lettre 4

Deux semaines qu'elle attendait cette lettre. Il ne l'avait finalement pas oublié. Lyssa était soulagée, rassurée de savoir qu'il était peut-être réellement son ami ou du moins qu'il était toujours son correspond. Mais la question de la sincérité restait en suspens. Elle ne pourra certainement jamais être sûre a 100% mais il est vrai que les lettres du garçon étaient spéciales pour Lyssa. Quand elle les lisait, elle pensait à de nombrables choses mais jamais qu'il ne lui mentait, jamais qu'il ne faisait ça par pitié. Il faut dire que le style peut anodin du jeune homme rendait la lecture très facile. Comme s'il était là, juste à côté d'elle. C'était une sensation qu'elle aimait bien. Elle s'imaginait le jeune lui raconter tout ça à son chevet ou alors elle imaginait juste les scènes qu'il racontait. Quand elle l'imagina devant son contrôle d'histoire avec une mine aussi dépité que possible elle en rit. Oui vous n'avez pas rêvé. Elle en a ri. Un rire petit et discret mais il était bien là. On pourrait croire à un miracle, peut-être en était-ce un de Noël avec un peu d'avance ? Dans tous les cas, si l'on pouvait voir une chose c'est que ces lettres faisaient réellement du bien à Lyssa. Elle ne pensait déjà presque plus à la chute de santé qu'elle venait de faire, le matin même. Une impatience naissante la pris. Elle voulait recevoir une nouvelle lettre du garçon.

Seulement, avant d'en recevoir, il fallait d'abord lui répondre. Elle réfléchit à ce qu'elle pouvait bien dire dans sa lettre et un trouble parvint à ses pensées. Devait-elle lui parler de ce qu'il venait de se passer ? devait-elle lui dire qu'elle n'en aurait certainement plus pour longtemps ? Et que bientôt elle ne pourrait même plus lui écrire ? devait elle briser ses espoirs en même temps que les siens ? il n'y a pas si longtemps de ça elle aurait juste attendu de mourir même si à chaque fois qu'elle voulait partir vers l'au-delà, les infirmières étaient là pour l'en empêcher. Aujourd'hui avait été bien différent, à son réveil ses pensées n'étaient pas différentes des fois précédentes surtout qu'elle pensait ne plus recevoir de lettre de la part du jeune garçon mais à partir du moment ou sont idées se démenti, elle était soulagée d'être encore vivante même si cela, elle le sait très bien, reste bien éphémère.

Elle appuya sur le bouton posé à coté de ses doigts. Les infirmières l'avaient mis là pour qu'elle puisse le presser facilement. D'ailleurs, il ne servait qu'a une chose : Faire venir les personnes qui l'avait justement installé quand elle en avait besoin. Pourquoi fait-elle ça me direz-vous. Pour la simple et bonne raison que ni son ordinateur, ni tout ce dont elle avait besoin pour écrire n'était installé. C'est sûr qu'après deux semaines et une crise, tout n'allait pas rester en place.

Quelqu'un entra dans la chambre après avoir vivement toqué mais ce n'était pas la personne que Lyssa espérait. La personne qui était entrée avait les cheveux blonds mais avec les racines presque noires et les yeux marrons, rien à voir avec son infirmière favorite. D'ailleurs, elle, Lyssa ne l'aimait pas beaucoup et elle n'était pas sûr que l'infirmière l'aimait beaucoup également. Dans la vie, il y a toujours des personnes avec qui on s'entend moins bien, c'est normal, c'est dans la nature mais il faut savoir faire avec.

- pourquoi as-tu appeler ?

- il faudrait que vous réinstalliez l'ordinateur... s'il vous plait.

- tu sais que normalement le bouton d'appel c'est pour les urgences. On te l'a déjà dit plusieurs fois il me semble.

- je sais, mais je ne peux rien faire toute seule vous le savez bien non ? et j'aurais vraiment besoin de l'ordinateur, s'il te plait, Katherine.

- bon très bien juste pour cette fois.

-merci, dit Lyssa soulagée, ... Clara ne pouvais pas venir ?

- non elle était occupée avec un autre patient.

- ah, d'accord...

L'ambiance n'était pas la meilleure du monde donc les deux présentes ne parlèrent pas plus que nécessaire. La dénommée Katherine fini de tout installé comme elle pus. Elle ouvrit le logiciel de traitement de texte, donna la souris a Lyssa et ajusta l'écran et le micro par rapport à ce que la jeune fille demandait. L'infirmière se redressa et partie après avoir eu la confirmation de Lyssa qu'il ne lui manquait rien. L'enfant, enfin seule, soupira de soulagement. Elle était enfin tranquille pour écrire sa lettre sans que personne ne la dérange. Elle avait également sur ses genoux, la dernière lettre de son correspondant, pour ne pas être complètement à côté de ses questions. Dans un échange de lettre, il faut un minimum de logique entre les échanges, pas vrai ? c'est dans cette optique qu'elle se lança et commença à parler à travers le micro et les mots s'affichèrent alors sur l'écran.

