Épilogue
Point de vue de Logan.
- Salut mon pote. Ça fait un bail que je ne suis plus venu... Ça fait déjà deux ans que tu nous as quitté et tu me manques toujours autant. Ton absence a vraiment laissé un trou béant dans ma poitrine. Pas un jour ne passe sans que je ne pense à toi. Ta femme et ta fille vont bien. Annabelle est un vrai petit diable. Du haut de ses trois ans, elle mène tout le monde à la baguette, dis-je en souriant. Diane a mis du temps à se relever de ta perte mais c'est une femme forte. Je crois même qu'elle a rencontré quelqu'un. Elle ne nous l'a pas encore présenté mais il a intérêt à être à la hauteur s'il veut qu'on l'accepte. Nous ne les avons pas laissées tomber. Au contraire, elles font parties intégrante de notre petite famille. Famille qui s'est agrandie d'ailleurs. Figure-toi que notre cher Gabe est papa depuis six mois d'un petit Angel. Ils en avaient vraiment envie et je dois dire que je les comprends. Ça va faire bientôt deux ans que j'ai rencontré Gabriella et l'idée d'avoir un enfant avec elle me tente de plus en plus. Je ne lui en ai pas encore parler. À vrai dire, il est peut-être encore trop tôt pour l'envisager mais ça ne m'empêche pas d'y penser et d'imaginer un petit Logan ou une petite Gaby qui gambade partout dans la maison. Qui l'eut crû? Nous les hommes forts, les militaires rompus aux exercices les plus durs, sommes complètement gagas des enfants... Comme tu le sais, on a quitté l'armée. On n'en pouvait plus. Ta mort a cassé quelque chose en nous que je pensais ne jamais pouvoir guérir. Le chemin sera encore long pour que j'accepte enfin ton absence, toi mon frère, mon meilleur ami... Mais cette catastrophe m'a permis de rencontrer Gabriella. Elle a mis du baume sur mes blessures aussi sûrement qu'elle a tout chamboulé. Oh, notre vie n'est pas simple tous les jours mais je crois bien que c'est la femme de ma vie. Tu ne vas probablement pas me croire, mais j'habite dans une maison, une vraie. Moi qui ai toujours tracé ma route sans me poser, excepté à l'armée, j'ai acheté une maison avec un petit jardin et tout ce qui va avec. Bon d'accord, elle n'est pas grande, mais c'est notre chez nous et je m'y sens bien. En parlant de ça, il va falloir que je te laisse mon vieux. On reçoit tout le monde ce soir. Gabe, Nathalie et Angel, Diane et Annabelle, Thomas l'éternel célibataire, Olivier et Jason qui ont servi avec nous dans notre dernière mission, Trevor mon patron et ami ainsi que Christophe, Sophie, Julien et Franck, la famille de Gabriella. Tu n'es pas oublié, tu es même l'hôte d'honneur. Tu auras toujours ta place parmi nous mon frère.
Je regarde encore quelques instants la dernière demeure de Luc, la gorge comprimée par le chagrin. J'aurais tant aimé qu'il partage notre vie encore quelques années. Malheureusement c'est impossible. Le seul côté positif à l'explosion qui nous l'a enlevé, c'est ma rencontre avec ma belle. Notre relation a commencé sur des chapeaux de roue mais je ne regrette rien. Au contraire, toutes ces épreuves nous ont soudés. Je ne sais pas si Gabriella s'est réellement remise de tout ça mais elle est en voie de guérison. Elle ne parle jamais de ses parents, en tout cas, avec moi. Mais mon petit doigt me dit qu'elle doit sûrement se confier à Franck ou Christophe. Enfin se confier, je dirais plutôt qu'ils doivent la forcer, pensais-je en ricanant. Elle peut vraiment être têtue quand elle le veut. D'ailleurs, si je ne veux pas m'attirer ses foudres, j'ai intérêt à me grouiller de rentrer. Je retourne à la voiture et prends le chemin de la maison. Je n'en ai pas pour longtemps heureusement. Après une demi-heure de route, je me gare dans notre allée. Je peux voir déjà les voitures de Christophe et de Gabe. Ouf, tout le monde n'est pas encore arrivé. Je rentre et dépose ma veste au porte-manteaux.
