Sol souriait. Elle souriait depuis un long moment déjà . Aujourd'hui, elle avait décidé de faire une sorte de crémaillère à deux avec Isaac, alors que cela faisait dix jour qu'il s'était installé et quatre qu'ils ne s'étaient pas vu, depuis qu'il l'avait surpris à dancer...

C'était une surprise. Elle avait juste fait un gâteau au chocolat avec la fameuse recette de sa mère. Recette qu'elle n'avait pas du tout suivit finalement! Il n'y avait pas assez d'oeuf, elle s'était perdu dans les doses de sucre et de farine, avait tester quelque chose de bizarre avec des carrés de chocolat qu'elle avait ajouté, avait mélangé le gâteau pendant la cuisson. Enfin bref! Le résulat était plutôt cabossé, mais il dégagait une supere odeur haléchante!

Elle s'était faite jolie aussi. Elle n'aimait pas vraiment les robes, ne s'y sentant pas à l'aise. Alors elle portait un short vert sapin en tissu lisse, un peu comme la matière des pantalons de travail, avec un bas noir. Et en haut c'était un gros pull col roulé en laine couleur gaspacho. Elle avait laissé sa courte tignasse libre, plus bouclée et rebelle que jamais.

Elle entendit Isaac rentrer chez lui. Puis sortir pour prendre une douche dans la salle de bain du couloir. D'ailleurs Sol avait réussi à éviter de l'y croiser. Elle attendit un peu après qu'il ai finit. Le stress l'avait empli. Il s'amusait à la tirailler au ventre.

Pieds nus, le gâteau en main, Sol se rendit devant la porte d'Isaac. Elle allait rentrer pour la première fois chez lui. Comment était sont appartement? Elle toqua.

Elle entendu du remue ménage de l'autre côté de la porte, puis celle-ci s'ouvrit sur Isaac, les cheveux encore mouillés et en bataille. Un sourire illumina son visage en apercevant Sol. Qui d'ailleurs se laissa aller à penser qu'il était décidément très attirant! Qui plus est, avec un style vestimentaire à la Charlie Winston, un chanteur qu'elle appréciait beaucoup.

- Hey Sol! Ça va? Qu'est-ce qui t'ammène? Sol n'aperçu pas les yeux d'Isaac sonder son corps.

- Bonjour! Eh bien... fis Sol en regardant ses pieds, Je me suis dis qu'il fallait fêter l'arrivée de mon nouveau voisin, comme toute voisine qui se respecte! relevant ses yeux sur ceux d'Isaac.

Positivement surpris, il l'a fis entrer chez lui. Sol fut étonnée de voir que c'était identique à son studio, mais en miroir. Il y avait donc une unique pièce, avec deux fenêtres et un placard dans le mur à gauche de la porte. Il n'y avait pourtant pas de lit, juste trois canapé et des tapis qui semblaient monstrueusement douillet et chaleureux. Sur le mur de gauche, il y avait des sortes d'écritures, partout, mais Sol n'arrivait pas à les déchiffrer. Au fond à droite, des couvertures et un oreiller paraissaient vouloir imiter un lit de fortune. Il y avait également plusieurs horloges de tailles variées. Mais les aiguilles étaient immobiles, chacune à des heures différentes. Comme si le temps était pluriel. Et qu'ils s'étaient suspendus.

Isaac l'invita à s'assoir sur un canapé, et s'assit lui même sur celui d'en face. Sol posa le gâteau sur la table basse qui les séparait et entreprit de le découper avec le couteau qu'elle avait apporté. Elle passa une part à Isaac, et se servit également. Un silence s'installa. Tout deux mangeait.

- Ton gâteau, c'est marrant parce qu'il est tout cabossé, mais qu'est ce qu'il est bon! Il est à la foi bien cuit, parfois, fondant et à des endroits c'est du chocolat fondu ou des pépites. J'ai jamais mangé de gâteau aussi délicieux, Sol!

- C'est... gentil, merci!

- Héhé, mais c'est moi qui te remercie pardis! fit-il avec un air taquin.

Ils se resservirent. Le silence s'installa de nouveau.

Isaac lui présenta sa main, paume vers Sol. Celle-ci fronça les sourcils, ne comprenant pas où il venait en venir. De sa main libre, il saisit celle de Sol, l'attirant à ses côtés sur son canapé, et la mis de la même manière que la sienne, l'ouvrant en grand.

- J'ai déjà volé le portefeuille d'un monsieur. Et toi? questionna-t-il.

- Vraiment? Vous avez déjà volé? Mais, pourquoi?

Isaac esquissa un sourire devant l'étonnement de Sol. Elle était si naturelle.

- Tu n'as pas répondus à ma question! Et toi?

- Biensûr que non, rit-t-elle.

- J'ai gagné! s'exclama-t-il en se saisissant du pouce de Sol, et en le baissant.

Sol ne comprenais décidément pas où il venait en venir, mais elle se laissa faire, décidant d'essayer de comprendre en voyant où tout cela les menait.

- Mais dites moi, pourquoi vous avez volé quelqu'un?

