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Je suis posé sur le banc du sous sol, mon carnet sur les genoux entrain de me rappeler mon erreur, j'ai agi comme un connard et je le paie désormais, Anna me fuit comme la peste et pourtant je ne cesse de penser à elle, presque obsédé par elle, que m'a-t-elle fait ? Je me dégoûte car je revois encore son regard accusateur et blessé, j'étouffe et je perds mon souffle quand elle est là. J'ai un gros cafard, on aurait pu vraiment être quelque chose, peut-être ami ? Mais non il a fallu que je foire tout.
Je ferme mon carnet brusquement, je me lève tout en soupirant pour sortir de cette pièce. Je vais devenir fou je sens si je ne sors pas de cette maison. Au fond de moi-même j'aimerai que Anna soit là, mais je sais qu'elle ne sera pas devant la maison. Lui ai-je fais autant de mal ?
Mon esprit est complètement dérouté, je ne sais même plus ce que je dois me poser comme question, je suis perdu. Pourquoi est-ce qu'elle me fait ça putain ? Elle n'a pas le droit non, elle n'a pas le droit, je dois la détester, la préserver de mon monde. Elle ne tiendrait pas dans le show-business.
Je sors quasiment en courant de la maison en manquant de bousculer Sarah au passage. Je n'ai même pas la force de m'excuser et je crois qu'elle a compris que j'ai besoin d'air. Je sors et savoure l'air frais.
Je me fiche qu'il pleuve ou qu'il fasse soleil, je veux seulement pouvoir prendre l'air, le savourer et remettre mes idées au clair. J'attrape mes écouteurs qui se trouvaient jusqu'à présent dans ma poche arrière de mon slim noir, je les mets et laisse ma playlist me guider.
Je tourne la tête en espérant la voir, peut-être ? Je ne la vois pas, elle ne vient plus, du moins quand je suis là, elle fuit la pièce. Je ne voulais pas la blesser, je voulais seulement faire en sorte qu'elle me déteste, je devrais être satisfait de moi, mais non je ne le suis pas.
Je marche sans trop savoir où je vais, mais une chose est sûre, c'est que cela me fait un bien fou. J'ai eu l'impression dans la maison d'être un animal. J'aperçois Anna assise sur un rocher qui surplombe le village et le paysage qui l'entoure. Je m'approche, mais voilà il a fallu que je marche sur une branche et que celle-ci craque.
Elle se retourne en sursaut. On se regarde quelques secondes. Je m'approche, mais elle s'enfuit sans que je puisse faire quelque chose ou dire quoi que ce soit, c'est alors qu'un long soupire sort de ma bouche.
Je m'assois sur le rocher où elle était, j'aperçois qu'elle a laissé un de ces livre par terre. Je le prends et lu le titre " Notre Dame de Paris" je ne comprends pas trop ce qu'il y a écrit car c'est en français. Je souris en serrant le livre contre moi, mais un voile de tristesse me traverse. Je suis interrompu par une voix.
- Harry ?
Je reconnais No. Je me retourne en souriant, mais je crois que j'ai jamais fais un sourire aussi faux de toute ma vie. Il l'a remarqué vu la tête qu'il fait. Ce n'est pas une tête qui exprime de la pitié mais plus une tête qui exprime de l'empathie.
- Qui y a-t-il mon garçon ?
- Oh rien...
- S'il te plait pas à moi pas au vieux No que je suis.
Je ris un peu, mais mon rire sonne aussi faux que mon sourire. Dois-je me confier ? Je ne sais pas mais j'en ai tellement envie. Je regarde l'horizon. Une idée. Un espoir. Du courage. Qu'est-ce que je cherche ? Moi même je ne le sais pas vraiment. C'est alors que des paroles me viennent en tête. Je les chante en espérant que ça résume mon mal.
- I walked the streets all day, Running with the fears, Cause you left me in the hallway, Give me some more, Just take the pain away.
Je soupire un peu, en tournant ma tête j'aperçois Anna. Je ne remarque pas le regard de No, directement, je croise le sien et l'interroge du regard.
- C'est elle qui te trouble, n'est-ce pas ?
- Vous la connaissez ? Je demande.
- Bien sûre elle vient souvent dans la bibliothèque du village.