- Salut chérie, je suis rentré, criais-je en arrivant dans le salon.
Je sais que ça fait cliché mais j'adore cette phrase, ça me fait marrer.
- On est dehors, me répond Gabriella.
Je vais les rejoindre en passant par la cuisine. Au passage, je me serre un verre d'eau, toutes ces émotions m'ont un peu remué. Quand j'arrive, je ne peux retenir un sourire. Gabe est à quatre pattes, Annabelle sur son dos, il imite le cheval à la perfection. Je suppose qu'il est passé les chercher en venant.
- Salut le canasson. Pas trop mal aux genoux? demandais-je en riant.
Gabe m'a salué mais Annabelle n'en ayant pas fini avec lui, il retourne vite à son occupation.
- Ça fait vingt minutes qu'ils sont occupés, me dit Gabriella hilare. Ça a été? me demande-t-elle plus discrètement.
- Ouais, on va dire ça.
Je l'embrasse chastement, je me rattraperai quand nous serons seuls. Je salue tout le monde et demande à Gaby si je peux aider à quelque chose.
- Non rassure-toi pour l'instant, tout va bien. En plus tout le monde n'est pas encore arrivé.
Je la sens angoissée. Je sais qu'elle pense à Franck. Ces derniers temps, il a quelques problèmes de santé et elle a toujours peur qu'ils ne s'aggravent.
- Il va mieux mon cœur, lui glissais-je à l'oreille en lui frottant le dos. Et puis, il peut se reposer quand il veut, sa chambre l'attend. Fais-moi un sourire ma belle.
Elle ne me sourit pas mais se tourne vers moi et m'enlace. Je n'aime pas la voir comme ça mais je serai là pour la soutenir, toujours.
- En parlant du loup, je suis sûr que ce sont eux, dis-je en entendant la porte.
- Salut la compagnie. Et Logan, laisse-nous un peu de câlin tu veux bien, me dit mon beau-frère espiègle.
Il n'en faut pas plus pour que Gabriella me soit enlevée dans un mouvement de danse, enfin, ça y ressemble en tout cas. Elle se retrouve lovée contre Christophe. On peut dire que ces deux-là se sont rattrapés. Ils sont inséparables depuis qu'on a appris que Gabriella n'est pas sa sœur mais sa demi-sœur. Je vois Franck les observer d'un air bienveillant. Il a pris la place de père pour Gabriella mais aussi étonnant que cela puisse paraître, pour Christophe également.
- Et fils, tu peux me laisser dire bonjour à ta sœur avant que tu ne l'étouffes?
Christophe s'écarte de cette dernière en riant pour laisser sa place à Franck. Elle a eu sa dose de câlin pour un bon bout de temps! Pourtant, on se voit souvent. Et quand on ne se voit pas, on se parle au téléphone. Elle n'a vraiment pas perdu au change avec sa nouvelle famille. Et sa mère me direz-vous... aucune nouvelle. La seule information qu'on ait reçue est que le divorce a été prononcé il y a deux mois. Gabriella n'est pas encore prête à renouer contact et visiblement son frère non plus.
- Et ben, on fait la fête sans nous? C'est pas sympa les gars.
Et voilà les derniers larrons. Thomas, Olivier, Jason et Trevor. Bon, je sens que j'en ai encore pour un bout de temps avant de récupérer ma belle. Je les laisse donc pour retourner dans le jardin et allumer le barbecue. Et je ne suis pas un Américain pour rien! Une réunion de famille réussie passe par un barbecue peu importe la météo. Aujourd'hui elle est clémente du coup nous pourrons profiter du jardin. Gabe a fini d'imiter le cheval et a déjà commencé à rassembler tout ce qu'il faut.
- Tu te décides enfin à venir m'aider, me dit-il. Il était temps.
- M'en parle pas, j'ai cru que je pourrais profiter un peu de ma femme mais j'ai jeté l'éponge, riais-je.
- Bah, sois pas jaloux. Tu l'as pour toi tous les jours. Laisse-les en profiter un peu.
- T'as raison. Après tout, c'est moi qui partage son lit, dis-je radieux.
- On va arrêter là dans les confessions, ok? Je n'ai pas envie de connaître tous les détails.
