Chapitre 7- Le véritable système
Point de vue Hishida
La négociation était terminée, les affaires réglées, les points attribués à leur place, et nous nous levâmes pour regagner nos salles de classe respectives. Les élèves, qui déambulaient dans les couloirs et la cantine, se mirent tous dans une seule direction, celle de leurs salles de classe. Le soleil traversait légèrement les fenêtres, inondant la salle d'une lumière vive qui apportait un éclat particulier à l'ensemble de la pièce.
Il était évident que nous étions toujours en plein milieu de la journée. Je marchais alors aux côtés d'Ayanokoji.
Hishida : – Alors, Ayanokoji, qu'en as-tu pensé ?
Ayanokoji me regardait avec son habituel air d'indifférence, mais il était facile de remarquer qu'il était légèrement surpris par les événements qui venaient de se dérouler. Cependant, il ne montra rien de plus. Il avait retrouvé son calme rapidement. De son point de vue, ma manière de négocier avec quelqu'un ne l'avait pas vraiment étonné ; il savait, en d'autres termes, que je pouvais être stratégique. Il savait que se mesurer à mes capacités de raisonnement et d'anticipation serait un exercice périlleux.
Ayanokoji : – J'ai trouvé cela intéressant, je suppose.
Malgré cette réponse, il préférait rester évasif, comme toujours. Mais j'avais bien saisi l'élément sous-jacent dans son discours.
Ayanokoji : – J'avoue être un peu surpris. Je pensais que ça ne serait pas aussi facile.
Autrement dit, Ayanokoji nourrissait des doutes sur le système de l'école. Il avait probablement anticipé que l'école offrirait de nombreux avantages, que les élèves seraient récompensés, et qu'on nous laisserait faire des erreurs comme dans n'importe quel établissement scolaire. Mais cette générosité apparente dissimulait un piège, et la question qui se posait à lui était simple :
Serait-ce vraiment aussi facile ?
Si l'on prenait en compte la réputation de l'école, reconnue comme la meilleure du Japon avec un taux d'embauche de 100 %, il semblait difficile de croire que tout soit aussi simple. Il devait y avoir des enjeux cachés.
Lorsque Ayanokoji reçut ses premiers points, il ne s'en servit pas de manière ostentatoire. Il se contenta d'acheter des nouilles instantanées pour goûter, et c'était tout. Ce n'était qu'un petit plaisir sans grande valeur. Aujourd'hui encore, il ne fit pas de folies et se contenta d'un plat peu coûteux en points. Il savait, comme moi, que profiter d'une chose gratuite pouvait être un piège.
C'était sûrement ce raisonnement qu'il suivait.
Quant à mon avis...
Il n'y a rien de plus dangereux qu'une chose gratuite.
En profiter sans réserve, en abuser, cela signifiait devenir dépendant de cette chose. De plus, personne ne donne quelque chose gratuitement sans raison. Que ce soit pour générer un sentiment de gratitude, pour nous manipuler subtilement ou pour préparer un piège plus tard, il y a toujours une raison derrière un cadeau. En réalité, cette école voulait nous faire comprendre qu'en dehors de ses murs, rien n'est gratuit. Si on en prend conscience, si on réfléchit à cette idée, alors on peut naviguer dans le système en toute conscience.
C'était là mon interprétation de la situation.
Rien n'est gratuit.
Ayanokoji : – Et toi, Hishida, que comptes-tu faire ?
Hishida : – De quoi parles-tu ?
Ayanokoji : – Tu as vu que nos camarades semblent un peu trop se laisser distraire par leurs points. Si on ne fait rien et si ce que ce terminal a dit est vrai, alors on court droit à la catastrophe.
Nos camarades avaient probablement des doutes, mais leur état d'esprit se concentrait surtout sur les avantages que les points pouvaient leur apporter, et non sur les dangers cachés. Ils choisissaient d'ignorer cette question plutôt que de l'étudier de près. Cette attitude montrait bien que l'être humain préfère vivre dans l'ignorance plutôt que de confronter la réalité de ses choix. Si on ne leur disait rien, ils continueraient à vivre dans leur bulle d'illusion, jusqu'au moment où ils en subiraient les conséquences.
Hishida : – Kushida va s'en charger. Elle sollicitera l'aide de Hirata, et connaissant bien son caractère, il acceptera probablement. Ils ne pourront peut-être pas convaincre tout le monde à 100 % de ce qu'on a découvert, mais au moins, nos camarades seront plus prudents.
