Chapitre 18 - Le phoenix
Point de vue de Logan.
Je vois que Gabriella est de plus en plus sceptique. Elle me fait trop rire avec sa curiosité. En tout cas, je préfère la voir comme ça. Je veux lui laisser la surprise jusqu'au bout. Nous arrivons devant le magasin et je peux lire l'incompréhension totale sur son visage.
- C'est ça ta surprise?? me dit-elle complètement hébétée. Je te préviens tout de suite, aucune aiguille ne rentrera en contact avec mon corps.
- C'est dommage, je pensais te faire tatouer mon prénom... lui dis-je avant de rire face à son air dégoûté.
- Sûrement pas, je préfère encore aller discuter avec mes parents.
Houla, elle n'aime vraiment pas les aiguilles. Quand j'étais à l'hôpital, j'ai décidé de me faire tatouer dès que j'irais mieux. Je reviens de loin car même si mes blessures n'étaient pas grave en soi, cette dernière mission a failli me faire perdre l'envie de vivre.
- Je veux me faire tatouer et j'avais envie que tu sois avec moi.
- Pourquoi? Tu veux que je te tienne la main?Aurais-tu peur de l'aiguille, toi un courageux soldat? me dit-elle taquine.
- Non pas du tout, dis-je en rigolant. C'est surtout ce que représente le tatouage. Il symbolise ma renaissance. Quand je me suis réveillé à l'hôpital, je me suis rendu compte que j'avais frôlé la mort. Ça plus la mort de Luc, ça faisait beaucoup à supporter. Je n'avais plus envie de continuer à vivre. Il était plus qu'un frère pour moi. Et c'est là que tu es entrée dans ma vie avec ton humour et ta compassion. Grâce à toi, j'ai retrouvé l'envie de me battre. C'est pour ça que je trouvais important que tu sois avec moi. C'est grâce à toi si je suis encore ici...
Je me tais, trop ému pour continuer. Je sens sa main qui attrape la mienne et la serre. Je me tourne vers elle et vois qu'elle a les larmes aux yeux. Ce moment de complicité, cette marque de soutien me fait l'apprécier encore plus. Pas de mots, juste une présence. Elle me fait un sourire timide et au bout de quelques secondes ou minutes je ne sais pas exactement, elle reprend la parole.
- Alors, allons-y.
Nous nous avançons main dans la main jusque dans la boutique. J'avais pris rendez-vous et le propriétaire nous attend.
- Salut Logan, ça fait un bail, me dit-il non sans jeter un œil sur Gabriella et nos mains entrelacées. Tu n'es pas seul à ce que je vois.
- Salut Mick. Je te présente Gabriella, ma petite-amie, lui répondis-je avec un sourire. C'est normal que tu ne m'aies pas vu, j'étais en mission.
- Enchantée Gabriella, je suis Mick, le tatoueur attitré de ce monsieur ici présent.
- Bonjour Mick, lui dit-elle en souriant.
- Alors, tu as déjà choisi le dessin ou je dois t'en montrer?
- En fait, j'aimerais que tu me fasses un phoenix.
- Je vais te montrer ce que j'ai, tu n'auras qu'à choisir dans les différents modèles.
- Très bien, merci.
Nous attendons quelques minutes le temps qu'il arrive avec les dessins. Il me présente les différentes possibilités et je ne mets pas longtemps à choisir, je sais exactement ce que je cherche. Le phoenix est dessiné avec des traits fins gris et noirs avec les deux ailes étendues vers le haut. Je lui donne et lui dis que je le veux sur mon pectoral gauche, près du coeur.
- Ok. Tu connais le chemin.
J'acquiesce et me dirige vers la salle quand je me rends compte que Gabriella ne me suit pas. Je me retourne et lui tend la main. Elle comprend tout de suite et joint nos mains. Une fois dans la salle, je m'installe quand je vois Mick arriver avec une chaise.
- Pour Gabriella, ce sera plus sympa. Ça risque d'être long debout.
- Merci Mick, lui dit-elle avec un sourire.
- Et bien, tu es sûr de l'endroit? me demande-t-il
Je regarde Gabriella dans les yeux et serre sa main. Je confirme l'emplacement du tatouage, plus sûr que jamais.
- Allons-y dans ce cas.
