Chapitre 42 - Le calme avant la tempête
Point de vue de Logan
Le calme revient un peu dans nos vies et ça fait du bien. Je peux enfin profiter un peu de Gabriella. J'avais un peu peur de la vie à deux. Quand j'entendais les autres en parler, ça me donnait quelques frissons mais ici c'est tout le contraire. Je n'échangerais ma place pour rien au monde. Bon tout n'est pas toujours tout rose non plus. Nous nous sommes déjà pris la tête souvent mais pour des broutilles qui sont vites oubliées. D'ailleurs, les réconciliations sont géniales.
J'ai eu des appréhensions suite à tout ce qu'il s'est passé au travail de Gaby. Je m'attendais à ce qu'elle soit trop marquée par les événements et qu'elle mette des mois à se remettre cependant elle est beaucoup plus forte que je ne l'imaginais. Elle est suivie par un psychologue même si elle ne voulait pas en entendre parler. Nous n'avions pas envie qu'elle se renferme sur elle-même et elle n'a pu qu'aller dans notre sens quand elle a vu que Julien, Franck, Christophe et moi faisions front contre elle. Je leur serai éternellement reconnaissant de ce qu'ils ont fait. Sans eux, je ne sais pas comment la situation aurait tourné. En parlant d'eux, nos liens se sont renforcés ces dernières semaines. Nous nous voyons régulièrement chez nous ou chez eux, Franck ayant réintégré sa maison en parfaite santé. Gabriella a recommencé à travailler normalement et ne fait plus de crises d'angoisse. C'est un vrai bonheur de la voir reprendre du poil de la bête. Je vois cependant encore souvent une ombre passé dans son regard. Il ne faut pas être voyant pour en savoir la cause. Depuis la visite surprise de sa mère, elle reste sur gardes, ne sachant pas quand le couperet tombera. Christophe nous a expliqué qu'il ne voulait pas l'amener ici mais qu'il n'a pas eu trop le choix, surtout qu'il veut que la situation se règle. Il a raison, ça n'a que trop duré. Apparemment il n'est plus retourné là-bas depuis qu'il a ramené sa mère et ne sait pas du tout ce qu'il va arrivé. Il est aussi tendu que Gabriella. Je ne sais pas s'il veut réintégrer sa sœur au sein de la famille ou s'il a juste envie qu'elle ait des explications. D'un côté, ce sera à Gaby de décider ce qu'elle veut. Personne ne la forcera à accepter quoique ce soit.
Revenir à la vie civile est quelque peu déroutant. Il m'a fallu un certain temps d'adaptation et le travail chez Trevor m'y a beaucoup aidé. Heureusement, j'ai pu compté sur l'aide et le soutien de Gabe qui a fini par nous rejoindre. Au début, nous faisions surtout des surveillances mais Trevor a vite décidé de rajouter la protection rapprochée et nous a confié cette partie. Nous sommes d'ailleurs en train de faire notre rapport pour le contrat qui vient de se terminer.
- Plus que quelques lignes et j'aurai fini, et toi Gabe?
- Bientôt fini aussi. Ça te dit un verre pour fêter la fin de ce contrat?
- Absolument, lui répondis-je en riant. J'envoie un message à Gaby pour la prévenir.
- Je fais pareil avec Nathalie. Ça doit te changer, à la caserne tu ne devais prévenir personne me dit-il.
- C'est vrai que ça change mais c'est en bien. Avoir sa petite femme qui t'attend le soir, y a rien de mieux.
- Je confirme. Bon, tu es prêt?
- Ouaip. J'éteins et on peut y aller.
- On va au même café que d'habitude?
- Oui, c'est devenu notre QG, me dit-il en riant. Au moins, on sait où nous trouver.
- En plus c'est sympa.
Nous partons au café. Nous prenons chacun notre voiture puisque nous partons dans deux directions opposées après. Nous nous retrouvons comme convenu dans le café. Notre table est libre comme si elle nous attendait. Nous nous installons et commandons un verre bien frais.
- Alors, cette affaire n'était pas facile hein.
- Non pas vraiment, je suis content qu'elle soit terminée. Ça avait un peu trop de ressemblance avec ce qui est arrivé à Gaby.
- Désolé de ne pas avoir été là pour aider, me dit-il contrit.
- Tu n'as pas à t'excuser. Je sais que si tu avais été disponible tu serais venu. On a tous nos problèmes. En plus, ce n'est pas comme si j'avais été seul.
- C'est hallucinant la façon dont tout le monde a fait front face à Kevin, je n'en reviens toujours pas. Ils font une sacrée équipe.
