Point de vue de Logan.

Papa et maman sont dans la cuisine, ils préparent le repas comme tous les jours. Je les regarde discrètement tandis que je suis appuyé sur la porte. Je les aime tellement mais je dois partir d'ici. Je ne peux pas continuer à me mentir. J'ai besoin de découvrir le monde et de me trouver. Tous mes amis ont trouvé leur voie et savent quel chemin prendre à la sortie du lycée mais ce n'est pas mon cas. Je ne suis pas fait pour suivre des études. J'ai soif d'action, de dépenser toute cette énergie qui me rend fou. Je dois apprendre à me canaliser et pour cela, la seule solution que j'ai, est de m'engager dans l'armée. J'ai déjà passer les tests nécessaires il y a quelques mois. J'ai signé et je commence dès que j'ai obtenu mon diplôme. Pourquoi attendre puisque je ne changerai pas d'avis? Le seul bémol est que je ne sais pas comment je vais leur annoncer la nouvelle ni comment ils vont réagir. Bon, je n'ai plus le choix. Dans une semaine c'est la remise des prix. Dans une semaine je pars d'ici pour une durée indéterminée. Qu'est-ce que c'est dur! Je passe ma main sur mon visage et souffle un bon coup en entrant dans la cuisine.

- Coucou mon coeur, me dit ma mère.

- Salut m'man. Salut pa.

- Alors pas trop stressé par ta remise des diplômes? me demande mon père.

- Non non, ça va. J'ai réussi c'est tout ce qui compte. Le reste ce n'est que du spectacle.

- Tu as raison, me dit-il avec un sourire. Par contre, tu t'es décidé sur l'université que tu voulais? Je sais qu'il y en a deux qui sont prêtes à t'accepter.

Ne sachant pas ce que j'allais faire de ma vie quand je suis rentré en dernière année, j'ai posé ma candidature dans différentes universités et deux m'ont accepté à mon plus grand étonnement.

- Et bien justement...

- Je suis sûre que tu as pris la plus près d'ici, me dit ma mère avec un clin d'oeil.

Bon, elle ne va pas me faciliter la tâche apparemment. De toute façon, mon choix est fait. Ils me pardonneront... enfin j'espère.

- Allons Dakota, laisse-le parler voyons, intervient mon père. Alors?

- En fait, je n'ai choisi ni l'une ni l'autre, leur dis-je les yeux fixés sur un point sur la table. J'ai décidé de m'engager dans l'armée. Les papiers sont signés.

Je n'entends rien, c'est ce que je craignais, mes parents sont en colère. Je me décide à prendre le taureau par les cornes et lève les yeux pour les regarder. Mais ce que j'y vois n'est en rien de la colère. Au contraire, ils ont l'air... heureux?

- Vous n'êtes pas fâchés?

- Pourquoi nous serions en colère alors que tu vas faire ce qui te convient? Je suppose que tu as mûrement réfléchi à la question et que tu n'as pas décidé ça sur un coup de tête. Je me trompe? me demande mon père.

- Non, ça fait des mois que j'y pense. J'ai besoin de me trouver et de voir du pays. Je ne suis pas fait pour suivre des études.

- Nous le savons mon coeur, me dit ma mère. Nous voulons ce qui est le mieux pour toi. Et si c'est l'armée et bien, nous n'irons pas contre ta décision. Je ne dis pas que je suis ravie que tu y ailles. C'est un métier dangereux et je vais probablement avoir peur pour ta vie à chaque instant mais c'est ton choix.

J'ai les larmes aux yeux, j'ai vraiment les meilleurs parents du monde. Je les serre fort contre moi.

Je rentre à la maison après une de mes permissions, j'ai tellement envie de les voir.

- M'man? Pa? Je suis rentré.

Je dépose mon sac dans l'entrée mais étrangement personne n'est là pour m'accueillir. Je les ai prévenus de mon arrivée pourtant. Je vais dans la cuisine et prends une boisson dans le frigo. Je n'ai pas le temps de m'asseoir que le téléphone fixe sonne. Je vais répondre, c'est sûrement l'une ou l'autre connaissance de mes parents.

