"The bright lights, the people, and the moon and all"

Afin de se changer les idées, Sol quitta son tabouret et son café avant d'allumer la musique. S'emparant d'un carnet de croquis et d'un crayon, elle se dirigea vers sa fenêtre qui dominait la rue. Elle sortit un instant sa tête en dehors, et le temps frais du matin la fit frissoner de plaisir et de joie. Elle balança sa jambe pour se percher à celle-ci, ses pieds touchant le toit en pente. Elle adorait ce lieu. Il lui donnait l'impression d'être en haut d'une tour, un lieu où Sol pouvait voir le monde sans que le monde ne puisse la voir. Elle sentit la brise lui caresser tendrement son corps. Depuis que les déménageurs étaient arrivé, le soleil de fin de printemps avait eu le temps de commencer sa course, et il une douce chaleur était né, contrastant timidement avec cette fraicheur revigoran

Le regard de Sol se mis à chercher une proie à croquer. Il parcouru la rue vide d'animation, seule un sans-abri chantonnait tristement des chansons payardes. Il était nouveau dans cette rue, arrivé le mercredi précédent si elle se rappelait bien.

Après avoir hésité entre dessiner un lampadaire ou le clocher de l'Eglise qu'elle apercevait, ses yeux rencontrèrent ce d'un homme. Il se trouvait sur le balcon de l'immeuble d'en face, au même niveau qu'elle. Sol rougit timidement... D'un accord silencieux, l'homme d'en face qui était en train d'étendre son linge sur la balustrade s'interrompit dans son mouvement, telle une statut. Sol se précipita alors à l'intérieur et déposa son carnet de croquis avant d'en saisir un autre, plus grand. Elle couru retrouver sa place, au-dessus du vide. L'homme n'avait pas bougé. La jeune femme commença alors à esquisser les formes de celui-ci. Elles ne lui étaient pas étrangères! Elle connaissait bien ses cheveux blond cendré en bataille, cette barbe mal taillée, ses épaules hésitantes, ses bras musclés, ses mains maladroites qui laissaient souvent échapper un du linge dans la rue, ce t-shirt mal repassé, cet air fragile et égaré... Et cette posture gênée comme s'il n'avait pas lieu d'être. Tout cela, Sol l'avait immortalisé des centaines de fois de la pointe de son crayon. Elle prouvait l'existence de cette homme qui semblait de pas croire lui-même à la sienne. Les feuilles de ce carnet étaient recouvertes de ses contours, de ses traits, de ses mouvements, de ses volumes, de ses creux, de ses regards, de ses bras, de ses mains...

Le rapport qui unissait ces deux personnes était simple. Sol ne savait de lui que ce qu'elle dessinait. Lui ne savait d'elle qu'elle le dessiné. Ils ne savaient rien d'autre l'un de l'autre. Mais cette relation leur plaisait. Ils s'étaient rencontrés plus d'un an auparavant, le soir du réveillon. La nuit était tombée, bruyante et festoyante. Des voix s'élevait de toute part la rue. Sol qui était seule pour la soirée avait décidé de participer à sa manière à la fête qui se donnée au dessus à gauche de l'appartement de l'inconnu. Elle s'était immiscée du haut de sa tour dans la vie des fêtards, partageant leur joie, leur débauche, leur intimidé et leur hilarité en les traçant sur papier. Pendant qu'elle imprimait avec un sourire cocasse ces moments éphémères, son regard s'était porté sur un mouvement venant du studio voisin à celui de la fête. Assis sur un tabouret, les coudes sur la rambarde, un homme regardait la rue animée de tous côtés. Il était plongé dans sa solitude. Sol avait trouvé son attitude passionnante et avait commencé à le croquer. Patiemment et tâtonnant encore sur cette forme inconnue, Sol avait dessiné les volumes de son corps éclairés par les lumières de chez-lui et celle des réverbères. Ces sources bienfaitrices de lumière formaient des ombres et des valons sur le corps de cet homme. Sol, captivée par le sujet, n'avait remarque que trop tard qu'il la fixait depuis l'autre côté de la rue. Son cœur avait bondit dans sa poitrine d'avoir était elle-même surprise dans son intimité. Il avait dû sentir son trouble car il avait sourit. Elle le lui avait retourné en tournant couleur coquelicot. Puis il avait retrouvé sa position contemplative de la rue, comprenant que la jeune fille n'avait pas achevé de l'accrocher au papier. Sol avait continué.

Depuis cette soirée, tous deux partageait cette relation qui avait fait du jeune homme le modèle, et de la jeune fille son dessinateur. Jamais ils ne s'étaient parlé.

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