- Tu l'as dit! Gaby s'est trouvée une vraie bande d'admirateur prête à tout pour l'aider, lui dis-je en rigolant.
- Et comment va-t-elle?
- Étonnement bien. J'ai juste peur qu'elle ai le retour de bâton plus tard.
- Elle est suivie non?
- Oui mais contrainte et forcée. Quand je te dis qu'elle est bien entourée... nous avons fait front et elle n'a pas eu le choix, lui dis-je hilare.
- C'est bien. Il faudra que vous veniez mangé à la maison un de ces quatre.
- Avec plaisir. Je suis sûre que Gabriella sera ravie de rencontrer Nathalie.
- Et c'est réciproque, crois-moi. Nathalie a très envie de rencontrer la femme qui t'a fait arrêter l'armée.
- Ça ne te manque pas?
- L'armée?
- Oui
- En fait, non. J'avais peur de manquer d'action mais grâce à Trevor, j'ai ce qu'il me faut. En plus, on a décidé de mettre un bébé en route. Nathalie est aux anges, elle attend ça depuis longtemps mais comme je pouvais être envoyé en mission à n'importe quel moment, ce n'était pas possible. Elle n'avait pas envie d'élever notre enfant seule.
- Je peux la comprendre. Ça ne doit pas être simple à gérer.
- Et toi? Tu as quitté depuis plus longtemps que moi. Comment tu te sens?
- Un peu comme toi, grâce à Trevor j'ai mon quota d'adrénaline. Et avec ce qu'il s'est passé, je dois dire que les débuts ont démarré sur des chapeaux de roue.
- Et ta vie de couple? C'est nouveau pour toi aussi. Comment tu gères?
- Je ne m'ennuie pas, je t'assure. Vivre avec quelqu'un comme Gabriella met du piment dans mon existence, dis-je rêveur. Qui aurait cru qu'une fille si gentille pouvait avoir un tel caractère! Elle a pris confiance en elle et je crois qu'elle commence à se lâcher.
- Tu m'en diras tant, me dit-il hilare. Explique moi un peu ça.
- Bah, c'est un tout en fait. Elle est très facile à vivre mais quand elle a une idée en tête, pas moyen de la faire changer d'avis. Elle est aussi très taquine et j'adore ça. Il nous arrive souvent de ne pas être d'accord mais on peut passer des heures à essayer de convaincre l'autre.
- Et pour vivre, ça se passe comment? Dans mes souvenirs, son appartement n'est pas très grand. Vous ne vous marchez pas dessus?
- C'est pas toujours évident, je l'avoue. Quand l'un ou l'autre a besoin de s'isoler, on est obligé de sortir.
- Pourquoi vous ne cherchez pas quelque chose de plus grand?
- J'attendais de voir comment la situation allait évoluer. Je n'étais pas sûr de garder mon emploi chez Trevor et avec son seul salaire, ça aurait été trop compliqué.
- Je comprends, pas évident. Que vas-tu faire finalement? Tu comptes rester chez Trevor ou chercher autre chose?
- Au début, je pensais travailler chez lui en attendant de trouver mieux. Je n'ai jamais quitté l'armée et je ne savais pas ce que je voulais faire après. Mais ces derniers mois m'ont convaincu. Je crois que j'ai trouvé ce qu'il me fallait.
- Je suis d'accord avec toi, c'est un métier qui te convient bien. J'ai pu constaté que tu t'épanouis dans ce que tu fais. D'ailleurs, Trevor pense la même chose. Et je ne dis pas ça parce qu'on travaille ensemble. Tu aurais pu faire autre chose, je serais resté en contact avec toi.
- Le fait de travailler ensemble est la cerise sur le gâteau, lui dis-je en souriant. Qui aurait dit il y a un an et demi d'ici qu'on en serait là aujourd'hui?
- Pas moi. Bien que ça fait déjà un bout de temps que je pensais à me reconvertir. Je n'étais pas prêt à franchir le cap. C'est la mort de Luc qui a précipité ma décision, me dit-il perdu dans ses pensées.
Nous restons silencieux pendant un bon moment, chacun plongé dans ses souvenirs.
- Il aurait bien ri de nous voir maintenant. Accro à nos femmes et travaillant ailleurs qu'à l'armée.
- Il aurait peut-être fait pareil qui sait? Ça l'aurait peut-être décidé à rester près de sa femme et de son enfant et il serait encore en vie aujourd'hui.
- Je propose de porter un toast.
- Un toast? En quel honneur?