- Allo

- Je suis bien chez monsieur et madame Miller?

- Oui, je suis leur fils. Ils ne sont pas là mais je peux prendre un message et les prévenir que vous avez appelé.

- Justement... écoutez, je n'aime pas dire ça par téléphone...

- Que se passe-t-il?

- Vos parents ont eu un accident de voiture. Ils sont à l'hôpital...

- Quel hôpital? je ne lui laisse pas le temps de rajouter quoique ce soit.

- Le Mémorial

- J'arrive tout de suite.

Le trajet me semble long et pourtant je ne traîne pas. J'arrive et court jusqu'à l'accueil des urgences. Un infirmier me demande de le suivre jusqu'à une chambre et me prévient qu'il va chercher le médecin. Je m'approche du lit et vois ma mère, inconsciente, la tête entourée d'un bandage et reliée à plusieurs machines. Oh non, maman...

- Maman, c'est Logan, je suis revenu. Je suis sûr que tu m'entends. Je t'aime maman, tient le coup.

Le médecin rentre et viens vers moi.

- Bonjour monsieur Miller.

- Que s'est-il passé?

- D'après la police, vos parents étaient à un feu rouge. Ils ont voulu redémarrer quand celui-ci est passé au vert mais un conducteur venant dans l'autre sens n'a pas respecté le stop et leur est rentré dedans. Le choc était trop violent...

Je déglutis essayant d'assimiler les informations que le docteur vient de me donner. Mon père est toujours tellement prudent.

- Est-ce qu'elle va s'en sortir? Et où est mon père?

- Son pronostic vital est engagé. Nous avons fait tout ce que nous avons pu mais les lésions sont trop importantes. Il ne reste plus qu'à attendre pour voir son évolution. Je suis désolé.

- Et mon père, lui demandais-je brusquement. Ils ne peuvent pas être séparés, ils doivent être mis dans la même pièce.

- Je suis navré monsieur Miller mais les urgentistes n'ont rien pu faire. C'est le côté de votre père qui a pris le choc le plus violent, il est mort sur le coup.

Non, ce n'est pas possible! Mon père va débarquer ici et lui prouver le contraire.

- Merci docteur.

J'essaie de rester de marbre tant que le médecin est dans la pièce et vais m'asseoir près de ma mère. J'ai beau être un soldat entraîné aux pires catastrophes, dès que je me retrouve seul, je ne peux retenir mes larmes. C'est mon monde qui s'écroule. Mon père, mon roc est mort et ma mère va au plus mal. Je lui serre la main en espérant qu'elle va se réveiller mais c'est peine perdue. Je me lève pour lui embrasser le front et lui faire comprendre que je suis là avant de me rasseoir. Je ne la lâche pas, je ne veux pas. C'est alors que j'entends les machines qui se mettent à faire un bruit continu. Les infirmiers débarquent en vitesse et essaient par tous les moyens de la sauver mais là j'entends la pire phrase que j'ai jamais entendue

- Heure du décès 15h05.

Non j'ai envie de leur dire de continuer mais je sais que ça ne sert à rien. Maman n'est plus là, elle est partie rejoindre mon père. C'est tellement injuste. C'est moi qui fait un métier dangereux pas eux. Ils n'ont fait que prendre leur voiture. Je ne suis plus que douleur, mon coeur est broyé et mes larmes coulent sans discontinuer. Je sens que quelqu'un se rapproche.

- Je suis navré monsieur Miller. Nous vous laissons lui dire au revoir.

Je suppose que c'est le médecin qui a parlé mais je m'en fiche, je me dirige vers le lit et fais mes adieux à maman.

Je ne comprends pas, je vois papa et maman en face de moi. Ils sont morts non? Oh après tout je m'en fiche, je suis heureux de les voir. Je cours vers eux et les prends dans mes bras.

- Vous m'avez tellement manqué tous les deux, leur dis-je les larmes aux yeux.

- Toi aussi tu nous manques, tu ne t'imagines pas à quel point. Mais tu ne devrais pas te trouver là Logan.

- Pourquoi? Je ne comprends pas.

- Tu as encore le temps devant toi. Tu as trouvé quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es. Elle est ton avenir alors que nous sommes ton passé, me dit mon père.

