. » UK se leva aussi.

« -Sorry... but...

-Bonne journée. » elle tourna les talons.

L'anglais ne l'a quittait pas des yeux. Il la détailla... elle était si belle surtout dans cette tenue. Il adorait quand elle mettait ce genre de chemisier blanc en mousseline un peu large rentré dans un pantalon noir taille haute style tailleur, plus large en bas couvrant le haut de ses chaussures à talons. Jamais plus de dix centimètres, toujours noir pour le travail.
L'élégance même.

Il l'a suivit.
Cette fois, il devait lui dire.

« -France ! Please. » il l'a retenue par le bras.

Il y avait du monde dans le couloir.

« -Je t'en prie, on doit... non, je dois te parler.

-Si ça ne concerne pas la pêche ou les négociations suite au Brexit, tu connais ma réponse. » en entendant ça, la main d'UK trembla légèrement avant de glisser le long du tissu et de la lâcher.

« -Mon chauffeur m'attend. Commence à travailler sur les accords ou je continue le blocage et... les autres pays de l'union aussi.

-Of course... » en reculant d'un pas.

Elle soupira.

« -Tu sais, tu n'es pas le seul responsable. Tu m'as trahis une fois et... je ne t'ai plus jamais fait vraiment fait confiance. La vie m'a donnée raison, quelque chose au fond de moi voudrait encore que ce soit faux. » France retira alors le collier, lui prenant la main et lui rendant.

« -J'aurais jamais dû accepter ce cadeau. C'est une belle symbolique... mais il l'a contredit. » et elle partit...

Lui resta figé, fixant le collier dans sa main. Tout et tous se bousculaient dans sa tête, Ecosse en pleure, Irlande hurlant, Pays de Galle insultant la française.

Et puis... Angleterre prit la parole dans ce vacarme assourdissant.

« -Rattrape la ! Embrasse la ! Tu l'aime non ? T'en a pas marre de perdre notre temps ? »

UK resta la, immobile, incapable de répondre, de réagir. Sa main se serra contre sa volonté, il serra le collier... ce jolie anneau en or blanc accroché à une chainette dans la même noble matière. Son corps avança tout seul, il se mit à courir.

La belle française était devant la demeure du chef britannique, faisant la grimace en voyant la voiture qui était mis à sa disposition. une espèce de limousine à l'américaine, plutôt longue avec pleins e place à l'arrière, une grande banquette, vitre de séparation tinté. En même temps, elle triturait ses longs cheveux blancs ondulés, s'acharnant particulièrement sur une des mèches bleues en particulier.

« -Aller... »

Le chauffeur ouvrit la porte, elle entra. La banquette était vraiment, vraiment beaucoup trop grande. On pouvait faire entrer toute sa famille ! Bon... peut être pas à ce point... mais une bonne partie, c'était sur !

France était à peine sur le premier siège qu'on l'a poussa soudainement, pour l'allonger sur toute la banquette. Une fois dans cette position, elle n'eut même pas le temps de répliquer... ou de comprendre, qu'elle put sentir les lèvres d'UK se coller en douceur contre les siennes. Elle sentit les bras de l'anglais se placer de chaque coté de sa tête.

Que de souvenir...

Le premier baisé, c'était un peu comme celui la, tendre et doux. Pourtant, c'était aussi comme ceux qui on suivit. Toujours l'appréhension de la suite. De ce que ça allait donner. Il allait lui faire du mal, se venger, lui dire qu'il l'aime... mais tout faire pour qu'elle souffre.

Alors elle posa ses mains sur les joues d'UK, comme une délicate caresse, pour l'interrompre alors que la portière avait claqué depuis longtemps.

« -I love you. I love you for ever...

-Ne dis pas ça...

-Si. Si, il le faut. Parce que... parce que malgré tout ce que je t'ai fait, tu m'as toujours... toléré. Laisse nous une chance, une vrai cette fois. » tout en la regardant droit dans les yeux.

« -Tu l'as dit toi même, t'as plus jamais put me faire confiance... je t'ai jamais donné une raison de le faire. »

Elle était physiquement dans une position horrible. Il était allongé sur elle, entre ses jambes. Alors elle soupira, posant sa tête sur la banquette.
A quoi bon...

« -Combien de fois m'as tu déjà promis que, cette fois, ce sera différent ? Tu veux que je te fasse confiance... mais tu ne change pas. Un jour, tout va bien, c'est l'amour fou et puis quelque chose te contrarie... et c'est l'enfer. Tu te venge. Je répond plus fort et c'est l'escalade. » toujours une main sur son visage, lui caressant la joue avec son pouce.