- En son honneur. À sa façon, il nous a fait réfléchir à notre existence et c'est grâce à lui qu'on est ici aujourd'hui, à profiter de la vie.
- À Luc! me dit-il en cognant mon verre.
- À Luc!
- On devrait inviter sa femme à se joindre à nous. Elle fait partie de la famille après tout.
- Tu as entièrement raison.
- En parlant de nos femmes, il faut que je rentre. Christophe doit passer pour qu'on discute de ma belle-mère.
- Ouais, tu n'es pas sorti de l'auberge. Ça va s'arranger pour Gabriella?
- Je l'espère en tout cas. Je ne les laisserai pas lui faire plus de mal de toute façon et Christophe non plus.
- Courage. Gabriella est une femme forte, elle s'en sortira j'en suis sûr.
- J'en suis sûr aussi mais on ne sait jamais. Il s'agit quand même de ses parents.
- Bonne chance! Tiens-moi au courant si je dois appeler les secours...
- Les secours? dis-je dans l'incompréhension.
- En cas de bain de sang avec la belle-famille, me dit-il en riant.
- Ah ah très drôle. Bon, on se voit demain au boulot.
- Ça marche, à demain mon pote!
Je quitte le café et rentre à la maison. Ça me fait toujours bizarre quand je dis cette phrase. Avant la seule maison que je considérais comme mon chez moi, c'était celle de mes parents. Maintenant, c'est un appartement trop petit habité par une jeune femme pleine de vie. Comme quoi, tout change. Mon sourire s'efface quand je pense à la visite de Christophe. Je redoute la réaction de ma belle et pourtant tant que ça ne sera pas régler, je sais qu'elle ne sera pas complètement libérée de ses démons.
Je trouve une place où me garer. Encore un changement. Je dois constamment me déplacer et Trevor trouvait ça plus simple si je prenais une voiture de la société. Ça m'arrange pour être franc parce qu'une voiture représente quand même un sacré trou dans un budget. Je me gare donc pas loin de l'appartement et m'y rend d'un pas léger. Je reconnais le véhicule de Christophe en passant ce qui me crispe légèrement. Décidément, il n'y a pas que Gabriella qui sera mieux quand tout sera passé. J'approche de la porte d'entrée quand j'entends Gabriella rire à gorge déployée. Qui aurait cru ça? Je me demande quand même ce qu'il se passe là-dedans! J'ouvre la porte et je tombe sur une scène improbable. Gabriella est couchée sur le sol, Christophe à califourchon sur elle en train de la chatouiller. J'ai l'impression qu'ils ont beaucoup à rattraper ces deux-là.
- Et bien et bien. Qu'est-ce que vous me faites? leur demandais-je avec un énorme sourire scotché sur mon visage.
- Il m'embête mon coeur. Viens me sauver! me dit ma petite-amie à bout de souffle.
- Mais non, je ne fais rien, me dit un Christophe complètement hilare.
- On dirait de vrais gosses, leur répondis-je en riant. Je reviens, ne vous entretuez pas, rajoutais-je hilare.
Je vais déposer mes affaires et boire un verre d'eau avant de retourner dans la cour de récréation. Ils se sont séparés mais ils rient toujours à gorge déployée. C'est un spectacle qui vaut tout l'or du monde.
- Vous avez fini? Je peux récupérer ma compagne?
- Oui oui, je suis 100 % à toi, me dit Gabriella en s'approchant.
Elle m'enlace et m'embrasse pour me dire bonjour. C'est comme si nous étions seuls au monde... Enfin, jusqu'à ce que mon beau-frère ne se rappelle à nous.
- Ça a été ta journée mon coeur? me demande ma douce.
- Oui, on a terminé notre dernier contrat. J'en ai profité pour aller prendre un verre avec Gabe.
- Tu as bien fait. Je suis contente qu'il ait enfin arrêter et qu'il vous ai rejoint.
- Moi aussi, ça fait du bien.
- Bon, je ne veux pas gâcher vos retrouvailles du jour mais j'ai un rendez-vous ce soir avec ma petite-amie que je ne peux pas louper, nous dit Christophe.
- Rabat-joie, lui dit Gabriella, le tout accompagné par un tirage de langue digne d'une gosse.
- Bon, allons-y pour une discussion sérieuse dans ce cas. Mais je préfère être assis pour ça, j'ai l'impression que j'en aurai besoin, leur dis-je tout en joignant le geste à la parole.
- Alors voilà où nous en sommes...
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Je suis parvenue à faire un chapitre assez vite! Ouf :-).
Alors qu'en pensez-vous? Un petit chapitre un peu plus calme avant la confrontation...
Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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