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Quand Harry reprit connaissance, il grimaça sous la vive douleur qu'il ressentait au ventre et posa instinctivement sa main dessus.

Il fonça les sourcils en sentant un large pansement sur son ventre. En plus de cela, il n'était plus sur le sable chaud, il était allongé dans un lit.

Il papillonna des yeux et gémit sous la forte luminosité.

« Harry ? » une voix l'appela.

Harry soupira de soulagement quand une main entoura la sienne.

« Zayn », appela Harry en ouvrant difficilement les yeux.

Son ami, qu'il avait rencontré durant ses missions, était là et le regardait avec un air inquiet sur le visage.

 « Tu m'as fait peur bon sang ! T'es con putain », marmonna Zayn, les larmes aux yeux.

Harry serra sa main, l'esprit un peu vague.

«Que s'est-il passé ? Où suis-je ?  »

Zayn souffla et s'assit prêt des hanches d'Harry.

« Tu es à l'infirmerie, tu t'es fait tirer dessus, Harry.  »

Harry cessa de respirer et baissa ses yeux émeraudes vers l'énorme pansement qui reposait sur son ventre.

Il le toucha du bout des doigts et sentir sa peau tressauter sous son touché.

« Le doctor a dit que la balle avait transpercé ton estomac. Ils ont fait leur maximum pour le recoudre. Et tout va bien maintenant», continua Zayn, le souffle court.

Bien qu'il soit en vie, Harry savait que quelque chose n'allait pas. Il regarda autour de lui et ne vit que des lits vides.

« Où sont Adam et Jacob ? »

Zayn plissa ses lèvres et baissa la tête. Harry déglutit, cela ne garantissait rien de bon.

« Eum... Ils sont morts, Harry. Al-Qaïda ont fait sauter la voiture. Tu as été très chanceux...  »

Harry haleta, ses yeux s'humidiant. Il ferma fortement les yeux pour d'empêcher de craquer.

Il avait perdu ses frères d'armes. Et c'était de sa faute.

« Chanceux de quoi ? Ils sont mort par ma faute, j'aurais pas dû descendre...  »

Zayn souffla, c'était aussi dur pour lui.
Personne n'était à l'abris ici.

Il posa ses mains moites sur ses genoux pour les essuyer.

« C'est pas de ta faute au contraire. Tu as voulu les protéger en analysant les lieux. Tu t'es mis en danger. Peu de personne sur le camp aurait pu se sacrifier comme ça .»

Harry haussa le épaules.

« Hum..  » souffla Harry en se mordant la lèvre.

Les deux amis restèrent silencieux quelques temps, écoutant le doux ronronnement du vent.

« Le médecin revient bientôt. À mon avis, il va sûrement te donner une permission», Zayn réfléchit à voix haute.

Harry se tendit, des mauvais souvenirs lui revinrent en mémoire.

Son cœur battit lourdement dans sa poitrine alors que sa gorge se noua.

« J'en veux pas », dit Harry un peu trop brutalement.

Zayn soupira. Il savait à quoi pensait Harry. Il regarda le bouclé puis baissa la tête pour regarder ses mains,

« Harry...  »

Le militaire ferma les yeux et serra les poings. Il ne laisserait pas les larmes couler sur ses joues. Il avait assez pleuré comme ça ; à vrai dire il n'avait même plus de larmes pour pleurer.

« Laisse moi te remémorer la dernière fois qu'on m'a accordé une permission pour rentrer à la maison. J'ai voulu faire une surprise à mon petit copain mais c'est lui qui m'en a fait une quand je l'ai vu dans mon propre lit avec son meilleur ami.  Crois moi, je ne veux plus jamais revivre ça. C'est trop douloureux pour moi de retourner là bas. Je n'ai que de mauvais souvenirs. »

Zayn secoua sa tête, un air de dégoût sur le visage.

« C'était un connard ! Allez Haz, c'était 6 mois. Oublie le, il ne te méritait pas. Ne te prive pour lui », le rassura le basané, les lèvres crispées.

Harry soupira et joua avec la couverture qui recouvrait son corps.