Après plus de deux heures, le travail est terminé. Gabriella a failli tourner de l'oeil à plusieurs reprises alors qu'elle ne faisait que regarder. C'est vraiment une petite nature. Cependant, elle a fait l'effort de rester près de moi et je lui en suis reconnaissant. Ce n'est certes pas mon premier tatouage, loin de là mais je n'ai jamais eu personne avec qui partager ce genre de choses et maintenant que je suis avec elle, je me vois mal le faire seul, surtout celui-là. Je remercie Mick et on s'en va non sans avoir encore bien rigolé tous ensemble.
Le trajet du retour se fait dans le silence. Ce n'était pas dérangeant loin de là. Nous arrivons près de l'appartement, je me gare et sors de la voiture. Elle fait de même et me rejoint.
- Tu montes prendre un café ou autre chose? me demande-t-elle.
- Avec plaisir.
Nous voilà donc chez elle. Nous enlevons nos vestes et elle me demande ce que je veux boire. À vrai dire, ce n'est pas spécialement pour ça que j'ai accepté. Je voulais juste prolonger un peu notre soirée. Je n'ai pas envie de la quitter et de retourner à la caserne.
- Ce que tu as ce sera très bien.
- J'ai du soda, de l'eau ou je peux te faire un thé, me dit-elle en riant.
- Pourquoi tu ris?
- Je suis en train de t'imaginer avec une petite tasse de thé. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai du mal. Pas assez viril pour toi sans doute, rigole-t-elle.
- Tu as une fausse opinion de moi ma belle, j'adore le thé, lui dis-je avec un clin d'oeil. Mais un verre de soda me suffira amplement.
- Très bien je t'amène ça tout de suite.
Elle m'apporte le verre et on s'assied dans son divan. L'un près de l'autre. C'est la première fois que ça nous arrive. C'est très intime comme situation.
- Merci de m'avoir demander de venir, enfin plutôt de m'avoir fait la surprise.
- Je n'étais pas sûr que tu voudrais venir. De plus ça valait le coup. Tu aurais vu ta tête devant la vitrine du tatoueur, c'était impayable, lui dis-je en rigolant.
- Oh ça va hein, me répond-elle en me tapant sur l'épaule. Je n'ai jamais supporté les aiguilles et l'idée de les utiliser pour mettre de l'encre sous ma peau intentionnellement, brr j'en ai des sueurs froides.
- Ce n'est pas si terrible tu sais.
- Oui oui, on va dire que je te crois sur parole, me dit-elle sceptique. Alors, que veux-tu faire? Tu veux qu'on regarde un peu la télévision?
- Pourquoi pas, je n'en ai jamais l'occasion.
- Super, je te donne la télécommande et tu n'auras qu'à choisir la chaîne.
Je fais le tour rapidement mais rien ne m'intéresse vraiment. Je décide de laisser une série au hasard. Au fur et à mesure que le temps passe, Gabriella est de plus en plus proche de moi. Elle a d'abord mis sa tête sur mon épaule pour finir par l'installer sur mes genoux, ses jambes allongées sur le divan, mon bras sur sa hanche. J'aime cette position et cette proximité, nous sommes simplement bien. L'épisode se termine et sans bouger, Gabriella me demande à quelle heure je dois rentrer à la base.
- On est libre le week-end, je rentre quand je veux.
- Tu es totalement libre ou tu dois quand même rentrer?
- Si tu me demandes si je peux découcher la réponse est oui mais ça ne m'est encore jamais arrivé, lui dis-je suspicieux. Pourquoi tu veux savoir ça?
- Déjà, je suis curieuse, je ne connais pas le fonctionnement d'une caserne et en plus...
- En plus...
J'espère qu'elle va me demander de rester mais je n'ose y croire.
- J'aimerais que tu dormes avec moi. Je n'ai jamais dormi avec personne et j'aimerais connaître la sensation d'être dans les bras de mon petit-ami. Et pour être franche, je ne veux pas que tu partes, je ne me suis jamais sentie aussi bien, me dit-elle gênée.
Je souffle un bon coup. Je ne m'étais même pas rendu compte que je retenais ma respiration. Ces mots sont un tel soulagement. Elle veut la même chose que moi. Je sens un sentiment de plénitude m'envahir.
- Ce ne sera que pour dormir, me dit-elle rapidement comme si j'hésitais à lui répondre.
- Je serais enchanté de rester avec toi, lui dis-je en la serrant un peu plus fort.