- Si tu savez comme il m'avait énervé! J'ai cru que j'allais le tuer, vraiment! C'était dans le métro. Un petit gosse avait essayé de le voler. Le gosse il avait sincérement besoin d'argent, il n'avait même pas de chaussures et en saignait des pieds! Et quand le monsieur l'a vu, il l'a giflé, comme jamais personne n'a osé gifler quelqu'un... Le gamin est tombé en se cognant la tête très fort sur le coin d'un siège. J'ai bien vu qu'il retenait ses larmes, puis il est partie en courant par la porte ouverte.

Sol écoutait Isaac parler en faisant des grands gestes. Cet épisode l'avait vraiment marqué...

- Et j'ai voulu le venger. Je connais les techniques du vol, alors ça n'a pas été très compliqué. Si t'avais vu la tête du type quand il a remarqué qu'il n'avait plus son portefeuille! C'était limite orgasmique, t'aurais dû voir! riait-il, son sourire refaisant surface.

- Isaac, le Zorro des temps moderne! riait Sol.

- C'est toujours mieux que Sol la fille qui teint les chats en vers!

- Mmmm... Ça se discute!

- Comment ça "ça se discute"? Ça n'inssite même pas à la controverse! mimant d'être choqué.

- Oh! Mille excuses très cher monsieur, je suis infiniment navré de vous avoir offenssé... répliqua Sol avec jouant l'aristocrate à merveille.

- Et toi? continua Isaac en riant, dis moi quelque chose de loufoque que tu ais fait. A part teindre un chat en vert, ça serait trop facile, bien évidement, ironisa-t-il.

- Eh bien, je ne sais pas si c'est vraiment loufoque, mais vu que mon lycée était très stricte, on peut dire que c'était quand même un peu rebel! J'ai séché les cours, et pour quitter mon lycée ça a été toute une aventure. Les grilles étaient surveillées donc il fallait que je trouve une autre sortie. Ducoup je suis passé dans le parc du lycée voisin par une porte qui d'habitude était toujours fermée, j'ai eu de la chance! Et j'ai donc escaladé un muret de pierre vraiment haut de leur parc. De l'autre côté, c'était la forêt publique. A moi la liberté!

- Dis donc, tu cache bien ton jeu, derrière tes airs sages et timides, souriait Isaac.

- Moi, sage? Haha! Ça c'est l'impression que je donne, c'est sûr.

- Mais ça n'est qu'une impression, c'est ça? demanda Isaac curieux.

- Exactement, sourit Sol avec un air malicieux...

Là, avec cette mimique qui se voulait innocente, et ce short qui dévoilait ses jambes, Isaac aurait pû la dévorer toute cru.

- J'ai perdu, je n'ai jamais escaladé de murs pour sécher les cours, avoua Isaac vaincu, en baissant à son tour son pouce. Etonnant n'est-ce pas, sourit-il en offrant à Sol un clin d'oeil. A mon tour! Je n'ai pas fumé avant mes dix-neuf ans! Et franchement, c'est tard, vu l'insitation que les jeunes peuvent porter sur leurs amis pour ce genre de choses. Et toi?

- Moi non plus! s'exclama Sol triomphante.

- Vraiment? Ah merde, j'ai perdu...

Cette fois, ce fut lui qui baissa un doigt. Sol comprit que si elle n'avait pas fait ce qu'Isaac disait, elle avait perdu, et devait baisser un doigt, mais qu'en revanche, si elle avait fait ce qu'Isaac disait, elle gagnait et c'était à lui de baisser un doigt. Et celui qui n'avait plus de doigt à baisser avait sûrement perdu la partie.

- C'est marrant ça, que tu n'es pas fumé avant tes dix-neuf ans, c'est rare!

- D'ailleurs je n'ai toujours pas fumé... osa Sol timidement.

- Vraiment? s'étouffa Isaac, Je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui n'ai jamais fumé! Pourquoi, au fait?

- Parce que je n'avais pas de raison de le faire. De raison valable plutôt. Parce que mes amis m'en donnait des raisons: "ça fait cool", "tu fais coincé Sol, fumes!", "ça montre qu'on est des grands". C'était beaucoup de "Ça fait". Les seules raisons que je voyais c'était sur l'image que fumer ou non renvoyait. Et je voulais pas fumer juste pour ça. Mais si j'avais eu des soucis dans ma vie, je veux dire des soucis qui m'auraient rendu la vie vraiment difficile, j'aurais sûrement vue les choses d'une autre manière.

- Je n'avais pas vu les choses comme ça... Mais ça ne t'a jamais tenté?

- Si! Biensûr! Je voulais savoir ce que ça faisait, et puis je trouvait aussi que ça donnait une certaine image, une image qui m'attirait aussi... Mais vous, pourquoi à vos dix-neuf ans? demanda Sol, soudain hésitante.

Isaac plongea son regard bleu dans celui de Sol qui n'osa plus bouger. Tout le corps du jeune homme était tendu,se sa mâchoire crispée, à ses poings sérrés. Une tension avait envahit la pièce. Soudain, il se relâcha, baissant la tête. La tension s'en été allé, laissant place à une once de désespoir.

- Parce que j'ai eu l'occasion de voir les choses d'une autre manière...Isaac semblait en prise avec ses pensées.

Quand ils se dirent au revoir, tout deux semblait heureux du moment qu'ils avaient passé l'un avec l'autre.