- C'est drôle, je me gratte derrière la nuque, mais vous ne l'appelez pas "La Bizarre" !
- Est-ce que tu la trouves bizarre toi ?
- Je...Euh...Elle est différente de ce que j'ai l'habitude des mannequins et...
- De la lumière superficielle, il prend une pause de quelques secondes, mon garçon si tu veux faire de la vrai musique tu dois voir au delà de ton monde, il me regarde, sinon tu n'y arriveras pas.
- Vous pensez que je devrai laisser libre court à mes sentiments, mes ressenties ou bien ce que je perçois ?
- Mon garçon ça c'est à toi d'en décider.
Alors que je vais parler pour poser une question, il se lève et s'en va. Je ne comprends pas ces phrases à double sens. Est-ce que je dois oublier qui je suis ? Au fond de moi qui suis-je ? Harry Styles le mec adulé mais seul au final avec ces stupides faux contrats. Alors que Anna c'est l'innocence, la bonté en elle. C'est vrai même si certains la déteste, on ne peut le faire devant elle comme moi je l'ai fais.
Une pointe de jalousie vient transpercer mon cœur. Je la vois devant moi entrain de se faire accoster par un mec métisse. Je me lève et surveille cette situation, apparemment Anna est insensible à ces charmes puisqu'elle le repousse. Je serre le poing qui ne tient pas le livre, quand il vient poser sa main sur sa taille.
Je ne peux réellement pas contrôler et d'ailleurs j'en ai marre de contrôler. Je m'approche rapidement en mettant le livre dans mon pantalon, je sais c'est pas commun mais croyez moi au moins vous avez les mains libres. J'entends Anna dire " Non lâche moi ". Je me permets de m'interposer.
- Il me semble qu'elle t'a dit de la laisser. Dis-je froidement.
- Mais ne serait-ce pas ce fameux chanteur Harry Styles !
- Qu'importe qui suis-je ! Ne la touche plus.
Je le toise du regard, je fais une tête de plus que lui. Ce qui me donne un sérieux et net avantage. Malheureusement je sens ma joue prendre feu, je crache le sang qui sort de ma bouche. Si j'avais pu avoir des fusils à la place des yeux je l'aurai surement tué sur place. Avant qu'il ne puisse mettre un nouveau coup, je pare son attaque en attrapant sa tête et je lui envoie mon genoux en plein pif. Il tombe au sol ramassé par ces deux potes. Je porte mon attention sur Anna.
- Il faut vous soigner, me dit-elle.
Enfin, enfin après une semaine. Elle me décroche enfin un mot, un joli mot. Je souris grandement, mais une douleur me fait transformer ce sourire en grimace. Elle prend ma main et tout mes poils se dressent, un coup de jus traverse mon corps.
Je me laisse guider par elle qui m'emmène donc dans sa demeure. Elle vit dans une sorte de maison assez petite, voir trop petite. Sans que je ne dise un mot, elle m'assoit sur le lit, son lit. Je le touche de mes doigts en souriant bêtement.
- Vous vous êtes fait mal mais vous souriez. Me dit-elle surprise.
- Oh...Je...Euh...
Je ris un peu ne sachant quoi dire. Elle me sourit. Je fond. On dirait une de mes fans à cet instant, enfin moi on dirait que je suis une d'elle. Pourtant ce n'est qu'un sourire de compassion pas un sourire affectif du genre amoureux.
Elle fait coulé de l'eau dans un récipient puis l'emmène à côté de moi où elle met de l'alcool à 90 surement pour la plaie. Je lâche un grognement limite bestiale.
- Mais ça fait mal !
- Si vous vous teniez tranquille ça ferait moins mal.
- Et si vous n'aviez pas été face à ce garçon rien ne ce serait produit.
- Oh vous pouvez être odieux comme vous le voulez, mais en attendant j'ai le contrôle de votre blessure à la joue !
Dit-elle d'un ton fier, je fais une moue boudeuse. Non mais dis donc. Bon après elle a un peu raison, j'ai l'air d'une petite chochotte, même Lux je suis sure aurait été beaucoup plus courageuse que moi. Quoi que c'est à voir ça, mais Lou me tuerait si elle apprenait que j'ai mis de l'alcool à 90 sur une plaie de ma nièce et croyez moi Lou en colère c'est comme Dark Vador qui débarque, une horreur.