Elle se tourne vers moi, un sourire jusqu'aux oreilles. Elle me donne l'impression d'être une enfant devant ses cadeaux de Noël. Je m'abaisse pour arriver à son visage. Je regarde ses lèvres. Elle mord l'une d'elle et je suis complètement hypnotisé par ce geste si sensuel. Je passe une main dans ses cheveux et comble l'espace qui sépare nos bouches. D'abord timide, elle se lâche de plus en plus. Elle se redresse légèrement pour nous faciliter la tâche. Ses mains viennent caresser ma tête, puis descendent sur mes épaules et arrivent dans mon dos. Nos langues s'emmêlent et bougent au même rythme que nos mains. Nos respirations sont de plus en plus saccadées. Mon coeur bat de plus en plus vite. Je ne vais pas tenir longtemps. J'ai envie d'aller plus loin mais je ne suis pas sûr qu'elle le veuille. C'est donc avec beaucoup de regrets que je me sépare d'elle et pose mon front sur le sien.
- Si tu ne veux pas aller plus loin, il vaut mieux nous arrêter ici sinon je ne réponds plus de rien, lui dis-je dans un murmure.
- Oh... me dit-elle perdue.
Nous sommes tous les deux dans notre bulle, bien loin du monde réel et il nous faut un certain temps pour revenir à la réalité. La télévision fonctionne toujours mais aucun de nous deux n'y prête attention. Nous restons dans les bras l'un de l'autre à savourer ce moment hors du temps.
Je ne sais combien de temps nous restons comme ça. À vrai dire, je m'en moque. Je n'ai pas envie d'être ailleurs. Je sens Gabriella qui remue.
- Si nous allions dans la chambre, nous serions mieux installés, me dit-elle gênée.
Je vois bien qu'elle n'a pas l'habitude de ce genre de situation et elle n'en n'est que plus adorable. Par contre, je suis d'accord avec elle, nous serions mieux allongés.
- Je te suis.
Je me lève pendant qu'elle éteint la télévision. Elle me montre la chambre et va se changer. Je vois Éléphant installé en plein milieu du lit et je ne peux m'empêcher de sourire. Je vais enfin pouvoir faire ce que lui fait tous les jours. Je le pose sur la table de nuit et pendant qu'elle se change je me mets en boxer et m'installe sous les draps. C'est étrange, c'est bien la première fois que je vais passer la nuit entière avec une femme. Ce qui est encore plus bizarre, c'est que je n'ai pas envie de partir en courant au contraire, je me réjouis à cette idée. Depuis le début je sens que Gabriella est spéciale et plus j'apprends à la connaître et au plus j'en suis convaincu. Je suis coupé dans mes pensées quand elle arrive. Elle porte un t-shirt sans manche et un short. Les femmes que je connais se seraient empressées de mettre une tenue sexy genre nuisette voir de se remaquiller, ce que je trouve ahurissant mais passons. Pas ma Gaby. Elle n'en a pas besoin. J'aime son naturel. Quand je me réveillerai demain matin, j'aurai la même Gaby que maintenant et ça me plaît. Cependant plus elle s'avance et plus je remarque son air gêné.
- Tu es magnifique ma belle, lui dis-je en espérant la rassurer un peu.
- Merci mais tu ne dois pas le dire pour me faire plaisir. Je sais comment je suis tu sais, me répond-elle en regardant ses pieds.
- Je suis sincère, tu es belle et tu me plais beaucoup.
Je mets mes doigts sous son menton et relève sa tête. Nos regards s'accrochent. Mon coeur redémarre plus vif que jamais. Je peux voir toute la peine et le manque de confiance qu'elle a.
- Gaby...
Nos lèvres sont comme aimantées, ma bouche dévore la sienne. Je cède à une pulsion trop longtemps refoulée. Mon corps ne me répond plus...
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Voici le chapitre du jour. Je ne vais pas vous cacher que j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Entre le soleil, les bruits alentours et les personnes qui m'interrompaient toutes les deux minutes, j'ai cru que je n'y arriverais pas. Ouf, j'y suis! J'espère que vous avez bien profité de votre dimanche.
Vous aurez la suite mardi. Que va-t-il se passer maintenant? Vont-il vraiment dormir ou aller plus loin?? Des avis?
Bonne lecture :-).
Bisouilles
Chapitre corrigé le 1/07/18
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