Chapitre 24 - Découverte
Point de vue de Logan.
Le camion roule depuis des heures sous une chaleur que nous avons du mal à supporter. La transpiration coule sur nos fronts, dans nos dos. La soif se fait sentir malgré l'eau que nous ingurgitons depuis notre départ. Nous sommes ballotés dans tous les sens et nous commençons à ne plus sentir nos jambes. Le village dans lequel nous devons nous rendre n'est plus très loin heureusement, nous allons pouvoir enfin nous dégourdir les jambes. Je regarde autour de moi pour voir que nous en sommes tous au même point. Je sens cependant une tension venant des soldats à l'avant du véhicule. Je sais que ces missions peuvent mettre nos nerfs à rude épreuve mais mon instinct me dit qu'il y a autre chose. Gabe et Thomas me regardent et me font comprendre qu'eux aussi ont remarqué leur nervosité. Ce n'est donc pas mon imagination qui me joue des tours.
Après dix minutes, nous arrivons enfin à destination. Nous sautons les uns après les autres, bientôt imités par le chauffeur et son équipier. Nous nous désaltérons encore une fois afin d'essayer de nous hydrater et de nous rafraîchir mais l'eau est tellement chaude que c'est peine perdue. Nous décidons de nous séparer afin de faire un repérage du terrain et de nous assurer que le périmètre est sûr. Gabe, Thomas et moi nous dirigeons vers le centre du village pendant que les autres vont sur les abords des habitations.
Je ne sais même pas pourquoi nous sommes ici. À la base, nous ne devions pas faire partie de ce déplacement. Nos ordres sont d'accompagner le groupe et de nous assurer qu'il n'y a rien d'étrange ou de suspect. Officiellement, le Général veut que les groupes soient renforcés suite à l'attaque de la semaine dernière.
Notre tour est terminé et nous revenons au camion comme convenu. Je ne vois pas le chauffeur, ce qui est étrange puisque nous devons circuler au minimum par deux et que son équipier est déjà de retour. Je le sens mal et mon instinct me trompe rarement.
- Hey Filips, il est où Florès?
- Il est parti pisser, il arrive, me répondit-il.
Je reste sceptique. Même si son explication reste plausible, Filips aurait dû rester près de lui et assurer ses arrières.
- Pourquoi t'es pas avec lui?
- Il est assez grand pour faire ça tout seul tu crois pas? me dit-il en rigolant.
- Ouais mais c'est pas prudent. Je vous rappelle quand même que nous ne sommes pas en colonie de vacances.
Il me répond par un haussement d'épaules et va s'asseoir sur une pierre pas loin de nous. Conscient du problème, Gabe nous fait signe à Thomas et moi de le suivre. Nous regardons qu'il n'y ait pas d'oreilles indiscrètes puis commençons à discuter à voix basse.
- Vous en pensez quoi? demande Thomas.
- C'est étrange. Vous avez senti la tension pendant le trajet? demandais-je.
- Ouais et elle s'est accrue en approchant du village, me répond Thomas.
- Nous devons essayer de trouver ce que Florès manigance, intervient Gabe qui jusque là ne faisait que nous écouter. Il faut qu'on trouve un prétexte pour repartir et fouiller les environs l'air de rien.
- Tout à fait d'accord avec toi Gabe, lui répondis-je tout en retournant vers les autres.
- Et les gars, faudrait qu'on trouve de l'eau, nos bouteilles sont presque à sec, dit Thomas dans une inspiration soudaine.
- C'est vrai qu'on a bu pas mal pendant le trajet, renchérit Filips qui rentre dans notre jeu sans le savoir.
- Bon, personne ne reste seul. Thompson et Vasquès allez vous renseigner auprès des habitants. Filips tu restes ici avec Thomas pour quand Florès aura décidé de ramener son cul. Logan, tu viens avec moi, nous allons chercher de notre côté.
Gabe est le plus gradé d'entre nous et en l'absence de Florès, il a naturellement pris les choses en mains. Les autres ne sont donc pas choqués de recevoir des ordres de sa part. Nous partons donc pour chercher de l'eau et essayer de trouver où se cache notre cher équipier. Nous essayons de ne pas effrayer les habitants tout en nous méfiant. Après tout, nous sommes chez eux et nous ne sommes que des envahisseurs à leurs yeux. Nous nous adressons à un homme que nous croisons. Il nous indique une source de doigt. Elle se trouve à peu de chose près à 500 mètres de notre camion. Nous le remercions et poursuivons notre chemin. Jusqu'ici nous ne remarquons rien d'anormal mais toujours pas de Florès en vue. Il est peut-être déjà rentrer retrouver Thomas et Filips. Nous allions retourner sur nos pas quand un détail a attiré mon attention. J'arrête Gabe et lui montre la ruelle de la tête. Il acquiesce et nous nous dirigeons par là.
- Il me semble avoir vu quelqu'un en uniforme tourner dans cette direction, hors j'ai les autres en visuel, expliquais-je à Gabe.
- Allons jeter un coup d'oeil.
Nous nous déplaçons silencieusement quand tout à coup, il me fait arrêter et met son doigt sur sa bouche. Je hoche la tête pour lui montrer que j'ai compris et nous essayons d'entendre ce qu'il se passe. Nous pouvons entendre deux voix bien distinctes dont celle de Florès.
- Le travail a été fait maintenant je veux ce que vous m'aviez promis, dit Florès d'une voix basse pour ne pas attirer l'attention j'imagine.
- Le seul problème soldat, c'est que l'attaque a échoué et que mes hommes ont été capturés. Ce n'était pas dans le deal.
Je regarde Gabe qui ne comprend rien non plus.
- Je ne pouvais pas savoir que les autres allaient intervenir, à cette heure-là, tout le monde devait dormir.