- Mais je vous ai enfin retrouvés, je veux profiter un peu de vous.

- Non mon coeur, tu dois rejoindre Gabriella. Elle t'attend. Vous avez un long chemin à parcourir ensemble. Ne la laisse pas tomber maintenant, rajoute ma mère. Tu nous rejoindras quand le moment sera venu ce qui n'est pas le cas.

- Gabriella? demandais-je complètement dérouté.

Je commence à voir un visage apparaître très flou au départ. Je vois des longs cheveux châtains. L'image se précise.

- Rejoins là mon chéri. Nous t'aimons très fort.

Je lève les yeux pour voir mes parents s'éloigner un grand sourire aux lèvres. Ils me font signe de la main. Je leur réponds avec la mienne.

- Gabriella...

D'un coup, je reprends conscience. C'est quoi ce truc dans ma bouche? Je ne peux plus respirer. Mais enlevez-moi ça bon sang. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je n'y arrive pas ce qui augmente ma panique. Je sens mes membres partir dans tous les sens.

- Doucement Logan... cette voix lointaine, je la connais mais d'où?

J'entends quelqu'un courir, des bruits puis la personne qui vient de me parler appeler à l'aide. Des pas se rapprochent mais je ne me suis toujours pas calmé.

- Logan, mon coeur, c'est Gabriella, tout va bien. Les médecins t'ont mis un tube dans la bouche pour que tu puisses respirer, ils vont te l'enlever mais pour ça il faut que tu te calmes.

Quelqu'un serre ma main. Je suppose que c'est Gabriella. Je parviens à ouvrir les yeux complètement mais la lumière me fait mal. Je les referme automatiquement.

- Monsieur Miller, je vais compter jusqu'à trois et vous allez tousser très fort pour me permettre d'enlever le tube. Faites moi un signe de tête si vous avez compris.

J'acquiesce et tousse très fort quand l'infirmière me le dit. Ce que j'avais dans la bouche disparaît me laissant enfin libre. Je me calme enfin. Cette fois-ci quand j'ouvre les yeux, la lumière me fait moins mal. Je peux donc les laisser ouverts et en profite pour regarder à côté de moi. Gabriella est là, les joues baignées de larmes et un sourire jusqu'aux oreilles.

- Salut beau gosse, bienvenu parmi nous, me dit-elle.

- Gabriella... qu'est-ce que je fais ici? Où est mon équipe?

- Tu ne te souviens de rien?

- Je me souviens d'une attaque, d'une brûlure à l'épaule et puis plus rien.

- Tu en sais déjà plus que moi. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé lors de ta mission. Je sais juste qu'ils ont pu soigné ta blessure jusqu'à ce que l'équipe soignante puisse te prendre en charge. Tu as perdu beaucoup de sang et ton état nécessitait une intervention chirurgicale. Ils t'ont donc rapatrié ici. Tu es dans le coma depuis l'attaque. Ça fait deux semaines.

- Deux semaines? lui demandais-je ahuri, cependant je vois bien que quelque chose la préoccupe. Qu'est-ce qu'il y a Gaby?

- Tu as fait un arrêt cardiaque hier et j'ai bien cru que je ne te reverrais jamais, me dit-elle en éclatant en sanglot.

- Viens là. Comment j'aurais pu t'abandonner? lui demandais-je en la serrant contre moi du mieux que je pouvais.

- J'ai eu tellement peur...

- Je suis réveillé maintenant et je compte bien te faire subir ma présence jusqu'à ce que tu demandes grâce, lui dis-je en embrassant ses cheveux.

- Je t'aime Logan.

- Je t'aime aussi trésor.

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Hello :-). Chapitre publié un peu plus tôt. Je pars toute la journée demain et je n'aurai pas le temps de poster donc vous y avez droit ce soir ;-). Alors, Logan qui nous en apprend un peu sur son histoire pendant son coma...

Ça y est, il est de retour notre chouchou :-). Il ne reste plus qu'à savoir ce qu'il s'est passé pour Gabriella...

J'attends vos commentaires avec impatience.

Chapitre corrigé le 1/07/18