« -Alors ne me dit pas que tu m'aime.

-France... je... » il regarda, la vitre était fermé, ils étaient en tête à tête.

« -Je t'aime, je t'aime vraiment. Je m'en veux de t'avoir fait tout ça et, ce que je vais te dire n'est pas une excuse, c'est une preuve de... ma sincérité. »

Elle se redressa.

« -Tu es mourant ?

-Non... je... » il tremblait, l'angoisse montait et pas que chez lui.

« -Je souffre d'un trouble de la personnalité multiple depuis... toujours. »

Un silence, France le regardait, les yeux écarquillés, ne sachant pas quoi dire. Il ne mentirait pas la dessus... mais pourquoi ne lui avoir jamais dit ?

Comment réagir à pareil annonce ?

« -C... comment ça ?

-J'ai d'autres personnalités... dans ma tête. Je suis sous traitement depuis que ces traitements existent... mais je suis stable. Ou... presque. »

Un nouveau long silence.

« -Pourquoi tu ne me dis ça que maintenant ? On se connait depuis si longtemps... on a des enfants ensemble ! Tu te rend compte que c'est peut être génétique ? Que...

-Je sais, ça se déclare entre vingt et vingt trois ans si c'est pas dès l'enfance. » rassura-t-il tout de suite.

« -Et je te l'ai pas dit parce que... The first time I saw you, for the first time, in my head, everyone agreed. All the personalities agreed that you were the perfect woman. » il s'arrêta de parler.

« -Tu... m'as compris ? Je... j'ai parlé anglais et...

-UK, je parle vingt-sept langues. Je faisais semblant de pas comprendre l'anglais pour t'embêter.

-Yes... j'avais... j'avais peur de te faire peur en te disant que j'étais...

-Pas seul dans ta tête ?

-Surtout que, quand on s'est connue, on pensait que j'étais possédé, que je me ferez bruler. Que je ne pourrais jamais succéder à ma mère. Que j'étais fou... et puis que je devais me faire interner. Personne devait le savoir... pour moi, surtout pas toi.

-Lève toi. »
La voiture n'avait pas démarrer, le chauffeur était toujours dehors, à attendre de savoir s'il devait démarrer ou attendre qu'UK soit ressortit.

« -Je... je suis désolé, je n'aurais rien dû te dire.

-Lève toi que je puisse me redresser et sortir.

-You want to leave ?

-Tu avais raison, faut qu'on parle. » elle sorti de la voiture.

« -Je vous rappelle, j'ai encore des choses à faire.

-Bien, madame. »

L'anglais sortit à son tour, le chauffeur partit.

« -J'aurais dû prendre une veste, il fait toujours froid chez toi. » en serrant ses bras contre elle, retournant vers la maison.
« -Y... yes... » il lui ouvrit la porte, la laissant passer devant lui.

Ils allèrent dans les appartements privés d'UK... déjà, c'était la seule pièce correctement chauffé. Surtout que ce n'était pas qu'une chambre, il y avait un petit salon devant une fenêtre près de la cheminé. La française s'assit dans un des fauteuils devant la fenêtre... regardant un peu la vue.

« -Très étrange une baie vitré ici.

-J'aime bien la vue... ça m'apaise.

-C'est les seuls travaux que tu as jamais fait.

-En fait... ça date de ma mère. J'avais oublié que...

-Que je ne suis jamais venue ici. » soupira-t-elle.

« -Pourtant c'est beau... froid mais beau. »

Il s'assit dans le canapé près d'elle, regardant dans la même direction d'elle.

« -Tu voulais qu'on parle.

-Non. Tu voulais qu'on parle. Tu m'as dit m'aimer, vouloir que je te laisse une énième...

-Seconde. Tu... l'as dit toi même, tu ne m'as plus jamais accordé ta confiance. » il se massa les tempes.

Ce qui se passait était atrocement douloureux, tout le monde s'agitait dans son crâne, il en perdait le sens de sa pensée.

« -Tu as combien de personnalité ?

-Et bien... Angleterre, Pays de Galle, Ecosse, Irlande et une autre mais, lui, je ne l'entend plus depuis longtemps. »
France le regarda... son regard, entre colère et stupeur. Elle bondit de son siège en entendant ça.

« -T'es vraiment une ordure. Tu as appelé tes enfants comme tes autres personnalités, pourquoi ? Pour repousser le problème ? Parce que c'est ta petite vengeance que d'avoir fait des enfants à d'autres femmes ? Ou alors tu vas me sortir que c'est eux qui les ont conçue ? » il le savait que, si quelque chose ne pouvait passer avec France, c'était les enfants.