Nous continuons à plaisanter comme ça tout en allumant la bête. Au vu du nombre de personnes que nous recevons, nous avons décidé de prendre directement le modèle familial, le gros modèle familial. Je ne sais pas combien de temps ça nous a pris mais Gabriella arrive seulement suivie par ses admirateurs. Tout le monde s'installe et discute gaiement. Ça me fait doucement rire de voir Annabelle mener tous ces hommes par le bout du nez. Ils sont tous aux petits soins avec elle et Diane. Quant à Angel, il est gentiment installé dans son couffin près de Nathalie. Il a vraiment un sommeil de plomb, c'est comme s'il ne nous entendait pas. Gabriella me rejoint et vient se mettre dans mes bras.
- Oh tu t'es souvenue de moi? dis-je faussement blessé.
- Arrête tes bêtises idiot, me dit-elle en me donnant un coup sur l'épaule. Comment veux-tu que je t'oublie?
- C'est vrai, je suis inoubliable, riais-je. Bon c'est pas tout ça mais on va bientôt avoir une mutinerie sur le dos si on ne nourrit pas tout ce petit monde.
- La viande est dans la cuisine, elle n'attend plus que toi. Je vais m'occuper des accompagnements.
- Super! Allons-y dans ce cas.
Je l'entraîne dans la cuisine où j'en profite pour l'embrasser comme il se doit. Je la tiens dans mes bras encore quelques minutes et soupire quand je repense aux autres qui nous attendent.
- Faut vraiment qu'on y aille...
- Et oui. Courage soldat, murmure-t-elle.
Nous prenons tout ce qu'il faut et nous rendons dehors. Gabriella n'a pas su tout prendre mais je constate que Christophe est déjà parti pour l'aider. Il est bientôt suivi par les autres. Tout le monde met la main à la pâte et la soirée se déroule dans une ambiance bon enfant. À un moment, la petite Annabelle est venue s'installer sur mes genoux sans que je n'y fasse vraiment attention. Je suis tellement habitué à l'avoir dans mon sillage qu'elle finit par passer inaperçue. Je baisse la tête et je la vois endormie. Je l'installe plus confortablement en essayant de ne pas la réveiller. Elle est vraiment adorable et je suis ravi qu'elle et sa maman fassent partie de nos vies. C'est ce que Luc aurait voulu et c'est ce que nous voulons tous. Je sens que quelqu'un me regarde. Je relève la tête et vois Gabriella qui nous observe, un sourire aux lèvres. Je ne parviens pas à savoir ce qu'elle pense, elle peut parfois être difficile à déchiffrer. Ceci dit, ça me convient, au moins, il m'arrive encore souvent d'être surpris par ma compagne.
- Je crois qu'il est l'heure de rentrer, me dit Diane en voyant sa fille endormie.
- Ouais, pour nous aussi, dit Gabe. J'en connais deux qui ont besoin de dormir.
Je me tourne vers Nathalie et je la vois endormie, Angel sur elle.
- Et bien, la journée a dû être éprouvante, murmurais-je.
- Angel ne fait pas encore tout à fait ses nuits. J'ai beau essayer de l'aider un maximum, Nathalie est épuisée.
- C'est normal, dit Gabriella. Un petit boutchou a toujours besoin de sa maman. Elle l'allaite encore?
- Oui, elle veut en profiter un maximum.
Je vois que ma chérie les regarde rêveusement. Peut-être a-t-elle les mêmes envies que moi? Je vais tâter le terrain discrètement.
- Ramène-les chez vous. On se verra une autre fois.
Il prend délicatement son fils, le dépose dans son couffin puis réveille délicatement sa femme. Je me lève doucement en tenant Annabelle et les accompagne jusqu'à leur voiture. Diane monte à l'arrière et je dépose sa fille dans le siège-auto à ses côtés pendant que Gabe installe Angel.
Je les regarde s'en aller, un brin nostalgique quand je sens qu'on me tape sur l'épaule.
- On va y aller aussi. On va vous laisser vous reposer.
- Ok, bon retour les mecs et prudents sur la route.