« Quand même je veux pas y retourner », marmonna t-il, tout penaud.

Zayn roula des yeux en entendant Harry grogner.

« T'es grognon oh mon dieu. Tu devrais retourner dans le monde des civils. Tu manques de câlin !  »

Harry gloussa et ouvrit ses bras vers Zayn.

« Je suis pas gay », protesta Zayn en secouant ses bras.

Harry leva un sourcil, pas du tout convaincu. Il avait vu Zayn mille et une fois manger du regard leur lieutenant Liam Payne, et pouvait donc affirmer que son ami n'était pas que hétérosexuel.

Zayn rougit immédiatement, il était pris au piège.

« Ok un peu mais, je suis pas le gars qu'il te faut », ajouta Zayn avec un clin d'œil.  « Toi, il te faut un petit mec tout mignon.»

Harry se couvrit jusqu'aux épaules en roulant des yeux.

« Pas envie qu'on me laisse comme un con à la gare encore.  »

Zayn voulut frapper son ami mais il était déjà blessé.

« Tu n'as pas encore trouvé le bon, c'est normal. Ton ex était un con arrogant. Il te faut un petit mec doux, intelligent, dévoué et gentil, qui t'embrassera passionnément quand tu sortiras du train, qui prendra soin de toi, qui apportera de la douceur dans ton cœur ...» énumera Zayn, se perdant dans ses pensées.

Harry soupira une fois de plus. Il aimerait tellement avoir un copain comme ce qu'imaginait Zayn pour lui. Mais il ne croyait plus en rien. Qui pourrait l'attendre chez lui pendant que lui se battait pour son pays?

« Ça existe pas ce genre de personne...  »

Zayn roula des yeux et se leva.

« Bon sang Harry, t'en sais rien. Ça fait des mois que tu as pas vu des civils. Les permissions sont faites pour ça. C'est pas là que tu vas trouver l'amour de ta vie. Puis ici mon gaydar reste silencieux», ajouta Zayn avec un clin d'œil.

Harry roula des yeux.

« Tu dis n'importe quoi et puis je rencontrerai jamais ce type de personne. Je suis maudit. »

Zayn réfléchit un instant puis sourit  « Mais si je connais même quel...»,  commença-t-il mais se fit s'interrompre quand la porte de l'infirmerie s'ouvrit sur le docteur.

Les deux hommes tournèrent leur tête en même temps vers la porte.

Un homme, qui portait une blouse blanche, fit son apparition. Il regarda Harry et sourit.

  « Monsieur Styles, vous êtes réveillés ! C'est moi qui me suis occupé de votre cas quand vous êtes arrivés. Vous étiez bien amoché mais on a fait le nécessaire. Tout ce que je peux vous dire ce qu'il vous faut du repos pendant les semaines à venir. »

Harry haleta et secoua vivement la tête. Zayn soupira.

« Je veux pas rentrer à Londres... »

Le médecin fronça les sourcils et regarda ses fiches.

« En êtes vous sûr ? Vous êtes blessé, il vous faudrait du repos. »

Harry fredonna.

« Je vous assure ça va aller. Je peux rester ici et aider l'équipe autrement. Je me sens déjà mieux »,  mentit Harry. Son ventre lui faisait atrocement souffrir mais il ne voulait pas rentrer chez lui. Il préférait souffrir physiquement que de se retrouver seul. Il tournerait fou.

Le médecin regarda Harry et se mordit nerveusement la lèvre.

« D'accord c'est vous qui voyez, mais si vous vous sentez mal venez me voir immédiatement. Je vais vous prescrire des médicaments et informer le lieutenant Payne de votre état.»

Harry le remercia et soupira de soulagement quand le médecin sortit de l'infirmerie. Il aurait pu être acteur dans une autre vie.

Zayn roula des yeux.  « T'es incorrigible... »

Harry haussa les épaules et bailla longuement.

Il fut soudainement très fatigué. A vrai dire les médicaments qu'on lui avait administré faisaient encore effet.

Il  ferma les yeux et sentit le sommeil prendre le dessus.

Il s'endormit alors en écoutant Zayn lui raconter les derniers potins.

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