- Ce n'est pas mon problème mais le vôtre. Je vous laisse une deuxième chance. Tâchez de réussir cette fois sinon vous savez ce qu'il vous attend.
Nous en avons assez entendu pour le moment et décidons de retourner près des autres. Nous prenons nos gourdes et allons les remplir à la source que nous a indiquée le villageois. Ce serait donc lui le traitre mais il faut encore découvrir pourquoi. Que lui a donc promis cet homme?
Le soir est en train de tomber nous empêchant de reprendre la route immédiatement. La fraîcheur refait son apparition également. Ces changements constants de température ne sont pas faciles à gérer. La journée nous étouffons et la nuit le froid reprend ses droits. Nous nous installons donc à couvert et allumons un feu, histoire de nous réchauffer. Après notre repas, nous avons décidé de dormir dans le camion. Nous organisons un tour de garde par équipe de deux. Je commencerai avec Florès, puis ce sera au tour de Thomas et Philips et Gabe sera avec Vasquès. Les autres groupes se sont formés sur le même schéma.
Durant cette garde, j'ai appris à connaître un peu plus mon équipier. C'est un bon gars, en tout cas en apparence. Il ne me donne pas l'impression d'être mauvais. Je ne comprends pas ce que les rebelles ont pu lui promettre pour qu'il nous trahisse. Cela dit, ce n'est pas à nous de le découvrir. Nous allons faire part de notre découverte au Général et lui fera le nécessaire.
Je peux enfin me reposer un peu. La journée a été longue et je le sens passer. Mes pensées s'envolent vers Gabriella. Qu'est-ce qu'elle me manque. Je n'ai jamais été accro comme ça. Je me demande ce qu'elle fait et si ça va pour elle. Ces derniers mois n'ont pas été très faciles pour elle. De plus, sa période d'examens doit bientôt débuter et je sais qu'elle stresse beaucoup. Elle ne sera vraiment contente que lorsqu'elle aura son diplôme en poche et je peux la comprendre. Ça fait quand même trois ans qu'elle bûche comme une dingue. Son stage étant terminé, elle devra aussi trouver du travail. Si j'étais là, elle pourrait s'appuyer un peu sur moi mais je suis loin. Elle n'a personne sur qui compter, à part peut-être son frère qui a l'air d'avoir changer d'attitude vis-à-vis d'elle. Mes yeux se ferment tous seuls. J'essaie de me rappeler la sensation que j'ai éprouvé quand j'étais dans ses bras et je m'endors malgré ma position inconfortable.
- Logan, il est l'heure, debout.
- Mmm, oui maman, dis-je tandis que j'ouvre difficilement les yeux.
C'est Gabe qui est près de moi et donc c'est lui qui vient de me réveiller. Ma montre marque 4 heures 00. Nous nous levons toujours à cette heure-là depuis que nous sommes arrivés dans ce pays. C'est une chose qui ne me manquera pas. Nous nous préparons et levons le camps. Il est temps de rentrer au bercail. Chacun reprend sa place dans le camion et nous démarrons alors que le soleil n'est pas encore levé. Le froid est encore bien présent. Nous nous serrons le plus possible afin d'accumuler un peu de chaleur. Le trajet est long et aussi chaotique qu'à l'aller. Au fur et à mesure que le temps passe, la température augmente jusqu'à devenir insupportable. Nous faisons plusieurs pauses afin de nous dégourdir les jambes et de nous restaurer mais nous sommes tous pressés de rentrer. Après plusieurs heures, nos gourdes sont vides, nous sommes crevés et nous ne sentons plus nos membres. La sueur dégouline, nos vêtements nous collent et la fatigue accumulée commence à jouer sur notre moral.
Fin d'après-midi, nous sommes enfin de retour. Gabe, Thomas et moi allons ranger nos affaires dans notre tente avant de retrouver le général et de lui raconter ce que nous avons découvert. Nos douches devront attendre, l'information est trop importante. À notre plus grande surprise, il nous attend déjà. Nous nous mettons au garde à vous malgré la fatigue qui nous habite.
- Bonjour soldats, repos. Asseyez-vous.
- Merci mon Général, répondit Gabe.
- Alors, vous avez trouvé quelque chose?
- Oui mon Général. Nous avons surpris une conversation entre le soldat Florès et ce que nous supposons être un rebelle. Il réclamait ce qu'il lui était dû. L'autre n'a pas voulu étant donné que l'attaque n'avait pas abouti et que ses hommes avaient été capturés. Il a également donné une deuxième chance à Florès. Le problème est que nous n'en savons pas plus.
- C'est déjà plus que ce que nous avions au départ. Ça m'étonne quand même de la part du soldat Florès, il a toujours été exemplaire.
- Que devons-nous faire maintenant mon Général?
- Continuez à le tenir à l'oeil et transmettez moi tout ce qu'il vous semble nécessaire. Pour le reste, je m'en occupe.
- Bien mon Général.
- Allez vous rafraîchir. Vous serez de repos ce soir tout comme les autres soldats qui sont partis avec vous. Vous pouvez disposer.
- À vos ordres mon Général.
En fait, Gabe aurait très bien pu venir tout seul mais nous sommes une équipe soudée et nous ne voulions pas le laisser tomber. Nous revenons dans notre tente beaucoup plus légers. Nous avons fait ce que nous devions. Maintenant, tout ce dont je rêve c'est d'une bonne douche, d'un repas correct et d'une nuit de repos.
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Alors, ils ont trouvé la taupe mais que va-t-il se passer maintenant?? Qu'en pensez-vous?
J'attends vos suggestions et vos impressions :-). N'oubliez pas le petit vote qui fait toujours plaisir.
Bisouilles à tous.
Chapitre corrigé le 1/07/18
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