14 décembre
"

Cher Nix,

Tu ne sais pas à quel point cela me fait plaisir de recevoir de nouveau ta lettre, j'ai bien cru que tu ne me répondrais plus. Que tu m'avais oublié ou que ton projet avec l'école c'était fini. Alors je suis soulagée qu'au final ce ne soit pas ça. Moi, je pense que tu as eu raison. Mon père me dit souvent qu'il faut toujours protéger sa famille. Il dit qu'il ferait tout pour me protéger et me permettre de vivre le plus longtemps possible alors tu as vraiment bien fait de défendre ta sœur. Mais cela reste mon avis. En tout cas, j'espère que tu ne t'es pas trop blesser à te battre.

Personnellement, On peut dire que je vais bien, en tout cas en ce moment, le moment où je t'écris. Pour moi, ces deux semaines n'ont pas été de tous repos non plus. Même si je ne vais pas à l'école mes parents paient quelqu'un pour m'apprendre des choses. C'est comme une sorte d'école à la maison mais ce n'est pas aussi fréquent que des cours normaux. Et puis, j'ai fait une "crise". Mes poumons ont cessé de fonctionner mais les médecins ont vite réagi et je ne suis plus en danger, je vais beaucoup mieux donc ne t'inquiète pas. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive et je m'en suis toujours sortie. Ça m'était arrivé il y a quelques années juste avant noël donc à la même période et ça avait été très grave et à cause de ça, les médecins ne voulaient pas que je sorte comme c'était prévus. Mes parents ont tellement insisté que je suis quand même sorti. C'était mon plus beau Noël... Les autres années mes noël se résument à la visite de mes parents et a des cadeaux de personnes que je connais comme de personne que je ne connais pas vraiment. Ce n'est pas vraiment ce que je préfère dans Noël et c'est pourtant tout ce dont j'ai le droit... Moi ce que j'aime vraiment dans les fêtes se sont les décorations et l'ambiance chaleureuse, les regroupements avec les amis et la famille, la convivialité et les retrouvailles parfois. Je ne suis même pas sûr que tous les membres de ma famille savent que j'existe... Pourtant j'aimerais beaucoup tous les connaitre. Mes parents font énormément de choses pour moi mais ils se contente souvent de simple objets à m'offrir. Je les aime énormément et leur intention est fabuleuse mais j'ai l'impression que parfois ils ne voient pas ce que je désire vraiment et ça me rends triste. Tu dois me trouver bien pessimiste. Ce n'ai peut-être pas des choses dont je devrais parler dans une lettre avec toi. Je suis désolé de t'importuner avec ça surtout que cette année ils ont décidé de me faire une surprise. Ils m'en font aussi quelques fois pour mon anniversaire. D'ailleurs le tien est quand? J'espère qu'il n'est pas déjà passé.

J'ai réfléchi à ce que tu as écris dans ta précédente lettre, comme quoi tu écris ce que tu penses et penses ce que tu écris. Premièrement j'ai très bien compris tu n'aies pas nul pour expliquer. deuxièmement je me suis dit que je devrais faire un peu la même chose. Je prendrais certainement moins de temps à écrire une lettre si je fais juste dire ce qu'il me passe par la tête au lieu d'essayer de tout structurer comme il se doit. Alors voilà c'est ce que je fais.

A bientôt, passe de bonnes vacances et un joyeux noël avec ta famille (je suis un peu jalouse quand même)

Lyssa

PS: la prochaine fois je te proposerai un jeu.

Lyssa n'était pas très fière de sa lettre. Surtout de son deuxième et plus gros paragraphe. Elle avait l'impression de ne faire que se plaindre. Elle n'aimait pas ce qu'elle avait écrit mais n'avait pas d'idée d'autre chose à dire en réponse à sa lettre. Finalement elle lui avait dit pour sa crise mais pas pour l'avancement de sa maladie. Elle voulait comme lui, lui raconter ce qu'il se passe dans sa vie mais à part à propos de sa maladie il n'y avait rien. Enfin, elle espérait qu'après les fêtes elle aurait plus de chose à dire. Elle enregistra le texte et se mit sur Netflix avant de regarder un film.

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