Une fois que je ne vois plus les phares de la voiture de Thomas, je rentre à l'intérieur. Il ne reste plus que Franck et Christophe. Ils se sont installés dans le salon, le temps s'étant rafraîchi. Je me dirige vers Gaby quand elle m'interpelle.
- Au fait, tu as relevé le courrier en rentrant?
- Heu non, étonné qu'elle y pense maintenant.
- Tu veux bien y aller?
- Tout de suite? Ça ne peut pas attendre demain?
- Je préfèrerais que tu y ailles maintenant s'il te plaît. Ça ne t'ennuie pas?
- D'accord, j'y vais, soufflais-je, même si je ne vois pas ce qu'il y a de si urgent.
Je vais donc relever le courrier comme elle me l'a demandé. Il y a une lettre que j'attrape. Elle est à mon nom et écrite à la main. Je rêve ou c'est l'écriture de Gaby? Je reviens dans le salon et la regarde intrigué.
- C'est toi qui l'a écrite? lui demandais-je.
- Ouvre-là tu verras bien.
Je regarde vers Franck et Christophe, suspicieux. Je l'ouvre délicatement et découvre une lettre comme celle que Gabriella m'envoyait au début de notre relation.
«Cher Logan,
Mon cœur,
Mon amour,
Cela fait deux ans aujourd'hui que tu as perdu ton frère. Je sais à quel point cette perte t'affecte et à quel point tu aimerais qu'il soit encore là aujourd'hui. Il est clair que j'aurais préféré que Luc soit encore parmi nous et qu'il profite de sa famille.
Tu vas peut-être me trouver égoïste mais sans cette explosion, je ne t'aurais jamais connu. Te rencontrer a été la meilleure chose qui me soit arrivée. Notre relation n'a pas eu que des hauts et nous ne vivons pas dans le pays des Bisounours mais je n'échangerais ce que nous avons pour rien au monde.»
J'interromps ma lecture pour regarder Gaby. Elle a les larmes aux yeux ce qui commence à m'inquiéter. Je m'assied et poursuis ma lecture.
«Tu as été là dans les pires moments de mon existence ainsi que dans les meilleurs. Je sais que je peux compter sur toi, tout comme tu peux compter sur moi. Tu m'as sauvé la vie mon amour, dans tous les sens du terme.
Nous ne sommes pas ensemble depuis très longtemps et pourtant j'ai l'impression de te connaître depuis toujours. Jusqu'à aujourd'hui, je croyais que j'avais atteint le plus haut point du bonheur possible. Je me trompais.
Je t'aime mon amour et je t'aimerai toujours. Je parle à la première personne du singulier mais je devrais plutôt utiliser la première personne du pluriel.
Qu'aurais-je pu trouver de mieux comme moyen de t'annoncer cette nouvelle? Une lettre a marqué le début de notre aventure, une autre vient la continuer. C'est pourquoi aujourd'hui je t'écris mon cœur.
Je porte le fruit de notre amour. Dans quelques mois, un petit Logan ou une petite Gabriella verra le jour. Tu vas être papa mon cœur, un merveilleux papa.
Gabriella, tienne pour toujours».
Je suis ému aux larmes. Je n'y crois pas, je regarde Gabriella, la femme qui m'a déjà tant apporté. Elle me sourit, hésitante.
- C'est vrai? Je vais être papa? demandais-je dans un murmure.
Elle acquiesce, toujours dans l'attente de ma réaction. Je regarde Franck et Christophe qui sourient jusqu'aux oreilles. Je m'approche de Gabriella et la serre dans mes bras, avant de mettre ma main sur son ventre.
- Tu ne peux pas savoir comme je suis heureux! C'est le plus beau cadeau que tu pouvais me faire.
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Chapitre final, que pensez-vous de cet épilogue?
Cela me fait bizarre qu'il ne me reste plus que quelques bonus à publier. C'est mon deuxième roman et aussi le plus dur que j'ai eu à écrire. Je veux déjà remercier toutes les personnes qui ont suivi les aventures de Gabriella et Logan. Merci d'avoir lu, voté et donné votre avis. J'espère que l'histoire était à la hauteur de vos attentes.
Je vous retrouve très vite pour le premier bonus.
Bisouilles
Vanireve.
Chapitre corrigé le 1/07/18
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