« -Ils... ils prennent pas le contrôle. Ils m'influences, me font parfois bouger malgré moi mais jamais contre... » Ils parlaient trop fort.

Beaucoup trop fort, il n'arrivait plus à réfléchir, à parler.

C'était si étrange de le voir comme ça, connu, perdu, souffrant. UK, toujours droit, toujours à masquer ses émotions, à les minimiser s'il ne peut les cacher. Un grand signe de faiblesse que d'en montrer la moindre émotions... France qui adorait le faire sortir de ses gonds.
Lui rendre chaque coup...

La constante escalade.

« -UK... »

La, il lui faisait juste mal au coeur.

Elle n'avait jamais vraiment eut le temps d'aimer qui que ce soit réellement, intensément... mais UK, c'était la passion. Et il n'y avait jamais eut que la passion, peut être pour ça qu'elle avait toujours espoir, d'un jour, de l'aimer vraiment. Un peu plus comme ce qu'elle avait ressentit pour le père de Vichy et Liberté ? Mais... plus fort.

« -Ça va aller... » elle s'assit près de lui.

« -Sorry... sorry... » répétait-il, incapable de se lever pour aller récupérer ses tranquillisants.

Elle lui prit alors doucement les mains.

« -Concentre toi sur ma voix, pas sur eux. » douce... gentille.

« -J'y arrive pas... j'y arrive plus... » il fondit complètement en larme, s'effondrant dans les bras de la française.

Elle le laissa faire, lui caressant doucement le dos.

« -Calme toi, plus tu seras longtemps dans cette état, pire ce sera.

-Plus rien ne va... plus rien... je suis un mauvais père... un mauvais chef... j'étais un mauvais mari... je suis horrible... » sa façon de parler changeait à chaque mot.

« -J'en peux plus... »

Elle lui posa la tête sur ses genoux, lui caressant doucement.

« -Tu n'es pas horrible. On a tous fait des choses dont on est pas fier. Et puis... tout n'est toujours pas tout noir ou tout blanc, on est pas toujours le seul responsable... » tranquille, posée, calme.

« -Toi, pas...

-Bien sur que si. Je suis même pire que toi... et tu le sais très bien. »

Le calme revenait. Plus un bruit dans son esprit. Comme s'il n'y avait que lui juste un court, très court instant.

« -Le seul défaut que je te trouve c'est que tu es toi-même... un peu trop britannique sur les bords mais c'est surement pour ça que tu tiens aussi bien tout...

-C'est faux... je me contente de donner le change devant tout le monde... » retenant des sanglants.

« -Sans toi, je serais morte. On s'est peut être fait des horreurs mais tu étais la quand j'avais besoin de toi.

-If I had been efficient, there wouldn't even have been a need to save you.

-Avec des « si » on refait le monde... mais le monde ne change pas pour autant.

-Je t'ai reproché d'avoir été violée. I wasted what we had because ... because I'm stupid. » elle sourit doucement.

« -Si tu ne l'étais pas, je t'aurais déjà dévorée tout cru.

-I wouldn't have spoiled your existence. »

Un silence... elle semblait pensive soudainement.

Elle repensait à son père, son frère, même sa mère. Puis, à ce qui c'est passé quand UK lui avait brisé le coeur la toute première fois. La seule fois où elle ne s'y était pas attendu.

« -Si tu n'avais pas réagit comme tu l'as fait, je serais toujours la petite fille qui avait peur de tout... qui n'osait pas parler. Qui pleurait sur son sort, sur sa vie, sans jamais rien faire pour que ça change. Quand je t'ai rencontrée, j'ai cru que tu allais me sauver... quand tu m'as laissé, j'ai compris que j'avais besoin de personne pour ça. »

L'anglais ferma les yeux, ça lui faisait mal d'entendre ça. Elle était amoureuse, elle voyait un avenir.

« -J'ai tout gâché... »

France ferma aussi les yeux avant de l'embrasser, tendrement, sur les lèvres.

« -Tu veux recommencer ? Tu veux une seconde chance... alors ne dit pas que tu as tout gâché.

-You want ? Really ?

-On a enfin terminé... autant recommencer. »

« You have to accept ! »

« You must ! »

Hurla une seul voix dans son esprit.

« Is your last chance ! »

Il n'entendait que cette voix, il sentit son corps se redresser et, avant même qu'il n'est le temps de répondre par lui même, sa bouche s'ouvrit.

« -Oui. Bien sur que oui. » 

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