Je me suis levé à six heures tapante ordre de Anna. Me voilà donc dans une salopette des bottes de pluies en dessous de ma salopette j'ai une chemise à carreau. Elle m'a aussi donné une sorte de chapeau de paille.

- Aujourd'hui le vieux No ne peut pas prendre ces œufs frais pour les vendre donc tu vas le faire à sa place.

- Y a pas un supermarché ?

- Oh si un spécial poule !

- Cool et où est-ce qu'il est ? Dis-je en le cherchant.

- Devant toi.

Elle montre du doigt, doigt que je suis jusqu'à tomber sur une minuscule habitation entouré d'un grillage. C'est une blague ! Je vais devoir vraiment les chercher la dedans les œufs ? Je la regarde, mais non elle est vraiment sérieuse.

- Tu vas bien t'amuser crois moi.

Je la regarde partir puis reporte mon attention sur le poulailler en faisant une moue. Bon déjà je vais rentrer ce sera une bonne chose. J'ouvre donc le portail puis le referme directement faudrait pas qu'il y en ai une qui s'en aille. Ensuite je rentre dans la petite grange et la je lance à voix haute.

- Petit petit petit...

Panique générale voilà que toutes les poules se mettent à paniquer. Je manque de me casser la gueule avec un seau qui traîne au sol. Putain, c'est de la folie. Je sors les graines qu'elle m'a donné et leur en donne, mais voilà j'ai peur de ces trucs et donc ma façon de leur donner est un peu bizarre, je me mets à leur jeter comme si je nourrissais des choses immondes.

Je soupire de soulagement quand elles se calment. C'est comme les femmes il faut savoir s'y faire. Je marche en direction de l'endroit où sont les nids. Je sens quelque chose venir frapper mon nez de plein fouet ce qui me fait tomber au sol, je secoue la tête. Je cherche mon agresseur, je me rends compte que c'est un râteau. Super, je sais ce que veut dire l'expression au sens propre maintenant.

Malgré ça je me relève en soupirant. J'attrape les œufs, je les mets dans mes poches en faisant doucement de ne pas en casser un. Je sors ensuite du poulailler en faisant attention aux nombreux obstacles.

J'arrive à sortir de cette endroit de malheur sans blessure, sans avoir casser un seul œuf et sans avoir fait échapper une poule. Je tombe sur Anna.

- Je vois que ça a été.

Dit-elle en prenant les œufs. Je souris fièrement de moi. Elle me sourit gentiment puis part remettre les œufs à No qui me salue de la main, je lui rends son salut. Je vois que Anna lui parle une fraction de seconde puis elle revient vers moi.

- On doit aller nourrir les cochons.

- Nourrir les cochons. Dis-je ironiquement.

- Oui Monsieur.

Je lâche un énième soupire, pourquoi est-ce que j'ai accepté de faire cela ? Pourquoi est-ce que j'ai accepté de faire quelque chose que je ne connais pas et de dégoûtant. Je la suis puisque je me suis porté volontaire et je refuse de perdre la face contre elle.

Nous arrivons devant l'enclos des cochons, mon dieu ça pu la mort. Je grimace un peu. Cette fois ci c'est vraiment de la boue, de la merde et une odeur atroce. Limite les poules étaient un peu plus sympathique. Mon dieu si on me voyait faire ça, on se foutrait bien de moi. Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour s'attirer les faveurs d'une femme ? Quoi que j'aime bien au final malgré les nombreux inconvénients, bah j'apprends des choses.

Je prends le sac qu'elle me donne et les mets dans les différentes mangeoires. Tellement concentré que je n'entends pas Anna me dire de faire attention, que derrière un petit cochon me fonçait dessus, que je me retrouve au sol, le nez en plein dans la boue. Je me relève en grimaçant. Elle vient m'aider à me nettoyer un peu, je la remercie.

Je décide de prendre de la boue aussi, soyons fou de toute façon j'ai envie de me détendre. Je viens l'étaler sur son visage. Elle fait une moue surprise tandis que moi je rigole. Elle m'en lance aussi. Nous finissons couvert de boue. Épuisé, je demande un temps mort qui m'est accordé.

- Faut qu'on se nettoie. Dit-elle.

- Connais-tu un endroit ?

- Oui le tuyaux d'arrosage pour se nettoyer ou alors je connais bien un endroit mais sais-tu monter à cheval ?

- Tu parles je suis un professionnel ! Dis-je avec un ton fier mais pas sûre.

- Bien monsieur le cow-boy suit moi.

Intéressant elle passe au tutoiement, j'aime ça bon dieu. Une fois de plus, je suis derrière elle. Je regarde autour de nous le paysage, les gens nous dévisagent, mais franchement je m'en moque beaucoup. Je passe un bon moment et avec une personne qui ne m'apprécie pas pour mon pognon. J'ai ma preuve maintenant.