Bien sûr, cela ne changerait pas radicalement leur comportement. Ils continueraient probablement à suivre le même rythme de travail qu'au collège. Cela demandait un effort d'adaptation. Mais il n'était pas irréaliste d'espérer qu'une grande partie de la classe fasse un effort sur des points simples, comme arriver à l'heure, ne pas bavarder, et ne pas regarder son téléphone en classe. Tout le monde pouvait fournir cet effort, et cela suffirait pour éviter la catastrophe. Je n'étais pas inquiet à ce sujet.
Le travail commencerait dès que le professeur détaillerait les conséquences du négligence scolaire. Peu importait si c'était moi, Hirata ou Kushida qui en parlions ; ce qui comptait, c'était la réaction de la classe face à l'information. L'impact était tel qu'ils préféraient souvent fuir la vérité plutôt que de la confronter.
Ayanokoji : – Je vois.
L'idée de parler à Ayanokoji avait un but précis dans ce contexte. J'avais émis l'hypothèse qu'il avait vécu enfermé, probablement à cause de ses parents. Si la raison de cette situation était qu'il était trop intelligent pour leur confort, je devais absolument comprendre son raisonnement et son approche. C'était un pari risqué, mais c'était aussi une opportunité. Si ce qu'il disait était vrai, alors peut-être que j'avais une couverture sur ce coup-là. Mais si je me trompais...
C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles je l'avais laissé observer la négociation avec moi. Chaque geste, chaque réponse d'Ayanokoji était une source précieuse d'information pour mieux cerner ses capacités.
Plus tard, je poursuivis mes cours, intégrant mieux les notions qu'Ayanokoji m'avait expliquées. Tokito me rejoignit, plus tard dans la journée. Elle était silencieuse, comme d'habitude, tandis que je préférais déguster une crêpe que Horikita m'avait offerte. Cette dernière semblait s'être rapprochée de Tokito plus que je ne l'aurais cru. C'était étonnant de voir à quel point Tokito semblait s'ouvrir, peut-être un peu trop à mon goût.
La journée s'acheva lentement. Le soleil se couchait peu à peu, baissant doucement la lumière qui pénétrait par les fenêtres. Les élèves se faisaient de plus en plus rares dans les couloirs. Les lampadaires commençaient à projeter leur lumière, éclairant les rues de cette petite société qui se créait au sein de l'école. Le calme s'installait.
C'était l'heure de rentrer chez moi. Je rentrai après cette journée riche en informations, mais sans le temps de réfléchir à tout ce qui s'était passé.
Tokito passa la soirée à regarder les étoiles, silencieuse, avec son regard vide et détaché habituel. Quant à moi, je me concentrais sur les révisions, absorbant les notions que l'on m'avait enseignées. Je n'avais pas le temps de réfléchir à mes plans pour l'instant. Cela viendrait plus tard. Pour l'heure, je m'attelais à mon apprentissage.
Cela faisait déjà deux ans que j'étais à l'école, après avoir raté 13 ans de ma vie sans aller à l'école, à peine capable d'écrire. Même si j'étais en retard par rapport à d'autres, j'apprenais rapidement. En un an, j'avais intégré tout le programme de la primaire et du collège. Si je devais estimer, il me faudrait encore deux mois pour atteindre le niveau d'un lycéen normal et un an pour assimiler l'intégralité du programme du lycée.
Hishida : – Patience. Seule la persévérance me permettra de surmonter cet objectif. Mes stratégies ne fonctionneront pas pour ce coup-là. Seule la persévérance me fournira toutes les connaissances nécessaires.
Je devais me donner à fond. Je prévoyais de prendre une pause le dimanche après-midi, mais en attendant, je consacrais tout mon temps à l'apprentissage des notions du lycée. Il y a bien sûr des talents, de la force physique, et des stratégies à adopter pour chaque scénario. Mais une compétence est plus importante que toutes les autres : la persévérance.
Il ne me restait plus qu'à dormir. Je me couchai à 23 heures pour profiter d'une nuit de sommeil réparateur. Le corps humain a besoin de repos, et pour ma part, il me fallait au moins six heures de sommeil, mais huit ou neuf heures seraient idéales pour un sommeil de qualité. C'était essentiel pour maintenir mon esprit et mon corps en forme. Le temps de sommeil était crucial pour mon bien-être général, en particulier dans une période aussi intense. Les variables étaient nombreuses, et j'apprenais de plus en plus à comprendre comment optimiser ma routine pour atteindre mes objectifs de manière efficace. Une bonne gestion de mon sommeil serait une des clés pour soutenir mon apprentissage et mes efforts sur le long terme.