- C'est normal que ça pique, elle remet une de ces mèches en place, c'est de l'alcool pure.
Ouais bah je préfère consommer l'alcool que l'avoir sur cette plaie. Une fois fini, elle plonge son tissu dans le récipient d'eau pour ensuite me le mettre sur la joue. Ensuite elle va cherché une boisson médicamenteuse.
- Tenez buvez ça ?
- Qu'est-ce que c'est ? J'hausse un sourcil.
- Buvez vous verrez ça vous fera du bien ça évitera le mal de tête.
Je ne suis pas tellement confiant, mais bon si c'est pour réduire cette petite migraine qui me tape dans le cerveau. Une fois que j'ai ma première gorgé elle me lance.
- C'est à base de pipi de kangourou.
Je recrache directement ce que j'ai dans la bouche. Je la fusille du regard tandis qu'elle se marre en m'avouant que c'est un canular. Je soupire et reprend une gorgée.
- Et l'ennuie c'est que ça fera tomber vos testicules.
Immédiatement je recrache une fois de plus ce liquide du Diable. Ah non, on touche pas à mes bijoux de famille. Je la regarde rigoler de nouveau en soupirant.
- Et en plus ça vous fait rire ?
- Je ne vais pas en pleurer surtout de votre sort. Me dit-elle.
- Vous m'en voulez toujours à ce que je vois.
- Je ne vous connais pas donc je ne peux vous en vouloir et je n'ai pas non plus envie de vous connaître je vous aide parce que vous m'avez aidé tout simplement.
- Est-ce que j'aurai...
- Mon pardon ? Elle me coupe.
- Oui, dis-je en soupirant.
- Je viens de vous dire que je ne vous connaissez pas comment puis-je vous pardonner ?
- Avant vous me parliez.
- Je vous parlais parce que j'en avais envie.
- Donc j'étais quelqu'un pour vous.
- En quelque sorte. Elle soupire. L'ennuie nos mondes sont incompatibles vous cherchez sûrement une amourette de vacances et puis vous êtes riche pas moi je ne vous apporterai rien.
- Détrompez-vous.
- Comment ça ? Elle hausse un sourcil.
Je m'approche d'elle, non je ne vais pas l'embrasser, mais je repense aux paroles prononcées par No. Ces paroles à double sens et si c'était elle, la clef de tout ce mystère, la clef de mon inspiration. Je n'en sais rien.
- Apprenez moi à être comme vous. Dis-je.
Voilà qu'elle rigole puis me pousse gentiment.
- Vous n'y pensez pas quand même. Vous vous êtes prêts à vous salir les mains à travailler dur et à vous instruire. S'il vous plaît faites votre numéro de drague à quelqu'un d'autre.
- Je vous prouverai que je veux apprendre à être comme vous. Je fronce un peu les sourcils.
- Bien c'est ce que nous verrons mais en attendant pour moi ce sont des paroles en l'air.
J'hoche la tête et parti en la remerciant gentiment. Dans quoi est-ce que je me suis lancé ? Je me gifle au moins une centaine de fois intérieurement. Quel con ! J'ai pas bossé manuellement depuis que je suis une star planétaire et elle elle débarque avec son sourire angélique et paf voilà que je propose de bosser. En plus elle m'a lancé le défi de l'aider. Je sais cuisiner et faire le ménage, c'est déjà bien non ?
Je rentre dans la villa en repensant à ma proposition. Je crois que c'est l'idée la plus débile que j'ai eu de toute ma vie. Y a quand même un gros avantage, je vais pouvoir la côtoyer pendant des jours et des jours. Sarah m'interpelle.
- Harry tu as eu un e-mail le tournage commence en Mai et nous sommes en Avril donc faudra qu'après tes vacances de trois mois bosser dur.
Quoi ? Mai ? Je suis fier et à la fois pas vraiment de retourner à ma vie de super star. Un soupire long sort de ma bouche, je remercie mon amie pour cette annonce et part dans ma chambre. Moi qui voulait la connaître ce sera impossible pour cette année. Je regarde le plafond complètement perdu sans aucune idée.
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