On contourne l'étable pour arriver devant une moyenne écurie. No est là. Il nous sourit puis me présente aux chevaux. Je ne suis pas vraiment confiant. La dernière balade que j'ai fais à cheval c'est le poney qui m'a emporté, mais on dit qu'un cheval est plus calme je verrai ça.

- Passé une bonne journée les jeunes.

Nous le remercions chaleureusement. Je monte sur un cheval hongre nommé Anubis, il est noir et j'aime vraiment sa carrure. Je le fais suivre le cheval de Anna. Elle me fait découvrir la Jamaïque. Cette nature est juste magnifique, je valide le tropical avec ce mélange de bleu azur.

A côté Londres est vraiment pittoresque, cet endroit est vraiment divin. Sans Anna je n'aurai sans doute rien découvert, je n'aurai rien exploré et j'aurai écrit un album sans âme. Je souris à chaque fois que je croise un animal ou un paysage de malade.

Se dégradé de vert et bleu. Je suis vraiment amoureux de celui-là. Elle m'a conseillé de relâcher un peu les rênes de mon cheval, malgré que je n'ai pas confiance en l'animal lui même, je le fais et je me rends compte qu'il ne fait pas n'importe quoi. Non il est paisible.

On s'arrête devant un lagon magnifique. Je regarde ce paysage à couper le souffle. L'eau est un bleu vraiment incroyable, la flore qui entoure ce point d'eau est si majestueuse. Je suis coupé par le cri d'Anna qui s'est accroché à une liane pour sauter tout droit dans l'eau.

- Anna ANNA ça va ?

Je suis inquiet mais un soupire de soulagement se fait entendre quand je la vois remonter. Elle est malade de me faire une peur pareille. Elle m'encourage à faire comme elle. Après tout je n'ai pas le choix puisque je suis couvert de boue. Il faut bien que je me la retire.

Je recule de quelques pas et prends mon élan. J'attrape la liane et cri, d'un cri pas du tout virile quand je lâche. J'atterris au fond de l'eau qui est tempérée, je remonte à la surface directement puis reprend mon souffle.

Je retire mon t-shirt je n'en ai pas besoin. Je plonge ma tête sous l'eau en bouchant mon nez bien sûre puis je remonte et secoue mes cheveux. Que ça fait du bien, je savoure ce moment. Mon regard se porte sur Anna qui a été obligé de retirer son t-shirt pour se nettoyer. Je mordille ma lèvre puis chasse mes idées perverses. Non elle n'est pas comme les autres, elle est différente et c'est ce qui me plait.

Nous sortons de l'eau après cinq minutes de baignade. Je m'assois sur un rocher à côté d'elle. On se regarde un instant tout en rigolant bêtement. Nos visages se rapprochent sans que je m'en suis rendu compte car je me retrouve à sentir son souffle contre le mien. Nos rires s'estompent pour laisser place à quelque chose de sérieux et de fougueux à la fois. Quelque chose est né dans notre relation je le sens. Au moment où je vais pour l'embrasser voilà que mon téléphone sonne. Je soupire gêné puis me gratte la nuque et part répondre.

- Quoi ?

- Harry quand est-ce que tu rentres ? Me demande Georgia.

- Putain encore toi ?

- Harry ne me parle pas comme ça je suis...

- Non tu n'es rien pour moi d'accord juste une amie mais là à trop forcer je ne peux plus. Nous deux ce n'est et ce ne sera jamais possible.

Je raccroche. Anna me rejoint tout en essorant ces cheveux.

- Rien de grave ?

- Non rien. Dis-je froidement.

- D'accord on devrait rentrer.

- Ouais comme ça je pourrais enlever ces vêtements ridicules et éviter de traîner avec toi.

Je ne voulais pas lui dire ça. Je sens qu'elle a prit cette phrase comme une grosse baffe. Je m'en veux énormément, l'ennuie elle prend un regard vexé et sévère. Elle remonte en vitesse sur son cheval, je fais de même.

Le trajet se passe en silence. Quand on revient, No nous accueille mais il voit qu'on a plus le sourire de tout à l'heure. Je descend de l'animal, lui fait une caresse sur son encolure puis je m'en vais. Je ne veux pas affronter un interrogatoire.

En rentrant à la villa, je me dirige au sous sol où on m'attend. Je leur demande aucun commentaire sur le pourquoi je suis mouillé. Nous répétons Kiwi oui j'ai nommé la chanson Kiwi je ne sais pas pourquoi et Two Ghosts. Je tiens à ce qu'on soit accordé. Cet album doit être épique.

Après l'enregistrement, je monte directement dans ma chambre et me pose sur le balcon en regardant le ciel.Je m'en veux, putain pourquoi est-ce que j'ai fais ça ? Quel connard, suis-je donc ? Elle me plait mais je la traite comme une merde, elle me montre ce que c'est de vivre et de travailler dur mais non je la rabaisse. Je me mets à chanter "Oh Anna" . Pourquoi est-ce que son regard me fait si mal au cœur.