Le matin arriva rapidement, et la journée débuta dans un climat d'incertitude. J'avais attendu ce jour pendant un mois entier, en anticipant chaque scénario possible. Aujourd'hui, je découvrirais si ma classe recevrait des points ou non, et si mes hypothèses étaient justes. J'avais observé attentivement ce mois, et plusieurs éléments me donnaient des indices. En particulier, les contrôles que nous avions eus la veille étaient une sorte de test. Je savais grâce aux informations du terminal qu'ils serviraient à mesurer nos compétences et à justifier les points qui seraient attribués à chaque élève. Voir cette réalité se confirmer devant moi me prouvait que ce que le terminal avait dit n'était pas un mensonge. Le système fonctionnait comme prévu.
Par conséquent, le résultat de cette journée semblait déjà prévisible, et je m'y étais préparé mentalement. J'avais aussi anticipé l'impact de cette distribution de points sur mes camarades. Certains d'entre eux allaient sûrement être trop distraits par ces points faciles, croyant qu'ils pouvaient obtenir ce qu'ils voulaient sans effort. C'était un piège dans lequel beaucoup risquaient de tomber, et je devais m'assurer de les guider dans la bonne direction.
Pour être franc, cette situation m'avait mise dans une position délicate. Je savais que la gestion des points pourrait causer une confusion totale parmi mes camarades. Certains prendraient cette "récompense" à la légère, tandis que d'autres, comme moi, en comprendraient l'importance. C'est cette différence de perception qui déterminerait les alliances et les conflits au sein de la classe. Il était essentiel de tirer parti de ce système pour façonner les événements à venir.
Je savais aussi que si je voulais garder le contrôle sur la classe, je devais comprendre parfaitement les dynamiques sociales qui se jouaient. Kushida et Hirata, par exemple, étaient des éléments cruciaux dans cette mécanique. Leur influence sociale était un atout précieux, mais aussi un danger si je n'étais pas capable de les manipuler avec habileté. Mon objectif n'était pas simplement de suivre les règles du jeu, mais de redéfinir ces règles selon mes propres termes. Et pour cela, il fallait être à l'affût de chaque opportunité, chaque changement dans l'environnement.
Hishida : – Peu importe si Kushida découvre ce que je prépare. Je peux toujours dire que c'est Horikita qui m'a donné l'ordre. Horikita comprendra l'importance de maintenir le contrôle sur la classe, et elle pourra jouer un rôle clé pour me couvrir. Si mon plan échoue, cela ne me causera que peu de dommages. Mais convaincre Horikita de faire ce que je veux, c'est une autre histoire.
Horikita était un cas à part. Elle n'était pas aussi facile à manipuler que les autres, et je savais que cela me poserait problème. Convaincre quelqu'un de sa valeur en tant qu'allié était une tâche ardue. Il me faudrait trouver un moyen de la persuader de me suivre. Après tout, elle n'avait pas forcément besoin d'amis dans ce contexte, mais un allié stratégique serait bénéfique pour elle. Je devais lui faire comprendre qu'elle pourrait tirer profit de cette alliance, tout en la présentant comme un moyen pour elle de sécuriser son propre avenir.
En attendant, j'avais une tâche immédiate à accomplir : m'assurer que la distribution des points n'allait pas déstabiliser complètement la classe. Je regardai alors mon téléphone et vis les points qui m'avaient été attribués : 21 256 points, ce qui faisait un total de 212 points. J'avais déjà dépensé environ 20 000 points pour diverses dépenses liées à ma scolarité et les 15 000 points que j'avais donnés lors de la négociation avec le terminal. Cela me laissait un solde conséquent, mais l'essentiel était de garder le contrôle de mes ressources pour l'avenir.
Hishida : – En ajoutant les points reçus aujourd'hui, je suis à plus de 100 000 points. Je devrai sûrement faire d'autres négociations à l'avenir. Il va falloir que je trouve un moyen de générer encore plus de points.
Cela dit, il était impératif de ne pas se laisser distraire. Il fallait anticiper les prochains mouvements, que ce soit au niveau des relations avec mes camarades ou dans la gestion des points. Tout pouvait basculer en un instant si je faisais une erreur. Chaque décision, chaque échange était une partie d'un plan plus vaste que je devais orchestrer avec précision.
À ce moment-là, Chabashira entra dans la classe. Elle avait la même expression que lorsqu'elle était arrivée en début d'année, une sorte de neutralité qui ne laissait rien transparaître de ses véritables intentions. Tout était soigneusement contrôlé chez elle, et elle savait très bien jouer son rôle d'autorité. Mais moi, je n'étais pas dupe. Je savais qu'elle était une pièce essentielle dans le puzzle du système éducatif. Son rôle était de maintenir l'ordre et de s'assurer que les élèves respectent les règles
Chabashira : J'imagine que vous avez des questions à poser. Nous commencerons donc par la vie de classe.
Dit-elle d'un ton assuré, en se plaçant devant le tableau, ses yeux balayant l'assemblée d'élèves. Elle attendit quelques instants, mais un silence pesant s'installa. Aucun élève ne répondit, un malaise palpable flottait dans l'air. Finalement, elle brisa à nouveau le silence.
Chabashira : Tiens ? Pas de questions ?
Un élève finit par se lever. Sa posture droite et son visage sérieux trahissaient une volonté de comprendre.
Hirata : Disons que nous avons déjà une idée de ce qui s'est passé, madame.
Pour la première fois depuis son entrée dans la classe, Chabashira afficha un air légèrement surpris.
Chabashira : Vous savez ? Vraiment ? Et que savez-vous alors ?
Hirata : Kushida nous a expliqué que les points et notre comportement influent directement sur nos notes. Vous avez dit que ces derniers reflètent notre valeur. Au départ, nous avons été estimés à 100 000 points par élève, mais à présent, notre solde collectif est d'environ 21 000 points.
Hirata démontrait une analyse claire et concise. Ce jeune homme était un élément rare : intelligent, doté de compétences sociales aiguisées, et naturellement porté à endosser un rôle de leader. Mais tout comme les autres, il avait ses failles. Son désir d'harmonie universelle et son incapacité à prendre des décisions difficiles en faisaient un individu encore immature pour cette école d'élite.
Chabashira : Impressionnant, Hirata. Je dois reconnaître que tu as bien cerné certains aspects. Mais qu'est-ce qui te trouble ?
Hirata : J'ai contacté des amis en classe A, et ils ont perdu à peine 2 000 points. Comment avons-nous pu perdre autant ? Ce n'est pas logique.
Le fait que la classe A ait conservé 98 % de son capital initial mettait effectivement en lumière l'écart abyssal entre les deux groupes.
Hirata : Pourtant, nous avons été irréprochables en comportement, et nos notes étaient bonnes. Alors pourquoi une telle différence ?
Voilà l'erreur fondamentale de Hirata : il considérait cette école comme un lieu où seuls les résultats académiques comptaient, et où tous les élèves étaient présumés être des élites. Il ne comprenait pas encore que cette école ne formait pas seulement des intellectuels, mais des leaders et des modèles adaptés à la société japonaise. Le système n'évaluait pas uniquement les performances objectives, mais aussi les failles et les potentialités humaines.
Chabashira esquissa un sourire presque moqueur.
Chabashira : Intéressant, Hirata. Voir que tu n'as compris qu'un quart des règles de cette école est assez amusant.
Hirata : Alors, expliquez-nous. Comment sommes-nous censés comprendre si vous ne nous guidez pas ?
Chabashira : Très bien.
Elle se retourna et inscrivit des chiffres sur le tableau.
Classe A : 980 points
Classe B : 648 points
Classe C : 456 points
Classe D : 210 points
Les murmures commencèrent à s'élever parmi les élèves. Le classement était clair, et la hiérarchie évidente. Horikita fronça les sourcils, tandis que d'autres semblaient simplement confus ou choqués. Quant à moi, je restais impassible, tout comme ma sœur Tokito.
Hirata : Que signifie ce classement, exactement ?
Chabashira : Tu n'as toujours pas compris, Hirata ? Ce n'est pourtant pas compliqué. Tout comme dans les systèmes classiques, la classe D est là où l'on regroupe... les ratés. Ceux que la société considère comme des produits défectueux.
Cette remarque fit bondir Horikita, dont l'orgueil semblait profondément blessé. Elle ne supportait pas l'idée d'être associée à un tel groupe. Pour elle, sa place dans cette classe devait être une erreur, une aberration à corriger.
Chabashira : Ah, j'oubliais...
Elle sortit une feuille et la brandit pour que toute la classe puisse voir. C'était le tableau des résultats du dernier examen. Une moyenne approximative de 60 points ressortait clairement, mais ce n'était pas ce qui choquait le plus. Les notes individuelles racontaient une toute autre histoire : Ike avec un misérable 17, et Sudo, en bas de l'échelle, avec un stupéfiant 5 en mathématiques.
Horikita, fidèle à son image, affichait des scores parfaits, tandis que mes résultats étaient délibérément moyens : 49 en mathématiques, 51 en japonais, et des scores similaires dans les autres matières. Cependant, une anomalie attira mon attention.
50 points, pile au milieu, dans toutes les matières ? Ayanokoji. Il jouait un jeu subtil. Manipuler ses notes ainsi attirait discrètement l'attention de ceux capables de lire entre les lignes. Ce n'était pas une stratégie anodine, et cela piqua ma curiosité.
Chabashira : Franchement, vous êtes lamentables. Avec des scores pareils, huit d'entre vous auraient déjà été expulsés.
La classe s'agita. Ike fut le premier à se lever, paniqué.
Ike : QUOI ?! PERSONNE NE NOUS A PARLÉ DE ÇA !
Son cri, chargé de désespoir, reflétait bien l'injustice qu'il ressentait. Cependant, pour ma part, je restai parfaitement calme. Cela ne me concernait pas.
Chabashira : Ah, et pour ceux qui espéraient obtenir leur diplôme gratuitement, seul la classe A a ce privilège.
Yukimura : C'est une blague ?!
Yukimura, un élève sérieux aux lunettes impeccablement ajustées, se leva d'un bond. Malgré ses résultats excellents, il semblait à bout de nerfs.
Yukimura : ALORS QUOI ?! ON EST TOUS DES RATÉS SELON CETTE ÉCOLE ?
Koenji : Quelle disgrâce. Rien n'est plus pitoyable qu'un homme qui panique ainsi.
Koenji, fidèle à lui-même, se contenta d'ajuster sa coiffure dans son miroir de poche avant de lancer un regard condescendant à Yukimura.
Yukimura : Et toi, Koenji ? Tu te moques que l'école te traite comme un raté ?
Koenji referma son miroir avec élégance, un sourire arrogant sur les lèvres.
Koenji : Moi, un raté ? Quelle absurdité. Si cette école me place en classe D, c'est uniquement parce qu'elle est incapable d'évaluer ma vraie valeur. Je n'ai que faire de leurs opinions. De toute façon, je suis destiné à hériter de l'empire de mon père.
Son narcissisme sans bornes était à la fois fascinant et exaspérant.
Pendant que le chaos grandissait, Chabashira savourait visiblement la scène. Elle affichait un sourire satisfait, presque cruel. Mais cette situation ? Je l'avais prévue.
J'aurais pu, dès le départ, transmettre toutes les informations nécessaires à Kushida. Mais je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Parce que la classe avait besoin de ce choc. Les gens ne changent vraiment que lorsqu'ils sont confrontés à leurs erreurs de manière brutale. Ils devaient comprendre les conséquences de leur négligence.
En retenant certaines informations, j'avais permis à la classe d'adopter un comportement légèrement plus responsable, mais insuffisant. Ce chaos leur donnerait enfin une raison de travailler. Certes, une minorité, comme Ike ou Sudo, resterait probablement insensible à tout effort, mais j'avais quelques idées pour eux.
Chabashira : Vous pouvez encore inverser la tendance. Mais je vous préviens : dans toute l'histoire de cette école, aucune classe D n'a jamais gravi les échelons.
Sur ces mots, elle quitta la pièce, laissant derrière elle une atmosphère lourde et oppressante
Si ce qu'elle disait était vrai, alors les notes n'étaient pas le seul facteur déterminant. D'autres éléments entraient en jeu : des aspects cachés, liés au passé, au potentiel ou aux idéaux de chaque élève.
Peu importe les efforts nécessaires, je devais atteindre la classe A. Pas pour moi, mais pour ma petite sœur Tokito. Je lui avais promis une vie normale, loin de nos problèmes passés. Cette école était un outil, un moyen d'accomplir cette promesse.
Et rien ne m'arrêterait.
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